Quand les 35 heures représentaient « la modernisation du marché du travail »

Je souhaite aujourd’hui revenir sur la volonté du gouvernant Sarkozy (cf. vidéo en bas de ce blog sur la monarchie) de modifier la durée légale du travail, et sur l’aboutissement des négociations sur le projet d’accord de "modernisation du marché du travail".
Quand je pense que l’on appelle ça un projet de modernisation, j’ai en fait tout de suite un sentiment de honte à l’idée que nos anciens, parfois morts lors de luttes sociales telles que les grandes grèves durant le Front populaire, pourraient bien se retourner dans leurs tombes.
Nous apprenons donc ce mardi la signature de la CFE-CGC (la confédération des cadres) comme troisième syndicat donnant son accord (après FO et CFTC) à l’ouverture d’un projet de loi porté maintenant par le gouvernement à l’Assemblée.
La CGT s’étant opposée à cette réforme portée et défendue par le Medef, on pouvait imaginer qu’un report de ce projet de destructuration du contrat de travail puisse aboutir. Car les salariés ont davantage besoin de protection et certainement pas de soumission au chantage à l’emploi, qui se justifierait par une soi-disant flexibilité que l’on ose associer à la sécurité.
Les salariés devraient être mieux protégés administrativement contre les licenciements abusifs et boursiers en étant défendus par les tribunaux de Prud’hommes, pourtant en cours de suppression (1 tribunal sur 5).
Une taxe sur la délocalisation permettrait plus de retenues et de responsabilités des entrepreneurs français, désireux d’aller exploiter la main-d’oeuvre étrangère à bas coût. L’esprit citoyen, de créativité à la valeur ajoutée, et n’ayons pas peur des mots, le nationalisme qui place les intérêts collectifs de l’Etat au-dessus de ceux des individus, des intérêts particuliers ou des autres nations, devraient être rappelés comme une éthique.
Les
salariés français ont besoin d’un retour à la confiance, ils ont besoin
de garanties pour l’avenir de leurs enfants, ils ont besoin de garantie
en matière de durée légale du travail ; car si Sarko s’est désavoué
lui-même en rappelant qu’il ne voulait pas en fait supprimer les 35
heures, nous aurons tous bien compris que ce qui lui pose problème, à
lui et ses amis du patronat, c’est le seuil de déclenchement des heures
supplémentaires qui au-delà de la 35e heure travaillée, donne droit à
une majoration du taux horaire égale à 25 %.
Il serait donc souhaitable, mais complètement irréel je l’avoue dans cette époque du tout libéral,
de majorer très fortement les heures supplémentaires, pourquoi pas
payées double (deux heures sup’ payées pour une réalisée) de façon à
rendre les heures sup’ beaucoup plus coûteuses que l’embauche d’un
nouveau salarié.
Oui cette idée du partage du travail, donc de la solidarité du monde du travail, a créé de l’emploi (300 000 entre 1998 et 2000) et continuera d’en créer.
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