Quand Valérie Trierweiler ternit l’image de la France
Madame Trierweiler nous a surpris fortement avec son livre « Merci pour ce moment » paru au début du mois de septembre dernier. Jamais, nous ne pouvions nous attendre à un tel ouvrage qui mettait en cause particulièrement dans le domaine de la politique et d'une façon plutôt malsaine, son ancien compagnon François Hollande, président de la République.
Mais, après tout, on pouvait comprendre que Madame Trierweiler ait pu agir alors, sous l'effet d'une déception amoureuse. Ce qui est humain certes, mais ce qui n'exclut pas pour autant une certaine retenue en tant qu'ex-première dame de France.
Aujourd'hui, le mini-scandale des deux derniers mois ne s'est pas éteint. Bien au contraire !
Au lieu de se dissiper, cette affaire qui avait déjà pris antérieurement des proportions nationales, s'étend à l'international.
Alors, que penser d'une telle situation ?
Face à face, nous avons deux personnes :
L'une, en la personne de Valérie Trierweiler, se présente comme une femme trompée et meurtrie dans son amour, et surtout dans son honneur ; celle-ci se venge de la trahison qu'elle a subie en écrivant un livre accusateur et quelque part, violent.
L'autre, en la personne de François Hollande, apparaît comme un homme dénué de sentiments et de scrupules. Mais, curieusement, il ne réagit pas et se laisse accuser des pires maux.
Il faut dire que le chef de l'Etat est dans un contexte bien délicat. On a l'impression qu'il ne tient pas à clarifier la situation et qu'il veut éviter un affrontement avec son ancienne compagne. Certains diront qu'il adopte dans cette circonstance, une attitude digne et grave, mais cependant, a-t-il raison de rester silencieux ? A dire vrai, je pense qu'il se trompe profondément. Un président de la République, premier personnage de l'Etat, doit savoir se faire respecter par tous, du plus simple citoyen jusqu'à son entourage le plus proche. Le contraire devient dangereux pour la fonction elle-même, comme pour la démocratie qui perd systématiquement de sa puissance. Ainsi, dans une période record, François Hollande s'est discrédité, autant au niveau privé, qu'à l'échelon politique.
Pendant ce temps, Madame Trierweiler nous révèle un autre visage de sa personnalité. Elle n'est plus la compagne bafouée qui a crié son désarroi de femme trahie, mais une véritable manipulatrice dont le but essentiel est de faire un gros business.
Revenons à « Merci pour ce moment ».
Depuis plusieurs mois, Valérie Trierweiler avait la ferme intention d'écrire un livre qui ferait sensation. Bien organisée dans son projet, elle avait pris le soin de mandater un agent littéraire en la personne de Madame Anna Jarota afin de l'aider à choisir " le bon éditeur ".
Il faut dire que l'ouvrage a été préparé dans le plus grand secret. Dans ce contexte, privilégiant la confidentialité en choisissant une maison d'édition de petite taille jouissant d'une indépendance éditoriale, elle commence à écrire le livre chez elle, sur un ordinateur jamais connecté à internet. Pendant ce temps, François Hollande lui envoie des fleurs, multiplie les invitations à dîner et envahit son téléphone de messages amoureux, ce qui n'empêche pas l'ex-première dame de France à peaufiner le contenu de son futur ouvrage.
Cette dernière est tellement méfiante qu'elle limite la confidence de l'écriture du livre à seulement trois personnes jusqu'à sa mise en page, en échangeant les épreuves uniquement par clé USB avec codes spécifiques au téléphone, Madame Trierweiler étant surnommée du pseudonyme « John Milton ».
Mais le grand secret ne s'arrête pas là : l'éditeur a travaillé lui-même avec une équipe réduite, sans en informer le personnel de l'entreprise. De même, le livre a été imprimé en Allemagne et ensuite rapatrié par camions, seulement la veille de sa mise en rayon. Enfin, les bons de commande de l'ouvrage mentionnent, toujours dans un esprit précautionneux, un faux titre, à savoir « Le siècle des hommes » avec un auteur mystère baptisé « XX ». Ce qui fera dire à Olivier Royant, directeur de la rédaction à Paris Match, que le livre a fait l'objet de mesures de sécurité très particulières dignes d'un « roman d'espionnage ».
Il est clair qu'en fonction de ces critères, Madame Trierweiler n'a pas écrit ce livre pour évacuer son chagrin ou sa vengeance, mais pour publier un ouvrage qui ferait une extrême sensation au jour de sa sortie. Pari superbement réussi, quand on sait qu'il vient de dépasser les 600.000 exemplaires vendus à l'heure actuelle.
Devant un tel succès, quasiment inexplicable d'ailleurs (en fait, le livre ne présente qu'un petit intérêt d'alcôve et de puanteur politique), Madame Trierweiler n'a pas voulu se cantonner à cet exploit. Voilà maintenant qu'elle commence une grande tournée internationale où elle présentera son livre un peu partout dans le Monde. De quoi faire encore beaucoup d'argent sur le dos de François Hollande et sur celui de la France.
Triste mentalité que celle de cette femme qui, en apparence très vénale, n'a aucun scrupule prétend avoir écrit cet ouvrage, non pas par vengeance ou par revanche, mais uniquement pour se " reconstruire personnellement " (interview accordée par Valérie Trierweiler à la BBC One et diffusée le 23 novembre 2014).
Peut-on porter un jugement sur Madame Trierweiler et quelle est sa responsabilité ?
Si le récit de l'ex-première dame de France ne comportait que des anectodes à caractère privé, le livre serait moins choquant, évidemment. Ce qui est grave dans l'ouvrage, c'est le fait de mettre en cause politiquement François Hollande dans son comportement de chef de l'Etat. Pour ma part, je condamne cette attitude. Certes, le président Hollande n'est pas celui qui convient pour gérer la Nation ; certes, le président Hollande ne tient pas ses engagements et trahit les Français ; certes, le président Hollande ne représente en rien l'exemplarité qu'il devait adopter pour sa fonction. Toutefois, le président Hollande a été élu en 2012 par une majorité confortable et dans des conditions normalement démocratiques. Aussi, il jouit d'une parfaite légitimité et doit inspirer le respect, même si la politique qu'il conduit depuis son investiture, reste contestable.
Madame Trierweiler a oublié totalement ce savoir-vivre le plus élémentaire. Si elle estime que François Hollande n'a pas eu le comportement qu'elle souhaitait, elle doit alors régler ses problèmes en privé, et non sur la place publique autour d'un déballage puant.
Mais au-delà de déprécier le Président de la République, elle déshonore aussi la France sur son propre sol évidemment, mais aussi de partout où elle passe, notre Nation étant ridiculisée
comme jamais cela n'est arrivé auparavant. D'ailleurs, les médias internationaux ne se sont pas privés à l'occasion de ce scandale, de faire mille et une critiques sur notre Pays devenu aujourd'hui la risée des étrangers.
En conclusion, personne ne pourra nier qu'en dehors de ses attaques envers François Hollande, Madame Trierweiler injurie la France et l'institution républicaine.
Cette attitude est intolérable, et je pense que déormais, il faut que l'Etat républicain prenne ses responsabilités, en empêchant la compagne de l'ancien président d'aller trop loin.
Trop c'est trop. Il faut mettre un terme définitif à ces outrages, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à la saisie du livre.
Pierre Reynaud
Essayiste-historien – Auteur de Révoltez-vous !
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