Qu’est-elle, la France, devenue ?
L’ai-je rêvée, cette publicité qui défilait sous mes yeux, à une époque pas si lointaine, sur les murs du tunnel du métro parisien : « Du bo, Du bon, Dubonnet » ?

Ai-je rêvé que, dans le même temps, « Moulinex » libérait les femmes, « Trigano » nous invitait à camper pendant les vacances, les enfants commençaient leur journée avec un bol de « Banania » et leurs papas roulaient dans des voitures dont les roues étaient habillées de pneus Kléber-Colombes qui chantaient leur publicité sur la musique des danses polovtsiennes d’Alexandre Borodine ?
Est-elle le fruit de mon imagination, cette époque où des industries françaises produisaient français, où des sociétés françaises comme la société du Louvre ou le groupe Lucien Barrière, hébergeaient dans leurs hôtels de riches français et de riches étrangers ?
A-t-elle existé cette France dont nous nous enorgueillissions d’être les citoyens ?
La France actuelle, je ne la vois plus que comme un patchwork de possessions étrangères.
Ainsi, le secteur immobilier :
À Paris,
* Sont propriétés qatariennes l'hôtel Raffles, ex-Royal Monceau, le Centre de conférences international devenu hôtel Peninsula près des Champs-Élysées, le Concorde Lafayette et l'hôtel du Louvre, le Crillon et le Lutetia, l'hôtel d'Évreux place Vendôme, le somptueux hôtel Lambert sur l'île Saint-Louis, et ce sont des investisseurs chinois qui se seraient montrés intéressés pour racheter quatre autres hôtels de luxe dont l'hôtel Napoléon situé tout près de l'Arc de triomphe.
* Une partie des grands magasins est également entre les mains d’investisseurs étrangers avec, parmi eux, Virgin et Monoprix sur les Champs-Élysées et la galerie commerciale Élysée, rue Ponthieu, qui auraient été achetés par Qatar Investment Authority (QIA).
* Quant aux quartiers chics, ils appartiennent pour 50% aux familles princières du Golfe ainsi qu’à des chinois, russes, australiens, chiliens, et même des roumains (preuve s’il en est que les roumains ne sont pas tous des pickpockets habitués du métro).
La province n’est pas épargnée avec Le Martinez, l’hôtel Majestic, le Gray d’Albion et le Carlton à Cannes ainsi que le Palais de la Méditerranée à Nice, qui s'ajoutent à la longue liste des propriétés qatariennes en France, sans oublier des parts de la Société fermière des casinos de Cannes qui comprend deux casinos : Barrière Croisette et Les Princes.
Que dire enfin de tous les hôtels particuliers dans les grandes villes de province, les villas, les bâtiments de ferme et bastides transformés en résidences de campagne, achetés en France par de riches particuliers de nationalités étrangères.
Et ceci ne vaut que pour l’immobilier.
Voyons maintenant pour le secteur industriel avec, de 2000 à 2012
- Amora Maille avalé par l’anglo-néerlandais Unilever.
- Ducros & Vahiné passés dans le giron du leader mondial des épices, l’américain McCormick.
- Les brasseries Kronenbourg rachetées par Scottish et Newcastle, devenues propriétés du groupe danois Carlsberg en 2008.
- Péchiney, géant français de l’aluminium repris par le canadien Alcan et vendu 4 ans plus tard à Rio Tinto, le numéro trois mondial des industries minières avant de tomber dans les griffes d’Alcan EP suite à une OPA hostile.
- Usinor, sidérurgiste à qui la fusion n’a pas réussi et qui, englobé dans Arcilor, est devenu possession du géant indien et leader mondial de l’acier, Mittal Steel. On sait ce qu’il en est aujourd’hui.
- Les Papeteries du Crouzet fondées en 1625 qui n’ont survécu que 3 ans après leur rachat par le groupe indien Biltube.
- Barbara, la marque de lingerie, ex-symbole du bon goût français, rachetée par le licencié sud-coréen de la marque de lingerie féminine, devenue la propriété d'une société à capitaux 100 % coréens.
- Rhodia, branche chimie de l’ancien groupe Rhône-Poulenc et leader mondial de la chimie de spécialité, qui fabrique par exemple des arômes alimentaires ou des fibres en polyamide rachetée par le belge Solvay.
- McCormick, fabricant de transmissions de tracteur en liquidation judiciaire sauvé par le groupe chinois Yto qui a racheté l’outil de production et s’est engagé à maintenir les 206 emplois actuels et à en créer d’autres en ouvrant une ligne d'assemblage pour desservir le marché européen.
- Enfin, le Qatar, toujours lui, possède des parts dans des grands groupes français comme Lagardère, LVMH, Total, Vinci ou même Veolia.
La liste est loin d’être exhaustive. Ce ne sont là que quelques exemples glanés au fil du temps et personne n’ignore plus que le monde du sport est investi par les financiers étrangers :
- Ont changé de nationalité : le Coq Sportif Airesis devenu suisse, Rossignol, américain, Princesse Tam Tam, repris par Fast Retailing (sous domination japonaise).
- Le russe Dimitry Ribolovlev et le Cheikh qatari, Tamim bin Hamad Al-Thani ont pris le contrôle de l’AS Monaco pour le premier et du PSG pour le second. L’émirat participe également aux rallyes automobiles, transporte les coureurs de la Grande Boucle, sponsorise les courses hippiques, et collabore efficacement avec l’équipementier Burrda société de Pilatus Sports management SA, entreprise suisse basée à Genève et également à Doha, la capitale du Qatar, où elle est surtout nourrie par un fonds d’investissement qatari.
Alors, forcément, je me pose des questions :
Sommes-nous si pauvres qu’aucun de ces établissements, aucune de ces industries n’aient pu être achetés par des investisseurs français ? Nos banques ne sont-elles pas là pour prêter les capitaux nécessaire à des acheteurs français capables de prouver leurs capacités de gestionnaires ?
Pourquoi avoir dressés les uns contre les autres des gens qui n’aspiraient qu’à une existence paisible, pourquoi les avoir obligés à s’entretuer dans des guerres imbéciles pour finalement laisser assujettir notre pays par des puissances financières étrangères ?
Et quelle est la justification des gueules cassées, des veuves et des orphelins engendrés par ces guerres, quand notre propre gouvernement ne cesse de nous vanter le modèle allemand et voudrait nous faire vivre de même manière ?
On comprendra que j’aille jusqu’à me poser la question de savoir si nous, citoyens français, ne somme pas finalement colonisés ? Si nous ne serons pas bientôt obligés d’être en possession d’un titre de séjour pour avoir le droit de résider en France ?
Et moi, jusqu’alors résolument opposée au droit de vote qui serait, comme le souhaite le gouvernement Hollande, accordé aux étrangers résidant en France, j’en viens à me demander si, en m’obstinant, je ne risque pas de me priver un jour du plaisir d’élire des présidents de la république qui seront aussi nuls que leurs prédécesseurs.
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