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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi tant d’acharnement contre la loi de 1905 ?

Pourquoi tant d’acharnement contre la loi de 1905 ?

« Toiletter », « actualiser », « rénover » la loi de 1905....Construire une « laïcité ouverte », « vivante », « moderne », « renouvelée », « de tolérance (sic !) »... Les mots ne manquent pas quand il s’agit, pour les politiciens de tous bords, d’enfiler les faux-nez qui abuseront les citoyens en manque de vigilance devant les atteintes qu’ils portent, déjà, à la laïcité et à la loi qui l’institutionnalise, avant d’effacer « en douceur » cette même loi qui semble les gêner.

On évoque, le plus souvent, l’orientation brutale du rapport Machelon qui ouvre au financement public des lieux de culte, transforme les associations « cultuelles » en associations « culturelles d’utilité publique » , envisage la formation et le paiement des imams...

On a tendance à oublier la proposition de loi déposée par le PS le 28 /06/ 0 , qui conforte le Concordat Alsace-Moselle en suggérant l’enseignement de l’islam dès le primaire (par des imams rémunérés ?), qui oublie l’article 2 de la loi de 1905 au point de le citer de manière erronée et de n’en point rappeler la conséquence première : pas d’argent public pour quelque Eglise que ce soit, qui préconise l’organisation des cultes, dérogeant ainsi à l’article 1 du texte...

On oublie les pratiques quotidiennes des élus locaux et nationaux de tous bords, qui acceptent l’organisation du culte musulman par l’Etat, qui subventionnent directement ou indirectement la construction de lieux de culte (contrevenant ainsi à l’article 2, bien que condamnés régulièrement par les tribunaux administratifs quand des citoyens vigilants interviennent), qui financent allègrement l’enseignement confessionnel et les initiatives « culturelles » de type communautariste et religieux... et habituent ainsi chacun à oublier ce qu’est vraiment la loi qui nous organise et nous fait « vivre ensemble » .

On se laisse « prendre » à la stratégie des « petits pas » de l’islam politique qui revient en permanence sur la loi contre les signes religieux à l’école (exemple actuel d’un lycée d’Amiens), qui pousse les fidèles à refuser la mixité dans les centres de soins, qui met en cause des pans entiers du contenu de notre enseignement, qui jette des cris d’orfraie quand le plus commun des citoyens use tout simplement de son droit à la liberté d’expression et d’analyse et que cela lui déplaît...

Le prétexte invoqué le plus souvent pour justifier de telles dérives est qu’il faut mettre les religions « à égalité »...Outre que la loi de séparation des Eglises et de l’Etat a renvoyé la religion « chez elle » et l’a laissée libre de s’organiser par elle-même (et seulement ainsi), l’arrivée tardive d’une religion extérieure ne lui confère aucun droit différent ou supplémentaire, sauf à considérer une inégalité d’application de la loi et à reconnaître à une confession de deux à trois millions de fidèles plus de droits qu’à la majorité invisible des non-croyants (un Français sur trois selon toutes les enquêtes effectuées ces dernières années). Et rien ne justifie que le principe qui découle de l’article 2 de la loi de 1905 (« L’argent public est destiné à l’espace public ») soit bafoué : les impôts nationaux et locaux n’ont pas à servir à financer la construction de mosquées ou d’ensembles pseudo-culturels islamiques, de structures confessionnelles quelles qu’elles soient, de « maisons de l’athéisme » ou de « l’agnosticisme ».

Il faut d’ailleurs être hypocrite et manipulateur pour se plaindre du poids fiscal territorial, de la lourdeur des charges qui pèsent sur nos communes et départements (par exemple)... et voter des sommes exorbitantes pour des projets que la loi interdit !

Et si la religion musulmane manque de lieux de culte, on peut imaginer la récupération de lieux désaffectés, le partage de lieux existants ou, mieux , la construction de nouveaux lieux selon les termes de la loi générale et des règles d’urbanisme : l’association concernée acquiert un terrain, présente un projet conforme aux documents d’urbanisme en vigueur, un cahier des charges légitimé par les textes afin de fixer le règles de fonctionnement du site et un plan de financement à partir de ses ressources propres, sans recourir pour le moindre euro à la finance publique . La religion n’étant pas un service public (comme l’a brillamment démontré Henri Pena-Ruiz), c’est dans sa sphère privée qu’elle trouvera les moyens matériels et spirituels de son exercice. Nous dira-t-on qu’il faut « contrôler » ces lieux ? Quelle aberration : en France (hors statuts particuliers dus à l’histoire) ne s’exerce aucunement un concordat, c’est la loi générale qui s’applique (et l’Etat dispose de tous les moyens pour cela), c’est la Justice qui intervient quand celle-ci est bafouée (article 1 de la loi de 1905 ) .

Non, décidément non, rien ne justifie que la loi organique soit écornée ou toilettée. Il n’y a qu’à l’appliquer dans sa stricte rigueur... pour un « ordre juste » dans ce domaine essentiel de l’organisation et du fonctionnement de notre société.

Mais peut-être les « non-dits » sont-ils ici déterminants ?

« La République est une parce qu’elle est de tous », disait Aristide Briand... Pour ceux qui prétendent aujourd’hui aux plus hautes fonctions, il semble que la nation doive se « déstructurer » en régions aux larges responsabilités, et la société s’émietter en espaces communautaires auxquels on reconnaîtrait des droits spécifiques, selon le modèle anglosaxon. C’est ce qui sous-tendait, pour une part, le projet de traité constitutionnel européen (provisoirement en sommeil), c’est ce qu’appellent de leurs voeux les politiques qui s’accrochent à une régionalisation débridée, c’est ce que préparent ces mêmes politiques quand ils imposent à la ressource publique la construction d’espaces cultuels-culturels-sociaux dévolus à une confession (l’islam en particulier), foyers avérés d’émergences communautaristes.

Car s’attaquer à la loi de 1905, à l’assise de notre République, n’est pas simple lubie du moment ou banale recherche politicienne de suffrages électoraux (par parenthèse, cela permet de réfléchir sur le droit de vote pour les étrangers, voie royale pour le vote communautaire) : c’est, surtout, effacer un obstacle dans la poursuite de la construction politique européenne et, corrélativement, faciliter la libre circulation d’une main-d’œuvre aisément « taillable et corvéable » dont le système économique libéral a besoin dans les activités non-délocalisables (BTP, services, agriculture...).

La laïcité qu’a élaborée notre peuple et son histoire par un processus dont on peut trouver les prémices dans « l’humanisme de la Renaissance » et la concrétisation dans la « philosophie des Lumières » n’est pas le chemin suivi par toutes les nations européennes pour séparer le pouvoir temporel du pouvoir spirituel. Et il en est encore où ce dernier est omniprésent dans l’espace public. Construire une Europe politique et sociétale où les Eglises seraient parties prenantes de la gestion n’a pas quitté l’esprit des pères de la « constitution européenne », ni celui des politiques qui dirigent un peu partout. C’est d’ailleurs à cela que servent la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) et les différents organismes dépendant de la Conférence des Eglises d’Europe (CEC) dont la présence et l’action sont permanentes auprès de la Commission européenne. Ce qui permet de penser qu’en France (en particulier) l’affaiblissement de la loi de 1905 et le délitement de l’espace public laïque au profit de l’islam (si revendiqués par les politiciens « modernes » comme par les humanitaristes métissés « bobos bien pensants »-« gauchos communautaristes ») servent, en fait, les intérêts bien compris de l’Eglise vaticane qui domine en Europe et qui n’a jamais vraiment accepté de rester en dehors de l’espace public .

Parallèlement - mais aussi de manière consubstantielle - le système économique actuel trouve son intérêt à voir, dans un espace sociétal donné, se disloquer une unité horizontale où les demandes traversent les identités particulières pour s’organiser en mouvements collectifs et solidaires portant des revendications sociales et économiques globales. Appliquant à la lettre l’ancien « laisser faire - laisser passer » des physiocrates, il instaure la libre circulation des biens, des capitaux... et des personnes, c’est-à-dire de la main-d’œuvre qui, quand elle vient de cultures « autres » poussée par le besoin (ou des trafics mafieux), est plus « malléable » idéologiquement aussi et se prête facilement à l’instauration d’espaces communautaires qui la sécurisent. Ainsi s’organise une structure verticale de la société où chaque colonne est une communauté imposant sa loi « constitutrice » (religieuse, coutumière ou autre) concurrente de la « colonne voisine », sous l’autorité de la « colonne la plus nombreuse et la plus puissante ». L’action, alors, n’est plus « sociale », « économique » ou « politique », elle est biaisée par l’appartenance au groupe clos de la communauté. Le développement anarchique des flux migratoires et la volonté de ne pas les circonscrire, l’émergence des discours et pratiques communautaristes trouvent aussi leur justification dans cette nécessité des forces productives dominantes d’émietter l’espace sociétal en un modèle rompant avec l’unité laïque d’un « modèle français » vilipendé par ceux-là mêmes qui n’ont rien fait pour l’appliquer vraiment.

Nous vivons donc une époque curieuse, où le système économique dominant (le seul existant, en fait) trouve ses meilleurs défenseurs, pour sa politique de fluidité de la main-d’oeuvre et pour ses intérêts sociétaux et politiques, au sein de ceux qui n’ont à la bouche que des slogans « antilibéraux » dont ils nous rebattent les oreille jusqu’à plus soif, avec le secret espoir qu’on ne leur en demandera jamais raison .

Pendant ce temps, sourient dans leur barbe les islamistes de tous crins... rient sous cape les libéraux de tous les pays... s’amusent en coulisses les politiciens de tous bords... se frottent discrètement les mains les représentants de toutes les obédiences confessionnelles... et s’érodent tranquillement les principes de la loi de 1905.

Jusqu’à quand ?



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28 réactions à cet article    


  • Marsupilami (---.---.223.69) 17 novembre 2006 13:19

    Excellent article. Pour couper court à toutes ces attaques contre la laïcité et cet entrisme islamique (mais aussi des églises protestantes néo-évangéliques), il faudrait en finir avec le statut concordataire : s’il n’y avait plus cette exception, ils ne pourraient plus en demander de nouvelles pour eux.


    • Antoine Diederick (---.---.224.184) 17 novembre 2006 23:46

      exact Marsu...mais les régions concernées seront elles d’accord ?


    • c florian (---.---.162.39) 20 novembre 2006 15:11

      exact, il faut mettre fin au concordat, la république est censée être une et indivisible et la laïcité applicable sur tout le territoire. appliquer une loi est beaucoup plus facile quand elle est cohérente et quand il n’y a pas d’exception.


    • Radix Radix 5 janvier 2007 15:42

      Bonjour

      Le concordat résulte du fait que lors du vote de la loi sur la laïcité l’Alsace et la Lorraine étaient allemandes. Après la victoire de 1918, par souci d’apaisement et pour faciliter le retour de ces deux régions dans le giron français, il a été décidé de maintenir le système allemand de gestion des religions. Si l’on remet aujourd’hui ce système en cause il serait juste de le demander par reférendum au deux régions concernées puisqu’elles n’on pas été consultées à l’époque. Ces deux régions ont elles aussi beaucoup évolués et le résultat n’est peut-être pas aussi sûr qu’on le croit.

      Je suis pour la laïcité mais aussi pour la démocratie.


    • (---.---.234.81) 17 novembre 2006 14:00

      Cette « acharnement » est inquiétant ! Exemple le projet de loi du député UMP Jean-Marc Roubaud : http://www.communautarisme.net/Un-depute-UMP-propose-de-retablir-le-delit-de-blaspheme_a707.html


      • Antoine Diederick (---.---.224.184) 17 novembre 2006 23:55

        Cet élu a eu l’occasion sur une chaine française...on ne peut pas dire qu’il a convaincu, raisonnement très curieux de la part d’un démocrate.

        Le resultat de ses ’digressions’ pourrait tout simplement mener à la censure (pas celle de Avox smiley ok je plaisante ).

        Pas sérieux.

        Ne touchez pas à cette loi, problèmes garantis.

        En Belgique , le débat sur la laïcité va rebondir puisque les musulmans de Belgique demandent un Imam pour la communauté des croyants ainsi que l’aide de l’Etat au mme titre que le statut octroyé à la religion catholique.

        Une discussion de sages en commission va être organisée.

        Mouais...

        remarque : faut-il toujours revenir avec les mmes questions (lassitude) ? Eh oui, malheureusement alors qu’il y a des questions plus importantes et plus graves....décidement l’avenir de l’Humanité passe souvent par le ’cul des mouches’ (Sartre n’y avait pas pensé smiley ).


      • Antoine Diederick (---.---.224.184) 18 novembre 2006 00:00

        Cet élu a eu l’occasion DE S’EXPRIMER sur une chaine française...on ne peut pas dire qu’il a convaincu, raisonnement très curieux de la part d’un démocrate.

        Correction, merci , ai eu une longue journée...

        Bon we.


      • gem gem 17 novembre 2006 15:06

        Texte un peu long.

        Correction : la loi de l905 n’est pas une loi organique, c’est une loi du modèle le plus bète. Qui ne mérite aucun respect particulier, surtout quand on sait comment et pourquoi elle a été élaboré et mise en oeuvre, et quand on constate que l’Alsace-Moselle — ou elle ne s’applique pas — n’est pas moins laïque et républicaine que le reste du territoire.

        Sur le fond, je suis évidemment partisan qu’on ne donne pas un sou public à une activité privée. Mais je ne vois à cet égard aucune particuliarité des cultes par rapport aux athlètes et autres joueurs de pétanque ou amateurs de théatre : si on subventionne des associations, on ne pourra pas empecher que des associations de support à des cultes se montent et obtiennent une part du gâteau. Il y a là une injustice de principe et impossibilité pratique, amplement démontrée par l’affaire de la statue de JP II (où le concours public se limite à l’érection d’un support, le bapteme d’une place et un bon budget de com : dans le c.., la loi de 1905 !).

        Cette loi de 1905 n’est pas un monument, c’est une ruine. Adoptez une orientation offensive, exigez une loi de séparation des activités privés et de l’état (toutes les activités privés ! Vu l’interventionnisme en vigueur dans les esprit, ça va faire mal ...), ce qui revient concrétement à interdire toutes les subventions associatives ... ; ou fermez votre gueule.


        • castorjovial (---.---.241.20) 17 novembre 2006 16:10

          je suis assez d’accord avec GEM, même si c’est un peu agressif l’idée est là. Pourquoi faire une différence dans la dépense publique entre une association cultuelle et une association sportive, par exemple ? D’autant plus que si l’on y réfléchi la laïcité ne doit-elle pas être traité par l’Etat comme une activité associative normale ? Peut-être que notre histoire et que le contexte actuel fait que il ne s’agit pas d’une activité aussi anodine que je veux bien le dire mais justement c’est le coeur du problème il faut dépassionner la question. Et puis pour avoir lu (en diagonale, faut pas déconner non plus)la loi de 1905, on voit bien une fois passé l’article 2 que tout le texte n’est finalement qu’un contrat de répartition de biens, ou à peu prés... Ensuite, en athé pur jus je vous le dit, la situation actuelle donne lieu à des gymanstiques juridiques de compétitions de la part des municipalités pour donner la possibliter aux musulmans (puisqu’on parle beaucoup d’eux) de faire ce qu’ils ont à faire (genre l’institut des cultures musulmanes pour ne citer que le cas le plus récent).

          Il faut donner un cadre normal à tout ça et surtout ne pas nier la pratique de millions d’entre nous. Et puis le droit de culte fait partie des droits de l’homme il me semble.


          • castorjovial (---.---.241.20) 17 novembre 2006 16:18

            NB : Rapport à l’ami Roubaud, c’est pas un problème de la loi de 1905 arrivé à ce niveau là... Entre la peur du barbu, la démagogie et l’imbécilité mon coeur balance. T’es énorme Roubaud !


          • mamiglucose (---.---.21.103) 17 novembre 2006 20:27

            Pour le droit de culte, je suis d’accord. J’ai moi même le mien. Mais, revenons en aux musulmans . Je tiens à dire que je ne suis pas raciste . Pour preuve , l’un des témoins de mon mariage était musulman. Et c’est par lui, avec qui nous avons de grandes discussions, parfois emportées, que j’ai appris bien des choses. Entre autre, qu’une femme musulmane n’a pas le droit de porter et tcador et pantalon et que, d’autre part une femme voilée n’a pas le droit de s’adresser , ni à un homme, ni de parler en public. Alors ? musulman ou extrémiste ?


          • koz koz 17 novembre 2006 16:34

            « Ce qui permet de penser qu’en France (en particulier) l’affaiblissement de la loi de 1905 et le délitement de l’espace public laïque au profit de l’islam (si revendiqués par les politiciens « modernes » comme par les humanitaristes métissés « bobos bien pensants »-« gauchos communautaristes ») servent, en fait, les intérêts bien compris de l’Eglise vaticane qui domine en Europe et qui n’a jamais vraiment accepté de rester en dehors de l’espace public »

            Je suis toujours surpris par cette incapacité à comprendre que le religieux ne peut se contenter de l’espace privé. Mettez-vous, le temps de la lecture de cette ligne, dans la peau d’un croyant : doit-il croire en Dieu, croire que Jésus est resuscité, et n’en tirer aucune conséquence publique ? Le garder juste pour soi, mais surtout n’enquiquiner personne avec sa conviction.

            Quelle est votre crainte ? Pourquoi vouloir refuser à une entité quelconque le droit de s’exprimer ?

            Si je ne craignais pas de dénaturer une phrase célèbre, je vous dirais : n’ayez pas peur, vous n’allez pas vous convertir si facilement !


            • loga (---.---.166.136) 17 novembre 2006 18:32

              La religion est une partie intime de chacun mais quand celle ci devient un pouvoir ou essaye de déstabiliser un état (quelque soit la religion) peut on se retancher derriére la notion de laicité . Trop de tolérance est parfois un manque de bon sens.


              • DANIEL (---.---.179.56) 17 novembre 2006 21:56

                @ CASTOR JOVIAL La religion n’est pas un « sport » ou une activité culturelle ouverte à tous , elle concerne ses sectateurs, et c’est tout.

                La loi de 1905 n’est évidemment pas fixée pour l’éternité. Vous remarquerez néanmoins qu’elle n’est remise en question que depuis l’entrée en force de l’Islam en France.

                Personne n’interdit à quiconque de celebrer son dieu. Mais s’il veut lui consacrer un temple, qu’il le paie de sa poche. De la secte Moon aux scientologues (dont les sectateurs ne sont pas moins citoyens que les musulmans, que je sache), ces sectes et églises s’auto-financent. Ce qui est aussi valables pour les juifs, les boudhistes, et tous les autres, sauf..les musulmans...

                Si les musulmans veulent des temples, qu’ils les construisent avec leur argent, en cotisant. Qu’ils les construisent avec leurs mains, avec leur travail. Pas avec le mien.

                Quand à ces histoires de formation d’imams « français » ou de controle de l’islam à travers des formations ou des séminaires financés par nos impots, c’est tout simplement d’une bêtise à pleurer.

                Le seul moyen d’avoir un islam français, c’est qu’il soit financé par les musulmans français.

                Et l’islam « raisonnable », « pacifique » , les musulmans le construiront s’ils en ont envie. Ce sont les pratiquants qui « font » la religion. Pas l’inverse. Si l’Islam français se revéle à terme « intégriste » et plus, la faute en sera aux musulmans français pratiquants. Pas à l’Islam.

                Quand à la loi concordataire, elle est une aberration régionnale. Mais aprés tout , si la région en est satisfaite, c’est son choix...

                Ceci dit, il faut bien le dire : la loi de 1905 est déja caduc. Les politiques clientélistes et les « arrangements » divers l’ont tuée. Concrétement nous financons mosquées, écoles coraniques, etc...Il suffit de regarder à Paris, à Marseille, à Lille, etc...

                Le vrai probléme de notre société aujourd’hui , ce ne sont pas les mosquées, l’immigration , l’économie , ou le social ; notre probléme, c’est la non application de la Loi par ceux qui sont censés en être les garants.

                Concrétement, construire une mosquée avec nos impots , ça se discute, ça peut être débattue. Comme la loi de 1905. On peut même modifier la loi actuelle. Mais aujourd’hui la loi n’est plus appliquée qu’en fonction d’interets particuliers , de modes passagéres ou de rapports de force. Ce qui importe aux maires de Paris, Marseille ou Clichy c’est le vote en leur faveur de la communauté musulmane, et pour ce vote ils iront jusqu’à offrir la corde pour nous pendre. Ce aprés s’être essuyé les pieds sur le corps et l’esprit des lois.


                • mamiglucose (---.---.21.103) 17 novembre 2006 23:49

                  Prenez un dictionnaire : secte : ce sont des personnes qui se réunissent parce qu’ils ont les mêmes centtres d’intérêts, les mêmes idées ou les mêmes espoirs . Pour ne citer que quelques exemples : chaque parti politique, comité d’entreprise, réunion de travail dans un cabinet d’avocat ou d’architecte etc ... tout est sectaire. Ne pas confondre avec des gens qui profitent des autres ex : temple du soleil ou secte moun .

                  Par contre, moi aussi je souhaite que mes impots soient employés pour des choses qui puissent me servir comme écoles, routes, recherche etc... ou alors que le gouvernement fasse pareil pour tous et ne soit pas sectaire.

                  Mais séparation de l’église et de l’état, n’était-ce pas au départ pour éviter toute intrusion de l’église dans les affaires d’état ?


                • (---.---.37.70) 18 novembre 2006 08:14

                  Vous vouliez des Immigrés, il ne faut pas venir pleurer aprés qu’ils ne sont pas français et qu’ils vous change vos habitudes grâce à leur nombre. Le Métissage et la Mixité, c’est cela. Au reste, on ne voit pas ce qui empéche l’Etat de financer les religions et de rester Laique, si ce financement est proportionnel au nombre de croyants, donc neutre. Surtout que personne n’affirme que les Immigrés ne payent pas leurs impôts. L’Etat finance des chose autrement plus débiles..


                  • L'enfoiré L’enfoiré 18 novembre 2006 09:26

                    @Antoine et peut-être d’autres,

                    Je suis perso dans tes traces physiques (je suis belge aussi) et morales (ton esprit laïc). Voilà plus d’un an, je me suis demandé le « pourquoi » de ma manière de pensée. Pourquoi, n’ai je pu adhérer qu’à l’esprit laïque. J’ai été baptisé, j’ai fait ma communion, donc j’étais sur une voie tracée. Pourtant je suis devenu très vite un « discident ». Je ne connais pas cette loi de 1905, mais je peux comprendre les fondements républicains qui s’y cachent très certainement. Je ne suis pas pour autant « raciste d’idées ». Je ne veux que le même traitement pour tous et cela aussi bien pour l’« apatride de la pensée ». Il m’a fallu 3 articles, étallés sur un an, dont le dernier est paru récemment (URL) pour en arriver seulement au premier bout. Le premier pour tâter le terrain, le second, pkus précis, qui a été postposé à cause des problèmes de caricatures et ce dernier pour enfoncer le clou (et oui, il n’y en pas qu’où vous pensez) après avoir attendu les denières évolutions. C’est ma vision, je la défends. A+


                    • Hal Eurode (---.---.118.66) 18 novembre 2006 20:57

                      Je ne voterai pas aux présidentielles, aux législatives et aux municipales pour des gens qui veulent modifier la loi de 1905.

                      J’ai déja cesser de voter aux régionales pour le parti qui inclut Mouloud Aounit dans ses listes en Ile de France (J’ai voté blanc en rayant ce nom).

                      Hal - c’est tout pour aujourd’hui


                      • Eric 19 novembre 2006 12:19

                        Monsieur

                        J’espère que vous n’y verrez pas qu’une ironie facile, mais je ne saurai assez vous inciter à lire ou relire Marcel Gaucher : qui montre que la laïcité que vous évoquez était une forme religieuse qui souffre aujourd’hui conjointement de sa sécularisation et de la disparition de l’adversaire traditionnel. Il n’y pas 10% de français qui soient a la fois catholiques, pratiquant, et respectant tous les préceptes papaux notamment en matière de vie privée. Il n’est pas sur que les « barbus », qui seraient d’après les RG un bon millier en France, puisse vous redonner une bonne raison d’espérer dans l’existence d’un « ennemi » justifiant vos convictions. Jacques Ellul, qui vous aidera à percevoir le caractère religieux de vos convictions, de vos croyances pour reprendre ses termes. Votre attachement à l’égalité est bien sympathique, vous le partagez d’ailleurs avec le christianisme. Encore dans ce dernier est il sans doute plus réaliste. Oui les hommes peuvent être égaux devant Dieu. Mais d’un point de vue matérialiste l’ « espérance » dans « l’égalité » et vraiment un acte de foi parfaitement peu raisonnable si on s’en tient à la raison raisonnante. Emmanuel Todd, et vous verrez que votre croyance post néo marxienne dans des classes sociales horizontales et ou verticales, n’est jamais qu’une vision mythique de la société ignorant complètement notamment l’importance des superstructures idéologiques dans la détermination des comportements humains. René Girard : et vous découvrirez que votre croyance en l’existence de forces du mal, ultralibérales mondialisée, europeano vaticanesque avec l’appui occulte de musulmans intégristes et une forme traditionnelle de paganisme, imputant a des forces occultes les malheurs du monde. Sous prétexte que leur destruction est un préalable à la réelle possibilité de « vivre autrement » elles justifient en général un immobilisme réconfortant de type brejnévien ou alter mondialiste. Oui « une autre vie est possible », mais les forces du mal s’y opposant, il est urgent de ne rien faire de concret.

                        En revanche, si votre combat actuel focalisé sur les religions « traditionnelles » en ce qu’elle camouflent des intérêts « capitalistes semble un peu vain faute de combattants, il reste un champs d’action laïque presque sans limite. La laïcité c’est aussi l’existence d’un espace public ou les convictions religieuses ou politiques des individus sont censée ne pas s’imposer à qui ne les partage pas.

                        Intéressez vous a la fonction publique française par exemple. Vous découvrirez avec horreur que des fonctionnaires ayant autorité, on pu défiler a la tête de leurs élèves mineurs en 2001 pour contester la légitimité du résultat d’une élection démocratique et citoyenne.... ! Que des catégories entières de ces personnels appellent fréquemment et ouvertement au nom respect de lois républicaines votées par la représentation démocratique au nom de leurs convictions politiques personelles

                        Agissez camarade !


                        • Hal Eurode (---.---.118.66) 19 novembre 2006 15:05

                          La laïcité dont un républicain peut parler est tout à fait à caractère religieux et historiquement contextuelle. Elle n’est plus à l’ordre du jour et ne dénote que l’intolèrence de ceux qui la prône encore.

                          Cett laïcité doit-être autre, puisque l’objet qui l’a défini n’est plus là.

                          Elle doit être inclusive, au sens oû l’UOIF l’apprécie.

                          Le théoricien insultant de cet opinion est :

                          http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com/

                          Le problème, c’est que l’absence de laïcité fait des victimes de par le monde.

                          Moi, je préfère défendre les victimes que porter les valises.

                          Hal


                        • Jean-Dominique Reffait (---.---.116.239) 20 novembre 2006 11:05

                          Certes les attaques contre la loi de 1905 sont de plus en plus violentes mais il s’agit aussi, pour les opposants à la laicité de noyer le poisson.

                          A côté de ce débat, ils ont engagé une bataille plus sournoise pour démolir notamment l’école publique laïque. Par la voie d’amendements, il est maintenant obligatoire pour une commune de financer l’école privée (à 90% catholique), ce qui est quand même énorme !!

                          Voir :

                          http://www.ecoledelarepublique.fr


                          • docdory docdory 20 novembre 2006 11:20

                            @ l’ auteur

                            Excellent article , en particulier ce que vous dites sur le caractère fondamentalement anti-laïque du défunt (?) TCE , contre lequel j’ai voté , est tout à fait exact .

                            Il existe un énorme lobby , tant aux USA que dans l’Union Européenne , et bien sûr dans le monde islamique , pour faire la peau à la laïcité en France .

                            La laïcité , pour moi , est une des questions cruciales de la prochaine présidentielle , car si le futur président sera fort limité dans son action sur le plan économique , il aura néanmoins tout pouvoir pour défendre la laïcité , qui est un des principaux fondements de la République .

                            Un consternant fait divers est survenu dernièrement : une jeune fille majeure a été tabassée et s’est faite à moitié raser le crâne par son père et son frère qui , musulmans , ne supportaient pas qu’elle ait un petit ami non-musulman , avec lequel elle avait l’intention de vivre sa vie .

                            Que ceux qui doutent de la justesse et de l’urgence absolue du combat de Robert Albaredes en faveur de la laïcité pensent au sort de cette jeune fille , qui deviendrait celui de milliers d’autres , si la France se laissait aller aux sirènes du communautarisme pronées par le rapport Machelon , Sarkozy , le projet de loi socialiste Glavany , et tant d’autres ennemis de la laïcité !


                            • Emile Red Emile Red 21 novembre 2006 13:31

                              Attendre les résultats d’une enquète avant d’attribuer à un évènement une cause qui n’est pas forcément la bonne.

                              Et même si la violence faite aux femmes est insupportable, le doute doit toujours profiter aux accusés quant aux circonstances, une fois encore la réalité le prouve.


                            • Robert Albarèdes (---.---.114.156) 20 novembre 2006 15:50

                              Il est difficile de reprendre une à une toutes les remarques . Je préfère renvoyer chacun vers le blog que j’anime ( http://liberte-egalite-laicite.over-blog.com) et vers le site en cours de création : http://www.laic.fr ou http://www.liberte-egalite-laicite.fr , il y trouvera , à travers les textes et les documents fournis, réponses à ses questions . Un mot quand même : la religion n’est pas un service public ( lire Henri Pena-Ruiz : « qu’est-ce-que la laïcité » -poche Gallimard) , ce qui est de cetains ne peut s’imposer à tous ni être à la charge de tous.Ainsi des croyances religieuses et de leur mise en oeuvre cultuelle qui ne doivent engager que les croyants et ne sauraient engager les athées ou les agnostiques (un français sur trois) .On n’imagine pas , d’ailleurs, que les croyants aient, un jour, à financer la diffusion de l’humanisme athée . En société laïque , le religion est libre de s’organiser dans le repect de la loi générale et sans le soutien de la manne publique , laquelle n’a pas davantage à se porter au service de l’athéisme ou de l’agnosticisme .La laïcité n’est pas une spiritualité , elle est un mode d’organisation et de fonctionnement de la société qui permet à chacun d’accéder aux mêmes droits et de sacrifier aux mêmes devoirs quelles que soient ses caractéristiques individuelles . Et elle touche à l’ensemble de l’espace public commun à tous ( la sphère privée étant celle de la croyance ou de la non-croyance , de l’idéologie ou de la communauté) : un exemple : au sein de l’école , il n’y a pas de place pour la manifestation d’un quelconque symbole religieux, politique, syndical , idéologique aussi bien pour l’élève que pour le maître.Ceux qui ne respectent pas cela ne sont pas des citoyens « laïques », quel que soit leur discours .


                              • Taupine 20 novembre 2006 16:49

                                Les musulmans devraient se construire leurs mosquées de leurs mains parce que comme certains le disent l’argent des contribuables ne devraient pas financer des établissements religieux.

                                Cependant la majorité des églises et temples francais ( Ceux construits avant 1905) appartiennent à l’état et aux communes et sont prêtrés gracieusement aux différents cultes pour leurs pratiques. Et la rénovation et l’entretien de ces ouvrages est payés par le contribuable francais.

                                Il y a environ 5 millions de français de confessions musulmanes, ces 5 millions de personnes payent pour l’entretien et la rénovation de batiment religieux d’autres confessions.

                                Si on doit séparer totalement Etat et Eglise revendont ou rasont ces batiments ( Les terrains en centre ville ou sont construits les églises valent une petite fortune ).

                                Si je dois payer pour maintenir des églises en état, pourquoi je ne payerai pas pour offrir à ces 5 millions de francais un endroit convenables pour exercer leurs religions.

                                Vivre dans un état laïque ne veut pas vivre dans un état sans religion mais vivre dans un état ou chacun peut vivre librement sa religion.

                                Je prefere une mosquée publique qui offre une visibilité certaine et une possibilité de savoir ce qui s’y passe, qu’une cave d’HLM transformé en mosquée ou on ne sait quel Iman va precher que la france traite le culte musulman comme un sous culte.


                                • Adama Adama 20 novembre 2006 18:21

                                  Non pas cinq millions mais au moins dix millions, légère différence, non...

                                  Article très intéressant :

                                  France et musulman, combien ?


                                  • Radix (---.---.162.39) 5 janvier 2007 16:10

                                    Bonjour

                                    10 millions de français de confession musulmane ? C’est curieux tous ceux que j’ai rencontrés sont athés ! A moins d’un hasard prodigieux ils ne doivent pas être les seuls donc parmi ces 10 millions de personne d’origines magrébines combien sont musulmanes ?

                                    Je suis athé mais je suis compté comme étant un catholique français.


                                  • Emile Red Emile Red 21 novembre 2006 13:06

                                    La loi sur la laïcité devrait être rénovée, non pas dans le sens d’une plus grande vision religieuse mais pour adapter la laïcité à la réalité laïque, elle ne peut être partiale et partielle....hummm.

                                    Aucun compromis n’est tolérable, il faut une loi dure, sans aucune modalité d’évitement, d’adaptation ou d’interprétation.

                                    Le concordat est une injure à la laïcité comme le sont les financements de batiments religieux ou d’établissements scolaires confessionnels (l’école doit être une, laïque, gratuite et républicaine), comme le sont ces multiples interventions sur les médias publiques (cultes, interviews ou reportages subjectifs).

                                    La mise en avant constante de l’islam depuis quelques années, comme ici dans l’article, cache la grande partie de l’iceberg religieux qui pollue la vie sociale et politique de notre pays, et la non appréciation du problème nous dirige vers une pseudo-démocratie théocrate à l’américaine où chaque religion est bienvenue tant que le citoyen y adhère.

                                    Ce n’est pas en se focalisant sur une religion particulière que les choses avanceront mais en les prenant toutes dans leur ressemblance que sont prosélytisme, manipulation et totalitarisme.

                                    De concentrer l’actualité sur les dérives de l’islam paralyse toute action destinée à obvier à l’enreligieusement de la société et aux divers intégrismes zélateurs.

                                    La refonte de la loi de 1905 vers une totale différenciation et séparation entre églises et état ne peut être que le sauf-conduit de la démocratie pour l’avenir de nos enfants.

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