Ravage en Afrique : les multinationales seules comptables ?
Ravage en Afrique : les multinationales seules comptables ?
Le pillage de l’Afrique consiste à dépecer le continent de ses biens de manière violente et destructive, notamment des richesses de son sous-sol, au détriment de la loi et des droits de propriété. Depuis la conquête de l’Afrique et durant la colonisation, beaucoup de richesses ont quitté le territoire africain. Depuis l’indépendance jusqu’à nos jours ce fléau persiste encore. Pourquoi ?
Des multinationales au ban des accusés
L’Afrique est riche en ressources qui sont des éléments vitaux pour le développement de l’économie des pays sous-développés. Cependant, elle subit le pillage de certaines multinationales étrangères qui, en toute impunité, cherchent par tous les moyens à s’accaparer les terres, les gisements de minerais, les sources d’énergie et de matières premières, etc. Comme les États africains n’ont pas mis en place de politiques efficaces pour protéger le principe de concurrence saine, les multinationales usent souvent de leur pouvoir et leurs connexions afin d’évincer leurs concurrents locaux.
Ce copinage conduit souvent à des situations de monopole, ou du moins des positions dominantes sur les différents marchés africains. Les marchés non réglementés constituent le véhicule privilégié d’extorsions tant financières que sociales. Pour exemple, l’absence de lois antitrust conjuguée à une protection anémique des consommateurs des pays africains, aboutit à ce que seules deux ou trois grandes sociétés dominent les marchés de denrées comme le sel, le sucre, le lait, la farine, l’huile et le thé.
De même, ces multinationales contrôlent des ressources naturelles précieuses, notamment dans les pays où il existe de graves conflits. Selon la commission d’enquête mandatée par les Nations Unies, les multinationales jouent un rôle dans les conflits armés en Afrique en général et en RDC en particulier : elles soutiennent des groupes armés et profitent de la situation de guerre pour accéder aux matières premières à vil prix par les contrats abusifs par lesquels tous les avantages leur sont concédés, et par l’exploitation de sol et du sous-sol près des belligérants.
Dans un rapport publié par un panel d’experts de l’ONU daté d'octobre 2002, il ressort que deux hommes ont été impliqués dans le pillage de la RDC : l’homme d’affaires belge Georges Forrest (http://www.zoegenot.be/Georges-Forrest-homme-d-affaire.html) et l’entrepreneur John Bredenkamp (John Arnold Bredenkamp (né le 11 août 1940) est un homme d'affaires et ancien joueur de rugby au Zimbabwe. Il est le fondateur du groupe Casalee). Ainsi, la course aux marchés et aux profits illicites pousse plusieurs multinationales à faire fi du respect des droits de propriété et de l’éthique du marché, qu’elles observent pourtant en dehors de l’Afrique ; d’où la nécessité de comprendre pourquoi.
Les dirigeants africains complices
Quand on parle de déprédation de l’Afrique, on pense dès lors aux multinationales occidentales, mais il ne faut pas oublier qu’il est pratiqué avec la bénédiction et la complicité des dirigeants africains en premier lieu. Ce soutien explicite ou implicite prend plusieurs formes : violation des droits de propriété des communautés indigènes, non-respect du principe d’appels d’offres transparents et équitables, instrumentalisation de la justice pour évincer des concurrents, etc.
Ces dirigeants qui sont supposés défendre le peuple - mais sont plutôt à la botte des occidentaux- et protéger ses intérêts n’hésitent pas à s’approprier les fonds publics. C’est le cas du président angolais Jose Eduardo Santos (né à Sambizanga, Luanda, le août 1942, homme d'État angolais, président de la République d'Angola de 1979 à 2017 et président du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) de 1979 à 2018), qui a été au pouvoir de 1979 à 2017. Il a été considéré en 2018 par le magazine Forbes comme le chef d’État le plus riche du monde noir.
Ajoutons qu’il est associé à la grande corruption et au détournement des fonds du pétrole provenant en grande partie de l’enclave du Cabinda (Le Cabinda est l'une des dix-huit provinces de l'Angola, située à l'extrême nord du pays. Enclave entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo, il est séparé du territoire principal par une bande côtière d'environ 60 km dépendant de la RDC (constituant son unique accès maritime). Durant toutes ses années au pouvoir, sa famille a accumulé un important patrimoine surtout immobilier dont des maisons dans les principales capitales européennes et des comptes bancaires en Suisse et dans des paradis fiscaux offshores.
Par ailleurs, les dirigeants africains sont de mèche avec les multinationales et signent des contrats aux conditions douteuses en échange de soutiens politique, financier et militaire pour rester au pouvoir le plus longtemps possible. L’affaire Bolloré a permis de mettre en lumière un mécanisme dans lequel les chefs d’États guinéen et togolais auraient bénéficié de services sous facturés d’une filiale du groupe Bolloré dans leurs différentes campagnes présidentielles ; cela en échange de marchés très juteux dans les ports.
Des médias absents
Quant aux médias, on ne peut que constater un certain silence ou une certaine complicité via le verrouillage médiatique alors qu’ils ont le devoir de nous informer de façon transparente ainsi que de participer à l’éveil des consciences. Ils sont tributaires de l’appui financier des annonceurs constitués d’hommes d’affaires, politique et des dirigeants africains qui influencent la presse avec le pouvoir financier du placement des annonces et brandissent l'interdiction d’articles en guise de némésis contre la publicité négative, voyons.
C’est le cas de la presse ougandaise qui, en 2012, a sans commune mesure couvert le cas de corruption au cabinet du Premier ministre concernant un détournement de financement des bailleurs. Mais le cabinet du Premier ministre étant l’un des plus grands annonceurs en Ouganda et avec le gros budget des annonces publiées par ce dernier, peu de publications ont été faites sur le scandale. Comme l’a relaté le directeur de publication du Daily Monitor, Don Wanyama, des investigations plus poussées auraient pu être entreprises mais la peur du manque à gagner des revenus publicitaires a sans nul doute imposé le silence à tout le monde.
Par ailleurs, les chaines d’information, les quotidiens, l’essentiel des hebdomadaires de référence appartiennent à 10 dirigeants de firmes internationales (Bouygues, Xavier Niel, Dassault, Bernard Arnault, Bolloré, etc.). Ils contrôlent les médias et les exploitent pour soigner leurs images et continuer à travailler sereinement en Afrique. C’est le cas du groupe Bolloré qui s’était entouré des services de l’ex-rédacteur en chef du journal camerounais Le Messager.
L'orthogénie en vigueur des médias (Direct 8, Direct soir…), des structures qui les alimentent en informations (Institut de sondage CSA, Associated Press), du 6ème groupe mondial de publicité et de communication (Havas) et des contrats de publicité, le groupe Bolloré possède un puissant moyen d’influence sur les clients, les partenaires privés et les décisions étatiques.
Somme toute, l’on s’aperçoit que le pillage des ressources de l’Afrique est une responsabilité partagée entre des multinationales occidentales, des dirigeants et médias africains. Dès lors, afin d'endiguer ce phénomène il faudrait s’attaquer à tous les maillons de la chaîne pour enfin carresser l'espoir de limiter les opportunités du pillage au détriment de l’intérêt des populations africaines.
La mainmise de l’occident sur l’Afrique dans les domaines régaliens (politique, économique, financier, militaire) participe à asphyxier toutes idées d’émancipations, d’affranchissement, d’indépendance véritable.
Le mieux vivre est effectivement une édification continue, un développement ostensible vers le meilleur. Jour après jour les sociétés et les populations étendent et affermissent leur droit au bonheur. En cela l’Afrique n’est pas dissemblable aux autres sociétés ou populations, selon ses propres voies, elle peut prétendre aussi à son bien-être et cela entend qu’elle doit œuvrer vers cet hypothétique bonheur avec énergie et volonté car nous savons que le chemin sera concis. Nous avons, quant à nous, un élémentaire et indéniable besoin, c’est notre élévation. Or il n’est pas envisageable sans la liberté, car tout assujettissement, ou contrainte imposées à l’Afrique abaissent ceux sur qui cela pèsent, nous retirent une part de notre qualité d’êtres humains.
Il a été dit maintes et maintes fois, que nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’abondance dans l’esclavage. Ce qui est approprié pour l’homme l’est aussi pour les populations.
- Patrimoine Africain, un pillage inavoué : Le roi Behanzin du Bénin pose près d’une statue représentant son ancêtre du début du XIXe siècle, au musée des arts primitifs du quai Branly à Paris
Si l’occident en est là aujourd’hui (en terme de développement et de richesse) c’est parce que depuis jadis, elle écrème les ressources et autres matières premières de l’Afrique pourquoi les Africains ne peuvent-ils pas prétendre à la réciproque ??? D’où mon appel dont je sais qu’il restera vain à l’endroit des gouvernants Africains et par extension à tous les Africains où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent pour qu’ensemble nous puissions élaborer les entreprises les plus à mêmes de nous faire espérer en une autre destinée.
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