Quand Sarkozy dit le contraire de Guéant et de Squarcini (2)
Hier nous sommes restés sur la storyteller de l'assaut du Raid, avec les fortes zones d'ombres qui demeurent. Cette eau, tout d'abord, qui baignait l'appartement, ces grenades présentées comme non létales et qui auront été lancées à plusieurs reprises dans l'appartement, un second assaut raté semble-t-il le mardi à 17H 31 (*), un tueur retranché qui a fait le mort plus de 12 heures, à l'autre bout d'un balcon, et qui réussit à traverser un véritable capharnaum tout en tirant, des policiers à qui le responsable aurait ordonné "de ne pas riposter (**) qui "sulfatent" le local de près de 300 tirs, ce qui semble totalement irresponsable vis-à-vis de l'exiguité de l'appartement (ne serait-ce que pour leurs collègues *** !) un retranché qui meurt de deux balles mais qui a été touché 28 fois, pour finir par un mort qui bouge encore entre deux coups de fil de Claude Guéant à Nicolas Sarkozy en personne. Si ce n'était aussi tragique, cette affaire, on trouverait ça abracadabrantesque. Et affligeant de manipulation. Mais d'autres sont en préparation, vient de nous avertir... Squarcini.
La revendication bidon
Reste, face à ses déclarations contradictoires, en ce cas, la parole d'en face, pas nécessairement plus crédible, loin de là :" Mohamed Merah s'est entraîné avec les Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) dans le Nord-Waziristan" à la frontière pakistano-afghane, a déclaré à Reuters Ahmed Marouat, qui se présente comme le porte-parole de la faction Djandola du TTP" précise le Nouvel Obs. Une revendication plutôt saugrenue, car accompagné d'un chiffre peu crédible : "selon les deux hommes (Deux dirigeants des talibans pakistanais), ce seraient actuellement 80 français qui se trouveraient au Waziristan, s'entrainant dans la cadre d'un groupe d'islamistes dédié aux "étrangers", Djihad e Islami, lié à Al Qaeda". On a chiffré au mieux le nombre de jihadistes français encore présents sur place : ils ne seraient plus que 14 (20 maximum selon Squarcini en personne !). Connaissant le taux élevé de récupération d'opérations que ces hommes n'ont pas commis, le doute est largement permis. Un groupe comme Al-Qaida, rappelons-le, avait aussi revendiqué l'attentat de Karachi... pour lequel il n'était pour rien ; affirment désormais les juges français décortiquant un autre réseau... sarkozyste. "Des talibans liés au chef pakistanais Hafiz Gul Bahadur basé au Waziristan Nord (ici à gauche en photo) démentent tout contact avec Merah. « Nous n’avons jamais entendu parler de lui », précisent-ils par téléphone. Même son de cloche au Waziristan Sud, chez les combattants du chef taliban Maulvi Nazir (ici à droite). Et le porte-parole d’un groupe taliban actif dans les zones tribales de Khyber, Orakzai ainsi qu’à Peshawar ajoute : « nous n’avons jamais eu affaire à Mohamed Merah »"précise le blog du "Pakistan en direct". A la télévision, on ressort du placard à balai l'ineffable Mathieu Guidère, "spécialiste d'al-Qaida", qui énonce sans sourire que "les chefs de la nébuleuse pourraient reconnaitre les tueries commises par Mohamed Merah et le considérer comme un des leurs. "Al Qaïda n'est plus un réseau mais un label," écrita-t-il dans le Point. C'est une grande nouveauté chez lui : jusqu'ici, lui qui forme les militaires à Saint-Cyr il avait toujours parlé du "réseau Al-Qaida" ! Comme quoi tout arrive !
Les camps d'entaînement : ceux qui en reviennent sont plus démoralisés qu'autre chose
"Pakistan en direct", un blog plutôt bien renseigné qui évoque ici les conditions d'entrée dans les camps d'entraînement : " "Les services français suivent alors une quinzaine de profils par an. Reste que le jihad n’a rien d’une promenade de santé. Walid Othmani en sait quelque chose. Ce Lyonnais de 25 ans est interpellé à son retour du Pakistan en 2008. Aux policiers, il décrit les conditions de vie sur le terrain : on le soupçonne d’être un espion et l’accueil de ses « frères » est tout sauf chaleureux. Il doit débourser environ 1000 euros pour payer son fusil AK-47, ses grenades et ses munitions. L’intégration prend du temps pour ces Européens qui ne comprennent pas le pachtoune, la langue locale" un lyonnais intercepté à son retour et interrogé, lui. Par la DCRI, mais sans qu'on le sache. Il y a une raison à cela. Pour mémoire, le nom de Walid Othmani était apparu en bonne place lors du procès en Belgique de Malika el Aroud, accusée d'avoir financé la filière vers le Waziristan, et webmaster d'un site recrutant de jeunes européens tous pistés dès qu'ils se connectaient sur son site... Un vrai piège à kamikazes potentiels !
Des sites "pour les esprits faibles," commente un procureur de la République, sur France 24 : "selon l'idéologue d'al Qaida, a rappelé M. Portenseigne, "le jihad médiatique" représenterait "plus de la moitié du jihad global". D'ailleurs, al Qaida promet autant le paradis aux cyberjihadistes qu'aux combattants qui guerroient dans les zones de conflit. Internet est pour al Qaida "le moyen de donner l'illusion d'une emprise globale (...) et d'asseoir une sorte de légitimité mondiale." Plus qu'"une simple propagande", a alerté le procureur, cette "stratégie médiatique" constitue "une arme de recrutement massive", car elle permet de radicaliser les "esprits faibles" qui, fascinés par la violence des images diffusées, sont poussés au départ vers les zones de combat. Et pour preuve, a-t-il lancé, "ça a marché" sur Samira Ghamri, l'une des prévenues, qui a reconnu elle-même avoir "passé des nuits entières sur les forums jihadistes", ou encore sur Walid Othmani qui a reconnu que le site l'avait radicalisé et encouragé à rejoindre les zones de combat pakistano-afghanes". Au moins, on sait d'où vient la réthorique de Nicolas Sarkozy sur le jihad à la maison auquel aurait succombé Mohmaed Merah (il y a quelques jours c'était en prison, selon lui, qu'il aurait été le plus infuencé)....
Le même genre de site que celui de Forsane Alizza, sergent recruteur en France d'écervelés manipulés. Othmani, contre qui avait été requis 6 ans de prison en février dernier encore. 4 ans l'ayant été contre "Hamadi Aziri, pour avoir été le "modérateur", en d'autres termes le contrôleur de contenu, d'un site de propagande jihadiste"... Il s'agissait en fait de Minbar SOS", le site tenu par Malika El-Aroud (ici à gauche en photo ****) !!! Othmani sera condamné le 18 février à 5 ans, en ayant effectué déjà deux. Quatre ans de prison dont trois avec sursis seront prononcés contre Hamadi Aziri (autrement dit, presque rien, avec ses mois déjà passés). Un Aziri venu étrangement témoigner avant avant hier de la culpabilité du chercheur français Adlène Hicheur, et ses ardentes discussions avec un "Phenixshadow", identifié par la DCRI comme étant Mustapha Debchi, de l'Aqmi. Sans aucune possibilité de vérifier cette assertion ! Ne lui aurait-on pas fait rejouer le coup du "Sarkodead" de 2005, à ce cerveau égaré sur les terres islamistes ??? Et pourquoi avoir amené Aziri comme témoin à charge ??? le même, que le procureur Portenseigne avait littéralement étrillé en février 2011 ? Le procureur ne s'est pas montré plus tendre à l'égard de Hamadi Aziri, modérateur d'un site de propagande jihadiste. "La responsabilité des administrateurs de ces sites est totale !" a-t-il dénoncé. Pour l'accusation, "en relayant la propagande mortifère et en participant au recrutement", l'internaute, "homme normal côté face et jihadiste convaincu côté pile" est "au coeur de ce réseau terroriste"... chargé comme une mule en 2011, le voici en train de charger la barque d'Hicheur en 2012 !!! Qui manipule qui, à ce stade ??? Aziri était "en contact avec Hicheur", au sein du site que celui-ci visionnait, et il vient aujourd'hui réclamer sa tête !
D'étranges condamnés
Aziri, "venu libre à son procès" (?), et au parcours fort intéressant... d'informateur supposé ou potentiel, à le lire aujourd'hui se répandre aussi facilement sur ses anciens "clients". Dans un site qui expédiera de jeunes têtes vides comme kamikazes des talibans. "Un autre jeune, Walid Othmani, aurait lui aussi quitté la France, fin 2007, pour rejoindre les zones de combat via la Turquie et l'Iran. D'après les enquêteurs, le jeune homme aurait rejoint des combattants belges dans une maison en pleine zone tribale où il aurait participé à des formations militaires et religieuses pendant plusieurs semaines. Lassé de cet entraînement, il aurait quitté la zone avant même d'avoir combattu les forces occidentales. Arrêté en Turquie où il a été incarcéré durant six mois, il a ensuite rejoint la France où il a été immédiatement interpellé par les forces de police. Il est depuis écroué (et comment avait-il fait pour se présenter "libre", alors ???). "Selon une source proche de l'enquête, la particularité de ce dossier est que pour la première fois, un tribunal français va se pencher sur le rôle des sites jihadistes dans la stratégie d'Al-Qaïda et dans la radicalisation des jeunes musulmans. Interpellé à Grenoble en décembre 2008, Hamadi Aziri a reconnu devant les enquêteurs avoir travaillé comme "modérateur", en d'autres termes comme contrôleur de contenu d'un site internet de propagande basé en Belgique, "Minbar SOS", qui a depuis été fermé par les autorités. Ce site, comme d'autres cités dans la procédure, faisait l'apologie d'Al-Qaïda et fournissait des informations pratiques à de jeunes candidats au jihad pour aller combattre en Afghanistan ou à des donateurs pour financer la cause " nous apprenait le 2 février dernier Le Point. "SOS Minbar" et "Forzane Alizza", même combat, sans aucune hésitation ! Et mêmes pièges à kamikazes ! "Pour la première fois, un tribunal français va se pencher sur le rôle des sites jihadistes dans la stratégie d'Al-Qaïda" avait-on clamé lors du procès. A voir le peu de répercussions dans les médias, on peut aujourd'hui en conclure qu'on a plutôt cherché à étouffer l'affaire, qui aurait pu démontrer que certains étaient devenu des indics, à leur retour...
La première vague de jihadistes : combattre pour Saddam Hussein
Au milieu du procès un autre personnage avait été cité, objet lui-même d'une autre procédure judiciaire : Rany Arnaud, arrêté lui aussi depuis et accusé d’avoir voulu s’en prendre au siège de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois-Perret, une menace effectuée... sur le site de SOS Minbar ! Avec un tel objectif déclarén pensez bien qu'il a été l'objet de toutes les attentions de la DCRI ! "Lycéen de banlieue, étudiant en électronique à Paris-XII puis à Jussieu (Paris-VII), au pied des tours de la bibliothèque François- Mitterrand… Venu d'une cité sensible du Val-de-Marne," comme le présentait le Figaro. Un jeune fanatisé tôt : "dès 2005, il était proche des jeunes endoctrinés dans la filière dite « des Buttes-Chaumont » qui envoyait des jeunes Parisiens du XIXe arrondissement, réislamisés au préalable, dans l'enfer irakien. Plusieurs d'entre eux, séduits par les propos d'un jeune imam autoproclamé, Farid Benyettou, (alias "Abu Abdallah" ; ici en photo à gauche) sont morts au cours d'attaques suicides contre les forces de la coalition. D'autres ont été grièvement blessés ou emprisonnés dans les prisons irakiennes" ajoute le Figaro. Un personnage parti s’installer en Syrie, durant un an entre 2006 et 2007, d'où il aurait posté sur ce site une centaine de messages appelant au djihad ou critiquant la France," ennemie d’Allah" ,"parce qu’elle combat en Afghanistan au côté des Etats-Unis". Ces trois collègues Nadir Badache, Adrien Guihal, Youssef Laabar seront également condamnés en janvier dernier seulement, le premier à 6 ans de prison. Farid Benyettou, condamné en 2008 à 7 ans de prison, Rany Arnaud, qui a écopé de 6 cette année, c'est toujours la même filière syrienne des écoles coraniques... vers qui se rendait le groupe toulousain de 2007 ! Tous accueillis dans la même "maison d'hôte" syrienne ! Depuis les attaques de Toulouse, nos amis belges, eux aussi un peu inquiets, ont également retourné leurs archives, pour s'apercevoir comme M. Wynants, le « patron » de la Sûreté belge, que le second époux de Malika El Aroud, celui qui remplacé celui qui a assassiné Massoud, Moez Garsallaoui, se trouve toujours actuellement en zone » frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan ! On retombe encore une fois sur les mêmes, constamment !!! Une poignée d'individus qui représentent bien plus que ce qu'ils sont vraiment ! La proximité des condamnations de ces groupes, en janvier et février dernier, liés à celui de Toulouse de 2007, auraient-elle servi à poduire un effet psychologique chez les membres du groupe comme Abdelkader Merah ??? On peut l'imaginer en effet.
Un double de Merah : Peter Cherif, et la "secte" des jihadistes
On retombe aussi sur un maillon retrouvé plus tard , qui avait échappé à la prise d'origine du réseau dit des Buttes-Chaumont : Peter Cherif, au parcours ressemblant étonnament à celui de Mohamed Merah. Ça en est même étonnant. "Orphelin de son père, décédé en 1996 dans un accident de voiture, il a grandi avec sa mère, sans emploi, et son beau-père. Souffrant de carences affectives selon le rapport psychologique, il fait une tentative de suicide alors qu'il est âgé de 13 ans à peine. Sa jeunesse est marquée par l'alcool, la drogue et les écarts de conduite. Connu des services de police pour vol à main armé et agression, il passe 6 mois en prison. En 2001, Peter se convertit à l'Islam pour "arrêter les bêtises". Il dit vouloir une "vie rangée", et enchaîne les petits boulots (livreur de pizza, chauffeur-livreur...), jusqu'à ce qu'il décide de rejoindre l'armée pour devenir parachutiste. Mais il se blesse à la cheville et doit renoncer. Vers l'été 2003, il se radicalise. Myriam, sa mère, s'alarme de son comportement : il déjeune d'un verre de lait et d'une datte, ne veut plus qu'elle regarde la télévision et l'oblige à faire la prière cinq fois par jour. Des vidéos de techniques de combat djihadiste seront retrouvées sur son ordinateur". Si Merah a eu un double, c'est bien lui, à moins que Cherif n'ait servi de modèle à d'autres pour fabriquer une dérive similaire. Lors de l'instruction, sa mère évoquera un "lavage de cerveau" chez lui, "comme une secte". dira-t-elle, et sa propre petite-amie le décrira comme "lobotomisé". Un vrai "modèle" (hélas !), pour Merah, à lire cette vie totalement ratée ! Cherif, arrêté en Irak par les américains, et qui était passé par Abou Ghraïb, où il avait été torturé, sera condamné le 10 mars 2011 s à 5 années de prison, pour 8 requis au départ. Il n'y avait aucun rapport avec Al-Qaida, dans son parcours ! Le journal télévisé de France 2 du 17 décembre 2005, au milieu des annonces sur la fin des émeutes de banlieue et un Sarkozy ultra-présent avait évoqué cette filière en citant le nombre de 22 français partis combattre en Irak. "13 sont aujourd'hui dans la nature", avait alors dit les journalistes. Pas beaucoup moins qu'au derniere recensement de 2010 ! Un reportage de 'Pièces à convictions" du 26 septembre 2005 montrait ensemble Cherif et Benyettou (ici en photo). Une émission qui s'était retrouvée "kidnappée" le jour même de sa diffiusion par le Ministère de L'Intérieur...
Une émission de télévision qui tombait à pic
Déjà, en 2005, le ministre de l'intérieur de l'époque, qui s'appelait Nicolas Sarkozy, avait en effet agit de façon disons assez particulière, nous rappelle Cédric Housez de Voltaire : "L’émission « Pièce à conviction » accueillait Nicolas Sarkozy et le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, le 26 septembre 2005.Il ne s’agissait que du quatrième passage à l’heure de plus grande écoute pour ce magazine mensuel créé en octobre 2001, qui avait pour invités Nicolas Sarkozy et le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. L’émission fut enregistrée le 21 septembre 2005, et le ministre de l’Intérieur présenta son projet : un fort durcissement des textes en vigueur. Il insista particulièrement sur le fait qu’en France : « La menace terroriste existe, elle est à un niveau très élevé » et parlait du démantèlement d’une cellule terroriste qui venait d’avoir lieu. Or, il n’y avait pas eu d’arrestations juste avant l’enregistrement de l’émission. Celles-ci ne survinrent que le matin précédant la diffusion du magazine ; un événement qui plaça, fort opportunément, le terrorismeislamiste au cœur de l’actualité. À 6 heures du matin, les unités d’élites de la police française, le RAID (sous l’autorité du ministère de l’Intérieur) arrêtèrent neuf personnes, accusées de préparer des attentats terroristes à Paris, sur commission rogatoire du juge Bruguière. Les arrestations furent mises en scène devant les caméras des trois principales chaînes de télévisions françaises, présentes sur les lieux avant l’arrivée de la police, TF1, France 2 et France 3. Cette dernière plaça l’événement en Une sur son site internet, juste en dessous du bandeau publicitaire annonçant l’émission du soir. Pour la presse française, il ne faisait aucun doute que les neuf hommes étaient membres d’un réseau islamiste dangereux pour la sécurité du pays. Comme c’est fréquemment le cas, les médias reprirent les communiqués de presse et les « fuites » émanant des milieux proches de l’enquête et oublièrent totalement la présomption d’innocence. Pourtant, le 30 septembre 2005, seuls quatre des hommes furent présentés au parquet en vue d’une éventuelle mise en examen". Faire le buzz sur le terrorisme, cela fait donc longtemps qu'il le pratique, le Nicolas ! Etrange rappel, non ? Aujourd'hui, ça fait au minimum 7 ans !
On a retrouvé Willy
Plus inquiétant encore : toujours en 2005, on l'a vu, Sarkozy n'aura de cesse d'affirmer que les émeutes étaient organisées par les islamistes. A se faire tancer par les RG, qui dans un rapport, avoueront qu'il n'y avait aucune oganisation derrière. En revanche, ils dénonceront les sites appelant à l'émeute comme incitatifs. Et comme je vous le disais hier, la police sera scotchée quand elle retrouvera l'adresse d'un de ces agitateurs, qui se faisait appeler d'une façon fort peu transparente, visant le ministre de l'intérieur de l'époque : "Ils cherchent notamment à savoir qui se cache derrière « Sarkodead », l’un des plus vindicatifs. L’un des policiers nous raconte le malaise qui s’est emparé du service lorsqu’ils ont découvert que le propriétaire du blog était domicilié au 11, rue des Saussaies à Paris. L’adresse du ministère de l’Intérieur. Les webmasters de Sarkodead n’auraient été autres que les Renseignements généraux !" ont écrit dans leur livre Didier Hassoux, Christophe Labbé, et Olivia Recasens. L'ennemi recherché était dans la maison même ! Est-on aujourd'hui dans le même schéma de manipulation des esprits ? Aujourd'hui, en tout cas, le patron de la DCRI vient d'annoncer que les personnes arrêtées étaient sur le point de passer à l'action : "Selon le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, les 17 personnes placées en garde à vue "semblaient préparer un enlèvement". Ce qui fait un peu mince, à vrai dire, comme motif à incarcération.
Mais il y a beaucoup mieux à glaner comme information dans la liste des islamistes arrêtés : "Parmi les 17 personnes placées en garde à vue figure Willy Brigitte, un Français condamné en 2007 pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, a-t-on appris de source policière (...) Il a été condamné en 2007 à neuf ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste". Un personnage dont je vous ai dit le 26 mars dernier ceci : "Willy Brigitte, ce français d'origine guadeloupéenne qui apportera au juge Brugière la conviction que l'ISI était bien derrière l'entraînement des djihadistes français, dans les camps notamment du Lashkar-e-Taïba". Comme quoi, on y revient.... les français ont arrêté à nouveau celui qui avait affirmé devant un juge français qu'Al-Qaida n'existait pas, et que c'était l'ISI pakistanaise qui tirait les ficelles !!! Un Brigitte a qui on avait donné des Famas français comme armes de terroriste : celles que la France avait vendues auparavant au Pakistan !!! Le 26, je vous avais dit que depuis lui, la France n'avait plus de "campeurs" à envoyer voir ce que faisait l'ISI au Waziristan !!! Pourquoi donc à nouveau le viser, sinon pour l'empêcher de parler à nouveau ? Va-t-il redire ce qu'il a déjà dit, qui écroulerait tout l'agumentaire développé vers cet Al-Qaida mythique ? Sa nouvelle arrestation, en tout cas, est un signe... d'affollement manifeste d'un pouvoir qui semble avoir fort peu à se mettre sous la main, et se retrouve obligé d'aller puiser dans un vieux stock dont les juges français ont fait le tour depuis Bruguière, aujourd'hui en retraite. Ce serait ça, donc, un "président différent" qui tente les mêmes coups qu'en 2007 ??? Ou les mêmes vieilles ficelles de Bush en 2008 avec un Ben Laden à la barbe teinte au brou de noix, repeint à neuf, dans des vidéos trafiquées jusqu'à la möelle complaisamment réparties par les sites jihadistes, ou leurs relais anti-jihad si prolixes à étaler les décapitations les plus horribles ?
Le cas de Brigitte : une enquête de Bruguière, mais aussi une étrange dénonciation
Le cas de Brigitte demeure tout aussi étonnant, à vrai dire. Arrêté en Australie, où il aurait été envoyé en 2003 pour y commettre des attentats, cet ancien militaire (marin) a été... dénoncé par un individu, Yonky Ki Kwon, lui aussi formé au Lashkar-e-Toiba, et son représentant en Australie, Faheem Khalid Lodhi. Tous en contact avec Sajid Mir, responsable de l'acheminement de volontaires étrangers dans les camps islamistes du Lashkar-e-Taïba. Le groupe était accusé de préparer des attentats contre trois sites de défense de Sydney, ou le réseau électrique australien. Selon Kwon, Brigitte, alias "Jabrille" aurait bien été le "Salahuddin" rencontré dans le camp d'entraînement pakistanais du Lashkar-e-Toiba. Celui-ci avait été arrêté le 9 octobre, à la suite de la visite du juge Brugière qui avait alerté les australiens sur son cas. La police australienne avait alors déclaré avoir trouvé un "nombre important de documents relatifs à la lutte armée et des cartes de sites militaires en Australie, y compris des sites bien connus tels que Lucas Heights" (le site de l'Australian Nuclear Science and Technology Organisation (ANSTO). En fait, chez lui, il y avait 600 pages de documentation islamiste extrémiste et un CD contenant 4 manuels US sur les explosifs et les armes. Kwon avait affirmé que Brigitte s'était entraîné avec lui au maniement des Kalachnikovs AK-47, des fusils des snipers, des grenades autopropulsées (RPG) et des techniques telles que camouflage et l'infiltration. Le hic, c'est que Kwon avait ensuite déclaré qu'il avait dit cela car il craignait d'être condamné par le FBI à 157 ans de prison. "Il a affirmé à son avocat Phillip Boulten que ce qu'il avait d'abord dit u FBI était de la "foutaise complète"...car en plaidant coupable, et en chargeant Willy, il avait été condamné à 11 ans "seulement". Faheem Khalid Lodhi sera arrêté à son domicile de Lakemba près de Sydney. Il sera condamné en août 2006 à 20 ans de prison, dont 15 incompressibles. On comprend, à cet énoncé, pourquoi, même depuis libéré, Willy Brigitte demeure une inquiétude compréhensible.
Car Brigitte ramenait aux fameux "campeurs" qui avaient tendance à s'entraîner comme le font aujourd'hui les membres de Forsane Alizza, qui le font aujourd'hui au PaintBall. "Selon les dépositions des suspects, d'autres Français étaient également membres du groupe, notamment Djamel Loiseau, retrouvé mort dans les montagnes afghanes de Tora Bora pendant l'hiver 2001, Samir Ferraga, également mort en Afghanistan, et Brahim Yadel, fait prisonnier et détenu pendant plusieurs années sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba. En France, il a participé à cette époque - en tant que chef, selon l'accusation - à des entraînements à la "chasse à l'homme" en forêt de Fontainebleau et en Normandie, près d'Etretat, au sein d'un groupe d'islamistes radicaux surnommés les "campeurs" par la police française. Dans ce groupe des "campeurs" figuraient aussi plusieurs des huit suspects condamnés en mai 2005 à Paris à des peines allant jusqu'à huit ans de prison, notamment pour un soutien logistique apporté aux deux assassins du commandant afghan Ahmad Shah Massoud, lors de l'attentat du 9 septembre 2001 en Afghanistan"... la boucle étant ainsi bouclée avec Malika el Aroud. Depuis hier, il est donc logique que le "Squale" vienne clamer que chez Forsane Alizza "il y avait des séances collectives d'aguerrissement, avec un discours très violent, un endoctrinement religieux. Ils semblaient préparer un enlèvement." Le groupe des "campeurs" n'avait jamais cessé. Le même que celui de 2007 à Toulouse ! Squarcini n'aura mis que cinq ans à le découvrir, malgré l'infiltration évidente de ce genre de groupes par ses propres indicateurs ! Et il s'agit donc bien d'un réseau !
Al-Qaida, bidon en 2001 et toujours bidon en 2012
Cela n'explique pas pour autant le lien obligatoire vers Al-Qaida, loin de là. Une confirmation de l'ancrage du dossier à un Al-Qaida fantomatique pour Merah, de vieux démons, en quelque sorte, qui viennent juste après dans l'interview de Paris-Match. Nicolas Sarkozy avait surpris tout le monde vendredi dernier en affirmant devant les micros de France Culture que l'affaire de Toulouse était "un peu" un 11 septembre à la française. On s'était dit qu'il s'agissait, pourquoi pas, d'une sorte de lapsus, de phrase qui aurait dépassé sa pensée, un peu comme il avait appelé Borlo "Jean Louis Bordeaux". Pensez-vous : au moment où il le disait, c'était déjà écrit et imprimé dans Paris-Match ! Et plus avec la notion de "peu"...
Cette propension de Claude Guéant et de Nicolas Sarkozy, à vouloir à tout prix rattacher l'affaire Merah à un mouvement dont on connait les manipulations diverses, secondés par des services secrets dévolus à leur seul contentement, et même baptisé désormais par Guidère simple "label" en fait bien une véritable perversité politique. Sarkozy vient de tamponner le dossier Merah du label Al-Qaida, si pratique à tous ceux qui n'ont aucune explication plausible à donner sur sa dérive, ou qui ne veulent pas qu'on aille plus loin en rechercher l'origine. 'LAxe du Mal", expression chère à G.W.Bush, n'est pas très loin. Une perversité à manipuler le pathétique, qui n'avait pas à se retrouver invité dans cette histoire. "Forcément, ce drame a modifié l'état d'esprit de la campagne parce que, pour les Français, il s'agit d'un traumatisme profond. Comme l'a été le 11 septembre 2001 aux Etats- Unis. Un vrai choc. Cela prouve que nous ne sommes pas insensibles, que tout n'est pas banalisé. Le départ des cercueils à Roissy était bouleversant. L'enterrement à Montauban était terrible ;" affirme-t-il dans le magazine cité avec l'aplomb qu'on lui connaît, reconnaissant mettre toute sa campagne actuelle dans celles des traces de G.W.Bush en 2004. La larme à l'œil en plus, Sarkozy jouant davantage encore sur la fibre pathétique, son registre favori.
Une perversité manifeste, car l'affaire n'est en définitive que le moyen pour Nicolas Sarkozy de nous ressortir ses turpitudes personnelles de 2007. En ce sens il n'a pas évolué d'un poil :"Tous les pays démocratiques sont confrontés à ce risque de radicalisation individuelle. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé de faire de la consultation de sites vantant le terrorisme un délit, comme celui qui existe pour les sites pédophiles. De même, pour tout déplacement à l'étranger lié à des activités de soutien ou de partage d'une idéologie terroriste. Cela nous amènera à approfondir notre connaissance de ces milieux. Mais la leçon à tirer, c'est que nous avons des services de police et de renseignement qui, en dix jours, ont retrouvé un criminel isolé et l'ont neutralisé. Une bonne leçon à méditer pour ceux qui veulent les supprimer ou les affaiblir. Souvenez-vous du temps qu'il a fallu, dans une autre époque, pour arrêter les assassins du préfet Erignac... " L'histoire de Colonna, finalement pincé par Squarcini, et non par Marion que Sarkozy a évincé et placardisé (il a visiblement la rancune et la vengeance facile) il est toujours resté bloqué dessus, comme il l'est sur la pédophilie, déclarée "innée" par lui-même en 2007. L'eugénisme est latent chez lui (*****). Mais cette perversion manifeste est doublée d'une déraison manifeste.
La même psychose depuis 2007
Dans le même article de presse, Nicolas Sarkozy réussit donc la prouesse de nous présenter un individu qui ne se serait pas rendu quelque part, pour, quelques lignes plus loin, créer une loi pour empêcher ses successeurs potentiels d'aller au même endroit !!! Je ne suis pas psychiatre, mais à ce stade, l'affirmation péremptoire de deux choses aussi contraires me fait poser une question simple. Avons-nous afffaire à un esprit sain pour se montrer aussi contradictoire dans le même interview ?
PS : une perversité entretenue, qui fait annoncer hier par le trop bavard Squarcini les prochains objectifs de la manipulation en cours. Selon Squarcini en effet, "le prochain dossier en lien avec des operations terroristes et l’élection à venir en France sera l’affaire des otages français au Mali. « A mon avis, cela ne va pas tarder à entrer aussi dans la campagne », a-t-il dit. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) détient au total treize Européens dans le Sahel, dont six Français. Ils seraient toujours en vie." On peut s'attendre dans les jours à venir à des nouvelles les concernant, qui ne seront pas réjouissantes, hélas. Comment peut-on jouer de cette façon avec des vies, et passablement écœurant, de fourberie. Quant on en arrive à jouer ainsi à l'oiseau de mauvaise augure, c'est qu'on a bien choisi au départ de pourrir cette campagne a un point jamais vu en politique française. On n'avait pas imaginé vers quels bas fonds cette équipe allait entraîner la France. Nous y sommes, pourtant.
(*) Selon le Figaro : "17h10, le mardi : Le Raid a mené « plusieurs tentatives (pour) entrer » dans l'appartement toulousain dans lequel s'est retranché Mohamed Merah (« son domicile ») et s'est heurté à chaque fois à une « réplique » à l'arme à feu, a annoncé François Molins. À 3h20 du matin, le suspect a tiré une première fois sur les hommes du Raid. Deux ont été blessés, le premier à un genou, le second plus « légèrement », la balle ayant frappé son gilet pare-balles, a ajouté le magistrat."
(**) une déclaration du chef du Raid, Amaury De Hautecloque, lisible ici. Au Figaro, il déclarera aussi : "Je donne l'ordre à mes hommes de ne pas riposter. Les snipers envoient par les fenêtres deux grenades offensives pour le choquer". Des snipers lance-grenades ? Il abondera aussi dans le sens du suicide provoqué : "mais si l'on enlève l'aspect religieux, le radicalisme et la détermination absolue de l'individu, nous retombons un peu dans un schéma identifié depuis longtemps par la police et que nous appelons le « suicide by cop ». Il met en scène quelqu'un qui veut mourir, mais qui n'a pas le courage de le faire lui-même."
(***) la version officielle modélisée ne prend pas en charge le tir de barrage intense entendu.
(****) il faudra qu'on m'explique un jour pourquoi il est impossible de dénicher une photo montrant le regard de Malika el Aroud alors qu'elle ne porte plus son niqab. Craindrait-on de découvrir que ce ne soient pas les mêmes que ceux abondamment photographiés quand elle le portait ? Ne l'aurait-on pas trop souvent confondue avec Filiz Gelowicz ??? Sur beaucoup de clichés, son apparence corporelle ne correspond pas... pourquoi donc figurait-elle sur le premier reportage sur la "Traque de Ben Laden" d'une grande chaîne américaine ?
(*****) j'avais bien tenté de vous avertir le 13 avril 2007 (avant son élection !) de ce qui nous attendrait dans les mois à venir :
"Le père, le fils et le sans esprit"
"Et pour ce qui est du fiston... on ne vous apprend rien, ni sur son électorat : 42% des électeurs US, en 2004, avouent que la question de l’avortement a eu une importance pour eux, 25% ayant voté pour le candidat opposé à l’avortement (contre 13% pour les "pour"). Les meilleurs scores étant d’ailleurs réalisés par W.Bush chez les Hispaniques ou les "femmes mariées blanches". Bref, le fils de son père, est bien le petit-fils de son grand père. Et c’est cet homme-là, tout aussi atteint par les thèses les plus réactionnaires, partisan d’une obscure "croisade contre le mal", et menteur patenté sur la supposée détention d’armes de l’adversaire... que notre Nicolas national est venu saluer en septembre dernier. Pour lui emprunter par la même occasion quelques idées de programme : réduction des libertés au nom de la sécurité, accroissement de la répression policière, exaltation du patriotisme, communautarisme et discrimination positive, ultralibéralisme économique et retour de la religion dans la politique. Si le lendemain de son élection annoncée on trouve des armes de destruction massive chez un de nos voisins, il ne faudra pas trop s’en étonner. A moins qu’un Airbus ne s’écrase tour Montparnasse, qui sait ? La poignée de main transmet-elle le virus de l’eugénisme ? Telle est la question à laquelle notre candidat saura mieux répondre que nous, à n’en point douter... vu ses connaissances scientifiques approfondies sur le sujet."
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