Pourquoi l’Histoire choisira François Fillon président de la France, le 7 mai prochain ?
Comment comprendre le formidable déballage médiatique qui a frappé, à quelques mois d’intervalle, le candidat américain Donald Trump, devenu, en novembre 2016, le 45ème président des États-Unis, et le candidat aux élections présidentielles françaises, François Fillon. Empêtré dans plusieurs affaires d’emplois fictifs, Fillon est mis en examen, le 14 mars 2017, pour « détournement de fonds publics », « recel et complicité d’abus de bien sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». (1) Pourquoi ce déballage n’a fait irruption que depuis qu’il a remporté la primaire de la droite et du centre en France, le 27 novembre 2017, avec 66,5 % des voix. Et qu’il n’a commencé qu’après que sa nomination fut validée, le 14 janvier 2017, par le conseil national des Républicains. En effet, le 25 janvier 2017, le Canard enchaîné révèle des affaires et controverses sur les emplois de sa famille comme assistants parlementaires. Les conséquences ont été désastreuses, l’image du candidat intègre a été abimé et a entraîné une diminution d’intention de vote en sa faveur.
Comment comprendre ce déballage médiatique sur la famille de François Fillon et sa mise en examen à un mois des élections présidentielles ? Il est évident, pour qu’une campagne contre le candidat de la droite et du centre ait pris une telle ampleur, que ce sont des intérêts majeurs qui sont en jeu en France et dans le monde. Et ces intérêts risquent d’être bousculés si le candidat Fillon est élu président de la république. Mais où sont les enjeux qui ont amené une levée de boucliers contre François Fillon ?
1. La Syrie divisée en zones antagonistes. Des millions de réfugiés syriens éparpillés dans le monde par la guerre
La situation est aujourd’hui à la croisée des chemins au Moyen-Orient. Pourtant, malgré le soutien militaire du Hezbollah libanais, et l’aide militaire iranienne aux forces loyalistes du gouvernement syrien, et la Russie pourvoie en armements, la rébellion syrienne était sur le point de l’emporter à l’automne 2015, n’était-ce, à l’appel du président syrien, l’entrée de la Russie dans le conflit syrien, le 30 septembre 2015, qui a changé les donnes. Entre cette date et aujourd’hui, la situation militaire a complètement changé. La plupart des villes ont été reprises dont Alep, la capitale économique. Il ne reste que quelques zones comme Idlib, Raqqa... Il est évident que le conflit ne cessera pas tant que les deux grandes puissances ne s’accordent pas sur une solution conjointe pour tous les belligérants en Syrie et en Irak. Aujourd’hui, la Russie a remporté de grands succès sur le théâtre de combat en Syrie, permettant au gouvernement loyaliste de conquérir ce qu’on appelle la Syrie utile, laissant la coalition internationale menée par les États-Unis soutenir les Forces démocratiques syriennes, fer de lance de la bataille contre l’EI, pour la prise de Raqqa et, ce faisant, freiner la progression des troupes du régime de Damas dans cette direction.
Il est évident que les temps sont comptés pour l’Etat islamique, dans quelques mois, la grande ville irakienne du nord, Mossoul, va tomber aux mains du gouvernement irakien. De même, la ville de Raqqa sera prise par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Et l’Etat islamique en Irak et en Syrie cessera d’exister. Cependant, malgré ces succès, il y eut des failles délibérées dans la stratégie américaine et de leurs alliés dans l’éviction complète de l’Etat islamique. Si les Américains avaient lutté efficacement contre l’EI, ils n’avaient qu’à couper les voies d’approvisionnement. Mais une telle option aurait laissé le champ libre à l’axe Iran-Irak-Syrie-Hezbollah qui vont profiter pour renforcer leurs positions dans le conflit. Précisément l’intrusion de la Russie dans le conflit a changé les donnes.
D’autre part, les Kurdes ont joué un grand rôle dans les conflits armés en Syrie et en Irak, et ont beaucoup contribué aux succès obtenus contre l’EI. Ce qui pose un grand problème à la Turquie qui redoute d’avoir un Etat kurde dans le Nord-Est de la Syrie, et la peur de contagion sur les communautés kurdes en Turquie. D’autant plus que la Turquie a longtemps favorisé par le transfert d’hommes et de matériels et la vente du pétrole l’implantation de l’EI en Irak et en Syrie, en accord avec les États-Unis et leurs alliés.
Depuis les revers de l’Etat islamique et les succès de l’axe Russie-Iran-Irak-Syrie-Hezbollah, en Syrie, la Turquie a fait volte-face et, pragmatique, s’est ralliée à la Russie dans la lutte contre l’Etat islamique. Ce qui a amené l’EI à se retourner contre la Turquie, perpétrant des attaques terroristes sur les villes turques. Telle est à peu près la situation en Syrie et en Irak. Dès lors, peut-on dire que la Syrie s’est trouvée divisée en plusieurs zones, et les graves conséquences qui pèsent sur le peuple syrien. En plus de 300 000 morts, des millions de réfugiés déplacés à l’intérieur et à l’extérieur attendent une issue à leur sort. L’UNHCR (Agence nationale des Nations unies pour les réfugiés) comptabilisait, en 2016, plus de 4,6 millions de réfugiés syriens dans les pays limitrophes. A l'intérieur du pays, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu, l'Ocha, chiffre plus de 7,6 millions de Syriens déplacés. Au 7 février 2016, l’UNHCR répartit le nombre des réfugiés syriens par pays : 2503 539 réfugiés syriens pour la Turquie, 1 069 111 réfugiés pour le Liban, 635 324 pour la Jordanie, 245 022 pour l’Irak, 117 658 en Égypte, 28 027 en Afrique du Nord. En Europe, les médias font état de 1 million de réfugiés syriens.
2. Vers la baisse de la violence. Début des conférences pour la paix en Syrie
Cela étant, il reste qu’on ne peut penser que la guerre en Syrie va durer indéfiniment. Toute guerre a une fin. Comme il a été mentionné supra, toute guerre a un sens. De plus, on ne peut penser que l’intrusion de la Russie dans le théâtre syrien était dictée par le seul intérêt géostratégique de protéger sa base de Tartous. Il est clair qu’un changement de régime syrien favorable à l’Amérique et à Israël l’aurait obligée à évacuer cette base. Cependant, la Russie, qui a occupé et annexé la Crimée dans le conflit ukrainien, aurait pu choisir de rester sur ce succès et ne pas s’engager en Syrie. Ce qui était très possible, d’autant plus qu’elle ne s’est engagée en Syrie que lorsque le régime de Damas s’est trouvé dans une situation extrêmement difficile, malgré l’apport des forces extérieures régionales. Mais la marche du monde est compréhensive et compréhensible. Ce qui veut dire que l’intrusion de la Russie n’était pas seulement pensée par les stratèges russes, « mais était inscrite dans l’ordre même du devenir du monde. » Le monde doit être compris comme une réalité intelligente, comme une rationalité historique. Pour comprendre, la guerre est un événement horrible, destructeur en vie humaines et en bien matériels.
Prenons l’intrusion des États-Unis contre l’Allemagne hitlérienne pour libérer l’Europe des nazis entrait dans cette réalité du monde qui est intelligente. De même l’intrusion de la Russie contre les groupes islamiques entrait aussi dans cette réalité intelligente du monde. Parce que ces intrusions sont nécessaires et concourent au progrès du monde. Si les États-Unis ne sont pas entrés en 1941 contre l’Allemagne nazie, on aurait eu alors une race aryenne qui va gouverner l’Europe, la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Angleterre... puis le reste du monde. Le monde serait constitué d’hommes et de sous-hommes, d’esclaves pour d’autres hommes dits supérieurs. Et pourtant nous sommes créés identiques.
D’autre part, l’humanité a tellement évolué qu’il n’est plus possible à une partie du monde de l’emporter sur l’autre. Le monde a complètement changé, nous sommes à l’âge nucléaire, à l’âge de la physique quantique. L’intrusion de la Russie était nécessaire d’abord au regard de ses intérêts immédiats, mais surtout au regard de l’Histoire qui est l’essence même par laquelle est conduit le monde. Il est important de comprendre cet aspect métahistorique, pour comprendre l’évolution du monde. Précisément la Russie était le maillon qui manquait pour équilibrer les forces en présences. Et aussi le maillon qui a rendu la Turquie plus pragmatique.
Et ce n’est qu’après l’entrée en scène de l’aviation russe et les succès remportés sur le théâtre de combat, que le pouvoir loyaliste de Damas commença à regagner les villes perdues, et qu’enfin la raison a fini par l’emporter en Occident. Et débute, après l’intrusion de la Russie dans le conflit, un cycle de négociations parrainées par le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La première conférence débute à Munich, sur invitation du ministre allemand des affaires étrangères, Frank Walter Steinemeier, avec l’envoyé spécial de l'ONU pour le règlement du conflit en Syrie, Staffan de Mistura, des représentants du groupe international de soutien à la Syrie, et des représentants des pays impliqués. Un premier succès, un accord sur l'approvisionnement humanitaire de plusieurs zones touchées par les combats et à l'étude d'un cessez-le-feu le 1er mars 2016 sort ce cette conférence.
Le 22 février 2016, une deuxième conférence parrainée par les États-Unis et la Russie qui présentent les modalités d'un cessez-le-feu entre les forces loyalistes et les rebelles, mais qui ne concerne pas l'État islamique, le Front al-Nosra et les groupes « considérés comme terroristes par le Conseil de sécurité de l’ONU ». Les parties en conflit acceptent le cessez-le-feu, bien entendu avec des difficultés qui sont somme toutes naturelles. Toujours est-il ce cessez-le feu est déjà une approche pour régler la crise syrienne, sur des bases équitables pour toutes les parties. Il y a des accords pour la libération de prisonniers, pour la livraison d’aides humanitaires, et d’autres points encore même s’ils ne sont pas tenus. Le cessez-le-feu entre en vigueur le 27 février à minuit. Ce succès a fait diminuer fortement la violence, ce qui est sans commune mesure avec les années précédentes. On est loin des tractations menées par le médiateur algérien Lakhdar Brahimi. Non pas que Lakhdar Brahimi a échoué, il a pris des risques, il a fait tout son possible, mais il était confronté à une impasse. Les pays occidentaux rejetaient tout compromis pour résoudre la crise syrienne parce qu’ils étaient convaincus qu’ils allaient faire tomber, via les djihadistes, le régime syrien. Les médias occidentaux rapportent que Laurent Fabius, à l’époque, ministre français des affaires étrangères, tenait des propos « Al-Nosra faisait du bon boulot en Syrie ». Mais c’est sans compter avec la marche de l’histoire.
Le 14 mars 2016, la conférence internationale s’élargit. Les rebelles syriens et les émissaires de Damas se retrouvent pour la première fois depuis la mise en place du cessez-le-feu à Genève pour 10 jours de pourparlers. Le secrétaire d'État américain John Kerry, pour appuyer la conférence, déclare « Le niveau de la violence a été réduit de 80 % à 90 %. » De son côté, Vladimir Poutine, le président de la Russie, annonce le début du retrait d'une partie des forces russes engagées en Syrie. Mais malgré la trêve, les combats vont reprendre. Il est évident que chaque partie se prépare à avoir les meilleures cartes pour la négociation finale. Et c’est ainsi que les forces loyalistes avec la Russie s’efforcent de conquérir toutes les villes aux mains des djihadistes. De leur côté les djihadistes cherchent à conquérir des villages prises par l’armée loyaliste. Les États-Unis s’efforcent, avec les FDS, de conquérir Raqqa, capitale de l’EI. Les forces kurdes cherchent à consolider leur position dans le Nord de la Syrie.
3. Le processus vers la fin de la guerre civile en Syrie désormais engagé. Les défis qui attendent la Syrie
Cependant la marche vers la paix est désormais engagée, combien même des affrontements persistent entre les différentes forces sur le terrain. Le plus difficile est passé. La situation commence à se décanter. Le 10 septembre 2016, un nouvel accord de trêve est conclu entre les États-Unis et la Russie. Il prévoit des corridors sûrs pour les opérations humanitaires. L’accord est salué par l’ONU, et par les grandes puissances et les puissances régionales (Turquie, Arabie saoudite...). La fin du conflit se rapproche. Une course contre la montre est engagée par les forces en présence. La trêve est rompue. Les forces loyalistes passent à l’offensive la ville d’Alep qui est reconquise, le 22 décembre 2016. Les insurgés qui ont capitulé sont évacués vers la zone proche Idlib, aux mains des rebelles.
Cette victoire met à néant les plans américains. Les rebelles sont divisés et lâchés par leurs soutiens sur le plan militaire. En réalité, la guerre a assez duré, plus de 10 millions de syriens sont déplacés à l’intérieur et à l’extérieur. Pourquoi ? Parce que la situation est à la fois complexe sur le plan régional et entre les grandes puissances, en particulier le couple israélo-américain qui veut toujours maintenir son diktat sur le Moyen-Orient, depuis la disparition de l’URSS, en 1991. On comprend l’importance de l’Iran et de la Russie dans le conflit.
Si pour la Russie, son intrusion est comprise, comme contrepoids réel à la superpuissance américaine, on ne peut oublier que l’Iran et la Syrie ont joué aussi de contrepoids à la puissance américaine dans la guerre menée contre l’Irak, en 2003, en apportant leur soutien à l’insurrection irakienne. Et c’est ce soutien constant qui a poussé à la fin les États-Unis d’évacuer l’Irak, en 2011. Et cette victoire bien que le couple Iran-Syrie ne constitue pas une superpuissance mondiale, est à attribuer surtout à la cause juste. Poursuivre une cause juste signifie avoir avec soi les forces de l’Histoire. On comprend dès lors l’importance du rôle de l’Iran et de la Syrie dans l’équilibre géostratégique au Moyen-Orient. On comprend dès lors que la guerre civile en Syrie apparaît à la fois comme une revanche américaine à l’échec enregistré en Irak et un prolongement de la guerre des États-Unis contre l’Irak. Donc une tentative de regagner ce qu’ils n’ont pu obtenir contre les Irakiens.
Mais c’est là où un camp, parti vainqueur, se retrouve contré par un nouvel adversaire, la Russie, et de nouveau perdant. Toujours est-il, l’évolution même des forces dans le théâtre de combat montre que le processus vers la fin de la guerre civile en Syrie est engagé. D’autant plus que la Russie de Poutine n’a pas attendu et s’est attelée avec la Turquie pour résoudre ce conflit régional. C’est ainsi que le 29 décembre 2016, prenant de court les Occidentaux, la Russie et la Turquie annoncent à Astana, au Kazakhstan, l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu dans l'ensemble de la Syrie. Celui-ci est reconnu par le régime de Damas et une partie de l'opposition, il entre en vigueur dans la nuit du 29 au 30 décembre. Evidemment, les affrontements continuent mais baisse d’intensité.
De nouveau, face au vide diplomatique américain, la Russie avec la Turquie et l’Iran organise une conférence pour la paix, à Astana, au Kazakhstan. Elle s’ouvre le 23 janvier 2017. Plusieurs pays sont invités dont les pays arabes, les États-Unis qui sont représentés par leur ambassadeur au Kazakhstan. De nombreux groupes rebelles participent. Les négociations sont positives. Un mois après, le 23 février 2017, s’ouvre une nouvelle conférence pour la paix, Genève IV. La Russie a appelé le Parti de l’Union démocratique kurde de Syrie à participer aux pourparlers. La veille, le 22 février, Staffan de Mistura déclara que la conférence de paix serait basée sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Une résolution qui demandait la fin des attaques contre les civils, l'exclusion de l'Etat islamique d'Irak et du Levant et le Front al-Nosra, la création d'une société multiethnique comprenant tous les groupes religieux et ethniques en Syrie, la création d'une nouvelle constitution de la Syrie et la tenue d'élections libres et équitables dans un délai de 18 mois. Les négociations se terminent le 3 mars 2017.
Une troisième série de réunions tenues à Astana du 14 au 15 mars 2017 donne lieu à un nouvel accord entre toutes les parties à l'accord de cessez-le-feu en vigueur. L’Iran rejoint la Turquie et la Russie comme un État garantissant l’accord de cessez-le-feu. Cependant, les violations de l’accord se multiplient. Il y a une course contre la montre. Chaque partie cherche à gagner du terrain pour se conforter dans les négociations à venir. La ville de Palmyre est prise par les loyalistes, Raqqa est encerclé par les Forces démocratiques syriennes, aidés par les Américains. L’EI est dans ses derniers retranchements. L’armée turque cherche à progresser sur le territoire syrien pour annihiler les forces kurdes qui font partie des FDS. Une situation complexe mais qui est en train de se décanter progressivement.
4. Fillon pourra-il aplanir les divergences entre les États-Unis et la Russie pour mettre fin à la guerre civile en Syrie ?
Mais comment va-t-elle se décanter cette situation de guerre qui arrive à sa fin ? Par précisément, pendant que l’axe Russie-Iran-Irak-Syrie- Hezbollah activait au Moyen-Orient, les États-Unis et la France étaient en pleine campagne présidentielle. La classe politique de ces pays en ébullition contre deux candidats.
En Amérique une campagne hystérique a pris les classes politiques pour discréditer un candidat qui se prévalait de son « First America » (l’Amérique d’abord). Un slogan qui traduisait dans un certain sens ce qui était en puissance, le retour de l’Amérique vers elle-même passait par d’abord mettre fin aux conflits qu’elle a provoqué dans le monde. Pour cela, il faut un sang nouveau, précisément, un milliardaire que personne n’attendait, Donald Trump, qui se disait antisystème, s’est jeté dans la mêlée pour la magistrature suprême. Il fut l’objet d’une campagne de dénigrement médiatique incroyable. Jamais président américain n’a eu ce traitement de faveur des médias qui l’ont affublé de tous les noms. Le terme le plus usité est le « clown » ou le « bouffon » Trump. Tout a été mis pour le discréditer jusqu’aux accusations de femmes pour attouchements et agressions sexuels malgré le démenti catégorique du candidat. Tous les poids lourds du parti y allaient au point que Paul Ryan qui se disait « écœuré », était contre lui. (Voir article « Qui sera le nouveau président américain ? », par Medjdoub Hamed. www.agoravox.fr et www.lequotidien-oran.com)
Le « Je me battrai pour vous, et je gagnerai pour vous », qu’il a crié, lors de son discours devant la convention républicaine réunie à Cleveland, s’est réalisé. Contre toute attente, Donald Trump est devenu, le 7 novembre 2016, le 45ème président des États-Unis. Qu’aujourd’hui, Donald Trump fasse des erreurs, c’est dans l’ordre des choses. Qu’il interdise aux Musulmans l’entrée aux États-Unis, qui d’ailleurs le décret présidentiel a été rejeté pour atteinte aux religions universelles, dénote simplement qu’il ne veut plus suivre la politique aventureuse de ses prédécesseurs dans le monde musulman. Il se déclare l’homme antisystème, et « montre ouvertement sa sympathie pour le président russe. Et surtout Trump, prônant l’isolationnisme, cherche à se retirer du conflit moyen-oriental. Ce qui est inacceptable pour le système. »
Reste cependant que Donald Trump ne peut l’emporter sur le système qui est très puissant et veut toujours perdurer la guerre en Syrie. Et c’est là où entre un autre Donald Trump en Europe, plus précisément en France. C’est François Fillon contre qui tous les coups sont permis pour qu’il n’arrive pas à présider la France. Le seul reproche qui n’apparaît pas est que lui aussi, est un candidat antisystème, et qu’aucun média français n’en fait état. François Fillon, dans son programme électoral, veut aller contre le système pro-guerre qui lui est pour la continuation de la guerre en Syrie, et dans tout le Moyen-Orient. Et cette guerre ne se fait pas au motif démocratique ou au motif de libérer le peuple syrien de l’autoritarisme du régime loyaliste de Syrie. Elle se fait pour le pétrole, et seulement pour le pétrole. Et le mécanisme monétaire qui lui est inhérent, et qu’on peut dénommer le « Bretton Woods-pétrodollar », le pétrole ayant remplacé l’or-métal. Que les autres grandes monnaies de réserve, affiliées au pétrodollar : euro, livre sterling et yen lui, forment avec le dollar le système monétaire international qui régit le monde.
Et qui détient la monnaie détient le monde. Précisément « détenir la monnaie du monde passe par détenir le pétrole du Moyen-Orient. » Le couple Dollar-pétrole, et étendu à l’euro-livre sterling-yen, est le vrai nerf de l’économie mondiale, le vrai nerf de la guerre qui fait rage dans le monde arabo-musulman. Un yuan qui est en train de talonner les grandes monnaies occidentales, et qui devient pétroyuan, affectera fortement la puissance financière et monétaire occidentale. Diminueront alors le financement des déficits américains et européens. On comprend pourquoi Donald Trump prône l’isolationnisme et veut faire payer à l’Europe le prix de leur sécurité contre les grandes puissances, précisément si le dollar perdra aura à perdre ou à diminuer ce privilège qu’il a sur le monde.
Et c’est la raison pour laquelle François Fillon, comme Donald Trump, par son programme électoral visant un rapprochement avec la Russie, et à nouer des liens commerciaux avec l’Iran. « Fillon est déjà un ami de Poutine, pour avoir été invité à plusieurs reprises par le président russe », comme le rapportent les médias européens. Ce qui explique la campagne médiatique contre lui pour qu’il n’arrive pas au pouvoir. Car s’il arrivait, avec Donald Trump, il remettrait en cause toute la stratégie occidentale, menée jusqu’à aujourd’hui. Dès lors, François Fillon élu, la crainte redoutée pour le système occidental est qu’il créé des passerelles entre les États-Unis et l’Europe sur la crise au Moyen-Orient. Aussi pose-t-on la question : « François Fillon élu président pourra-t-il aplanir les divergences entre les États-Unis et la Russie ? »
Il y a de grandes chances. Bien plus, le système du monde étant dual, le couple Donald-Trump contrebalancerait les forces occidentales pro-guerre. Par conséquent, il va s’opérer un grand tournant dans la géostratégie mondiale. Il y a cette sensation métaphysique qui ressort dans ces attaques tout azimut menées contre lui. C’est parce qu’il est bien incrusté dans l’histoire de la France, tel un tronc d’arbre qui a des racines profondes que probablement, c’est l’Histoire qui, à l’instar de Trump, va le choisir le 7 mai 2017. Sinon pourquoi toutes ces attaques qui ne s’arrêtent pas ? Il fait peur au camp de la Finance mondiale pro-guerre. Et surtout que Fillon cherche à grandir la France, il cherche même à amener la France à supplanter l’Allemagne, une puissance économique certes mais frappée par le vieillissement et le faible taux de natalité. Ce qui n’est pas le cas de la France et elle est surtout riche de ses grandes potentialités technologiques, scientifiques et sa puissance nucléaire que n’a pas l’Allemagne, dépendant du parapluie américain.
Pour terminer, le XXIe siècle va passer de la bipolarisation qui reste encore active à la mutipolarisation. Les grandes puissances mondiales qui seront maître du jeu doivent compter avec les puissances régionales. Mais, cela passe d’abord par la sortie de crise du monde musulman.
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com
Note :
1. « Fillon mis en examen pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux », Le Point.fr. 14/03/2017
http://www.lepoint.fr/presidentielle/soupcons-d-emplois-fictifs-francois-fillon-a-ete-mis-en-examen-14-03-2017-2111750_3121.php
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