• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Que veut-elle, et que peut-elle finalement devenir, cette France (...)

Que veut-elle, et que peut-elle finalement devenir, cette France ?


Il est remarquable qu’une question aussi basique, celle de l’imaginaire des citoyens, de leurs espérances et de leurs choix, quant au devenir de la nation et quant au modèle de société dans lequel ils désirent vivre, a été totalement absente des débats qui ont précédé les dernières élections, la présidentielle tout comme les législatives.

En fait, tout s’est passé comme si les questions qui ont fait débat, telles que le déficit budgétaire, l’endettement de la nation, la lutte contre le chômage, la lutte contre la délinquance, l’éducation nationale, le logement, l’environnement et les autres, pouvaient trouver chacune sa solution en son secteur, simplement à partir de philosophies politiques dites, socialiste ou libérale, prévoyant alors des options concurrentes pour chaque règlement. Et ceci, en manquant de s’inscrire dans un cadre général qui en imposerait les formes.

Quant à la politique étrangère, celle qui ne peut précisément trouver sa pleine justification, que selon une idée globale et consensuelle que la nation se fait d’elle-même, elle a été quasiment absente des débats. Ceci, pour la raison qu’il existe justement à cause de cette imprécision identitaire, de fortes oppositions en ce domaine, et que celles-ci ne se superposent pas au clivage traditionnel gauche-droite, permettant alors à chaque parti de présenter son option spécifique et clairement définie, en opposition à celle de l’autre.

C’est bien à cause de ce manque de vision globale que la question du chômage parmi d’autres, a comme d’habitude été traitée, comme si son règlement ne devait pas entrainer des modifications très profondes dans notre mode de vie, nécessitant que nous en imaginions des formes nouvelles, et que nous fassions clairement le choix de celles-ci.

Ceci pour dire que nous avons continué à traiter de cette question du chômage, en demeurant convaincus a priori, qu’il est possible par un prodige de dispositions économiques que nous espérons, mais qui à ce jour demeurent inédites, et sans que la faisabilité même d’une telle opération ne soit jamais mise en cause, que nous revenions un jour au plein emploi, tout en demeurant dans notre modèle actuel de société.

Dans cette compréhension des choses, c’est à dire celle selon laquelle la question de l’emploi ne relèverait que de considérations strictement économiques, et sans autre nécessité environnementale pour son règlement, que la libre concurrence et la loi du marché, le chômage continue d’être envisagé et vécu, comme étant une “anomalie”, qu’on s’emploie alors depuis des décennies, mais sans le moindre succès, à réparer. Ceci, alors même que les années se succédant, et les faits demeurant absolument têtus, démontrent qu’il n’en est justement rien, et que ce qu’on ne cesse de nous présenter comme étant un déficit conjoncturel d’activité, supposé donc passager et réparable, est en réalité une situation tout à fait logique du type même de société qui est le nôtre, et qui n’a donc pas lieu de disparaitre, aussi longtemps que nous demeurerons dans ce type de société.

Il est plus que temps d’en convenir enfin, après tant d’années d’une lutte totalement vaine contre le chômage, lequel a déjà vaincu tous les gouvernements de quatre présidences, sous six mandatures, et qui va très sérieusement malmener les tout nouveaux arrivants, se seraient-ils dotés d’un surprenant “ministère du redressement productif”, nous ne reviendrons plus jamais au plein emploi dans notre actuelle société. Et ceci, tout simplement parce que la situation de plein emploi est “incohérente” avec “l’époque”, de cette société.

Le plein emploi était une situation logique des “trente glorieuses”, c’est à dire d’une société ou tout était à construire ou à reconstruire, au sortir de la deuxième guerre mondiale, où le niveau de vie était bien inférieur à ce qu’il est aujourd’hui, et dont on trouve maintenant le modèle dans les pays dit émergents, lesquels sont en pleine croissance économique. Ceci, en attendant que par la réalisation à terme de leurs équipements essentiels, et l’enrichissement graduel de leur citoyens, ils se retrouvent fatalement tôt ou tard, dans la situation ou nous nous trouvons aujourd’hui, et dans laquelle nous ne faisons en fait que les précéder.

Ceci pour dire que dans le système de marché qui demeure le notre, le plein emploi est logique d’une “époque” du développement économique d’une nation, mais ne peut pas être une situation définitive, et si nous subissons un tel chômage après la si faste période des trente glorieuses, c’est précisément parce que celles-ci ont été très efficaces. Elles nous ont conduit au niveau de vie qui est le nôtre aujourd’hui, lequel implique un niveau de consommation pouvant difficilement être dépassé, sauf à organiser un gaspillage systématique afin d’augmenter encore cette consommation.

En effet, le plein emploi chez-nous, allié à la très haute productivité qu’implique la redoutable concurrence internationale, aboutirait à un impressionnant volume de produits, mais qui malheureusement ne correspondrait à aucun marché.

Ceci, étant bien entendu que ce n’est pas aux pays pauvres qui n’ont pas les moyens de se les offrir, que nous vendrions tout ces biens, ni aux pays riches qui eux, les produisent eux-mêmes. Quant à notre marché intérieur, il doit être aussi entendu que nous n’aurons jamais, ni l’argent, ni la nécessité, ni même tout simplement le temps, de consommer tout ce qui devrait l’être, pour que puisse être absorbé le volume considérable de biens et de services qui serait alors produits selon ce plein emploi.

Quant aux pénuries indignes et inadmissibles que cependant, nous subissons encore, telles que la question du logement, elles constituent les conditions de la survie même d’un marché, étant entendu que si tout le monde se trouvait enfin correctement logé, il n’y aurait tout simplement plus de marché, sinon résiduel, ni du logement, ni de la construction, ce qui ne serait pas de nature à améliorer celui de l’emploi.

Il est d’ailleurs manifeste à ce sujet, que ce problème du logement résulte pour une très large part, du fait que le marché organise les conditions de pénurie nécessaires à sa survie, dans un pays où il existe en fait déjà, davantage de logements vides que de sans abris ou de mal logés.

Ainsi, l’incohérence totale de la situation dans laquelle nous sommes plongés, réside dans le fait que la “satisfaction”, tant de l’utile que du futile, nécessaires l’un et l’autre à notre existence, constitue l’ennemie du système par le moyen duquel nous tentons d’y accéder.

C’est l’impasse !

Tel qu’il est, ce système ne nous permettra jamais, ni de parvenir à la pleine satisfaction de nos besoins, car il n’est pas fait pour cela, ni de revenir au plein emploi, car il n’a pas besoin de cela.

Pour se convaincre de ce dernier point, il faut prendre conscience que concernant la production agricole par exemple, il y a encore quelques décennies seulement, cette activité fournissait près de 40% des emplois. Aujourd’hui, 2% seulement de la population de ce pays, les agriculteurs, suffisent à faire vivre la totalité de celle-ci, et il est prévisible que des gains de productivité aussi spectaculaires que ceux-là, vont se produire dans les autres domaines. Qu’auront donc à faire dans l’avenir, les 98% qui restent ?

Il n’y a donc bien que par une refonte totale de notre société, que nous pourrons à la fois, soustraire aux lois du marché selon lesquelles elles se trouvent organisées, les domaines dans lesquels persistent des pénuries indignes, et établir dans une “normalité”, ceux de nos concitoyens qui par force ou par choix, demeureront sans emploi, ce qui ne veut pas dire sans activité. Car, là où il convient que nous fassions des avancées qui seront la véritable marque de notre nouvelle société, c’est dans le domaine du “bénévolat”.

L’exemple emblématique de la positivité de cette formule se trouve dans les “restaurants du cœur”, servant chaque hiver près de soixante millions de repas, devenus une véritable institution dont le pays ne pourrait plus se passer, et qui fonctionnent pour l’essentiel grâce aux dons et au bénévolat.

S’il avait fallu financer toute cette opération, les énarques qu’on aurait chargés de cela n’auraient pas manqué de plonger sitôt l’entreprise dans un déficit abyssal, comme ils savent si bien le faire partout ailleurs.

Ainsi, l’autre intérêt du bénévolat, c’est qu’il concourt à soustraire notre société aux carcans des circuits financiers, en allant dans le sens d’une “dé monétarisation” graduelle de celle-ci, dont les crises financières actuelles montrent l’impérieuse nécessité. Il serait donc intéressant de l’utiliser au maximum dans différents domaines, et particulièrement dans les services, et pourquoi pas même, dans des services publics, pour pouvoir donner matière à exercer positivement, afin de conserver un sens à leur existence, à des sans emplois. Ceux-ci, condamnés à demeurer tels, devront bien sûr être pensionnés.

Bien sûr, tout cela nécessiterait pour fonctionner correctement, un état d’esprit général très positif, et un sens non encore atteint de notre responsabilité des uns envers les autres. Mais, c’est de toutes les façons ce à quoi nous obligeront les temps qui viennent, ainsi que l’a prédit Malraux, qui faisait de notre siècle, celui obligé de “religion”, et hors d’acquérir cette mentalité, il n’y a pas grand chose à espérer.

Il y a donc urgence pour nous, d’installer ce débat quant à notre devenir commun, sur la place publique, afin d’en finir avec toutes les sornettes d’une gestion au quotidien, de la médiocrité dans laquelle nous sommes actuellement plongés…



 Paris, le 12 juillet 2012
 Richard Pulvar


Moyenne des avis sur cet article :  4.64/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

15 réactions à cet article    


  • alain_àààé 12 juillet 2012 15:24

    excellent article mais on devrait faire des économies sur la télévision dont le drucker n est pas encore viré de son poste ainsi que toute sa familles le sebastien et d autres dont la télévision est une vrai vache a lait on pourrait récupéré des milliards pour renflouer le budjet ainsi que ses politiciens qui se vautrent dans des voitures etc..ont pourrait récupéré des milliards sur leurs salaires et indemnités.

    ses geulards de socialistes ne veulent pas en entendre parler qui avec les collectivités territorials sont devenu des petits seigneiurs qui font la loi embauchent les copains des copains ce qui limite les places au concours pour les autres


    • foufouille foufouille 12 juillet 2012 15:54

      "Quant aux pénuries indignes et inadmissibles que cependant, nous subissons encore, telles que la question du logement, elles constituent les conditions de la survie même d’un marché, étant entendu que si tout le monde se trouvait enfin correctement logé, il n’y aurait tout simplement plus de marché, sinon résiduel, ni du logement, ni de la construction, ce qui ne serait pas de nature à améliorer celui de l’emploi."

      il resterait des immeubles a ameliorer


      • foufouille foufouille 12 juillet 2012 15:57

        "L’exemple emblématique de la positivité de cette formule se trouve dans les “restaurants du cœur”, servant chaque hiver près de soixante millions de repas, devenus une véritable institution dont le pays ne pourrait plus se passer, et qui fonctionnent pour l’essentiel grâce aux dons et au bénévolat."

        c’est du charity business, il suffit de voir leurs pubs
        ami de sarko et des chanteurs exiles fiscaux
        il y a plus de CUI qu’autres choses


        • alinea Alinea 12 juillet 2012 16:55

          Quand on tire un fil... on tire sur toute la bobine !
          Bien qu’étant persuadée qu’il n’y a aucune autre alternative que de tout réinventer, je suis dans le même temps convaincue que cela se fera par la force des choses car personne ne semble à ce point prêt à une remise en question globale.
          On peut juste faire faire, comme vous le faîtes avec cet article, un petit bout de chemin dans les consciences.
          En espérant qu’on pourra remédier à tout ça avant qu’il ne soit trop tard !
          Revoir la notion de travail ( on en est loin !), la consommation, la valorisation ou l’accomplissement de soi dans la société !...
          C’est un sacré chantier !


          • al.terre.natif 12 juillet 2012 17:39

            oui, mais avec 140 000 000 de mains (rien qu’en France !!!) pour y arriver, quelles possibilités ...

             smiley


          • al.terre.natif 12 juillet 2012 17:37

            Très bon article. Je ne crois pas cependant qu’il faille « institutionaliser » le changement. Comme vous le dites si bien, « tout cela nécessiterait pour fonctionner correctement, un état d’esprit général très positif, et un sens non encore atteint de notre responsabilité des uns envers les autres ».

            Et pour atteindre ce niveau de responsabilité, rien de tel que de commencer soi même, et petit à petit, à changer son environnement proche, s’extraire de la consommation à outrance, jouer à fond la récup, troquer, donner, planter ... tout ce qui ne nécessite ni argent, ni institutions, ni règle générale et imposée.

            Et ce qui est beau, c’est que de très nombreuses personnes ont déjà entamé cette démarche, chacun à sa vitesse, chacun avec ses moyens. C’est dans ce sens que se trouve, pour moi, la vraie alternative.

            L’urgence n’est plus au débat (même si le débat est constructif). L’urgence est à l’action individuelle, à la décision personnelle, l’utilisation de son libre arbitre, ... bref, au relevé de manches, et à l’interconnexion avec vos voisins, vos familles, tous les êtres humains que vous croisez, et qui ont besoin de vous autant que vous d’eux !


            • Ariane Walter Ariane Walter 12 juillet 2012 20:22

              Encore un très bel article richard, mais celui-là particulièrement car il est d’une lucidité et d’une simplicité contre laquelle il n’y a rien à dire : une violence révélée dont nous avons l’intuition mais que tu décris en dehors de tous les fantasmes d’une politique qui, nous le savons bien ne mène nulle part.
              Une constatation fatale et reposante car enfin tout est dit de ce que l’on se cache en essayant parfois d’y croire.
              Nous sommes en chute libre comme ces hommes qui se jetaient des twin towers en feu.
              Quel miracle faudrait-il pour arrêter tout cela ?


              • totor totor 12 juillet 2012 21:14

                En effet, le plein emploi chez-nous, allié à la très haute productivité qu’implique la redoutable concurrence internationale, aboutirait à un impressionnant volume de produits, mais qui malheureusement ne correspondrait à aucun marché.

                la concurrence internationale est faussée !
                main d’œuvre sous payée, pas de charges sociales

                Donc le problème est autre !
                il faut une concurrence non faussée donc une forme de protectionnisme
                ça y est j’ai écrit un gros mot !!!


                • alinea Alinea 12 juillet 2012 23:57

                  minuit ; huit réactions. Quel dommage !


                  • marko 13 juillet 2012 09:11

                    « Le vingtième siècle finissant a été dominé par la connivence de la science et de la technique au service du “Progrès”. Certes, des prouesses considérables ont été réalisées dans divers domaines, mais qu’en est-il du destin des humains et de celui de la planète qui les héberge ?


                    Dans cette épopée matérialiste, la violence de l’homme contre l’humain n’a jamais atteint des seuils aussi désastreux, et la Création a subi des détériorations sans précédent. La technologie au service de la destruction nous donne, pour la première fois de notre histoire, le pouvoir de nous éradiquer totalement.


                    Ces constats rendent plus que jamais nécessaire et urgente une alternative globale. Mais nous sommes de ceux qui pensent que le XXIe siècle ne pourra ÊTRE sans tenir compte du caractère sacré de la réalité, et sans les comportements et les organisations qui témoignent de cette évidence, car les bons voeux, les incantations, les analyses et les constats cumulés ne suffiront pas.


                    La première utopie est à incarner en nous-même. Les outils et les réalisations matérielles ne seront jamais un facteur de changement s’ils ne sont les oeuvres de consciences libérées de ce qui les maintient dans le champ primitif et limité de la peur et de la violence.


                    La crise de ce temps n’est pas due aux insuffisances matérielles. La logique, qui nous domine, nous gère et nous digère, est habile à faire diversion en accusant le manque de moyens. La crise est à débusquer en nous-même dans cette sorte de noyau intime qui détermine notre vision, notre relation aux autres et à la nature, les choix que nous faisons et les valeurs que nous servons.


                    Incarner l’utopie, c’est avant tout témoigner qu’un être différent est à construire. Un être de conscience et de compassion, un être qui, avec son intelligence, son imagination et ses mains rend hommage à la vie dont il est l’expression la plus élaborée, la plus responsable et la plus subtile".

                    Pierre Rabhi
                    http://www.terre-du-ciel.fr/telechargements/site_forum_incarner_utopie2012.pdf


                    • Anaxandre Anaxandre 13 juillet 2012 14:06

                       Ce que l’auteur décrit à déjà été théorisé en 1995 par Brzezinski avec le concept du « Tittytainment » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittytainment). C’est l’idée selon laquelle dans l’avenir, 20% de la population mondiale sera suffisante à la production des biens et des services, quand 80% sera sans emploi. Il faudra donc nourrir et divertir cette masse de population inactive : "un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui (Brzezinski) de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète".

                       Quand au chômage de masse, il est lui aussi théorisé et entretenu par nos élites de l’OCDE et du FMI depuis belle lurette : c’est le NAIRU (http://fr.wikipedia.org/wiki/NAIRU), indicateur selon lequel il faut un certain taux de chômage, différent selon les pays pour maintenir un taux d’inflation bas.


                      • Marc Bruxman 13 juillet 2012 15:17

                        Je réagis à votre mention du tityyainment en citant wikipedia.

                        « L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».

                        Malheureusement ces gens sont pragmatiques comme le dit si bien l’article. Ils ont bien anticipés que le politique ne suivrait pas la technologie. On trouvait à cette conférence des cadres de Sun et ils le savaient mieux que personne. Les politiques n’étaient pas prêt à voir ce qui était déja sous leurs yeux dans les labos. C’est la le drame, j’ai des fois fait des démos devant des gens qui ne sont pas du métier et c’était risible, tu leur montre ce qui va les tuer et ils sont dans le déni le plus total. Au moment ou tu leur montre, ils peuvent encore s’adapter, ils ont le temps. Cinq ans plus tard, le mec hurles comme un putois que c’est scandaleux. Pourtant, il a eu la chance de voir avant et ne l’a pas saisi.

                        « Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. »[réf. nécessaire] Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation« 

                        C’est déja largement vrai. De nombreuses grosses structures emploient largement plus de monde qu’il n’en serait techniquement nécéssaire. Les banques sont un bon exemple. Car si les banques surpayent leurs traders, elles emploient également un nombre de petites mains sans commune mesure avec leurs besoins. Elles sont un réservoir d’inefficacité énorme. De nombreuses grandes entreprises sont dans ce cas. La vérité c’est que votre taf est peut être déja redondant.


                         »Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. »"[réf. nécessaire] Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré.« [réf. nécessaire] »

                        La encore, Scott McNealy sait de quoi il parles. Il voit d’un coté ce qu’il y a dans son labo (car à l’époque de cette conf Sun était une vrai boite innovante) et de l’autre comment les politiques prennent en considération ce monde qui change. Sachant que les politiques ne comprennent rien, il sait qu’il va y avoir le status-quo et que ca va être la curée. Ca marche d’ailleurs comme ca dans l’industrie technologique, Sun a cessé d’innover et a fini mangé). Ne reprochez donc pas à ce cadre de Sun son commentaires, il a dit la réalité tel qu’il la vit. Ceux qui sont coupables sont ceux qui ont entendus cette réalité et n’ont rien fait pour favoriser l’enseignement des sciences et de la technologie.

                        "C’est un nouvel ordre social que l’on dessine au Fairmont, un univers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et personne n’y apporte de démenti."

                        Malheureusement la encore vous ne pouvez leur reprocher d’avori vu juste. La classe moyenne a existé car tous ces gens avaient une utilité sociale réelle. Si cette utilité sociale disparait, la classe moyenne disparait en même temps qu’elle (enfin plus exactement avec un léger retard). La seule solution est donc de conserver à cette classe moyenne son utilité sociale ce qui ne peut se faire que par la formation mais pose problème car il restera un pourcentage signficiatif de la population qui ne parviendra pas à atteindre le niveau requis.

                        Alors oui, en pragmatiques, ils finissent par réfléchir à comment gérer cette situation. Et finissent par penser qu’en abrutissant ces gens à coup de starac’ et en leur garantissant le minimum vital ils pourront rester calmes. Les pays européens ont déja pris le pas, le RMI / RSA et autres aides sociales des années 80 servent juste à garantir la paix sociale vis à vis de gens dont on sait qu’ils ne seront plus productifs.

                        Et quand on voit aujourd’hui tout ce que l’on a dans nos labos, on se dit que le mouvement n’est pas prêt de s’arréter. Mais les gens ne veulent pas l’entendre. Tiens la CGT du livre est encore en grêve. Encore des gens qui n’ont pas vu le livre numérique quand on leur en parlait. Sauf qu’aux USA il se vend déja plus de numérique qeu de physique. Etes vous prêts ?


                      • Leo Le Sage 13 juillet 2012 15:47

                        @Par Anaxandre (xxx.xxx.xxx.164) 13 juillet 14:06

                        Vous dites :
                        "Ce que l’auteur décrit à déjà été théorisé en 1995 par Brzezinski avec le concept du « Tittytainment » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittyt...). C’est l’idée selon laquelle dans l’avenir, 20% de la population mondiale sera suffisante à la production des biens et des services, quand 80% sera sans emploi"

                        Il n’a rien inventé ni théorisé.

                        Principe de Pareto [principe de 80/20]
                        "La distribution de Pareto est un type particulier de loi de puissance qui a des applications en sciences physiques et sociales. Elle permet notamment de donner une base théorique au « principe des 80-20  », aussi appelé principe de Pareto."

                        (source : Loi de Pareto (probabilités) - Wikipédia)

                        "Vilfredo Pareto, né le 15 juillet 1848 à Paris et mort le 19 août 1923 à Céligny (Suisse), est un sociologue et économiste italien. Il a apporté de nombreuses contributions importantes dans ces deux matières, particulièrement dans l’étude de la distribution du revenu et dans l’analyse des choix individuels. Il introduisit le concept de l’efficacité et aida le développement du champ de la microéconomie avec des idées telles que la courbe d’indifférence. Il succéda à Léon Walras à la Chaire d’économie politique de l’Université de Lausanne."

                        (source : Vilfredo Pareto - Wikipédia)

                        Autre définition :
                        Pareto’s Principle - The 80-20 Rule [en anglais]

                         
                        Cordialement

                        Leo Le Sage


                      • Anaxandre Anaxandre 13 juillet 2012 16:04

                         Merci pour cette utile précision. Néanmoins, le Tittytainment est bien un concept développé par Brzezinski qui a tout de même, vous en conviendrez, une influence sur les dirigeants américains depuis Carter supérieure à celle de notre sociologue italien.


                      • benedicte_gab 13 juillet 2012 21:57

                        Sauf qu’actuellement les oligarchies trouvent bien « trop cher » de payer les gens pour avoir la paix sociale, les coupes dans ces aides de survie se multiplient et de manière importante, nous pouvons le voir en Grèce, Espagne, Portugal et probablement ailleurs, mais pas seulement puisque même les salaires de ceux qui travaillent et dont le travail est pourtant indispensable à cette société se trouvent diminué, amputé et ce de manière violente, avec un accroissement des heures travaillées.
                        Donc nous ne sommes plus dans le concept du « Tittytainment », mais dans une optique de paupérisation sans contre-partie du plus grand nombre et d’une répression dure et violente de toute contestation sociale, avec des lois relevant de l’arbitraire le plus total, permettant de criminaliser celle-ci ...
                        Dans toutes les prétendues « démocraties occidentales » que ce soit en Europe ou en Amérique du nord, des lois dictatoriales, des tribunaux d’exception (sous couvert de terrorisme) sont déjà en place, les répressions policières violentes sont devenues la norme, bien que passées sous silence par les médias quand elles ne les prétendent pas légitimes.
                        Nous n’avons jamais été dans une démocratie, et actuellement le masque se lézarde et se déchire ... nos oligarchies n’estiment plus nécessaire de maintenir l’illusion.

                        Concernant le « charity business » je rejoins Foufouille, c’est une vraie saloperie héritière des « bonnes oeuvres » des dames patronesse de la bourgeoisie ... et ceux qui donnent sont ceux qui ne sont pas riches, et donc les dons sont en train de baisser dramatiquement, parce que cette partie de la population est celle que l’on pousse vers la pauvreté. Mais ça rapporte à certains pas de souci, c’est très lucratif, et il n’y a pas que des gens sains dans ces associations, c’est également un milieu de choix pour tous ceux/celles qui cherchent une place leur permettant l’abus de pouvoir en toute impunité ... les humiliations que subissent une partie des personnes qui n’ont d’autre choix que de recourir à ces organismes pour survivre est une honte.
                        Je signale que c’est Attali, grand ami de Coluche, qui l’a aidé à monter les « restaus du coeur » ... ça en dit long. La charité n’est pas la solidarité, la charité relève de l’aumône, elle fait de l’autre un mendiant, la solidarité voit en l’autre un égal ... que notre société détruise tout ce qui peut rester de solidarité tout en glorifiant la charité, va de pair avec tout le reste !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès