Quand Obama donne une double leçon à Sarkozy
Qui sait à ce jour si Obama va répondre à tous les espoirs qu’il a suscités notamment en matère d’écologie, d’humanisme, de justice, de paix et, ce qui est le sujet de cet article, d’éthique : ... l’administration Obama qui a édicté de très sévères règles éthiques pour ses membres(Le Figaro)

On a appris (Le NouvelObs) que [l]a contrôleuse du Budget, Nancy Killefer le secrétaire d’Etat à la Santé, Tom Daschle ont renoncé à leur poste en raison de problèmes fiscaux. Voilà donc que dans l’administration Obama deux personnalités importantes se démettent de leur fonction en raison de mise à jour de problèmes fiscaux qu’ils auraient rencontrés. On peut imaginer qu’ils étaient au courant. D’une part ils savaient bien qu’ils étaient en indélicatesse avec cet organisme bienfaiteur pour avoir fait ce qu’il faut pour et ensuite à la suite de contrôles qui le leur avaient confirmé. On peut donc tout autant imaginer l’hypocrisie de leur démission. Cependant il y a un fait : ils ont démissionné.
Obama donne une double leçon au Guide de toutes les Frances. Pourquoi ? comme dirait ce dernier sus-nommé. D’abord car il a édicté des règles draconiennes en matière d’éthique genre une République irréprochable, mais que lui l’applique et ensuite car il n’attend pas pour reconnaître ses torts, non seulement il n’attend pas mais de plus il reconnaît. Cela change de " si je ne fais pas tout moi-même rien ne va " de qui vous savez. Et quand Obama se rend compte qu’il s’est trompé, il le dit : Dans une interview à CNN, le chef d’Etat américain a reconnu que cette nomination a été « une erreur. J’ai foiré. J’en prends la responsabilité et nous allons faire en sorte de régler le problème pour être sûrs que cela ne se reproduira pas ». Et ceci qu’il serait bon d’appliquer en France : « J’ai fait campagne sur le thème du changement à Washington et (promis) de donner la voix à la base. Je ne veux pas envoyer le message de deux poids deux mesures au peuple américain, l’un pour les puissants, et l’autre pour les gens ordinaires qui travaillent tous les jours et qui payent leurs impôts », a souligné le président Obama.
Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme car tout n’est pas si parfait comme le souligne avec un peu de perfidie, mais de vérité aussi, nos Izvestia : Ces affaires paraissaient remettre en cause l’engagement d’Obama à rompre avec les vieilles pratiques de Washington et à observer les critères les plus rigoureux jamais instaurés dans le choix de ses collaborateurs, d’autant plus que la confirmation de son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, avait elle aussi été compliquée par des démêlés avec le fisc. Geithner a finalement été confirmé le 26 janvier. Ce qui est à noter c’est la volonté affichée à observer les critères les plus rigoureux jamais instaurés dans le choix de ses collaborateurs.
Et à cela s’ajoute, ce dont on serait bien inspiré en France de faire sienne, l’interdiction de salaire à plus de 500 000 US$ pour tous les dirigeants des entreprises aidées par le gouvernement américain.
Qu’en est-il en France, en comparaison ? Voici deux listes non exhaustives de la qualité du recrutement élyséen :
1- les indélicatesses :
- L’utilisation par le chef de l’Etat d’Air Bolloré, de Bolloré Yachting & cie, de Prada & TIffany holliday house, l’inscription après clôture sur les listes électorales, un troisième mariage illégal car sans publication de bans et non public et non en mairie sans causes réelles, une déclaration d’impôt déposée hors délai, des mystères sur l’appartement de la Jatte, des factures jamais produites, le financement de la campagne de Balladur, la rémunération de député n’ayant en douze ans parlé au total qu’une heure et n’ayant pas été présent dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale pendant au moins 5 ans, une rémunération de ministre illégale de septembre 2007 à décembre 2007 (rémunération qui peut être prolongée de six mois donc de mars à septembre 2007, et qui aurait pu tout aussi bien être abandonnée par décence car sans travail correspondant et le rémunéré ayant un autre job), une augmentation de 172 % de sa rémunération et une augmentation de 11 % du budget de l’Elysée ;
- un directeur de cabinet de la ministre de l’économie, un certain Richard imposé par Sarkozy et très proche de lui, encensé par la presse qui a été condamné à verser 660 000 euros pour fraude fiscale avec 5 % de pénalités pour mauvaise foi (en septembre 2007, condamnation de mai 2007 (lui n’a pas démissionné, l’Express en a fait un tableau flamboyant sans citer une seule fois cette condamnation bénigne, une paille) ;
- un ministre en cours de poursuite judiciaire, Santini ;
- un autre ministre qui fait la une pour avoir mélangé les genres selon Péan, Kouchner ;
- une ministre de la justice qui oublie de rendre les robes de grands couturiers ;
- Dominique Paillé, porte parole de l’UMP, condamné pour abus de confiance et condamné aussi aux prud’hommes ;
- un sous secrétaire des sports en délicatesse avec le fisc et aux affaires qui posent des questions même aux moins curieux sur ses méthodes ;
- un ministre utilise les subventions pour aider à sa campagne interne à l’UMP, Novelli ;
- un directeur de cabinet bénéficiant d’un logement qui l’oblige à démissionner, mais il rentre par la fenêtre en devenant, comble du cynisme, contrôleur des abus : Bolufer
2- les conflits d’intérêt
- NKM nommée secrétaire d’état à l’économie numérique quand son frère est président fondateur de Price Minister site de vente en ligne, et président de l’association de l’économie numérique (Acsel), lobby des entreprises de ce secteur ;
- Marleix : Spécialiste de la carte électorale à l’UMP et secrétaire d’État aux Collectivités locales s’occupant de la carte électorale au nom du gouvernement ;
- Woerth : trésorier de l’UMP et ministre du budget ;
- Christine Ockrent, femme de Bernard Kouchner co-dirigeante de France 24 ;
- tous les ministres, sous-ministres, secrétaires et sous-secrétaires d’état à responsabilité au sein de l’UMP : MAM, Hortefeux, Besson, NKM, Borloo, Woerth, Dati, Boutin, Morano, Chatel, Yade, Fillon Jégo, Karoutchi, Marleix ;
- les légions d’honneur à Desmarais et Frère et bien d’autres ... ou comment utiliser la République et ses récompenses ;
- témoins au(x) mariage(s) et parrains des enfants du Caput capitis : Dassault, Bouygues ...
Je vous laisse le soin de compléter ces deux listes dans les commentaires. Devedjian voulait nettoyer les écuries d’Augias, il pourrait commencer par le gouvernement.
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