• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi nos sociétés ont tant de peine à évoluer ?

Pourquoi nos sociétés ont tant de peine à évoluer ?

Nos sociétés ne semblent pas évoluer de façon facile, elles passent par des crises, parfois des révolutions, à croire que nos façons de nous organiser sont instables et finissent toujours par diverger vers un extrême ou un autre.

Construite sur un plan hiérarchique, nos sociétés ont construit une démocratie qui a choisi un système de vote dont le but est de sélectionner des leaders, une fois au pouvoir, ils n’ont plus envie de redescendre. Ils font des lois pour leur peuple, et leur enseignent la concurrence et la loi de la jungle mais entre eux ils s’appliquent d’autres lois et pratiquent une solidarité très efficace.

Alors pour ne pas fâcher le peuple de temps en temps ils jouent aux chaises musicales et s’échangent les postes mais ne restent jamais loin du pactole.

Aujourd’hui le plus important n’est pas de faire, mais de faire savoir ce que l’on est censé faire.

Alors le moindre changement risque de casser leur jouet bien rodé, celui qui est en haut de la pyramide à une peur bleue que le moindre déplacement d’une pierre, le face redescendre.

S’il y a la moindre rupture, ils sont déjà tous prêts à reprendre le flambeau quitte à s’octroyer sans vergogne le mérite de cette rupture qu’ils ont pourtant tant contrecarrée.

Pire encore ils sont formatés par une éducation qui a conduit toutes leurs pensées dans le même sens : Si la situation est ainsi c’est grâce à leur propre compétence, ils sont l’aboutissement de l’évolution, ce n’est plus le pouvoir de droit divin, mais le pouvoir de droit darwinien. Alors tout changement ne peut naitre que parmi leurs rangs voyons !

Comment changer cette donne ? En changeant de pratique ! Arrêtons de leur donner notre voix et d’être obligé de nous taire jusqu’à la prochaine kermesse électorale, laissez les jouer avec leurs symboles, ceux auxquels ils croient : leur monnaie, leurs statistiques, leurs élections, leurs partis, leurs droits de l’homme strictement individuel et parlons une autre langue :

Participer au lieu d’élire, promouvoir l’échange au lieu de leur commerce, privilégier la notion d’objet utile et non celle de la marchandise rentable, le don au lieu de la marge, le système bricolage ou récupération au lieu de leurs marques, le plaisir de faire soi-même en place du shoping, les rencontres au lieu de leurs spectacles, les droits des peuples et les biens collectifs au lieu de leur propriété strictement individuelle et sans limites, l’émulation et non la concurrence, le progrès et non la croissance, l’instruction et non l’éducation, les connaissances et non les compétences, les idées publiée, partagées et non les brevets rentables.

J’ai l’impression de rabâcher ce qui pour moi sont des évidences.

Qui sont ces personnes incapable de risquer leur poste pour un peu d’évolution ? Comment peuvent-ils à ce point croire que leur bonheur serait remis en jeu en acceptant de remettre en cause leur rôle ?

Formés pour dominer, leur bonheur est construit sur cette domination, du sentiment de toute puissance face au peuple méprisable. Ils sont convaincus que ce sont leurs compétences personnelles acquises au cours d’une longue formation, ou que c’est leur ténacité gagnée au cours d’une route semée de victoires et de revers face à leurs concurrents, qui leur donne la légitimité de leurs postes. Leur ego s’approprie toutes les vertus, ils ne se rendent même pas compte que c’est l’histoire souvent de leurs origines qui leur a offert ce cadeau, c’est la société toute entière qui leur a fourni cette formation, ce sont les lois et les fonctionnements sociaux qui leurs ont permis de jouer ces jeux là. Leur individualité n’est rarement qu’un petit facteur dans leur réussite, et pour réussir dans un jeu il faut que le jeu existe ! Si encore ils ne se permettaient pas souvent beaucoup de tricheries.

Fruits des aléas de la vie sociales, ils pourraient quand même se rendre compte que c’est la réussite de la société toute entière qui pourrait leur apportera le plus de bonheur, il y a plus de joie de vivre et de découvrir si nous vivons heureux ensemble que la seule jouissance d’avoir plus que son voisin.

Mais voilà, je n’ai jamais rencontré le mot bonheur dans un cours de comptabilité, existe-t-il le mot partage dans un cours commercial ? Combien de nos dirigeants se rendent comptent que leur rôle ne vise pas à la satisfaction de leur ego et de celui de leurs proches, même au nom de la grandeur de leur patrie, mais à l’organisation des rapports sociaux pour que personne et surtout le plus pauvre de tous ne soit oublié dans le progrès social.

Nous avons aujourd’hui tout ce qu’il faut pour être heureux comme jamais l’humanité ne l’a été, nous disposons de connaissances, de puissance, d’outils de dialogue inimaginables par nos propres parents, un univers entier attend notre visite, qu‘attendons nous pour ouvrir nos portes ?


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

8 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 14 mars 2011 11:12

    Et peut être que précisément l’être humain ne se satisfait’ il pas de n’être qu’une bête ?
    « Il y a surement mieux a faire que de se battre toute sa vie pour quelques têtes de poisson »
    Jonathan Livingston le Goeland


  • gaijin gaijin 14 mars 2011 11:06

    Bravo pour le pouvoir de droit darwinien
    Oui notre société n’est fondée que sur une variante de la loi du plus fort : on a juste remplacé la massue par le dollar.
    Oui la solution peut être la désobéissance passive. Maintenant que tout le monde a compris qu’il n’y avait ni morale ni bon sens dans le système arrêtons de suivre comme des moutons.
    Bien que cela puisse paraître étrange changer le monde n’est pas démesuré : si chacun s’attache a faire ce qu’il peut a titre individuel il y aura un seuil critique a partir duquel l’ensemble changera.
    Les Tunisiens ont donné l’exemple d’une révolution pacifique nous pourrions donner celui d’une révolution silencieuse !


    • Henrique Diaz Henrique Diaz 14 mars 2011 12:16

      Pour que cesse la servitude volontaire au profit d’une caste de possédants (de nos vies), il faut un changement des mentalités qui consentent à cet état de fait. Cela ne peut être que long et fait par les gens eux-mêmes, à partir d’idées propres à devenir plus fortes que celles qui justifient la situation actuelle et de comportements en accord avec ces idées.

      Mais se contenter de cela, ou à la limite d’actions associatives, est insuffisant. La caste de ceux qui possèdent de fait le pays est organisée et soudée comme le dit bien l’article. Elle dispose d’organisations qui permettent de canaliser toute velléité populaire de se reprendre en main : l’UMP, le PS ou encore le FN (qui sert surtout de rabatteur) sont là pour assurer les possédants que leur pouvoir de décider pour nous de la façon d’organiser nos vies ne sera pas remis en cause. Ces organisations sont là pour marteler, sous couvert de différences idéologiques, le seul message qui vaille à leurs yeux : le peuple ne peut s’autogérer, il lui faut des « représentants » qui seraient mieux appelés des bergers.

      Je ne vois pas d’autre moyen pour sortir de la paralysie civile décrite par l’article que de mettre en place des institutions qui éviteraient que nos représentants soient tentés de prendre fait et cause pour les bénéficiaires de la loi du plus fort : on ne pourra sortir de la situation actuelle si on maintient la Vème république qui en l’état est une des conditions essentielles de la conservation du blocage actuel. Il y a une organisation populaire, un parti, qui propose de convoquer une constituante, dont les élus ne pourraient ensuite être éligibles (pour éviter ce qui s’est toujours passé : ceux qui font les lois constitutionnelles sont ceux qui en bénéficient ensuite en premier), c’est le parti de gauche.


      • gaijin gaijin 14 mars 2011 19:38

        Si je résume votre propos : puisqu’un changement ne peut se produire qu’à long terme continuons donc a faire toujours plus de la même chose avec un peu de chance cette fois ça devrait marcher .
        Pourquoi pas ? après tout même une pendule arrêtée a raison deux fois par jour.


      • gaijin gaijin 14 mars 2011 22:08

        il semble qu’il y ait un malentendu
        je parlai du propos de Mr Diaz
        désolé


      • Nouri Nouri 15 mars 2011 02:05

        a Henrique Diaz :

        J’ai bien aime ton commentaire jusqu’a la phrase « il n’y a qu’une organisation populaire, un parti,... » et a partir de la, ca par en couille...

        Tu parles a juste titre de « la sevitude volontaire ». Comment peut-on alors passer de celle-ci a la contribution volontaire ? Quelle est la difference, sinon le sentiment ? Notre conscience collective grandie, nous avons besoin de plus de sens, je dirais meme de foi (j’ai pas dit religion, me faite pas dire ce que j’ai pas dit).

        Les etres humains ont besoin de dieu. Enfin, appelez ca transcendance si vous voulez (je vends mon cul pour aucune eglise).
        Lorsque cela arrive, et c’est rare je crois, ca veut dire que l’humanite grandie, en conscience. A long terme, c’est bien, a court terme, c’est tres douloureux. Enfin je crois... j’aimerais etre contredit avec discernement. Merci, ca pourrait m’aider.

        Je n’en suis pas sur, mais, pour ma part, je pense de plus en plus que la bonne solution serait de ne pas voter.
        Presidentielle 2012 :
        Abstention 95%, la classe !!! Qu’est-ce qu’on fait ?

        L’idee d’assemblee constituante est belle mais je ne pense pas qu’elle soit possible de maniere quasi-spontanee, soit apres un vote pour Melenchon...

        Avant, il faut qu’il se passe quelque chose. Quelque chose de transcendantal.


      • trazibule 14 mars 2011 12:59

        Sans une nouvelle constitution la situation n’a aucune chance de se débloquer.

        Il n’est pas possible de changer la partie sans changer les règles du jeu qui ont conduit à cette situation. Ce sont moins les personnes qui sont en cause que des structures légales qui ont sélectionné ces comportements.

        Organiser une constituante devient évident, plusieurs partis et associations en arrivent à cette idée. C’est le but du site www.trazibule.fr d’autre part l’écriture de cette constituante pourrait être amorcée collectivement sur ce site www.constituante.fr si une logique informatique spécifique pouvait être construite.


        • perlseb 14 mars 2011 21:43

          Tout le monde aimerait pouvoir refaire le monde... à son image. Je suis persuadé qu’il y a de nombreuses personnes (pas forcément dans l’oligarchie) satisfaites du monde actuel.

          Une nouvelle constituante, une vraie démocratie, ... tout cela serait quand même très contraignant et ne pourrait jamais satisfaire tout le monde : la démocraite c’’est la loi du plus grand nombre, c’est tout. On ignore les minoritaires donc on ne cherche pas à résoudre leur instatisfaction, on suppose qu’il n’y en a plus (la majorité a décidé pour eux).

          Il y a mieux que cela : la liberté totale et auto-responsabilisante. Si il y a des gens qui aiment les inégalités et le système pyramidal, qu’ils vivent dans un monde inégalitaire. Mais si on préfère l’égalité (chacun est au même niveau), on devrait aussi avoir la liberté de vivre dans un monde égalitaire.

          La solution c’est donc de créer autant de mondes différents avec chacun leurs propres règles, et chacun choisit les règles qui lui conviennent en se déplaçant dans le monde qui lui correspond le mieux. Il ne faut rien interdire, juste savoir se répartir géographiquement.

          Avec ces mondes auto-responsabilisants, les gens gagneraient en maturité et comprendraient l’impact de leurs désirs personnels sur le monde qui les entoure. Bien évidemment, s’il n’y a pas de justice dans le monde où l’on vit, c’est surtout parce que l’on n’a aucune liberté : on nous impose le monde tel qu’il est (capitalisme, système hautement pyramidal) mais toute révolution ne cherchera qu’à imposer un autre système qui se révèlera tout aussi injuste. C’est donc bien la liberté qui est la plus précieuse, ce que tout système cherche à supprimer en premier en s’auto-imposant comme système unique et obligatoire.

          Bien évidemment, un monde libre (qui serait une juxtaposition de mondes très différents dans lesquels chaque individu pourrait choisir de vivre) est parfaitement utopique. Aussi utopique que de croire que l’on peut créer des règles universelles qui satisfassent tout le monde.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès