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Accueil du site > Tribune Libre > Qui a dit consensus ?

Qui a dit consensus ?

 

Le consensus est politique, pas scientifique sauf s'il est temporaire. mais un consensus scientifique temporaire sur une théorie ne suffit pas pour faire une vérité et n'autorise en rien l'étouffement ou l'invalidation d'autres théories. Toute théorie doit pouvoir être réfutée. N'oubliez pas pas que la science ne dit jamais le vrai elle ne fait que dire ce qui est faux. Elle progresse de réfutation en réfutation.

Le consensus politique, même s'il est bien intentionné, est par nature antidémocratique car d'une part il élimine toute idée et tout débat contradictoires et d'autre part est réducteur au sens qu'une unanimité ne peut être optenue que sur le minimum commun.

Plus que le le consensus (de facto, accord sur le minimum commun), il convient de chercher la réponse qui rencontre au mieux les préoccupations de chacun (ce qui maximalise le résultat) et à fédérer les intervenants pour en faire des partenaires d’un projet commun, plutôt que d’imposer une solution unilatéralement élaborée ou celle qui valide la dictature du plus grand nombre. L’écoute, la prise en considération de tous et la confiance sont les indispensables pour l’harmonie des rapports humains. Cette harmonie est le meilleur moyen pour obtenir des résultats collectifs positifs.

Je suis sceptique face à toute idéologie, à toute prescription péremptoire ou doctrinaire et m’inquiète quand tous (ou à peu près) pensent pareil. Les grands consensus ne pouvant qu’être obtenus de façon tardive sur des choses déjà acquises (le ralliement à une cause quand plus aucun risque pour la défendre n’est à prendre) ou que par une adhésion collective, quasi mystique, généralement générée par une paranoïa collective (les revendications et combats politiques motivés par les incertitudes ou les risques de changements quels qu’ils soient ; D’ailleurs souvent instrumentalisés à des fins plus ou moins occultes, inavouables, multiples et divergentes). Ces consensus s’apparentent à de l’aliénation collective et sont peut-être le pire péril pour la démocratie et la rationalité.

Bien que l'empathie est un soit un sentiment louable, il m'apparait n"cessaire de se méfier tout autant des grands mouvements motivés par l’émotion suscitée par un évènement isolé, souvent surmédiatisé ou sur-politisé. Par nature, ces mouvements sont irrationnels, contreproductifs par les actions qu’ils génèrent. Un évènement chassant l’autre, ils se consument d’ailleurs toujours aussi vite qu’un feu de brindilles (mais les actes posés en réaction, si mauvais soient-ils, restent à l'instar des opinion à l'emporte pièce qui reste inscrite dans les cerveaux et ne sont plus remises en cause). De même, ces évênement sont souvent contradictoires dans le temps étant aussi versatile que les émotions. Méfions-nous aussi des bonnes intentions proclamées, surtout quand elles sont exprimées au nom de grands principes car, quasi toujours, elles servent à occulter des intérêts inavouables et bien plus sordides. Par ailleurs, il n’existe pas de bon sens (populaire ou autre). S’il en est un, c’est de ne poser une opinion que sur base d’une documentation détaillée à partir de sources multiples et diversifiées qu’on a analysées et critiquées attentivement.


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15 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 2 décembre 2017 09:14

    « N’oubliez pas pas que la science ne dit jamais le vrai elle ne fait que dire ce qui est faux. Elle progresse de réfutation en réfutation. »

    Donne un cheval à celui qui dit la vérité, il en aura besoin pour s’enfuir.


    • Diogène diogène 2 décembre 2017 09:35

      @Jeussey de Sourcesûre

      Non, le consensus n’est pas un cunnilingus programmé grâce à la méthode Ogino, c’est un principe de précaution consistant, de la part d’un individu pas très malin, à utiliser son odorat pour vérifier la fraîcheur d’une glace avant de la déguster.

    • Ciriaco Ciriaco 2 décembre 2017 12:51

      Juste une remarque, faire de la politique c’est définir et soutenir des grandes lignes qui traversent les différents groupes sociaux d’une population. L’établissement de ces grandes lignes nécessitent de fonder des principes, en l’occurrence républicains et démocratiques (laïcité, principe de précaution, reconnaissance des contre-pouvoirs qui entrent dans le cadre de ses principes, etc.). Ce n’est qu’ensuite qu’on peut définir des contenus, en fonction des questions sociologiques constatées (inégalités, éducation, environnement, retraites, travail, solidarité fiscale, démographie, énergie, alimentation, urbanisme, ruralité, etc.).


      C’est la forme très classique de la politique générale. Au moins deux éléments sont dorénavant à prendre en compte : la crise des principes politiques, due à leur exposition événementielle dans un temps rapide et conflictuel au sein de la sphère publique, et ceci sans que l’opinion ne soit pleinement consciente de ce qu’ils définissent (le principe de laïcité est un bon exemple, entre guerres internationales, diversité sociale, principe inaliénable et ignorance). Second élément, la construction dans le temps long d’un consensus économique fort concernant une direction européenne ultra-libérale manquant nettement de clarté dans la définition de ses principes politiques, tels qu’ils peuvent être définis.

      La crise politique est une conséquence d’une société qui ne réussit pas à émanciper et qui connait dans le même temps de plus en plus de divisions. Ce sont les principes même de la politique qui perdent leurs aspects fonctionnels. En conséquence, les consensus les plus forts contribuent à renforcer des inégalités totales (sociales et culturelles) de classes, et alors que leur rôle dans une démocratie devraient justement permettre l’exercice de rapports de force constructifs, elles en affectent leurs contenus, qui resurgissent sous des formes réactionnaires communautaristes et symboliquement violentes : le pouvoir est actuellement en train d’appauvrir les formes politiques.

      • Francis, agnotologue JL 2 décembre 2017 13:20

        ’’N’oubliez pas pas que la science ne dit jamais le vrai elle ne fait que dire ce qui est faux. Elle progresse de réfutation en réfutation.’’
         
         Et que faites vous des découvertes ? Des inventions ?
         
         C’est quoi, pour vous, le vrai en sciences ?
         


        • Olivier MONTULET Olivier MONTULET 2 décembre 2017 14:54

          @JL N’oubliez jamais que la science est par nature « réductrice ». Elle simplifie les phénomènes pour en déduire des causalités.

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        • Francis, agnotologue JL 2 décembre 2017 15:04

          @Olivier MONTULET
           
           en effet, Newton a simplifié  : mais il ne s’est pas arrêté là.
           
          Simplification n’est pas réductionnisme pour tout le monde.


        • Taverne Taverne 2 décembre 2017 15:07

          @Olivier MONTULET

          Quelque chose m’alerte dans votre aphorisme comme étant faux, mais quoi ?
          Déjà, je dirai qu’il faut distinguer l’expérience (déclenchement délibéré d’un phénomène pour l’observer et en tirer si possible des déductions) de la science (discipline). L’expérience ne dit rien ; elle montre. Elle ne peut donc pas à ce titre est accusée de mentir par omission. Par ailleurs, est-ce l’objet de la science de dire les choses ?


        • Olivier MONTULET Olivier MONTULET 2 décembre 2017 23:37

          @Taverne
          @Taverne
          Personne ne dit que l’expérience ment, mais elle est toujours partielle et souvent trompeuse.
          Aphorisme non, aporisme peut-être aporie certainement pas. L4aporisme est la caractéristique du questionnement ontologique mais cela ne remet pas en cause la démarche et la justesse logique du questionnement et de ses conclusions.

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        • Francis, agnotologue JL 3 décembre 2017 09:46

          @Taverne
          bonjour, vous demandez : ’’est-ce l’objet de la science de dire les choses ?
           
          Si l’on pense avec Camus que « mal nommer les choses c’est ajouter aux malheurs du monde », qui selon vous, les nommera bien ? Nous commentons ici chez quelqu’un qui vient de dire : ’’’N’oubliez pas pas que la science ne dit jamais le vrai elle ne fait que dire ce qui est faux. Elle progresse de réfutation en réfutation.’’
           
          C ’est déjà pas mal, non ?
           
          « C’est l’orgueil qui fait le sophiste, la bonne foi fait le savant. » (Joseph Joubert)
          « La simplicité est le contraire de la mauvaise foi » (A.. Comte-Sponville)
          « La caractéristique de l’inventeur, c’est qu’il est modeste. L’orgueil a été inventé par les non-inventeurs. » (Jean Giraudoux)
          « La croyance s’affranchit très aisément du principe de non-contradiction » (Frédéric Pierru)
           
          L’esprit scientifique procède par étayages ; l’esprit dogmatique par clivages. Et la pensée perverse est toute en déliaisons.


        • Olivier MONTULET Olivier MONTULET 3 décembre 2017 12:25

          @JL
          Vous me prêtez des intentions que je n’ai pas.

          Je ne conteste en aucun moment le bien fondé de la science et, bien au contraire, je défends l’esprit scientifique mais ai l’exigence aussi de questionner les limites du savoir scientifique, non pas par esprit de précaution (mortifère quand il devient principe prescrit), mais pour ne pas tomber dans un dogme scientiste et donc dans une forme d’obscurantisme. Cette démarche se nome l’épistémologie.

          Je rappelle, par ailleurs, que le sujet de mon article n’était pas « la vérité scientifique » mais le « consensus ». Mon intention n’était donc pas,ici, de développer le thème de « la validité » en science.

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        • Francis, agnotologue JL 3 décembre 2017 13:35

          @Olivier MONTULET
           
          je ne vous prête aucune intention : je répondais à Taverne.
           
          Puisqu’on parle de consensus, vous disiez : ’’Le consensus est politique, pas scientifique sauf s’il est temporaire’’
           
          Peut-on dire d’un consensus qu’il est temporaire ? N’est-ce pas le destin de tous les consensus ? La différence entre ce qui fait consensus et ce qu’est un truisme (*) ?
           
          Un consensus en science, n’est généralement pas acquis tout de suite ; connaissez vous cette phrase de Louis Aragon : « Le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d’années plus tard » ?

          J’oserai risquer ici, hors sujet peut-être ? si l’art est la science du beau, la politique est la science du consensus.
           
           (*) Une évidence, une vérité banale, une tautologie, un poncif, un cliché ...


        • Olivier MONTULET Olivier MONTULET 3 décembre 2017 14:19

          @JL
          j’ai hésité à utiliser ce terme mais n’ai pas trouver, à ce moment d’autre. J’ai utilisé le mot temporaire pour affirmer le caractère évanescent d’un tel consensus. Le consensus scientifique n’a pas de prétention définitive et n’abolit pas les incertitudes. Le consensus scientifique est l’accord d’une communauté sur le fait qu’un modèle explicatif semble le meilleur en l’état des connaissances actuelles. Un consensus scientifique ne dit pas une vérité, ni n’affirme pas un caractère définitif à une théorie, au contraire il doit ouvrir son questionnement, sa remise en cause. Il ne peut en aucun cas imposer un dogme.
          L’argument qu’il y ai consensus scientifique pour imposer un modèle explicatif ou pour faire une pression politique est antinomique avec l’idée de consensus scientifique. Le vrai scientifique doute et n’adopte des modèles que dans l’attente d’en trouver un meilleurs.
          Ce que je dénonce c’est qu’on confonde consensus scientifique et consensus politique. Le giec est un organe politique chargé de définir des et proposer des actions politiques (dans un sens déterminé préalablement d’ailleurs) et non un organe scientifique qui lui est neutre, et n’a pas d’autre objectif que de mettre en avant des modèles explicatifs et les éprouver qu’elle qu’en soient les conséquences. C’est pourquoi la recherche scientifique doit (et malheureusement c’est de moins en moins le cas aujourd’hui) être totalement indépendante des intérêts politiques comme des intérêts économiques.
          Pour plus de clarté, le consensus politique ne peut être dénoncé, il est définitif (le temps de l’action) ; le consensus scientifique, lui, doit être dénoncé (remis en question) sans quoi la recherche se sclérose et perd de facto du caractère scientifique. Condamner les septiques en science est une hérrésie a-scientifique. Le seul intérêt du consensus scientifique est de créer un socle commun à partir duquel tous peuvent construire leur recherche. On ne peut, en effet, parler de quelque chose qu’en se mettant d’accord sur ce qu’est ce quelque chose.

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        • leypanou 2 décembre 2017 22:33

          c’est de ne poser une opinion que sur base d’une documentation détaillée à partir de sources multiples et diversifiées qu’on a analysées et critiquées attentivement. : çà c’est votre souhait, et aussi le mien ; malheureusement, dans la réalité, les gens ne sont pas ainsi.

          Vous avez certainement dû discuter sur différents sujets avec des gens et constater que pour certaines personnes, même avec des arguments imparables, ils s’en tiennent à leurs convictions.


          • Olivier MONTULET Olivier MONTULET 2 décembre 2017 23:28

            @leypanou
            A chacun ses convictions, ce n’est pas simple de questionner ses croyances, de les admettre comme telles et de les réviser. Que les personnes ne me suivent pas est compréhensible et normal tant qu’ils ne m’injurient pas, ne me censure pas où ne s’entêtent à vouloir me convaincre sans présenter d’argument.

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          • Ciriaco Ciriaco 3 décembre 2017 02:26

            @Olivier MONTULET
            Pour aller un plus sur le fond... Vous ne rendez pas compte des réalités sociales. Ce sur quoi vous vous appuyez, ce sont des réalités d’échelles. Il ne peut y avoir de consensus général en politique, seulement des rapports de force garants de la différence des réalités construites par les structures sociales. Les rapports de force en politique sont la défense de la diversité du réel social. En dehors, vous verrez toujours des formes autoritaires globales apparaître, quand bien même certains imagineraient que le minimum commun (les rapports économiques) puisse faire totalité.


            Les projets communs, eux, ne peuvent être qu’à une autre échelle, et leur caractère opératoire dépend de leur territoire, c’est-à-dire du lien inévitable entre l’autorité qu’ils appliquent et leur champ démographique. Toute visée expansionniste est autoritaire, car un projet commun expansionniste, sans intégration du rapport de force - c’est-à-dire du champ de réalité concernée, ne peut que créer inclus et exclus.

            Vous mêlez la science à cette affaire, mais à nouveau le territoire de cette compréhension du réel est restreint, confiné à des groupes spécifiques. Lorsque ce territoire s’étend, c’est dans des aspects sociaux, dont on sait que les débordements sont hors de son champ d’application. Les sciences sociales en disent plus long.

            La nature d’un accord, et même d’une compréhension, est liée au nombre. C’est un phénomène lié à ce qui structure une organisation, à sa capacité d’encaissement du désordre.

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