Quick halal : la polémique qui unit les communautaristes et la discrimination positive
D’abord, en France parler de gastronomie c’est comme parler de football en Grande-Bretagne, c’est "sacré" si je puis dire. "On est ce qu’on mange" disait Rousseaux, pas étonnant qu’avec du cent pour cent halal en France la question du communautarisme se pose. Le problème est qu’il est difficile d’attaquer juridiquement ce Quick : il propose une offre alimentaire spécifique à une catégorie de personnes mais n’en refuse pas l’accès aux autres, les non-musulmans. L’argument qu’il plaide est que n’importe qui peut manger du halal, de même que n’importe qui est libre de fréquenter des restaurants cascher ou végétariens sans que l’on crie à la discrimination. En clair, ils s’insurgent : "Si l’on nous attaque, pourquoi pas eux ?". La discrimination a changé de camp.
Bien entendu en cessant de jouer les naïfs, le soucis que pose cette carte faite sur mesure pour les musulmans est celui de la disparition de la laïcité au profit d’une religion à qui l’on semble tout passer.
Cette islamisation du pays à commencé il y a à peu près 30 ans. Il est apparu des boucheries caschers, des restaurants caschers, des épiceries puis de la publicité à la télévision pour ces produits et le halal. Ces établissements se sont peu à peu installé dans des quartiers où la population était susceptible d’en consommer. Mais pourquoi s’émeut-on d’une telle implantation, pourtant véritable fer de lance du métissage culturel de l’hexagone ? Et bien on commence tout simplement à en apercevoir les conséquences : des quartiers, des villes ou même des départements seront entièrement halalisées. Autrement dis on se rend compte que l’évolution n’est plus seulement démographique mais aussi géographique. Les rares non-musulmans de ces espaces devront faire des kilomètres pour trouver des enseignes alimentaires non halal.
En fait , cette multiplication de droits accordés aux musulmans effraie parce qu’elle semble brûler la laïcité de la République à petit feu.
Les biens-pensants -qui hurlent à la simple évocation du mot "communautarisme" et prône une France multi-culturelle- font le lit d’individus comme Tariq Ramadan ou de Ihlam Moussaïd (la candidate aux régionales, voilé, du NPA) pour qui la laïcité n’est qu’un monde sans religion dans lequel l’islam peut s’installer. Le respect de l’idée de religion confinée exclusivement au privé est ainsi bafoué. Cela a commencé avec la viande halal dans les cantines, puis le voile à l’école, la polygamie et plus récemment le port du niquab et de la burqua. La République laïque peine à imposer sa loi, ou plutôt choisit de l’assouplir, de peur d’une guerre de religion. Quelles qu’elles soient, les religions ne sont restées dans le cadre privé que sous la réprimande, après l’usage de la force car elles ne le font pas spontanément. Si on ne la stope pas, la religion fini toujours par manger tout, par modeler la société en fonction de ses exigences. Si la France brasse de l’air dans l’application d’une de ses valeurs fondamentales, c’est pour éviter le combat face aux lobbies et à des demandes de plus en plus pressantes. Effectivement, les politiques sont les seuls responsables de cette politique qui privilégie la carte de la diversité plutôt que celle de l’égalité.
La discrimination positive et le communautarisme s’expriment aujourd’hui d’une même voix. Effectivement, pas de raison de s’ arrêter en si bon chemin, les avantages pleuvent face à des politiques amorphes. Seulement le gouvernement victime de sa démagogie pourra-t-il continuer à céder face à la peur ? Une chose est sûre, dorénavant le péril communautariste arabo-musulman n’a pas fini de faire parler de lui.
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