• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi le populisme envahit l’Europe ?

Pourquoi le populisme envahit l’Europe ?

C’est un phénomène qui n’a échappé à personne. Le populisme a le vent en poupe en Europe. Entre l’extrême droite suédoise qui accède pour la première fois au parlement, la politique sécuritaire du gouvernement français, l’avènement du PVV aux Pays Bas et l’affaire Sarrazin en Allemagne, le populisme xénophobe est en train de conquérir l’Europe. J’appelle populisme ce discours électoraliste, xénophobe, jouant sur les peurs et flattant les bas instincts du citoyen. Loin d’être un phénomène nouveau, le populisme sévit habituellement dans les pays en voie de développement n’ayant que peu d’expérience en matière de démocratie. Aujourd’hui le populisme trouve en l’Europe une nouvelle terre d’accueil. Pire, le populisme a l’air de dépasser les partis populistes et de s’immiscer dans les partis traditionnels. La montée en force du populisme n’a pas de cause unique, elle résulte de la conjonction de plusieurs facteurs..

 

local/cache-vignettes/L400xH300/populismejpg397c-660bb.jpg La gauche, la droite et les citoyens partagent la responsabilité de la situation actuelle. Cet article n’a pas la prétention de donner une recette miracle mais seulement des pistes de réflexion.

Les partis traditionnels. 

La gauche européenne a sans doute une importante responsabilité dans la situation actuelle. En effet, la gauche européenne n’a pas su se recycler après la faillite du socialisme puis de la social-démocratie. Selon le philosophe italien Raffaele Simone, la gauche se contente de répéter des formule toutes faites, le meilleur exemple selon lui serait le Care (nouveau projet de société du PS) de Martine Aubry, pale copie de l’assistanat des années 1970. La gauche européenne a raté le virage de la mondialisation, de l’individualisme, comme l’atteste le constat suivant : seuls 3 pays, qui plus est en mauvaise posture (Espagne, Portugal, Grece) de l’Union Européenne ont un gouvernement de gauche. Toujours selon Simone, les partis de gauche n’ont plus rien de partis populaires, laissant à la droite le soin d’occuper le terrain. Aujourd’hui le PS en France est plus un réseau d’élus locaux, doublé d’un certain intellectualisme, qu’un parti de masse. Par ailleurs, en restant campés sur des positions d’un autre âge mais aussi en conservant une vision du monde archaïque, beaucoup de partis de gauche ont perdu une grande partie de leur crédibilité. L’analyse des résultats de 2007 le confirme, l’électorat sarkozyste était avant tout un électorat populaire, alors que Ségolène Royal l’emportait largement chez les "professions intellectuelles superieures". La gauche a gardé la plupart de l’intelligentsia mais elle a perdu les masses. La gauche européenne doit absolument se rénover en profondeur, avoir une vision d’ensemble, cesser d’être minimaliste, raisonner à partir du monde tel qu’il est et non à partir du monde tel qu’elle voudrait qu’il soit. Elle doit s’efforcer de rentrer dans le jeu des médias de masse, de mieux comprendre le "citoyen" du XXI ème siècle, hédoniste, individualiste. Elle doit réapprendre à s’adresser au peuple, mais pour cela il faut qu’elle comprenne que le peuple de 2010 n’est plus celui de 1968.

 

local/cache-vignettes/L300xH423/berlusconi_n2a05-5ca5c.jpg

La droite, elle, a fait tout l’inverse. Les meilleurs exemples restent le berlusconisme ou le sarkozysme. Elle a su profiter de la nouvelle donne. Plus pragmatique, elle parait mieux à même de répondre aux angoisse du nouveau citoyen et aux inquiétudes de l’agent économique. La nouvelle droite est une droite de combat. Défendant des idées simples, séduisantes, avec une grande capacité d’adaptation, elle a récupéré les masses, lassées des échecs de la gauche sur la réduction des inégalités, la sécurité, l’immigration, l’éducation. Cette droite a une responsabilité dans la montée du néopopulisme, qui dépasse désormais largement le cadre des partis populistes. En voulant se décomplexer à l’extrême, en étant obsédée par les échéances électorales, la droite est en train de perdre le sens des responsabilités démocratiques. Elle s’adapte aux peurs des citoyens plus qu’elle ne les calme, ce qui mène inévitablement au populisme. La droite de gouvernement a une responsabilité, celle de garder une certaine distance par rapport au bas instinct des citoyens. Si la droite veut vraiment faire face au national populisme d’extrême droite, alors elle doit faire un travail pédagogique pour désamorcer la peur au lieu de reprendre, en les édulcorant, les idées les plus extrêmes dans le but d’éloigner les citoyens des partis qui les portent. La droite, fait un pari risqué avec la stratégie de l’édulcoration, stratégie qui risque fort de l’entrainer dans une fuite en avant qui serait hors de contrôle. Fuite en avant qui, au regard de la situation actuelle, a déjà commencé. Mais surtout mal maitrisée cette stratégie peut faire le jeu des partis qu’elle est censée déservir.

Les citoyens.

Ce sont sans doute les citoyens qui ont la plus grande responsabilité dans la montée du populisme. Peut-être avons nous seulement ce que nous méritons. Le citoyen d’aujourd’hui se dépolitise, il est plus un consommateur qu’un citoyen. Il est désormais plus un spectateur de la vie politique de son pays qu’un véritable acteur. Il est dans une logique bien plus individualiste que sociale. Ce consumérisme politique, cette dépolitisation favorise bien sur l’émergence du populisme, puisque, maintenant, le citoyen n’est plus qu’une voix que l’on gagne en flattant ses peurs et ses instincts. Dans une société de consommation, d’amusement, d’hédonisme, la politique avec un grand P n’a plus sa place. Le populisme que nous vivons est sans doute une des expressions de la crise de la citoyenneté que nous vivons. Le citoyen doit redevenir citoyen et plus seulement consommateur, il doit redevenir acteur de la politique de son pays, réapprendre a débattre, s’investir dans la vie associative, faire l’effort de s’informer, d’aller au delà de ses instincts et ses peurs, de s’intéresser, de dénoncer, et même de voter. En clair le citoyen doit réapprendre à faire son travail de citoyen. Tant que cela ne sera pas fait, le populisme continuera à gagner du terrain.

Plus d’analyse sur www.lapetiteboite.over-blog.fr


Moyenne des avis sur cet article :  1.8/5   (40 votes)




Réagissez à l'article

22 réactions à cet article    


  • Rounga Roungalashinga 29 septembre 2010 11:57

    Article catastrophique.
    Ca ne vous vient pas à l’idée que le populisme monte parce que le peuple se sent, à juste titre, dépossédé de son pouvoir et qu’il comprend qu’il n’a pas son mot à dire dans la grande marche de la mondialisation ? Le peuple français a voté « non » au traité constitutionnel, qu’on lui a fait avaler en version « simplifiée » malgré tout par la suite ; on a fait revoter les irlandais jusqu’à ce qu’ils votent « correctement »...en d’autres termes, le citoyen a des raisons de se désintéresser de la politique qui ne s’intéresse pas non plus à lui. C’est pour cela que la phrase « le citoyen doit redevenir citoyen et plus seulement consommateur, il doit redevenir acteur de la politique de son pays, réapprendre a débattre, s’investir dans la vie associative, faire l’effort de s’informer, d’aller au delà de ses instincts et ses peurs, de s’intéresser, de dénoncer, et même de voter » est complétement à côté de la plaque.


    • saint_sebastien saint_sebastien 29 septembre 2010 12:01

      Je suis persuadé qu’au contraire les gens sont près à réélire sarko qui reste populaire au près de beaucoup de gens , et surtout quand il n’y a pas d’alternative crédible dans l’autre camp.
      La France s’américanise , la population ne veut plus d’une société « juste » , mais veut du big business.
      Je suis sur à 100% que Sarko sera réélu d’une manière ou d’une autre , et je ne suis pas du tout de droite.


    • Rounga Roungalashinga 29 septembre 2010 13:10

      Je suis persuadé qu’au contraire les gens sont près à réélire sarko

      Je n’ai pas parlé de Sarko, ni de son élection éventuelle.


    • saint_sebastien saint_sebastien 29 septembre 2010 13:15

      je te parle de pourquoi le citoyen a fait le choix qu’il a fait et pourquoi le citoyen ne peut pas changer. Parce qu’il n’y a rien à changer pour lui.


    • Rounga Roungalashinga 29 septembre 2010 14:05

      Sarkozy a été élu car il avait fait des promesses séduisantes pour un certain nombre de personnes. Etant donné qu’il n’en a tenu presqu’aucune, voire même qu’il ait souvent fait l’exact contraire de ce qu’il avait promis, le fait que le peuple le réélise serait dû soit à une débilité massive, soit à une manipulation médiatique très poussée, soit à un candidat alternatif pire que lui.


    • Rounga Roungalashinga 29 septembre 2010 14:05

      Ou un peu des trois.


    • saint_sebastien saint_sebastien 29 septembre 2010 11:58

      Ce que vous décrivez ne date pas de Sarkozy. Le mérite de Sarkozy est d’avoir ouvert les yeux à certaines personne de l’état de pourriture du système politique français , et le problème de la place de la France dans l’union.
      En europe , il y a 2 pays relativement sérieux , l’Allemagne et la Grande Bretagne. Le reste de l’Europe est dirigé par des irresponsables élus par des citoyens déresponsabilisés qui confondent star ac et élections.

      Des solutions ? il n’y en a pas , les citoyens ont les politiques qu’ils méritent.
      Si les sujets tels que la corruption ou l’abus de bien social était des questions vraiment importantes pour les français , on aurait une classe politique totalement différente.
      Bref je pense sincèrement que les francais comme les italiens méritent leurs dirigeants.
      Si cela est inacceptable , faites comme moi , allez vivre ailleurs, parce que la situation ne peut que se dégrader.


      • BisonHeureux BisonHeureux 29 septembre 2010 13:02

        Cela va dans le sens de la prophétie,l’aliénation de nos dirigeants se révèle !
        Les masques tombent et bientôt la mascarade cessera !
        Les êtres humains n’ont pas besoin d’être dirigés par des fous n’ayant aucune compassion humaine et ne connaissant même pas le mot empathie !
        Salut et Fraternité
        Hasta la libertad


        • ffi ffi 29 septembre 2010 14:52

          Peut-être est-ce que manifestement la démocratie ne fonctionne pas ?


          • xbrossard 30 septembre 2010 10:14

            @ffi


            encore faudrait-il qu’elle soit appliqué, ce qui n’est pas le cas actuellement...ou pour des choses qui n’ont aucun impact sur la vie des francais

          • Daniel Roux Daniel Roux 29 septembre 2010 15:59

            Votre définition du populisme est assez personnelle, vous devriez la garder pour vous. « Flatter les bas instinct du peuple »

            Voici la bonne définition :

            Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, critiquant les élites et prônant le recours au peuple (d’où son nom).

            Quant à votre apréciation du populisme chez Berlusconi et Sarkozy : (La droite) Plus pragmatique, elle parait mieux à même de répondre aux angoisse du nouveau citoyen et aux inquiétudes de l’agent économique.

            Vous faites montre d’une méconnaissance totale des causes de la grande dépression qui ravage notre économie, l’appauvrissement des classes moyennes par les délocalisations massives.

            Bref un article assez risible pour ne pas dire niais, car totalement déconnecté des réalités que vivent vos concitoyens.


            • AlbatrosE AlbatrosE 29 septembre 2010 17:10

              Le populisme vient du courant russe des Народники (de Народ, le peuple) et désigne une foi viscérale dans le peuple.

              Peu à peu le terme a dérivé vers la définition fausse de l’auteur, celle de démagogie et plus précisément démagogie droitière.

              C’est dommage de traîner la notion de populisme dans la boue et de faire cette confusion. Le démagogue méprise le peuple et flatte ses instincts pour le manipuler ; le populiste partage viscéralement les aspirations populaires et pense les mots qu’il dit, ne cherche pas à manipuler mais à éveiller un mouvement auquel il croit.


            • croc 29 septembre 2010 16:37

              Et si ce que vous appelez le populisme c’était un salutaire sursaut démocratique de citoyens qui en ont marre de voir que ce qu’ils veulent n’est pas pris en compte ? Que sur certains sujet qu’ils considèrent cruciaux (l’islamisation de la France par exemple ou l’immigration dont les gens ne veulent pas légale ou non ) on se moque d’eux ?


              • galien 29 septembre 2010 18:51

                Pourquoi le populisme est devenu un gros mot, le peuple est il si crasseux ?


                • foufouille foufouille 29 septembre 2010 19:16

                  il sent mauvais pour les bobos et bobeaufs
                  la peur du lampadaire


                • cmoy patou 29 septembre 2010 22:02

                  On trouve de plus en plus ce genre de site .....



                  Quest-ce à dire ?






                  • Elisa 29 septembre 2010 23:22

                    En fait on appelle aujourd’hui populisme ce qui détourne le peuple de l’essentiel : alors que l’immigration et l’identité ne sont que des préoccupations secondaires (pour ne pas dire quaternaires) dans l’opinion, des élites du FN et de l’UMP, quand ils ne s’agit pas de certains responsables du PS martèlent à longueur de média que l’insécurité et la délinquances sont liées à l’immigration, et à la présence d’étrangers.

                    Mais on sait parfaitement que la première préoccupation des Français c’est l’emploi et le chômage et que ce ne sont pas les roms qui sont responsables de leur situation.

                    Par conséquent ce qu’on appelle le populisme est en fait un processus démagogique et manipulatoire pour faire oublier les vrais responsables du chômage et du gel des salaires au profit des investisseurs et de la spéculation financière : l’ennemi à combattre pour sauver le système capitaliste, c’est l’autre, le pauvre, l’étranger, le Rom. Tous les moyens sont bons pour faire croire que les théories racistes et identitaires proférées à la tête de l’Etat sont les opinions du peuple.


                    • agoratoc 29 septembre 2010 23:44

                      avec les bourgeois de gauche c est simple : lorsque le peuple pense quelque chose c est du populisme , quand ce sont eux c est l eternel progressisme de la gauche


                      • friedrich 30 septembre 2010 00:08
                        Honteux d’ entendre des trucs pareils, j’ appelle BHL

                      • LE CHAT LE CHAT 30 septembre 2010 09:57

                        Article nullissime , les gens se détournent des partis traditionnels , par ce qu’ils n’ont plus aucune confiance en eux , que ces partis leur servent la même bouillie et servent les mêmes interêts , que ces parti ont piétiné leur non au référendum , parce ce que ces partisrefusent de s’occuper des vrais problèmes ...

                        J’ai été discuter hier avec un routier allemand qui m’a dit que leur classe politique n’en finissait pas de vanter en ce moment les charmes de l’immigration , soit disant pour compenser la baise de la natalité , alors qu’il y plus de 3 millions d’allemands au chômage !
                        ce n’est pas du tout le souhait des allemands de se faire envahir , les élites n’écoutent pas le peuple !


                        • Ronald Thatcher rienafoutiste 30 septembre 2010 11:05


                          Pourquoi l’islamisme envahit l’Europe ?


                          • Martin D 30 septembre 2010 11:49

                            quand il y a des crises, il y a toujours la tentation de chercher un coupable, c’est humain !
                            le pb c’est que les peuples, abruti par les médias traditionnels ne sont plus capable de trouver les vrais responsables.

                            on entends bcp + l’extrême droite à la TV que l’extrême gauche ! un comble quand on voit le sarkosysme essayer de baiser l’extrême droite....alors que l’extrême gauche défends bcp plus l’intérêt des + faibles au détriment des + fort.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Lapetiteboite


Voir ses articles







Palmarès