Quand Jacques Attali conseille le peuple étasunien
Le bras de fer entre Obama et le Congrès étasunien a inspiré mardi 2 août une tribune de Jacques Attali dans les colonnes du site Slate.fr dont il préside le Conseil de surveillance. Un article dont la conclusion, en forme de réflexion, est pour le moins étonnante...
Jacques Attali est un homme intelligent. Certes, il lui arrive, de temps à autre, de proférer des énormités libérales peu en rapport avec les valeurs de gauche dont il se prétendait naguère un fervent défenseur. La faute sans doute à ce fameux « pragmatisme » mis en avant par tous ceux qui, en paroles ou en actes, portent atteinte aux droits sociaux ou justifient le creusement des inégalités. Cela n’empêche pas l’intellectuel de tenir également des propos sensés et de livrer régulièrement des analyses pertinentes, sur Slate.fr ou dans les colonnes de l’Express, sur tel ou tel aspect de la politique, non seulement hexagonale mais planétaire.
Passionné par la géopolitique et les questions financières, Jacques Attali ne pouvait rester indifférent à la pièce qui s’est jouée à Washington autour de la dette étasunienne. Et s’il a sans aucun doute un avis sur la qualité du compromis intervenu in extremis, comme le soulignaient avec gourmandise les journalistes, entre Obama et le Congrès, ce n’est pas sur ce point là qu’il a choisi de s’exprimer mardi mais sur le blocage institutionnel dont ont souffert les États-Unis dans cette affaire.
Un blocage bien réel, force est d’en convenir, et qui a montré au monde à quel point le Président du plus puissant pays de la planète pouvait se montrer démuni face à une opposition déterminée, en l’occurrence sous la virulente pression du Tea Party. La faute, constate Jacques Attali, à l’absence d’un Premier ministre, autrement d’un exécutif bicéphale à la française qui, en période de cohabitation, permet d’éviter tout bocage aux institutions, le Président étant contraint d’accepter les votes d’une Assemblée nationale en phase avec le Premier ministre issu des élections législatives. « S’il existait aujourd’hui un tel Premier Ministre aux Etats-Unis, la question du plafond de la dette ne se serait pas posée un seul instant : le Premier Mnistre, républicain, aurait imposé sa solution dès le début de cette année ; le Président, démocrate, aurait alors solennellement expliqué aux médias que c’est une très mauvaise solution, espérant que l’échec d’un gouvernement républicain lui permette d’être réélu... » écrit Jacques Attali avant de conclure : « Si les Etats-Unis ne sont pas capables de passer à une solution à la française, ou au moins de retrouver la raison, on verra peu à peu le fédéralisme américain se défaire. »
Sans doute Jacques Attali a-t-il raison de soulever le problème étasunien. Est-il en revanche fondé à proposer comme alternative le modèle français ? On peut en douter. Car, depuis la première cohabitation entre François Mitterrand, Président, et Jacques Chirac, Premier ministre, notre pays a connu plusieurs épisodes de ce type, et l’esprit de la Ve république s’en est trouvé chamboulé. Et pour cause : ces périodes de cohabitation, plus ou moins longues, ont fait de la France une nation où, selon la conjoncture et l’humeur des électeurs, le Président endosse tantôt les habits d’un monarque puissant, tantôt ceux d’un homme politique réduit, pour l’essentiel, à un rôle mineur, excepté dans la direction des armées. On pourrait même connaître dans l’avenir un scénario encore plus cocasse, pour ne pas dire surréaliste : l’élection à la présidence d’un homme controversé – Nicolas Sarkozy pourrait être cet homme-là en 2012 ! – et l’arrivée concomitante sur les bancs de l’Assemblée nationale d’une majorité d’opposition. Bref, un scénario schizophrène qui, dans l’ambiance de notre pays, n’aurait rien de bien étonnant. Et c’est ce type de modèle que Jacques Attali voudrait que les étasuniens endossent pour leur plus grand bien. On croit rêver !
Le modèle le plus efficace sur le plan institutionnel n'est pourtant pas là, mais dans un mix entre le modèle britannique, pour la désignation du chef du gouvernement, et le modèle français pour des législatives au scrutin majoritaire, plus ou moins doté d'une dose de proportionnelle. Résultat : un scrutin législatif = un Premier ministre puissant et en harmonie avec la majorité du Parlement, le chef de l’État – reine ou président – n’ayant qu’un rôle de représentation et de garantie des Institutions. Pourquoi Diable Jacques Attali n’a-t-il pas fait l’éloge d'un tel modèle ? Dotés d'une structure institutionnelle comme celle-ci, les États-Unis n’auraient pas connu la tragi-comédie qu’ils ont vécue autour de leur dette abyssale et de la menace d’une cessation de paiement. Quoi qu’il en soit, s’il est une certitude, c’est que les USA n’iront pas dans le sens préconisé par Jacques Attali. Comme quoi, même les plus beaux esprits peuvent parler dans le vide !
74 réactions à cet article
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Bonjour Fergus, merci je ne connaissait pas cette intervention.
Pour tout dire j’ai un très mauvais pressentiment. Tout se passe en ce moment comme si le peuple spectateur devant une grande pièce de théatre perpétuelle découvrait subitement que tous les acteurs ne parlent plus la même langue, le rideau s’est déchiré et on voit gros comme des arbres les fils qui les relient aux quelques diables au dessus du théatre.
Le Peuple prend conscience de plus en plus de tout cela et cela a un côté sympa mais que va t’il en résulter ? en 2012/13 il y aura beaucoup d’élections dans le monde......-
Bonjour, Jako.
Le moins que l’on puisse dire est en effet que le spectacle est pour le moins hermétique, et incompréhensible aux peuples. Comment pourrait-il en aller autrement alors que les spécialistes eux-mêmes, qu’il s’agisse de personnage politiques ou d’experts économiques, sont complètement divisés et répandent des idées souvent totalement contradictoires ?
Vous parlez de pièce, mais si c’en est une, alors il s’agit d’un improvisation de la pire espèce. Cela me fait penser aux concerts de l’Américain John Cage qui distribuait des partitions aléatoires aux instrumententistes avec le résultat que vous devinez : de même, il était adepte du « piano préparé », autrement d’un piano dans lequel on avait jeté des boulons sur les cordes pour modifier, de manière aléatoire, là aussi le son des notes jouées.
L apartition que nous jouent actuellement les grands du monde est tout aussi improvisée et aléatoire. Comment cela pourrait-il aller mieux alors que, contrairement à l’énorme mensonge répété par Sarkozy, rien n’a été fait pour contrer les offensives des fonds spéculatifs ? Ceux-ci continuent d’attaquer états et monnaies avec une certitude : ils gagnent aussi bien à la hausse qu’à la baisse.
Les peuples sont progressivement dépossédés de tout : non seulement du pouvoir de décider leur avenir et celui de leur enfants, mais aussi de leurs modestes biens, engloutis dans la précarité ou dans le sauvetage des profits bancaires et le maintien à un très haut niveau des dividendes et des stock-options d’une minorité de rapaces.
Cordialement. -
Une seule objection : la France est un pays souverain, les états unis sont une fédération d’états souverains, la différence n’est pas mince !
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Bonjour, Kalon.
Vous avez raison de souligner cette différence. Mais le fédéralisme américain n’est pas incompatible avec un mode d’exécutif à l’européenne. En réalité, la question qui est clairement posée aux Etats-Unis est la suivante : conserveront-ils, à terme, à Washington une gestion centralisée des domaines socio-économiques ou bien choisiront-ils, sous la pression des Républicains, et notamment du Tea Party, d’en revenir à l’état d’avant 1929, autrement au seul maintien à Washington des domaines régaliens comme l’Armée et les Affaires étrangères ? La question est d’ores et déjà posée ici et là. Et sa réponse pourrait fortement influencer la place des USA dans le monde. Cela dit, ce n’est pas pour demain... -
Fergus,
On constate en réalité que le président des Etats-Unis détient moins de pouvoirs que le président français - encore que... imaginons Sarkozy aux prises avec une majorité hostile comme du temps de la cohabitation...
Quant à l’influence du Tea Party, il semblerait que leur jusqu’àboutisme ait écoeuré nombre de républicains, qui craignent une réaction hostile de leur électorat lors des présidentielles.
Il est indéniable qu’Obama, par tempérament, n’est pas un bagarreur - on imaginerait à sa place Andrew Jackson, qui se permettait de casser la Banque des Etats-Unis, d’ignorer la Cour suprême, et de menacer les états du Sud d’une intervention militaire, ou, plus près de nous, Théodore Roosevelt, qui a tenté de casser les grands monopoles.
Ce qui reste un mystère pour les Franaçsi c’st l’acharnement de beaucoup de « pauvres » aux USA à défendre les prérogatives des riches (notamment fiscales). Et l’incapacité à aller jusqu’au bout d’une mise en accusation de l’administration Bush, responsable non seulement du déficit mais d’une guerre meurtrière sous de faux prétextes. Mais j’imagine le climat de quasi guerre civile qui se serait installée si Obama avait ne serait-ce que suggéré une enquête dans ce sens.
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Bonjour, Armand, et merci pour ce commentaire.
Indiscutablement, le pouvoir d’Obama n’est pas aussi grand qu’ont pu le croire nombre de gens sur la planète, bercés par des illusions.
Pour ce qui est du Tea Party et de son jusqu’auboutisme bien réel, les expertises sont partagées sur son effet lors des élections de 2012, certains annonçant un succès républicain là ou d’autres affirment au contraire que les Républicains se sont tiré une balle dans le pied en cédant au chantage de Palin, Bachmann et consorts. Et à vrai dire, la situation est inédite. A suivre...
En ce qui concerne l’étonnant soutien des pauvres aux prérogatives des riches aux USA, cela tient (mais c’est un avis personnel) à l’illusion du « rêve américain » toujours très présent dans l’imaginaire des gens, et à son corollaire, le discours ultralibéral, deux ingrédients d’une même illusion visant à faire croire à chacun qu’il peut accéder à la gloire et à la fortune. Une perversion de l’esprit qui nie les réalités et façonne très tôt, et malheureusement de façon durable, la pensée des citoyens.
Cordialement. -
@Fergus
Depuis Edward Bernays dans les années 20, les médias susurrent le même massage : Liberté = Démocratie = Libre-entreprise. On a utilisé ce message pour vaincre le fascisme et le communisme et crée un état d’hypnose d’ou toute réflexion est exclue. Tout ce qui conteste ce message et pourrait rompre le conditionnement est présenté comme stupide, méchant, anti-américain.Le président des USA est le communicateur choisi pour passer le message voulu par l’Establishment. Il est l’icône qu’on a mis sur la politique de cette structure corporatiste et sa liberté d’action personnelle est nulle. Le voudrait-il, d’ailleurs - et en aurait-il le talent - qu’il n’aurait simplement pas le temps de prendre connaissance des dossiers, d’’y réfléchir et d’en décider. La politique américaine est un spectacle dont les points forts sont joués en coulisses.Pierre JC Allard -
Bonjour, Pierre.
Entièrement d’accord avec vous : c’est bien un état d’« hypnose » collective dans lequel ont été durablement plongés les travailleurs étasuniens (et pas seulement eux). Et ils ne semblent pas prêts d’en sortir tant le message martelé par les relais de l’oligarchie est omniprésent et s’est insidieusement glissé dans les mentalités.
Oui, dans ce grand théâtre, Obama n’est qu’un communicant chargé de mettre en musique une volonté qui n’est pas la sienne. Dommage qu’il soit finalement si fidèle à ces fondamentaux manipulateurs car l’homme a de la prestance et du charisme. Qu’un type comme lui veuille rompre avec cela et contribuer à ouvrir les consciences serait du pain béni. Mais il serait à craindre qu’il ne finisse sous les balles d’un nouvel Oswald.
Merci pour ce lien très intéressant car prospectif, au-delà des apparences de la société occidentale actuelle. J’aime bien l’image du « filet sous le trapèze ».
Cordiales salutations. -
on pourrait envoyer tzar talonette aider obama en tant que premier sinitre
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Bonjour, Chapoutier.
Obama s’est sans doute vu trop beau lorsqu’il a pris ses fonctions, et il déchante aujourd’hui. Il est même obligé de manger son chapeau sur l’augmentation d’impôts des plus riches à laquelle les Démocrates étaient très attachés.
Au delà de la boutade, il est évident que ce n’est pas, sur le plan international, du côté de notre matamore élyséen qu’il trouvera un soutien (Sarkozy se réjouit des difficultés d’Obama) et moins encore une aide tant notre aventurier hexagonal navigue à vue et, aveuglé par son ego, prend chacune de ses initiatives pour l’évènement majeur du siècle. Des initiatives qui se traduisent très vite par des flops plus ou moins spectaculaires. Sarkozy se voulait un aigle politique, il n’est qu’un roitelet déplumé ! -
celui qui se voulait aigle n’est qu’un vautour charognard
(je présente mes excuses à tous les vautours de la terre qui sont bien utiles à l’éco-systeme contrairement à tsar co) -
En effet, ce n’est pas gentil pour les vautours qui sont des animaux magnifiques (j’ai ai côtoyé de près dans les Causses, notamment lorsqu’ils ont été réintroduits par les frères Terrasse).
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Salut Fergus.
Donc, pour Attali, le système politique français serait meilleur que son équivalent US ? Elle est gonflée notre Madame Soleil du tout-Paris. Au moins ce lèche-cul n’a pas osé dire aux américains que Sarkozy était le plus grand homme de l’histoire depuis Abraham Lincoln.
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Salut, Peachy.
Je crois qu’au fond de lui-même, Attali n’a pas une très grande estime pour Sarkozy, même s’il lui a fait, il est vrai au sein d’un collectif, des propositions de gouvernance. On ne peut être ami d’un tel aventurier lorsqu’on a été ami d’un Mitterrand, autrement d’un homme d’une toute autre stature et d’une tout autre culture. Le modèle des amis de Sarkozy n’est d’ailleurs pas quelqu’un comme Attali, mais plutôt comme l’autre aventurier : le sulfureux Tapie.
Cordialement. -
Je suis d’accord avec toi concernant François Mitterrand qui fut certainement le dernier grand Français*. Par malheur, le sinistre Attali n’a pas que « collaboré » avec l’abominable Sarkozy, et si mes souvenirs sont bons, il l’a aussi soutenu lors de la campagne de 2007. Avec les merveilleux résultats que nous connaissons aujourd’hui.
* Même si Chirac s’est, parfois, élevé à la hauteur de Tonton, et à celle de « Mongénéral », en faisant entendre la voix de la France sur la scène internationale. Notamment en Israël et dans l’affaire irakienne.
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« Qu’est-ce qu’il y a encore comme problème ? What do you want ?
Me to go back to my plane and go back to France ? Is that you want ?
Then let them go ! Let them do.
No, that’s not dangerous. No problem. This is not a method. This is a provocation. Please you stop now.
Bonjour, bonjour... »
Lien (re).Sacré Chichi, quand il le voulait.
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On dirait du Robert de Niro.
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Un petit lien, en hommage et au passage, vers une vidéo retraçant les meilleurs instants cinématographiques de Bob de Niro. Lien, Youtube, De Niro.
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Salut, Peachy.
Deux vérités dans ces commentaires :
1) Il est vrai qu’Attali a soutenu Sarkozy, sans doute plus par réflexe d’intérêt oligarchique que par sympathie pour le personnage.
2) Il est non moins vrai que Chirac, lorsque ses magouilles financières lui en laissaient le temps, a su, en de trop rares occasions, se hisser à un niveau de comportement que n’atteindra jamais Matamore.
Bonne journée -
On ne devrait pas tant parler de ce chéri de l’oligarchie, détesté par les 99% qui n’en sont pas.
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Bonjour, a delannoy.
« 99 % ».
Malheureusement, vous y allez trop fort : Sarkozy rest apprécié d’une part trop importante des Français, soit par idéologie, soit par intérêt. -
Bonjour Fergus,
« Pourquoi Diable Jacques Attali n’a-t-il pas fait l’éloge d’un tel modèle ? » mais parce que c’est ce système qui lui a permis de façon occulte, de gouverner, et même d’exister ..j’essaie de l’aborder dans ce modeste texte : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/big-brother-is-warring-you-81837
Bonne journée à vous.
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Pourriez-vous arrêter avec l’occultisme politique ? Croyez-vous être dans un roman de Dan Brown ?
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Bonjour, Lisa Sion.
Merci pour ce lien. Le texte de l’article est incontestablement intéressant. Les commentaires également. Je retiens notamment celui de K qui résume bien, quoique de manière ironique, la complémentarité qui a existé entre Attali et Mitterrand. Depuis cette époque, Attali continue d’exister, mais sans plus parvenir à imposer sa vision de la société. Certains s’en plaindront, d’autre s’en féliciteront...
Cordialement -
Bonjour, Orion.
Libre à chacun en effet de prendre en compte ou pas les conseils d’Attali. Pour ma part, je l’écoute avec intérêt même lorsque je ne suis pas d’accord avec lui, ce qui est trsè souvent le cas. Je l’écoute parce que c’est un homme intelligent et parce qu’il respecte ses interlocuteurs. Deux qualités plutôt rares dans le microcosme politico-médiatique. -
Bonjour, Barre_de_rire.
Le problème est peut être aussi que les Américains n’ont plus les moyens de leurs ambitions, et qu’ils sont de plus en plus dépendants des dettes souveraines qu’ils ont contractées. -
Blablabla
L’info en France est bien manipulée...comme d’habitude...afin d’endormir le peuple. !!!Ouvrez le yeux les amis et lisez plutôt cela !!!
Voici venu le temps du krach final ?
It’s crash time ! C’est le temps du krach ! La crise monétaire mondiale est en cours. La baisse artificielle du prix de l’or ne tiendra plus longtemps, alors le prix de l’or explosera et la panique totale éclatera. - Il ne reste plus beaucoup de temps. Maximum quelques semaines, peut-être à peine quelques jours...
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Bonjour, Platon.
Merci pour ces liens.
Le krach, nous sommes en plein dedans, même s’il ne prend pas la forme d’un effondrement mais d’une glissade plus ou moins rapide selon les mauvaises nouvelles économiques ou l’inconstance des discours officiels censés rassurer les marchés.
De là à annoncer le chaos, il y a un pas que je me garderai bien de franchir tant l’histoire fourmille de catastrophes annoncées qui n’ont pas vu le jour, et vice versa.
Cela dit, oui, l’économie occidentale est très malade et le système capitaliste en grand danger, miné qu’il est par les attaques spéculatrices et une absence quasi totale de régulation liée à l’incurie des gouvernants du G20.
En définitive, une seule chose est sûre : nous connaîtrons tôt ou tard des lendemains très difficiles. Mais quand ? -
Mais qu’est ce qu’on s’en tape de l’avis de ces cryto-sionistes autoproclamés spécialistes en tout à l’image d’un Bernard Henry Botul ils me donnent la gerbe rien qu’a voir leur sales gueules en photo !!
Regardez bien cette tronche et n’oubliez pas quand l’heure des comptes sonnera .
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À l’auteur,
Il me semble que vous n’avez rien à compris aux propos de Jacques Attali. Ce qu’il soulignait, à juste titre, et quelles que soient les périodes (cohabitation ou pas), c’est qu’en France, le gouvernement (donc l’Exécutif opérationnel) est directement lié à la majorité parlementaire. C’est valable quand Président et Assemblée Nationale sont de même couleur politique et dans ce cas, le Président prend un rôle prédominant par rapport au Premier Ministre, mais c’est aussi valable (à l’étonnement de beaucoup de monde, moi y compris) en temps de cohabitation, et le Premier Ministre acquiert ce rôle déterminant (art. 20 de la Constitution) : Chirac en 1986, Balladur en 1993 et Jospin en 1997 furent les Premiers Ministres les plus puissants de la Ve République.
Dans tous les cas, l’Exécutif s’est renforcé (la cohabitation n’a pas renforcé le rôle des députés et c’est dommage), sur l’une ou l’autre des deux têtes, mais les choses sont très claires. Elles l’étaient moins avant 1986, car François Mitterrand aurait justement pu imaginer une situation à l’américaine : nommer un gouvernement socialiste minoritaire qui ferraillerait tous les jours avec une assemblée de droite. Exactement ce qu’il se passe actuellement à Washington. Jacques Attali a, à mon avis, loin d’avoir tort. Et l’histoire de la reine d’Angleterre est un gadget. Que ce soit à l’Élysée ou à Matignon, l’essence du pouvoir est directement reliée à la majorité parlementaire. Elle est là, la démocratie.
Jacques Attali l’écrit d’ailleurs très explicitement : « C’est là où l’existence d’un Premier Ministre trouve toute sa raison d’être : il incarne auprès du Président la légitimité du Parlement. En son absence, la France eut été ingouvernable en 1986, et dans toutes les périodes ultérieures de cohabitation. La pratique y a alors imposé une jurisprudence, que la constitution de 1958 n’imposait d’ailleurs pas : au Président de la République les affaires extérieures et la défense ; au Premier Ministre et à son gouvernement les affaires intérieures. »
Quant à Tapie, rappelez-vous que ce n’est pas Sarkozy qui en a fait un ministre de la République mais bien Mitterrand. Les mémoires sont courtes, à ce que je vois.
Cordialement.
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rien compris (coquille)
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Le meilleur système serait celui où le Président propose et le Parlement dispose. On y viendra.
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Bonsoir, Sylvain, et merci de m’expliquer ce que j’avais parfaitement compris.
L’alternance de périodes sans cohabitation et de périodes de cohabitation peut effectivement donner l’impression de renforcer l’exécutif par la pérennité du rôle du Parlement, mais dans un régime présidentiel, cela fait tout de même tache en introduisant une instabilité du rôle censé être prééminent : celui de président. D’où, je le crois, la nécessité d’en revenir, par une réforme constitutionnelle, à un système plus stable : soit celui que préconise Pierre Allard avec un président qui donne des orientations et un Premier ministre qui gouverne (c’est d’ailleurs le véritable esprit de la Ve république), soit un système parlementaire comme celui que j’ai évoqué.
Cordialement. -
À Fergus,
La France n’est pas dans un système présidentiel (ce sont les USA) et je ne vois pas le rapport avec ce que dit Jacques Attali : il ne parle pas des avantages/inconvénients de nos institutions, il explique seulement que notre fonction de Premier Ministre, interface entre deux légitimités populaires (présidentielle et parlementaire) aurait aidé à éviter la crise politique aux USA. Bref, j’ai l’impression qu’il y a un peu de confusion dans le but de l’article... Avec les cohabitations, la Ve République a montré au contraire sa pérennité.
Bonne soirée. -
@ Sylvain.
Oui, les Etats-Unis sont dans un système présidentiel.
Oui, la Grande-Bretagne est dans un système parlementaire.
Oui, la France est dans un système bâtard.
Un système bâtard où c’est tantôt le Président qui est le patron, plus ou moins puissant selon son tempérament, tantôt le Premier ministre. Cela ne peut durablement constituer un modèle pour quiconque.
Bonne nuit. -
Notre système démocratique est batard. Nous sommes les seuls en Europe a avoir un exécutif bicéphale. Dont le Président a la légitimité que lui donne le suffrage universel face au parlement également élu au suffrage universel. C’est une aberration qui nous vient du grand Charles qui a pondu un constitution à sa mesure, dont les habits ne peuvent pas aller à ses successeurs.
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C’est tout le contraire ; il suffit de reprendre sa présentation de la réforme de 1962 (élection au suffrage universel direct du Président de la République). De Gaulle n’avait pas besoin d’onction populaire car il avait déjà le sacre de l’Histoire (1940-1944). Mais il imaginait que pour ses successeurs, il leur fallait une légitimité sans faille. Et vu la forte participation au moment de l’élection présidentielle, ce serait un vrai déni de démocratie de revenir sur cette réforme essentielle. Ce sont les laudateurs du régime des partis qui veulent revenir à la situation d’avant 1958, ceux qui veulent que la France sombre dans l’instabilité, comme s’il n’y avait déjà pas assez de préoccupations comme ça.
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Bonjour, Sylvain.
En l’occurrence, vous êtes quelque peu de mauvaise foi car vous savez très bien que ce n’est pas l’absence de régime présidentiel qui a provoqué l’instabilité de la IVe République, mais l’éclatement des partis et l’absence d’un scrutin majoritaire aux législatives.
Le secret de la stabilité est là, non dans le régime bâtard de la Ve, tantôt présidentiel, tantôt parlementaire selon les résultats des législatives, mais dans le scrutin législatif majoritaire.
Encore celui-ci est-il injuste, d’où la nécessité de rompre avec le déni de démocratie existant en introduisant une dose significative de proportionnelle pour permettre aux différents courants politiques d’avoir une vie parlementaire, tout en conservant la structure majoritaire du scrutin, et par là même la stabilité politique. -
@Bonjour Fergus
J’ai lu son article, et dois dire que Attali a la mémoire courte ou sélective. En effet, il a oublié le blocage lors de la première cohabitaion, quand Mitterand a refusé de signer les ordonnances sur les privatisations en 1986,
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/cohabitation/ordonnances.sh tml
http://www.repap.fr/docs/2/article3.pdf
Il est vrai que le blocage n’est pas insurmontable, mais les crises institutionnelles ne sont jamais inévitables quoiqu’il arrive. Supposons qu’en cas de cohabitation le président refuse le choix du Premier ministre quant membres de gouvernement, ces derniers sont nommés par décrets présidentiels contresignés par le Premier ministre http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/fonctionnement/premier-ministre/gouvernement/comment-s-effectue-nomination-membres-du-gouvernement.html
Mais il est vrai que l’on vit actuellement une situation, où le parlement n’est qu’une chambre d’enregistrement, et le Premier ministre n’est qu’un haut fonctionnaire qui a un grade de plénipentontiaire.
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Et alors ?
Chirac est passé par la loi et les privatisations ont eu lieu tout de même. Cela a juste pris quelques semaines en plus. Après tout, Mitterrand avait besoin aussi de prendre quelques marques, il était en territoire totalement inconnu.
Je ne suis pas chaud partisan de la cohabitation, mais elle a montré au moins que la Constitution est souple et peut être appliquée dans tous les cas de figure. Comme le rappelle Attali (qui a loin d’avoir la mémoire courte puisqu’il a été acteur de cette période très particulière), le choix de favoriser la légitimité parlementaire (en nommant Chirac à Matignon) a créé une jurisprudence utilisée pour les gouvernements Balladur et Jospin. S’il avait choisi de garder par exemple Fabius à Matignon avec une bataille contre la majorité UDF-RPR, il y aurait eu une véritable crise et cela aurait abouti à soit une dissolution, soit une démission du Président (comme en 1924).
Cordialement. -
« Chirac en 1986, Balladur en 1993 et Jospin en 1997 furent les Premiers Ministres les plus puissants de la Ve République »
Vous avez une opinion bien personnelle. Puissants c’est très exagéré. Pour vous, lors d’une cohabitation, le premier ministre sort forcément puissant et renforcé.
Les exemples que vous cités correspondent à des situation ou ils avaient une majorité parlementaire, mais quid d’un Premier ministre qui n’en a pas, avec un Président qui n’est pas de son bord. toute les possibilités de la constitution ne sont pas épuisées.
Sans parler du cas au le Président peut bloquer la formation d’un gouvernement.
Si mitterand a cherché le compromis, c’est parce qu’il y trouvait son intérêt. -
Bonsoir, Frida.
Merci pour ces rappels qui montrent en effet qu’il peut survenir des blocages. Et je ne suis pas sûr qu’un homme comme Sarkozy, réélu mais confronté à un parlement d’opposition se conformerait à cette fameuse « jurisprudence » (qui n’en est pas une) en nommant ipso facto un Premier ministre en accord avec la majorité parlementaire.
Comme je l’ai écrit un peu plus haut, le système politique français est devenu bâtard, n’en déplaise à Sylvain qui le pare de toutes les vertus.
Cordialement. -
À Frida,
Lorsqu’il n’y a pas de majorité absolue à l’AN, dans ce cas, le Premier Ministre et le gouvernement sont forcément de la même couleur politique que le Président puisque le camp adverse ne peut s’y opposer (par une motion de censure). Cela s’est passé entre 1988 et 1993 et il n’y a eu aucun problème, ni crise ni instabilité (Rocard, Cresson, Bérégovoy). Rocard a cherché des majorités soit sur sa droite (avec l’UDC, les centristes de l’époque), soit sur sa gauche avec le PCF.
Quant à la puissance d’un Premier Ministre sous la cohabitation, ce n’est pas une opinion personnelle. Demandez aux parlementaires de la majorité de ces époques, leur témoignage est éloquent.
Cordialement. -
Bonjour, Sylvain.
Ce que vous admettez et que je rejette, c’est ceci :
- rapporté à un lycée, que le chef soit tantôt le proviseur, tantôt le surveillant-général
- rapporté à une entreprise, que le chef soit tantôt le pédégé, tantôt le secrétaire général
- rapporté à un club de football, que le chef soit tantôt l’entraîneur, tantôt le capitaine.
Comment peut-on trouver cela sain en matière d’institutions ? -
Quand Jacques Attali conseille le peuple americain .
You are a snob frog ,Fergus .
Aux USA french arrogant est un pleomasme :)-
Hi, Jean-Paul.
Maybe Am I. Sincerely sorry ! -
Pour les italiens vous dites quoi ?les Ritals
les Anglais ,les ross beef
Etc......Tout commence par le respect ,vous devez le savoir vous qui etes un autodidacte retraite
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Je rappelle tout de même à l’auteur qu’à l’origine, cette plaisanterie de cohabitation n’avait pas été prévue ni sans doute souhaitée par les instigateurs de la constitution de 1958.
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Bonjour, Ze_Clarky.
Vous avez entièrement raison, et c’est en cela que, comme je l’ai indiqué dans d’autres commentaires, le système français est devenu bâtard et devrait fort logiquement conduire à une VIe République. Quoi qu’il en soit, en son état actuel, il ne peut constituer un modèle pour quiconque, le pouvoir étant tantôt à l’Elysée tantôt à Matignon. -
Winston Smith 6 août 2011 07:18C’est le même type, bras droit de Mitte, responsable de cette politique dont il avoue maintenant qu’elle va coûter 50% de leur pouvoir d’achat aux français dans les années à venir (« C’est pas une catastrophe », qu’il ajoute), et qui s’imagine sérieusement exporter le modèle français ????
Nan mais on est chez les dingues !-
smith, qui écrit : « Nan mais on est chez les dingues »,
croyez vous qu’il est péférable d’être sensé chez les fous, ou bien fou chez les gens normaux ? Aucune de ces deux positions n’est enviable, cassez vous !
A moins que vous ne soyez maso ou bien en mission commandée ici ! -
Si maintenant Attali s’y colle, les pôv zuniens sont pas sortis de l’auberge.
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Bonjour, Fritz.
En réalité, pas grand risque que les étasuniens entendent Attali. Notre bon Jacques n’est d’ailleurs pas vraiment entendu non plus en France : on écoute son discours parce qu’il est plaisant dans la forme et toujours distillé sur un ton courtois. Mais on n’y adhère pas. Ou si peu... -
Intellectuel faussaire ?
Non ! Faussaire tout simplement.
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Bonjour, Nevermore.
Peut-on parler de faussaire ? Je ne crois pas, du moins pas complètement, car à l’évidence Attali est sincère sur de nombreux points. Son problème : vouloir à la fois défendre des idées humanistes et un libéralisme qui précisément est incompatible avec cet humanisme. D’une certaine manière, on peut dire qu’Attali est plus un schizophrène qu’un faussaire. -
Oh ! Voila, vous avez tout compris. Puisque, plus bas, vous vous plaisez à parler d’outrecuidance, je vous demande si vous mesurez toute celle contenue dans la phrase que vous employez pour justifier votre ignorance totale des positions réelles de Attali. Vous restez dans la caricature parce que cela vous arrange beaucoup et préférez les dessins tous faits et faciles à comprendre. Cette forme de discours n’est que parodie de la réalité et c’est, malheureusement, celle qu’emploient tous les populistes à la mode qui, en fait, ne le sont que par pure ignorance, fainéantise intellectuelle et bêtise qu’ils veulent faire partager par ceux à qui ils s’adressent. Que J. Attali défende certains aspects de l’économie de marché n’en fait pas pour autant un défenseur du libéralisme. Il faut lire pour de vrai et essayer de comprendre ou se taire. La situation actuelle n’est pas la fin du monde mais elle est suffisamment sérieuse pour cesser de jouer avec les mots et les idées.
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Attali est mondialiste d’une part,
mais surtout multiculturaliste et ethnocentré, très clairement « faites ce que je dis mais pas ce que je fais »,
et il serait sincère ?
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Mondialiste, je suis d’accord mais encore faut-il définir ce mot employé à tort et à travers par tous les camps pour discréditer les opinions contraires. Son mondialisme n’a rien à voir avec la mondialisation du marché financier et du libre-échange qui est généralement la critique associée à ce mot.
Multiculturaliste, d’accord et sans commentaires. Par contre, ethnocentré je ne sais pas ce que c’est. Voudriez-vous dire ethnocentrique ? Dans ce cas, non et c’est même plutôt tout le contraire. Vouliez-vous vous référer à une supposée militance pour la supériorité du peuple juif ? C’est encore faux et c’est justement le thème préféré de la propagande néofasciste qui envenime tous les discours. Vous confondez ses positions très claires au sujet de la légitimité de l’état d’Israël et sa défense constante de la culture juive avec un sionisme forcené (souligné forcené) qu’il ne défend pas.
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Quant à sa sincérité, je n’en sais rien. Je ne suis pas devin et de plus je m’en fous. Je le lis et je trouve son discours beaucoup plus cohérent que la majorité de ses détracteurs.
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Quelle outrecuidance de vouloir donner des leçons de gouvernement de la part d’un peuple qui a voté en 58 pour une constitution gaulliste après 4 républiques, 3 rois et 2 empereurs alors que sur la même période les USA ont toujours la même constitution constamment peaufinée pour combiner efficacité et démocratie (relire l’excellent « audacity of hope » d’un certain Obama)
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Bonjour, Arnes.
Dans cette affaire, « outrecuidance » me semble un mot bien choisi. Mais l’outrecuidance est quasiment une constante chez nos intellectuels. -
À Fergus,
Décidément, il y a des problèmes de compréhension. Je retente une dernière fois.
Que ce soit le Président ou le Premier Ministre qui décide n’est pas l’important. C’est juste un problème de personnes mais pas d’institutions (l’administration reste l’administration). Ce qui importe, c’est que le gouvernement, en France, donc, les Ministères, les directeurs d’administration centrale etc., tout cela émane directement, dans TOUS LES CAS, de la majorité parlementaire. Exactement comme en GB, RFA, Italie, Espagne entre autres. Au contraire des USA et de la Russie aussi.
Cela veut dire que si le régime français avait été transposé aux USA, ce n’auraient pas été les démocrates mais les républicains qui auraient été au commande, et Obama n’aurait fait que superviser (éventuellement négocier puisqu’il aurait un droit de veto) alors que dans le cas réel, ce sont les démocrates qui sont aux commandes mais les républicains qui acceptent ou rejettent leurs projets au Congrès.
Jacques Attali a donc parfaitement raison de dire qu’un gouvernement dirigé par ceux qui ont la majorité à l’Assemblée (comme en France dans tous les cas, je me répète) aurait évité la crise politique de juillet.
Après, que vous n’aimiez pas nos institutions, c’est votre droit, mais elles ont montré, au contraire des précédentes, leur grande efficacité en ayant trouvé un fragile équilibre qu’il s’agit de bousculer avec douceur (le quinquennat n’a pas été très bon en ce sens, surtout en couplant des législatives la même année). Ceux qui veulent changer les institutions (comme Montebourg) se trompent à mon sens de bataille, c’est le comportement des gens qui les appliquent, qui les pratiquent, qu’il faut modifier, améliorer, pas le cadre qui est au contraire un facteur de stabilité très fort et positif dans un monde économique et social très secoué.
Bon samedi.-
@ Sylvain.
Je n’ai jamais prétendu qu’une gouvernance à la française n’aurait pas permis de dénouer la crise américaine. Je dis simplement qu’un système devenu aussi bancal ne peut constituer un modèle d’avenir pour les USA. Rien d’autre. -
@ Sylvain.
Je n’aime effectivement pas ce qu’est devenue la Ve République. D’où mon soutien à toute réforme des Institutions visant :
- d’une part à supprimer la présidence au profit du parlementarisme avec un chef de gouvernement directement issu du résultat des législatives,
- d’autre part à permettre, par l’introduction d’une dose significative de proportionnelle, la représentation de tous les courants de pensée politique totalisant au moins 5 % des voix sans remettre en cause l’émergence d’un scrutin globalement majoritaire afin d’éviter l’instabilité parlementaire.
Le seul fait que des partis comme le FN et l’ensemble NPA-LO ne soit pas représenté à l’Assemblée nationale est un scandaleux déni de démocratie qui devrait à lui seul suffire à condamner la Ve République.
Bonne journée. -
À Fergus,
Considérer l’État comme une entreprise ou un club de football : vous êtes ultralibéral, donc ?
La question est de savoir où se trouve le pouvoir : dans les administrations centrales, et celles-ci sont bien tenues, ne vous inquiétez pas. Et ce qui est rassurant (et démocratique), c’est que celles-ci sont supervisées par les personnalités politiques choisies par la majorité parlementaire.
Je trouve au contraire heureux que Jacques Attali (ou n’importe quel autre « penseur ») puisse proposer notre système aux USA alors qu’on a si souvent voulu calquer le modèle US en France. Modèle US pas très performant, il faut le dire (cf entre autres le vote en 2000 entre Gore et Bush et la vétusté des machines à voter).
Quant à la proportionnelle (je rappelle que le mode de scrutin n’a rien de constitutionnel actuellement), je n’ai pas l’impression que l’élection de 36 députés FN le 16 mars 1986 ait rendu le pays plus démocratique. J’aurais même tendance à dire le contraire. Un Parlement n’est pas là pour papoter avec tout l’éventail de la pensée (ou non pensée) politique mais pour faire la loi et contrôler le gouvernement. Le papotage, c’est dans les médias. Pour légiférer et contrôler le gouvernement, il faut permettre un minimum d’efficacité. L’impuissance de la IVe République paraît bien oubliée. Le spectre de l’actuelle AN est déjà très large. Rien n’empêche le FN d’être élu avec ce mode de scrutin (en 1988, Yann Piat l’avait été ainsi). S’il y a si peu de députés FN, c’est simplement qu’il y a une large majorité de l’électorat qui n’en veut pas, c’est tout (et je m’en réjouis, pas comme vous, apparemment). Je reste toujours très perplexe par cette approche très pro-FN des institutions... Vous avez votre carte ?
Cordialement. -
@ Sylvain.
Je n’ai évidemment pas, et vous le savez très bien, comparé un état et un club de foot, mais voulu montrer que là où il y a autorité, c’est à dire à peu près dans toutes les organisations, il n’est pas sain que celle-ci puisse passer d’une fonction à l’autre.
Que la proportionnelle ne soit pas constitutionnelle actuellement, évidemment, et c’est entre autres le sens d’une revendication pour une VIe République qui puisse redéfinir les équilibres institutionnels au vu des dérives et des carences avérées de la Ve.
Quant à la présence du FN au sein de l’Assemblée nationale (ou celle du NPA), ce n’est pas seulement une question d’éthique, mais la possibilité pour les citoyens français que les questions éludées par les grands partis de gouvernement puissent êtres posées aux pouvoirs publics et notifiées avec leurs réponses dans les colonnes du Journal Officiel, et non réduites à des rares prises de parole dans les médias. Contester cela revient à contester les fondements mêmes de la démocratie. De plus, et vous l’oubliez lorsque cela vous arrange, il ne s’agit pas d’en revenir à une proportionnelle intégrale, factrice d’instabilité, mais d’introduire une part de proportionnelle pour rendre justice aux Français qui ne votent pas pour les partis de gouvernement ou qui s’abstiennent précisément parce que leur vote ne sera jamais pris en compte sous la Ve République.
Enfin, et vous le savez pertinemment, je combats les idées du FN et apprécie peu votre persiflage sur le sujet. Je n’ai d’ailleurs jamais été encarté nulle part.
Bonne journée. -
Je disais que le mode de scrutin n’est pas dans la Constitution, quel qu’il soit. C’est une loi organique qui se modifie beaucoup plus facilement que la Constitution. On a changé déjà trois fois de modes de scrutin aux législatives depuis 1958, pas besoin de changer de République pour cela !
Je constate avec joie que vous êtes en faveur du scrutin majoritaire. Vous savez très bien que des députés élus éventuellement par une dose de proportionnelle ne seraient que des apparatchiks récupérés et pour que les (très) petits partis puissent être représentés, il ne suffirait pas seulement d’une petite dose de proportionnelle (faites les calculs).
Par ailleurs, même si c’est déjà le cas pour les sénateurs en scrutin indirect, je ne crois pas pertinent d’avoir deux types de députés, ceux élus sur le terrain d’une circonscription (qui vont devoir bosser pour la garder avec une permanence à tenir, du temps passé avec les élus locaux, les administrations etc.) et ceux élus sur des listes à la proportionnelle dont le seul mérite est d’avoir bien intrigué auprès des directions de partis (cf les candidatures pour les élections européennes).
Les médias apportent largement la représentation verbale nécessaire à la démocratie (les dizaines de chaînes de la TNT, par exemple, iTélé a une émission politique tous les soirs, et je ne parle pas d’Internet).
Vous trouvez donc que le FN s’exprime rarement dans les médias, en particulier depuis janvier 2011 ?
Bonne journée. -
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Bonjour, Leviathan, et merci pour ce lien édifiant.
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Édifiant, oui. Les théories du grand complot oligarque international masquent la crue réalité. Le capital est déjà concentré dans les mains de quelques financiers qui cherchent à protéger la mondialisation et dérégulation du marché financier et la ponction, à fin spéculative, de tous les capitaux censés servir au financement de l’économie productive, à l’image du fonctionnement actuel du système bancaire. Ces mécanismes sont déjà en place depuis longtemps et n’ont besoin d’aucune addition supplémentaire de pouvoir mondialiste, bien au contraire. Les propositions de gens comme Attali vont clairement contre les intérêts de ce marché, mais voila qu’il ferait partie de la grande conspiration. Pathétique, cette propagande à la noix. On n’a aucun besoin de déformer la réalité pour critiquer ni à Attali, ni à qui que ce soit.
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Oui, pathétique, alors que Jacques Attali est l’un des rares à réfléchir avec hauteur sur les véritables enjeux... D’autant plus que dans son dernier livre, il propose quelques solutions, très audacieuses, avec lesquelles je ne suis pas toujours d’accord, mais qui ont le mérite d’exister face à l’océan de vacuité et de platitudes de ceux qui s’indignent, protestent et calomnient contre une supposée conspiration à la limite de la jalousie, de la névrose et de l’antisémitisme.
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Oui. Rien qu’un article comme celui-ci de mars 2010 (http://www.attali.com/actualite/blog/geopolitique/pour-un-tribunal-financier-international-2) réclamant un tribunal international pour les délits économiques et sociaux, montre bien que si les décideurs suivaient un peu les propositions des intellectuels ( comme Attali et quelques autres, il n’est pas le seul, loin s’en faut ), on n’en serait sûrement pas arrivé là où on en est. D’autres points caractéristiques sont la réforme bancaire, l’expulsion des spéculateurs des marchés des matières premières, la mise en place d’une politique fiscale redistributive et d’un trésor européens, la remise en cause du modèle néolibéral imposé par l’Allemagne en Europe, etc...
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Entièrement d’accord pour reconnaître à Attali de produire des idées intéressantes dans la masse de sa production. De là à prétendre donner une leçon institutionnelle aux Etats-Unis, il y a une sacrée marge. Je n’ai pas prétendu autre chose dans cet article.
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Et vous, Fergus, qui êtes-vous pour faire la leçon aux autres, notamment à d’éminents intellectuels ?
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