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Accueil du site > Tribune Libre > « Re-Bonjour, Monsieur ! »

« Re-Bonjour, Monsieur ! »

…. a dit le douanier américain, de Mobile, en Alabama, hier, à un ressortissant Belge. Vous allez me dire, ce n’est pas fréquent et je vais vous répondre c’est vrai. Ce qui est plus surprenant, c’est la suite. L’homme, après quelques amabilités s’est retrouvé embarqué illico presto par des agents fédéraux du FBI, et enfermé dans une geôle de Baldwin County. Il risque 20 ans de détention …. Il s’appelait en fait Monsieur, c’est son nom de famille, ce qui explique que la familiarité américaine n’était pas dû à une subite assimilation de la langue française. C’est Jacques Monsieur, en fait, que les américains viennent d’arrêter, un belge résidant en France… et un homme connu depuis des lustres pour avoir été impliqué dans divers trafics d’armes. Cette fois ce que les autorités US lui reprochent, c’est d’avoir voulu vendre des pièces d’avion de chasse et de transport à l’Iran, pays toujours sous embargo américain. Cela faisait six mois qu’il était pisté, paraît-il. Ah bon, première nouvelle.

Monsieur, surnommé partout "The Fox", le renard, en raison de ses capacités à négocier, n’est pas un inconnu. Il avait attiré la curiosité des gendarmes français il y a dix ans déjà, en 1999, qui avait conduit à perquisitionner son haras près Lignières dans le Cher, "aux Amourettes", dans le Berry (acheté en 1993), pour y fouiller un peu ce qu’il en était de sa société Matimco, dont le siège était en île Maurice et dont certains de ses administrateurs s’appelaient François Lasnosky (connu sous le nom de Jean-Bernard Lasnaud), et Patrice Bourges (le propre fils d’Yvon Bourges, l’ancien ministre gaulliste de la Défense). Les pandores avaient déboulé suite à la découverte d’une valise de documents égarée par un dénommé Davis Benelie, alias David Azoulay, qui lui aussi a un curriculum saisissant qui le relie directement au Mossad (il a la double nationalité israelo-sud africaine et son frère est effectivement un agent du Mossad), et a été longtemps au service de Marc Rich, millionnaire sulfureux ami de Bill Clinton, qui lui a sauvé la mise à une époque. Bref, un beau bureau ou plutôt un beau dispositif comme on a pu l’écrire ailleurs… . Un bureau-dispositif où l’on trouve aussi Andreï Izdebtsky : responsable de la firme slovaque Joy Slovakia, ou Pierre Ferrario, qui serait paraît-il son lien avec la DST, ou Claudine Fraiture, la responsable des comptes gérante elle du cabinet North Atlantic Consultant, installé à Bruxelles…. Bref, une belle brochette de trafiquants, d’armes quoi, ayant croisé à plusieurs reprises en Afrique un dénommé Charles Pasqua et son fils.

Joy slovakia est un cas intéressant dans la liste : "En 1996, un à-valoir d’un million de dollars est versé sur un compte suisse contrôlé par la société Joy Slovakia. Ce pactole provenait de Tchétchénie. Les rebelles tchétchènes du général Doudaïev ont été mis en contact avec le réseau des trafiquants d’armes de Monsieur et Marty Cappiau à travers Bernard et Nicolas Courcelle. Le premier a une carrière impressionnante. Ancien parachutiste au 6e RPIM, il passe à la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), la structure qui remplace depuis 1981 la sécurité militaire française et qui est également en charge du signalement des trafics d’armes et des recrutements de mercenaires". Cappiau, le mercenaire, se fera descendre en 2001 et Luchaire deviendra après le garde du corps d’une dénommée Anne Pingeot (la mère de Mazarine) avant de devenir le responsable du DPS de JM LePen…. Bref, que du beau linge encore dans l’entourage de "Monsieur"...

A la Celle sur Condé, Il passait inaperçu dans le village pourtant, notre trafiquant d’armes… même s’il ne se présente même pas sur la photo des habitants . La Celle sur Condé ; ce hameau relié à Lignières, où le voisin suicidé de Monsieur (suicidé de bien étrange façon) s’appelait James Andanson… un autre beau cas de figure et un dossier plus que sulfureux…. à un point assez inimaginable, d’ailleurs (lisez, vous en tomberez des nues !)…

Lasnaud étant lui aussi répertorié comme vendeur d’armes, habitant le Sud de la Floride tout en étant recherché "activement" par la France depuis des années et possédant lui-même une société de vente d’armes située aux Caraïbes. L’homme auprès de Monsieur est donc également connu : voici ce que j’en disais en avril 2008 dans mon tout premier "Cargo" : "Lasnaud avait été arrêté lui à la frontière suisse le 25 mai 2002, puis relâché. Au procès de Jacques Monsieur, débuté le 31 mars dernier dans l’indifférence journalistique générale (c’est à huis clos paraît-il !), ce dernier indique avoir livré des hélicoptères MI-24 et MI-8 Modelex à l’ancien président Pascal Lissouba, contre des cargaisons de pétrole. Le tout pour 60 millions de dollars. Payés pas n’importe comment nous dit RFI : "Des munitions fournies par l’Iran. Or, ces livraisons facturées 60 millions de dollars, ont été réglés par les fonds de souveraineté du Congo, fonds gérés par la Fiba, la banque d’Elf. Autrement dit, l’argent du pétrole.".. Ah, voilà qui est intéressant et resitue un peu plus les méandres et les marigots dans lesquels court notre Renard… ceux des services secrets, notamment ici ceux de la DST française (devenue depuis Direction centrale du renseignement intérieur ou DCRI), qui était obligatoirement au courant… Remarquez, c’est comme ça qu’on apprend que l’Iran aussi, vend des armes et ne fait donc pas qu’en acheter….

Il y expliquait en effet sans broncher à des confrères dont l’inusable Bakchich que selon lui il n’avait rien à craindre car il était "couvert" par les services occidentaux (DST, CIA, Mossad). On ne pouvait mieux résumer à quoi s’attende avec notre second bonhomme, ce Jacques Monsieur qui avait donc déjà acheté du matériel iranien (Modelex est iranien, c’est en fait la vitrine de vente à l’export du ministère de la défense du pays) pour le revendre au Congo. Modelex encore, qui avait vendu des obus de 107 "Haseb" à l’Argentine… ce genre d’obus qu’on trouve un peu partout disséminé dans le monde…et que les Iraniens ne se privent pas de monter partout... L’arme favorite des attaques en Irak et en Afghanistan. Selon Bakchich, Monsieur lui aussi n’était donc pas un inconnu des services secrets, et de tous bords : "En Croatie, en Bosnie, au Congo-Brazzaville, en Iran et ailleurs, Jacques Monsieur, un Belge qui fut installé à La Celle Condé, aux Amourettes, exerçait des talents d’intermédiaire et de courtier en armements. A force de fréquenter les agents de la DST, de la CIA ou du Mossad, le service d’espionnage israélien, quand il ne prenait pas le thé avec les dirigeants d’Elf, voire les mollahs iraniens, qui furent longtemps de bons copains, il avait « oublié » de quémander les autorisations nécessaires à son joli métier…" Pour mémoire, Monsieur avait fait deux années de prison en Iran en 2000 pour espionnage… L’Iran, une veille histoire d’amour pour lui en quelque sorte : "Au cœur des investigations belges, l’Iran occupe une place de choix. Dans les années 80, la République islamique utilise les compétences et les relations de Jacques Monsieur pour obtenir des armes, en violation de l’embargo international. Comme les Etats-Unis veulent pouvoir faire pièce à l’Irak, Washington décide de recourir aux services de l’intermédiaire belge. Jacques Monsieur peut donc fournir des missiles américains, fabriqués sous licence belge, avec un certificat "end-user" israélien (autrement dit l’utilisateur final des armes est l’armée israélienne prétendent les certificats). En 1985, les douanes suisses découvriront le pot aux roses, car le circuit de paiement passe par l’ambassade iranienne". Bref, lors de l’affaire des "Contras", et de l’Irangate, de sinistre mémoire, Monsieur a joué un rôle vital, et a donc bien servi les intérêts... américains. De là à en faire un agent de la CIA, il n’y a qu’un pas qu’on franchira aisément... L’Iran avait alors récupéré des missiles antichar TOW de cette façon, via un second intermédiaire marchand d’armes, Manucher Ghorbanifar... grand ami d’un dénommé Hossein Mossavi... oui, le même qui s’est opposé récemment à Mahmoud Amadinejad ! Le monde est bien petit, mon cher monsieur...

Voilà donc celui qu’on a arrêté hier, et dont le cas nous fait furieusement penser à celui de Viktor Bout, qui décrépit depuis en Thaïlande (il a perdu une bonne paire de kilos semble-t-il !). Et cette fois, c’était pour vendre quoi au fait ? Deux petits réacteurs de F-5 et des pièces détachées de C-130 ! A L’Iran, ces anciens geôliers ! Deux types d’appareils de fabrication américaine, mais qui font partie comme les F-14 de l’ossature des forces aériennes iraniennes, des avions achetés aux temps de la splendeur du Shah. L’Iran possède en effet un parc hétéroclite certes, mais un parc assez fourni d’appareils.  Notre homme proposait donc des moteurs J85-21 plus récents que ceux d’origine, pouvant servir de remplacement pour les F-5 devenus pour certains de rutilants Sa’eqeh ou Sa’eqeh-80 à deux queues avec des entrées d’air à bords francs et un radar amélioré. Payés 300 000 dollars les deux réacteurs et 100 000 les pièces de C-130. A un envoyé venu des Emirats Arabes Unis et plus exactement de Dubaï…en fait quelqu’un de la CIA infiltré paraît-il. Voilà qui est fort étrange : comment un renard aussi rusé aurait pu aussi facilement mettre le pied sur un tel gros piège, avec un aussi petit appât ? Selon les américains, dans les négociations Monsieur était accompagné d’un ressortissant iranien vivant en France, Dara Fotouhi, 54 ans , qui n’a pas été inculpé à ce jour par les américains... Pourquoi donc ? Mystère.

Quelque chose coince en fait… d’autant plus que questions pièces détachées d’avions iraniens, les services américains n’ont pas vraiment de conseils à donner aux autres…. ils ont ainsi arrêté en 2007 seulement leurs envois de pièces détachées de F-14 à l’Iran… qui en avait acheté 79 sous le Shah, et dont beaucoup sont maintenus en parfait état de vol, et rééquipés de missiles russes ou modifiés maison… leurs missiles AIM-54 ayant été sabotés par les américains dès la vente ! Il en reste environ une cinquantaine, dont environ une trentaine en ordre de vol : l’Iran, possède donc toujours le roi de TopGun... Jusqu’en 2007, donc, les américains auraient pu s’arrêter eux-mêmes, donc…. étrange situation.

Des moteurs et des pièces achetés à qui et comment au fait ? A Trast Aero Space, une division d’une société existante du Kyrgyzstan nous indique l’enquête naissante… or cette société est une de celles interdites de vol depuis au moins deux ans, pour ne pas avoir respecté les règles de sécurité aérienne. Les pièces détachées auraient été achetées aux Etats-Unis via Trast Aero pour y être envoyées en Colombie, d’où elles seraient reparties ensuite vers les Emirats Arabes Unis… et ce d’autant plus que Dubaï, d’où venait l’intermédiaire iranien rencontré à Paris et à Londres, détient la surveillance du port de New-York et de ses containers, ou qu’à l’aéroport de Dulles un petit pavillon à part, au nom discret de Landmark Aviation, appartenant à Carlyle revendu aussi à Dubai sert depuis toujours de plaque tournante aux vols de la CIA…utilisé par tous les avions de ""renditions flights" allant à Guantanamo... Dubaï, encore et toujours Dubaï, où s’est carrément installé Carlyle. La firme qui a racheté Landmark appartient au Sheikh Ahmed bin Saeed ad-Maktoum. Or c’est aussi le président-fondateur de la compagnie Emirates.... l’une des premières à avoir commandé des A-380... Bref, l’homme pèse lourd dans les débats actuels. Et Dubaï revient bien souvent dans les débats depuis le 11 septembre.

Or qu’apprend-on aussi sur les compagnies interdites de vol du Kyrgyzstan dont la liste est visible un peu partout ? qu’outre Trast Aero, il y a aussi Air Manas, Avia Traffic Company, Aerostan, Click Airways, Dames, Eastok Avia, Golden Rule Airlines, Itek Air, Kyrgyz Trans Avia, Kirghizstan, Max Avia, S Group Aviation, Sky Gate International Aviation, Sky Way Air, Tenir Airlines et Valor Air. Or parmi celles-ci, si Sky Gates est en fait jordanienne d’origine, Tenir Airlines, qui a repris en réalité une société appelée "Santa Cruz Imperial" est la plus intéressante : un de ces Il-76 a régulièrement volé de Dubaï vers Kaboul ou vers Bagdad. Là, il n’atterrissait pas à Baghdad International Airport, mais invariablement à Al-Muthanna, le vieil aéroport le plus proche de la Green Zone. Bien plus discret... Que faisaient ces avions ? On s’en doute un peu : Efraîm Diveroli n’est pas très loin... Un de ces trois Illyushins : EX-065 (serial number 53460832), le EX-071 (43452546) et le EX-075 (53463908). Or, en approchant l’aéroport, les trois appareils émettaient aussi invariablement le signal connu d’Air Trans, une des sociétés de Victor Bout….Visiblement, Tenir était à nouveau une des compagnies fantômes du maitre de guerre… Trast Aero est aussi l’une des dernières à faire encore voler les Bac-111, qui ne sont pas loin d’être des avions poubelles volantes comme ceux dans lesquels on avait trouvé des caisses de Kalachnikovs en partance vers le Burkina Faso, le Congo ou le Nigeria… Depuis l’année dernière revole ainsi à son nom un modèle 510ED (EX-215), qui provient justement du Nigeria : l’avion revole, alors qu’il avait été vendu… pour pièces détachées seulement !

Ok, se dit-on, l’homme s’est donc fait bêtement coincer pour une vente illicite pour un montant somme toute dérisoire au regard de ce qu’il a brassé jusqu’ici et fort peu crédible. Mouais : mais à son procès de 2002 , en Belgique, où il avait été condamné à 40 mois avec sursis…à peine sorti de sa prison d’Iran, il avait entonné un tout autre air de violon. Selon Georges Berghezan, spécialiste au GRIP, en effet , notre homme avait réussi en Bosnie à vendre des armes malgré l’embargo de l’ONU car il avait bénéficié d’un coup de pouce bien connu : "il y en a pour des dizaines de milliers de tonnes d’armes aux croates et aux musulmans de Bosnie. Et lui prétend avoir agi sur instruction de la CIA, et qu’il aurait été envoyé à Zagreb. Il a réussi à contourner l’embargo des Nations Unies qui était en fait de surveiller."’lir le dossier du GRIP ici). Exactement le double du système Bout, qui lui, faisait voler ses avions pour l’ONU ou USAID tout en s’en servant comme transports d’armes...

Monsieur aurait été à une époque membre de la CIA, y aurait gagné des millions de dollars, ou en tout cas aurait bénéficié de son aide, pour chuter bêtement aujourd’hui pour 400 000 petits dollars à l’entrée d’un portillon d’aéroport en Alabama ? Après avoir brassé des dizaines de millions de dollars, se faire pincer pour une somme pareille et risquer 20 ans de prison ? La CIA laisserait tomber aussi facilement ceux qui l’ont tant aidée ??? Ou bien Monsieur, tombe aujourd’hui pour appuyer un peu plus sur les négociations actuelles entre les Etats-Unis et l’Iran, dont certaines ont lieu discrètement dans un hôtel à… Paris depuis 2003  ?

"Re-Bonjour, Monsieur le renard", aurait pu dire l’employé de l’aéroport de Mobile… mais qui joue donc le donc rôle du corbeau, dans cette nouvelle fable américaine ? 
 
 

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33 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 3 septembre 2009 12:54

    il pourra chanter « sweet home Alabama » en regagnant sa cellule , vu qu’il y est pour un bout de temps , au pays de Forest Gump !


    • morice morice 4 septembre 2009 08:22

      discours de propagande !


    • morice morice 3 septembre 2009 13:04

      il n’est pas mort, Monsieur. Il bouge encore. Bout aussi, et son « correspondant » également.... à quand un échange standard ????



    • LeGus LeGus 3 septembre 2009 12:57

      Bel article, solidement documenté, j’adore.

      « Quand on dîne avec le diable, il faut se munir d’une longue cuiller »


      • morice morice 3 septembre 2009 13:12

        superbe formule ! (He should have a long spoon that sups with the devil)


      • morice morice 3 septembre 2009 12:58

        ah là, leChat, ça se tient comme théorie.. on écoute la version finlandaise en son honneur.... avec les cœurs de l’armée rouge, pour Calmos et le Peripate bien sûr...


        • LE CHAT LE CHAT 3 septembre 2009 13:10

          @momo

          les trafiquants d’armes , faut tous les mettre en cage !


        • morice morice 3 septembre 2009 13:15

          je ne voudrais pas vous décevoir, mais les cages, ils en vendent aussi.... mais votre citation de Cage est juste.


          • Pyrathome pyralene 3 septembre 2009 13:20

            Bon,on va pas allez pleurer pour les marchands de canons et leurs sbires.......mais on constate que c’est toujours les représentants qui trinquent,pas les pontifes,un peu comme Kerviel qui va morfler à la place des parrains......ils faudrait aussi s’occuper de tout le monde,y compris les vrais marchands de mort....


            • LE CHAT LE CHAT 3 septembre 2009 16:19

              Idem pour le sang contaminé HIV , seuls les fusibles ont sauté !


            • appoline appoline 4 septembre 2009 13:27

              @ Pyralène,

              Tu as raison mais comme certains membres proches du gouvernement sont à la tête de tout ce merdier, ça en ferait du monde en prison. Au niveau logistique, il faudrait agrandir les quartiers VIP, vu qu’ils ne veulent pas se frotter à la voletaille, dommage eux qui dans leur campagne ont du peuple plein la bouche, le côtoyer durant la journée leur ferait le plus grand bien.


            • LE CHAT LE CHAT 3 septembre 2009 13:23

              le système est hypocrite , les trafiquants d’armes servent à tous les grands pays producteurs d’armement ( les 5 membres permanents du conseil de sécurité !!! )d’intermédiaires pour garder « les mains propres »


              • morice morice 3 septembre 2009 13:28

                LeChat : en résumé, les marchands d’arme, c’est comme la Fricadelle : on ne veut pas savoir ce qu"il y a dedans, mais tout le monde en mange, c’est ça ? je dis ça pour saluer vos origines...


              • LE CHAT LE CHAT 3 septembre 2009 13:48

                c’est très bien expliqué dans le film avec Nicolas Cage , tout ça .....


              • morice morice 3 septembre 2009 14:08

                dans le film, l’Antonov 12 est celui de Victor Bout, réellement !!!!


                In popular culture

                In the 2005 movie Lord of War, the main character Yuri Orlov, played by Nicolas Cage, commonly uses an Antonov An-12 to transport weapons, and is later said to have « a fleet » of such planes. Andrew Niccol, the director of Lord of War, stated that they actually used one of Viktor Bout’s An-12 aircraft in the movie.

                la référence est là :

                http://web.archive.org/web/20060529083830/http://www.msnbc.msn.com/id/9442606/site/newsweek/



              • morice morice 3 septembre 2009 13:24

                la comparaison n’est pas idiote, Coluche...



                  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 4 septembre 2009 00:43

                    Je me sens devenir cynique. Je dois commencer à vieillir... Juste au moment où ça devient intéressant !




                    • morice morice 4 septembre 2009 15:32

                      excellente info !


                    • agent orange agent orange 4 septembre 2009 18:26

                      Cela fait écho à une news de l’AP, l’an dernier.
                      NATO Forces in Afghanistan Supply the Taliban with Weapons
                      http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8670


                    • morice morice 4 septembre 2009 18:37

                      oui, et il y a eu d’autres sources d’approvisionnements : j’en ai fait un feuilleton.. qui commence ici



                    • agent orange agent orange 4 septembre 2009 20:05

                      Il y a une explication à la boulimie de munitions qu’ont les GI (cf : Afghanistan, les américains redécouvrent la Lune).
                      En fait c’est pour alimenter divers trafics, en fournissant en ammos les amis, voir les « ennemis » (liens précédents).
                      Je me souviens d’un scandale étouffé il y a un an ou deux, où certains groupes terroristes au Kurdistan étaient équipés avec des armes Made In USA.
                      J’essaierai de retrouver les liens.


                    • tonton 4 septembre 2009 09:44

                      On ne soulignera jamais assez l’importance de la liberté d’expression en Occident qui permet à des auteurs petinents comme Mr Morice de produire des articles qui disent la vérité vraie.

                      Pour preuve, Mr Morice est généralement peu critiqué dans ses articles, et ce forum montre une fois de plus, si besoin était, sa crédibilité sur cet excellent média-citoyen qu’est Agoravox.
                      Jamais on ne verrait des choses pareilles dans des dictatures où la censure est permanente

                      • Rough 4 septembre 2009 10:54

                        les histoires de momo de Bethune c’est encore plus fort que les aventures de SAS Malko Linge....seul point de faiblesse cela manque un peu de sexe, n’est pas Gérard de Villiers qui veut !...
                        Allez momo un petit effort encore pour nous trouver une une jolie petite phrase en forme de jingle comme il y en a tant chez SAS....Ma préférée est : « ..il la pénétra d’une longue poussée rectiligne... »


                        • neurone 4 septembre 2009 12:04

                          Bjr « Momo » & à tous, bravo très bon article !!! Du factuel qui révèle l’arrière scène de nos politico-décideurs ... en citant au Passage Ad Maktoum ... (grand contributeur aux courses de Cvs) ... Pasqua l’ami intouchable du calife ... et les rapports hypocrites des états qui nous vendent de la menace pour nous entre-tuer !!!

                          Bravo pour cette contribution !

                          PS : ... et parler de l’aéroport de Dulles ... lieu d’où partirent les attaques contres les tours cela a encore plus de souffre !!! on adore !


                          • morice morice 4 septembre 2009 15:30

                            PS : ... et parler de l’aéroport de Dulles ... lieu d’où partirent les attaques contres les tours cela a encore plus de souffre !!! on adore !


                            j’en parle en détail ailleurs, dans ma saga sur la CIA... j’ai des révélations sur Dulles.

                            • HERVE 3 septembre 2011 09:05

                              28 mars 2008

                              http://www.bakchich.info/Monsieur-Monsieur-bientot-devant,03149.html

                              Monsieur Monsieur bientôt devant le juge

                              JAMES BONDERIE | vendredi, 28 mars 2008 | par Laurent Léger

                              James Bond peut dormir sur ses deux oreilles, Jacques Monsieur ne devrait pas lui voler la vedette. Trafics d’armes, liaisons dangereuses avec les services secrets du monde entier, les soupçons abondent. Pourtant ses compatriotes belges doutent de ses compétences de super 007. Son procès nous le dira, il débute lundi 31 mars, à Bourges.

                              A Bourges, où l’on fabriqua des missiles Exocet et des avions de chasse, on s’intéresse à l’industrie militaire. Mais les affaires de défense qui seront évoquées au tribunal local, lors du procès qui démarre lundi 31 mars 2008, devraient dévoiler des commerces moins reluisants. Ceux des trafics d’armes pratiqués à destination de théâtres de guerre sous embargos, d’États peu recommandables ou de rébellions.

                              En Croatie, en Bosnie, au Congo-Brazzaville, en Iran et ailleurs, Jacques Monsieur, un Belge qui fut installé à La Celle Condé, aux Amourettes, une charmante demeure berrichonne, exerçait des talents d’intermédiaire et de courtier en armements. A force de fréquenter les agents de la DST, de la CIA ou du Mossad, le service d’espionnage israélien, quand il ne prenait pas le thé avec les dirigeants d’Elf, voire les mollahs iraniens, qui furent longtemps de bons copains, il avait « oublié » de quémander les autorisations nécessaires à son joli métier…

                              C’est en 1986 que Monsieur attire pour la première fois l’œil des autorités de plusieurs pays. Tout commence avec une mystérieuse valise, interceptée par les douanes belges. Appartenant à David Benelie, un curieux personnage, la valise est remplie de documents concernant l’achat-vente d’armements, de papiers vierges suisses et sud-africains, de négatifs de cachets de douane.

                              On y trouve aussi des papiers de la société de Jacques Monsieur, avec qui Benelie fait du business, et un certificat de non réexportation – un document qui certifie que les armes achetées sont livrées au bon destinataire - falsifié. La valise leur vaudra à tous les deux leur première interpellation. « L’enquête révèlera l’appartenance de Benelie au Mossad, les services secrets israéliens », écrit la police belge dans l’un des premiers documents officiels consacrés au trafiquant.

                              Les trafics de Monsieur Jacques

                              Ce Benelie reste une énigme : il utilise son vrai nom, David Azoulay, né en 1938 au Maroc, ou alors celui de David Benelie, né en France ou à Casablanca en 1945… L’homme détient la double nationalité, israélienne et sud-africaine, c’est un ancien du secteur militaro-sécuritaire israélien.

                              Ex-officier de l’armée israélienne, et ancien chef de la sécurité de la compagnie aérienne El Al en Afrique, il utilisera un bureau dans les locaux de Jacques Monsieur. Son frère, haut gradé du Mossad, aurait contribué à l’enlèvement du criminel nazi Eichmann, en Argentine. Il est entré au service de Marc Rich, le célèbre trader dont la gigantesque fraude fiscale fut effacée par le président Bill Clinton à la veille de son départ de la Maison-Blanche, en 2001.

                              Voilà les fréquentations de Jacques Monsieur dans les années 1980. En 1985, lui et Azoulay-Benelie ont vendu à la Chine des lance-grenades fabriquées en Belgique, alors que la destination officielle était les Pays-Bas. En route, les lance-grenades s’étaient métamorphosés en « matériel de signalisation maritime ».

                              Ça sera souvent le cas avec Monsieur. Les documents nécessaires aux commerces d’armements internationaux manquent, ou des États qui lui font confiance lui procurent des certificats de complaisance. Il fait ami-ami avec les présidents ou leurs ministres, c’est bien pratique pour faire du business dans des pays à régime faible. Quand il le faut, des comptes bancaires à Dubaï – tels ceux de la puissante famille d’Ali Nategh Nouri, alors président du Parlement iranien - ou ailleurs reçoivent quelques belles gratifications, histoire de fluidifier la négociation commerciale…

                              Installé en France, Jacques Monsieur masque son activité derrière une pseudo exploitation agricole. En réalité, ce sont des obus de mortier, des munitions au phosphore, des fusils et autres joujoux qui sont promus et vendus depuis son bureau, au premier étage des Amourettes. Une poignée de proches ou de collaborateurs se retrouvent avec lui au tribunal pour «  commerce de matériels de guerre, armes et munitions des quatre premières catégories sans l’autorisation du ministre de la Défense ».

                              Les copains d’abord

                              Parmi ses amis, il y a Patrice Bourges, fils de l’ancien ministre français de la Défense Yvon Bourges (sous Giscard), bon connaisseur des spécifications techniques des matériels, qui sert aussi d’intermédiaire. « On veut utiliser ses contacts à Chypre, en Turquie, ou en Algérie pour proposer 276 tonnes de cartouches ou des lunettes de tir israéliennes », relate une synthèse de police de 1997. Il aurait, selon le réquisitoire du parquet de Bourges, touché une somme pas bien importante : 7500 euros ! Patrice Bourges assure qu’il s’agit de simples frais remboursés… Au juge, il a expliqué que son boulot consistait notamment à vérifier si les acheteurs des armes de Jacques Monsieur disposaient des autorisations. Mais lui, par contre, n’avait pas pensé demander les siennes à Monsieur. Patrice Bourges a, depuis, été recruté à MBDA, la société de missiles, dans l’orbite du géant aéronautique EADS.

                              On trouve aussi Jean-Claude Uthurry-Borde (fidèle collaborateur de Monsieur pour les affaires croates et congolaises, intermédiaire avec la Côte d’Ivoire, le Togo et le Burkina Faso) et Pierre Ferrario (intervenu avec la Croatie et pour une vente de mitrailleuses au Qatar).

                              Cette affaire provoqua quelques tiraillements dans la Françafrique : Lissouba ayant perdu la guerre, son successeur Denis Sassou N’Guesso refusa de payer les hélicos. Les équipes africaines d’Elf, André Tarallo et Jack Sigolet, proches des Congolais, avancèrent une partie de l’argent pour régler la facture au trafiquant. Le tout sur fond de menaces, de pressions et chantages divers de tous les côtés…

                              Pas si 007 que ça

                              Car les relations troubles avec les services secrets sont au cœur de l’affaire Monsieur. Gageons que dans la salle du tribunal de Bourges se glisseront, la semaine prochaine, quelques barbouzes anonymes. A moins que ses avocats n’obtiennent gain de cause : ils ont demandé le huis clos, comme cela avait été le cas lors de son procès belge…

                              Jacques Monsieur et ses amis, comme Pierre Ferrario, assurent le cœur sur la main que « toutes les actions qu’il avait menées avaient reçu l’aval de la DST », selon le réquisitoire du parquet. Pour les Belges, les choses sont à peu près claires : Monsieur n’est qu’un simple « informateur » des services secrets, contrairement à ses affirmations selon lesquelles il serait un véritable agent, un « 007 » au service du roi des Belges, du gouvernement français, des services israéliens et de la CIA américaine. Un sacré programme !


                              • HERVE 3 septembre 2011 09:06


                                25 août 2010

                                (j’aurais voulu être l’archéologue dont on parle à la fin de l’article)

                                http://www.lalibre.be/actu/international/article/604668/karadzic-demande-le-dossier-monsieur-a-la-belgique.html

                                Karadzic demande le dossier « Monsieur » à la Belgique

                                Christophe Lamfalussy

                                Mis en ligne le 25/08/2010

                                La Belgique est invitée à fournir trois dossiers judiciaires bruxellois sur le marchand d’armes belge. Le TPI appuie la demande de l’inculpé serbo-bosniaque.

                                La chambre de première instance du Tribunal pénal international (TPI) de La Haye a donné jusqu’au 3 septembre à la Belgique pour transmettre à La Haye trois dossiers judiciaires sur le marchand d’armes belge Jacques Monsieur, condamné pour trafic d’armes en 2002 et aujourd’hui inculpé aux Etats-Unis.

                                La décision a été rendue par les juges du TPI vendredi dernier, a appris "La Libre Belgique". Elle fait suite à une demande introduite par Radovan Karadzic, l’ancien chef des Serbes de Bosnie, inculpé de crimes de guerre et de génocide, dont le procès est en cours.

                                "C’est pour prouver que les pays membres de l’Onu violaient l’embargo sur les armes pendant la guerre de Bosnie, et ont fourni à l’armée bosniaque des armes qui ont servi à attaquer les villages serbes autour de Srebrenica", nous a déclaré mardi Peter Robinson, l’un des trois conseillers légaux de Karadzic, poursuivi pour génocide et crimes de guerre pendant la guerre bosniaque (1992-95). "Nous voyons aussi à la barre des témoins qui accusent Karadzic de violer les résolutions de l’Onu. Il veut prouver que les pays membres violaient eux-mêmes ces résolutions", ajoute-t-il.

                                Pendant la guerre, un embargo de l’Onu sur les exportations d’armes existait, mais c’était un secret de polichinelle qu’il était contourné pour armer les armées bosniaque et croate, désarmées face aux forces serbes qui avaient mis la main sur l’essentiel de l’arsenal de l’ex-armée yougoslave.

                                Au terme d’un procès à huis clos, Jacques Monsieur avait été condamné en 2002 par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir vendu une quantité d’armes de guerre (chinoises et iraniennes) à la Croatie et à la Bosnie, mais aussi lors de l’Irangate. L’instruction à son encontre avait débuté dans cette affaire en 1993, en pleine guerre yougoslave. Il avait été condamné à 40 mois de prison avec un sursis de trois ans, et pu rapidement rejoindre sa demeure en France.

                                Curieusement, Karadzic ne demande pas à la Belgique le dossier de 2002 mais trois dossiers antérieurs qui datent, selon les numéros fournis par l’inculpé à la justice belge, des années 1984 et 1985. Le parquet de Bruxelles n’était pas en mesure de dire, hier, à quoi correspondent ces dossiers, ceux-ci n’étant pas informatisés et n’existant que sous forme de dossiers papier.

                                Peter Robinson explique que cette demande est transmise à la Belgique « pour le background », afin de vérifier les antécédents de Jacques Monsieur.

                                Ce dernier a affirmé dans plusieurs interviews, notamment pour RFI, qu’il avait travaillé pour le service de renseignement de l’armée belge et fourni des armes à la Bosnie et à la Croatie avec l’accord tacite de « certaines instances ». Les livraisons se faisaient par mer pour la Croatie, par air pour la Bosnie.

                                Lors d’une audience le 16 août au TPI, Karadzic a considéré le marchand d’armes belge comme un « témoin potentiel pour la défense » et a affirmé que Jacques Monsieur a contourné l’embargo des Nations unies "avec la coopération des services de renseignement des Etats-Unis et de l’Otan". Jacques Monsieur, 57 ans, est actuellement détenu aux Etats-Unis, où son procès pour tentative de violation de l’embargo sur les armes vers l’Iran doit débuter en septembre.

                                La demande de Karadzic a été une première fois refusée par le ministère belge de la Justice le 11 août dernier, car la loi belge de coopération avec les tribunaux internationaux de 2004 n’autorise le transfert de dossiers judiciaires vers La Haye que si le procureur du TPI en fait la demande ou s’il y a une ordonnance de la chambre du TPI. Karadzic s’est alors tourné vers cette chambre qui a rendu sa décision le 20 août.

                                Celle-ci « invite la Belgique » à coopérer avec l’accusé et à lui fournir les documents, ou à lui fournir une réponse motivée d’ici le 3 septembre. Le ministère de la Justice va dès lors devoir contacter le parquet de Bruxelles et retrouver ces fameux dossiers de 1984-85. "Croyez-moi, il faudra un archéologue !", dit-on au palais de justice.

                                _ _ _

                                24 septembre 2010

                                (Jacques Monsieur devrait donc être en liberté actuellement)

                                (le dernier paragraphe sur ses activités dans les années 1980 est intéressant ... y aurait-il des informations sur ses elations avec Serge Frantsevitch ?)

                                http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/612138/jacques-monsieur-ecope-de-23-mois-de-prison-aux-usa.html

                                Jacques Monsieur écope de 23 mois de prison aux USA

                                Ch. Ly.

                                Mis en ligne le 24/09/2010

                                Le marchand d’armes belge a évité le pire en collaborant avec la justice américaine. Par ailleurs, la Belgique a transmis son dossier au TPI.

                                Le marchand d’armes belge Jacques Monsieur a été condamné le 22 septembre aux Etats-Unis à 23 mois de prison pour avoir tenté de contourner l’embargo sur l’Iran. La décision de justice a été annoncée par le journal local de Mobile (Alabama) où se déroulait discrètement le procès.

                                Jacques Monsieur, 57 ans, a reçu une sentence relativement légère en raison de sa collaboration avec la justice américaine. Ayant déjà passé treize mois en prison, il sera libéré dans dix mois.

                                En février 2009, le marchand d’armes était tombé dans le piège d’un agent fédéral américain à qui il avait émis le souhait d’acheter des moteurs pour des avions de combat F-5, à destination de l’Iran. Téhéran avait acquis ces avions construits par le fabricant américain Northrop avant l’imposition de sanctions en 1995 et souhaitait apparemment les moderniser.

                                Son avocat Arthur Madden n’a fait aucun commentaire à la fin de l’audience, note le chroniqueur judiciaire du journal local, le “Press-Mobile”. Les détails de l’“assistance significative” apportée par l’inculpé à la justice américaine, selon le procureur, ont été discutés à huis clos, entre le juge, le procureur et l’avocat de la défense.

                                Un deuxième inculpé, un Iranien prénommé Dara Fotouhi, qui avait assisté par la suite le marchand belge dans ses tractations avec l’agent américain, est en fuite.

                                L’agent secret devait exporter les pièces détachées de Mobile vers la Colombie, puis vers le Venezuela, enfin vers l’Iran. Monsieur avait été secrètement inculpé par le tribunal en Alabama, puis arrêté à New York en 2009.

                                Se disant ancien membre des services de renseignement de l’armée belge (ce que la Défense ne veut ni confirmer, ni démentir), Monsieur est un personnage sulfureux qui a trempé dans tous les trafics d’armes de ces deux dernières décennies : Iran, Congo, Chine, Burundi, Tchad, Venezuela, Croatie, Bosnie. Il a déjà été condamné en Iran, en Turquie, en Belgique, en France… mais chaque fois, à des peines relativement légères.

                                “La Libre Belgique” peut aussi confirmer que le Parquet fédéral a envoyé vers le 10 septembre son dossier au Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie, à la requête de l’inculpé Radovan Karadzic, qui veut prouver que les pays de l’Onu, avec l’aide de Monsieur, avaient enfreint l’embargo vers la zone du conflit. L’avocat de Karadzic, Peter Robinson, confirme ce vendredi qu’il a bien reçu sept fardes (frappées du sceau confidentiel) de la Belgique et qu’il a assigné un membre de son équipe parlant le français à les passer au peigne fin.

                                Selon une autre source, ce dossier regroupe des informations, factures et bordereaux ayant trait aux activités de Jacques Monsieur pendant les années 80. “Les fardes contiennent le dossier qui a mené à sa condamnation en 2002 (en Belgique, ndlr), ce qui est pertinent pour nous”, relève l’avocat américain.


                                • HERVE 3 septembre 2011 09:07

                                  Un article et un livre en néerlandais :

                                  http://www.apache.be/2011/04/grootste-belgische-wapensmokkelaar-was-de-ideale-verkoper/

                                  Grootste Belgische wapensmokkelaar was de ideale verkoper

                                  Gepubliceerd door De Redactie op 12 april 2011

                                  (...)

                                  Handelaar des doods. Het verhaal van Jacques Monsieur, Belgiës grootste misdadiger ooit van Willy Van Damme is uitgegeven bij Borgerhoff & Lamberigts. (256 pagina’s, 19,95 euro.)

                                  Une traduction automatique de l’introduction de ce long article :

                                  Le journaliste Willy Van Damme a écrit une biographie documentée forte sur Jacques Monsieur, un presque inconnu auprès du grand public belge, qui pendant vingt ans a fait son chemin de marchand d’armes illégales et d’espionnage à l’échelle planétaire. Le livre donne une image glacée de ce « marchand de mort », de son entourage et de ses mécènes.

                                  « L’histoire de Monsieur Jacques est très importante" dit Van Damme dans son introduction. "Cela donne une meilleure vue de l’histoire du monde de 1980 à 2000. Il corrige dans une large mesure l’image que nous avons eu jusqu’à récemment sur ​​cette période. Il est également très important car il est le seul des grands revendeurs d’armes illégales connu à partir de cette période qui, avec une certitude absolue que ce sont ces activités menées en étroite consultation et de supervision, et même le commandement de l’intelligence militaire occidentale. Il montre aussi le caractère immoral et criminel de cette intelligence, pour qui le sacrifice de centaines de milliers si nécessaire sans problème. "

                                  (...)


                                  • HERVE 3 septembre 2011 09:14

                                    14 novembre 2003

                                    ( Serge Frantsevitch pourrait apparaître dans l’affaire Dutroux )

                                    http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=295540

                                    (...) Ce qui nous intéresse ici, ce sont les liens qui unissaient Etienne Delhuvenne à un certain Serge Frantsevitch. En 1984, Frantsevitch a été condamné à 4 ans pour incendie volontaire, faux et usurpation. Mais surtout, Frantsevitch était actif dans des activités spécialisées dans la pornographie infantile. Dans le cadre du procès de Jacques Monsieur, trafiquant d’armes notoire, le procureur avait également parlé de liens entre Monsieur et Frantsevitch. Delhuvenne et Frantsevitch, eux, semblent être complices de sociétés- écrans destinées à camoufler des bénéfices tirés du commerce de cassettes pédophiles. (...)

                                    _ _ _

                                    6 septembre 2009

                                    http://veilleedarmes.wordpress.com/2009/09/06/arrestation-du-trafiquant-darmes-jacques-monsieur-aux-etats-unis/

                                    Arrestation du trafiquant d’armes Jacques Monsieur aux Etats-Unis

                                    Il est connu dans le circuit du commerce des armes, qu’il soit légal ou illégal, sous le nom de « Monsieur MONSIEUR ». Ou le « Maréchal », du fait de son appartenance, dans sa jeunesse, à l’armée belge.

                                    Jacques MONSIEUR, citoyen belge, résident en France, fait partie de ces grands noms qui ont trempé dans des affaires de vente d’armes plus ou moins légales, plus ou moins tolérées et épaulées par les autorités de différents pays du monde. Il est ce que l’on nomme couramment un «  trafiquant d’armes », même s’il se défend de cette appellation.

                                    Espion, commerçant, trafiquant … entre l’histoire qu’il raconte, celle que les journalistes essayent de retracer ( par exemple Laurent LEGER, dans son livre Trafic d’Armes (Flammarion, 2006) et ici, ou David SERVERAY, dans ses articles (1, 2, 3) pour Rue 89), et celle que la justice américaine vient de mettre à jour, il est difficile de dresser un portrait de Monsieur Monsieur. Il n’empêche qu’on trouve son nom lié à ceux de pays en conflit : Iran, Ex-Yougoslavie, République Démocratique du Congo …

                                    Déjà jugé pour diverses raisons par les justices belge et française, il vient d’être arrêté aux Etats-Unis, en Alabama précisément, le 28 août, à la descente d’un avion provenant de France. Il a été piégé par les autorités fédérales américaines alors qu’il cherchait à organiser une vente illégale de moteurs d’avions fabriqués aux Etats-Unis en direction de l’Iran.

                                    La manière dont il a été piégé est intéressante, car elle montre bien comment un trafic d’armes peut se passer. Il cherchait des moteurs américains pour des avions F-5 pour renouveler des pièces d’appareil vendus avant 1979 à l’Iran. Il existe aux Etats-Unis depuis 1995 un embargo fédéral sur la vente d’armes en direction de l’Iran, car le régime est considéré comme soutenant le terrorisme international . Pour contourner cette interdiction, Jacques Monsieur s’était procuré un faux certificat d’usage final pour la Colombie : pour les douanes américaines, les moteurs étaient achetés et devaient être livrés en Colombie, pour être montés sur des avions colombiens.

                                    En fait, les agents fédéraux américains avec qui il traitait ont mis à jour la manière dont il allait procéder (voir l’acte d’accusation, en anglais, spécialement les pages 5 à . A partir d’une société basée au Kyrgyzstan, il allait acheter les pièces, les faire livrer en Colombie en se servant de ses faux certificats d’utilisation finale pour passer les douanes américaines. Sur place, il devait trouver un nouveau transporteur pour les acheminer d’abord aux Emirats Arabes Unis, puis en Iran. Ce type de filière, qui est généralement montée pour une seule affaire, et qui change régulièrement, est l’exemple parfait d’un trafic d’armes.

                                    Ce qui est aussi intéressant à noter dans le cadre de cette procédure, est que la vente d’un moteur d’avion est considérée comme une vente d’armes illégale, car cette pièce destinée à faire fonctionner une arme.

                                    Tout ce trafic vaut aujourd’hui à Jacques MONSIEUR d’être poursuivi par la justice américaine pour « conspiracy, smuggling, money laundering, and violating weapons-trafficking laws and export controls related to a U.S. trade embargo on Iran. » Ces 6 charges peuvent l’emmener en prison pour une peine comprise entre 20 et 60 ans. Selon son avocat, Monsieur MONSIEUR devrait plaider « non coupable ».

                                    Ce n’est pas la première fois dans ces dernières années que la justice américaine cherche à faire tomber un grand trafiquant d’armes. Ce fut le cas en 2007 pour Viktor BOUT, le célèbre marchand d’armes russe, arrêté en Thaïlande, qui a évité il y a un mois une extradition vers les Etats-Unis, où il est recherché pour avoir vendu des missiles aux FARC colombiens, vente qui tombe sous le coup de la même loi que Jacques MONSIEUR.

                                    L’ère du trafic en toute impunité est-elle en train de prendre fin, pour des personnes qui ont pu travailler avec l’assentiment des autorités américaines à une autre période, selon les intérêts du moment (en Bosnie pour Jacques MONSIEUR, en Irak pour Viktor BOUT) ? On ne peut que le souhaiter.

                                    Note : il y a de nombreux articles relatifs à Viktor BOUT sur Agoravox.

                                    _ _ _

                                    6 décembre 2004

                                    http://www.rfi.fr/actufr/articles/060/article_32271.asp

                                    Jacques Monsieur dit « le Renard » : marchand d’armes et espion ?

                                    Pour Jacques Monsieur le commerce des armes n’était qu’une « couverture » pour des activités de renseignement.

                                    A 51 ans, Jacques Monsieur sort de son silence et parle de son activité de marchand d’armes. La justice française à ses trousses, l’homme vit en Belgique où il profite d’une liberté provisoire. Pour sa défense il assure que le trafic d’armes n’était qu’une couverture pour des activités d’espionnage au profit de services de renseignement occidentaux. Celui que l’on surnomme « Le Renard » donne sa version des faits.

                                    De notre envoyé spécial à Bruxelles

                                    Jacques Monsieur, l’homme au patronyme passe-partout, cultive la discrétion comme une seconde nature. Il est presque anonyme, perdu dans la foule mais familier du bar discret d’un hôtel quatre étoiles du centre de Bruxelles. Costume bleu sombre, cravate, attaché-case : la panoplie ordinaire de l’homme d’affaire.

                                    D’emblée, il vérifie : « vous n’enregistrez pas, là ? ». Fantasme ou simple réflexe d’homme aux vies cloisonnées ? Celle d’aujourd’hui commence en 1978. Papa est notaire, côté flamand, le fils entame des études de droit, qu’il abandonne en maîtrise. 1978 : l’appel sous les drapeaux. Hasard ou pas ? Jacques Monsieur, plutôt chétif, se retrouve dans un bataillon de chasseurs à pied, « une unité de renseignement ». Après un détour par le Portugal (où il se découvre une passion pour les Lusitaniens, de fameux chevaux de dressage), il affirme qu’il bascule « par goût » dans l’univers des « services ».

                                    Dès le départ, le cadre de son action est fixé assure-t-il : il sera marchand d’armes, profession idoine pour voyager dans des pays en conflit et se faire des relations au plus haut niveau. Aujourd’hui sous le coup d’une information judiciaire pour « commerce illicite de matériel de guerre », il défend pied à pied cette version de l’histoire : le commerce des armes n’était qu’une « couverture » pour des activités de renseignement. Tout au long de l’entretien -enregistré cette fois- qu’il nous a accordé, Jacques Monsieur n’a cessé d’expliquer pourquoi, derrière le marchand d’armes, il faut voir un espion au service de ses puissants protecteurs.

                                    Le « Renard » s’installe en France

                                    Raffiné et polyglotte, l’agent Monsieur aurait d’abord travaillé pour le SGR, les services secrets militaires belges, tout en étant supervisé par les services américains sur lesquels il refuse d’être plus précis. La nature même des opérations auxquelles il participe laisse penser que la CIA n’est pas étrangère à ses activités. En particulier lors de l’Irangate (fourniture d’armes à l’Iran par les Américains en pleine guerre Iran-Irak et alors que Washington et Téhéran sont à couteaux tirés).

                                    Dans ce contexte, la motivation pécuniaire des services n’est pas à exclure, car les montants des marchés en jeu sont colossaux. Certains services de renseignement ont pu engager ces opérations pour financer leurs propres activités clandestines ou pour affaiblir l’ennemi. A titre indicatif, sur la période 1993-96, les comptes en banque français de Jacques Monsieur encaissent la somme globale de 7 767 646 francs et 30 centimes. De l’argent qu’il utilise notamment pour la réfection du domaine des Amourettes qu’il a acquis dans le centre de la France.

                                    L’amateur de Lusitaniens s’est alors mué en éleveur de chevaux (il se déclare comme « agriculteur ») en plein pays berrichon, terre de l’âne noir et des fleurons de l’industrie de l’armement. En s’installant en France, Jacques Monsieur prétend avoir alerté la DST (le contre-espionnage français) de ses activités et de sa « couverture ». La DST aurait accepté de fermer les yeux sur le trafic d’armes, en échange d’une collaboration gratuite et désintéressée. Est-ce plausible ? « Possible, répond l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet, la DST a parfois recours à des marchands d’armes, car ce sont des gens qui ont des entrées à très haut niveau dans les Etats qu’ils fréquentent ».

                                    Trahi ou lâché ?

                                    Au-delà des principes, la façon dont l’intermédiaire contourne les embargos ou les dispositifs légaux en vigueur démontre qu’une telle activité ne peut être envisagée sans la complicité active des autorités militaires. La fourniture d’armes et de munitions à la Croatie et à la Bosnie en est l’exemple le plus achevé. Alors que l’ONU et les forces de l’OTAN imposent un blocus naval en mer Adriatique, plusieurs cargos livrent leurs marchandises directement dans des ports croates. Pour la Bosnie, les livraisons s’effectuent par des avions-cargos Iliouchine se posant sur des aéroports théoriquement contrôlés par les casques bleus ! Dès lors, difficile de ne pas donner un certain crédit à l’hypothèse du « feu orange » (accord officieux) accordé par les services secrets.

                                    La chute de Jacques Monsieur est à rapprocher des déboires d’un autre marchand d’armes désormais bien connu, Pierre Falcone. Les vrais ennuis judiciaires de l’intermédiaire franco-brésilien commencent en décembre 2000, tout juste un mois après l’arrestation de Jacques Monsieur à Téhéran. Dans les deux cas, leurs parrains occidentaux semblent avoir fait le choix de les sacrifier sur l’autel de l’efficacité.

                                    Or, Pierre Falcone se savait menacé par une procédure fiscale démarrée en 1996, comme Jacques Monsieur, dont les activités ont été dénoncées aux autorités judiciaires belges par une dénonciation des douanes américaines… en 1996. Au delà du parallèle entre leurs deux situations, faut-il voir tout un pan des réseaux animés par les services secrets qui, soudainement, s’effondre ? Le rapprochement s’arrête au statut de ces deux intermédiaires : Pierre Falcone est un représentant appointé de la Sofremi, organisme d’Etat, tandis que Jacques Monsieur est un «  indépendant », les deux hommes bénéficiant de contact privilégié avec différentes branches du réseau qui anime le ministère de l’Intérieur entre 1993 et 1995. Il faudra d’ailleurs attendre l’alternance politique pour que le ministre de la Défense (socialiste) Alain Richard prenne la décision de porter plainte contre les deux intermédiaires.

                                    Aujourd’hui, Pierre Falcone parcourt l’Asie à la recherche de débouchés pour le régime angolais dont il est devenu le représentant attitré auprès de l’Unesco, jouissant ainsi d’une protectrice immunité diplomatique. Jacques Monsieur, lui, a choisi d’attendre la clémence des juges français ou, à défaut, de ses anciens commanditaires. Mardi 23 novembre 2004, la chambre de l’instruction du Tribunal de Bourges (centre de la France) a décidé d’appliquer le principe du non bis in idem (on ne juge pas deux fois les mêmes faits) à son dossier. En clair, toutes les infractions, pour lesquelles il a déjà été condamné par le tribunal de Bruxelles en décembre 2002, seront écartées de l’instruction française. Habile, le « Renard ».

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                                    • HERVE 3 septembre 2011 09:14



                                      31 mars 2008

                                      http://www.rue89.com/2008/03/31/monsieur-monsieur-eleveur-ou-trafiquant-darmes

                                      Monsieur Monsieur, éleveur ou trafiquant d’armes ?

                                      Par David Servenay | Ex-Rue89 | 31/03/2008 | 14H58

                                      Jacques Monsieur, marchand d’armes belge, convoqué après douze ans au tribunal correctionnel de Bourges.

                                      Son histoire est un roman. Douze ans après son arrestation, Jacques Monsieur, trafiquant d’armes belge, va enfin répondre des délits dont il est soupçonné devant le tribunal correctionnel de Bourges. Entre temps, il a passé dix-huit mois en résidence surveillée à Téhéran, avant d’être condamné une première fois à Bruxelles, déjà pour des activité de
                                      « commerce illicite d’armes ». L’Iran, l’Afrique, la Bosnie… un tour du monde des entourloupes d’Etat qui pourrait ce lundi être jugé à huis clos.

                                      Marchand d’armes ou dresseur de chevaux ?

                                      A Lignières, au pays de l’âne berrichon, Jacques Monsieur était connu comme un gentleman. La cinquantaine athlétique, passionné de chevaux de dressage lusitanien, il possédait un beau haras -les Amourettes- entièrement rénové par ses soins. Boxes, manège couvert et jolie BMW pour épater la galerie. Souvent parti en Suisse ou au Luxembourg, l’homme menait grand train comme un notable, mais discrètement.

                                      Lorsque les gendarmes belges, accompagnés de leurs collègues français, ont sonné à sa porte en 1996, ils ont découvert sa face cachée, dans un bureau où la femme de ménage avait ordre de ne surtout jamais rien jeter. Et pour cause : entre les catalogues d’artillerie, les faux certificats de destination finale (end-user) et les fax de commandes… les enquêteurs découvrent la panoplie complète du vendeur d’armes.

                                      La longue traque d’un juge d’instruction…

                                      Commence alors pour Gérard Canolle, juge d’instruction à Bourges, une longue traque pour comprendre les ressorts de cette affaire. Sur le papier, Jacques Monsieur a tous les traits du trafiquant d’armes. Héritier d’une riche famille bruxelloise, il a effectué son service militaire dans la logistique des Chasseurs, une » unité de renseignement » précise-t-il lorsque nous le rencontrons à Bruxelles fin 2004.

                                      Recruté par le SGR, les services secrets militaires belges, il aurait aussi travaillé en sous-traitance pour le compte de la CIA. Ses très bons contacts en Iran lui offrent la possibilité de ravitailler le régime des Mollahs, dont l’ensemble des moyens militaires (avions, artilleries, véhicules) sont d’origine américaine. En clair, pour soutenir Téhéran sans en avoir l’air, Washington est obligé d’entretenir un réseau d’intermédiaires aussi occulte qu’efficace. Voilà pour les années 1980.

                                      La Bosnie, le Congo-Brazaville et soudain… la chute à Téhéran

                                      Repéré par la police belge dès 1987, il s’installe en France en 1993 pour ne rien changer à ses habitudes. Jonglant avec les comptes en banque à Genève et au Luxembourg, souvent entre deux avions, il organise alors l’une des principales filières de ravitaillement en armes lourdes des forces bosniaques et croates. Pour cela, il obtient des Américains d’ouvrir la couverture radar servant au blocus réalisé par la Navy en mer Adriatique. Le genre d’opérations difficile à monter pour simple éleveur de chevaux du Cher !

                                      Il remet le couvert en 1997, en pleine guerre congolaise, où le président Pascal Lissouba lui commande hélicoptères et armes lourdes, pour contrer les rebelles de Denis Sassou Nguesso. En arrière-plan, les hommes d’Elf (le tandem Jack Sigolet-André Tarallo) assurent le financement de l’opération. Ils interviendront notamment après la guerre, car le vainqueur ne veut pas payer l’addition du vaincu. Où l’on découvrira d’ailleurs que la compagnie pétrolière a fourni son aide, indirectement, aux deux camps, puisque le président du Gabon, Omar Bongo, a laissé passer des cargaisons d’armes pour Sassou.

                                      Dans son équipe, comme le raconte Bakchich, Jacques Monsieur a su rassembler des talents divers : Patrice Bourges (fils de l’ancien ministre de la Défense), ingénieur conseil pour la technique, Yves-Michel Deloche, expert en aéronautique, Pierre Ferrario, armurier, ou encore Jean-Claude Uthurry-Borde, homme à tout faire pour régler problèmes financiers et douaniers.

                                       » La DST a parfois recours à des marchands d’armes »

                                      En levant le voile sur les activités de Jacques Monsieur, la justice française va avoir à trouver une réponse au classique moyen de défense des marchands d’armes. Travaillait-il pour son compte exclusivement ? Pour celui de riches commanditaires privés ? Ou encore en » feu orange » pour le compte d’Etats tout à fait respectables, dont la réputation ne peut être entachée par de sombres arrangements inavouables ? Est-ce plausible ? Voici ce qu’en pensait l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet, interrogé en 2004 :

                                       » Possible, la DST a parfois recours à des marchands d’armes, car ce sont des gens qui ont des entrées à très haut niveau dans les Etats qu’ils fréquentent. »

                                      L’homme n’en est pas à son premier tour de passe-passe. Il a toujours prétendu avoir l’aval de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Le contre-espionnage français aurait été au courant de ses activités –ce qui n’est pas étonnant-, mais les aurait aussi tolérées –ce qui est moins courant. La règle du métier étant de ne jamais se faire prendre la main dans le sac. A 54 ans, le » Renard » sera-t-il aussi convaincant qu’il le fut à Bruxelles lors d’un premier procès dont il était ressorti libre ?


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                                      9 octobre 2008

                                      http://www.rue89.com/2008/10/09/trafic-darmes-laffaire-jacques-monsieur-plane-sur-langolagate

                                      Trafic d’armes : l’affaire Jacques Monsieur plane sur l’Angolagate

                                      C’est devenu un classique chez les avocats pénalistes confrontés à une grosse affaire politico-financière. A l’ouverture de l’audience, faire le procès du juge et de l’enquête. Dans l’Angolagate, les ténors du barreau ont plutôt choisi d’attaquer la procédure, déjà mise à mal pendant l’enquête. Pourtant, une affaire similaire de trafic d’armes a été jugée au printemps dernier à Bourges. Elle devrait, logiquement, faire jurisprudence. Analyse.

                                      Un jugement passé inaperçu, dans une affaire similaire

                                      Mercredi 21 mai 2008, il y avait peu de monde au Tribunal de grande instance de Bourges. Pourtant, ce jour-là, les magistrats rendaient publique leur décision sur une énorme affaire de trafic d’armes. Or, l’histoire du marchand belge Jacques Monsieur s’est écrite à la même époque que celle de Pierre Falcone. Dans les années 90, M. Monsieur, fils de bonne famille passionné de chevaux de dressage lusitaniens, s’installe à Lignières (Cher) pour restaurer un haras au pays de l’âne noir.

                                      Fort de ses contacts avec les réseaux Pasqua, il poursuit son activité d’intermédiaire, avec l’assentiment des services secrets occidentaux, comme il l’expliquera dans l’unique entretien accordé en 2004 à RFI. Il achète, vend et livre toute sorte d’armes à des pays aussi différents que l’Iran, l’Inde, le Venezuela, le Togo, le Qatar, les deux Congo… Un vrai « lord of war », surnommé « the fox » (le renard) dans le milieu.

                                      Le cas Monsieur est intéressant pour les avocats engagés dans la procédure de l’Angolagate, car les points de similitude sont nombreux :

                                      •Jacques Monsieur effectue de nombreuses transactions entre pays étrangers (armes iraniennes vendues au Congo Brazzaville en 1997) ;
                                      •il passe le plus souvent par une société (Matimco) basée à l’étranger (Bruxelles) ;
                                      •il utilise de nombreuses banques étrangères (Luxembourg, Suisse) et des relais dans les paradis fiscaux ;
                                      •la seule matérialité établissant le « commerce illicite d’armes » repose souvent sur un contrat ou une lettre de crédit signé, ou parfois un échange de faxes.

                                      Une jurisprudence constante depuis 1939

                                      Logiquement, maître Hervé Cabeli, avait plaidé durant la procédure la nullité des poursuites, puisque les transactions ne passaient pas, matériellement, par la France. Un argument repris dès mardi par les avocats de l’Angolagate.

                                      Dans son jugement, le TGI de Bourges est formel (voir le document). Les poursuites pour « commerce illicite d’armes » sont valables, car elles reposent sur le décret-loi de 1939 qui définit deux principes :

                                      •dans l’article 2, il est indiqué que la fabrication et le commerce d’armes de guerre « ne peuvent fonctionner et l’activité de leurs intermédiaires ou agents de publicité ne peut s’exercer qu’après autorisation de l’Etat et sous son contrôle ».

                                      •dans l’article 24, le même texte « sanctionne expressément toute personne qui “exercera son activité en qualité d’intermédiaire” à l’occasion de la fabrication ou du commerce des matériels, armes et munitions des catégories visées à l’article 2 du décret, sans qu’aucune condition de nationalité de la personne ne soit édictée ».

                                      Et la conclusion des juges est d’une logique implacable :

                                      «  Aucune des dispositions du décret-loi précité n’impose, par ailleurs, que le matériel d’armement ou les munitions transitent sur le territoire national, le texte se bornant à incriminer les personnes accomplissant des actes de commerce ou agissant en qualité d’intermédiaire, dès lors qu’un seul élément de l’acte de commerce a été accompli sur le territoire national ;

                                      L’argumentation de Jacques Monsieur
                                      - tendant à la démonstration de l’existence d’un vide juridique dans l’hypothèse où les armes et munitions n’ont pas transité sur le territoire national- devra donc être écarté ; »

                                      En 2001, la Cour de cassation a déjà « nettoyé » la procédure

                                      L’agitation de la prestigieuse brochette d’avocats de l’Angolagate ressemble fort à un coup pour rien. D’autant plus que cette procédure, comme toutes les affaires politico-financières d’envergure, a fait l’objet d’un peignage juridique pointilleux. Tout le monde semble avoir oublié qu’en juin 2001, la Cour de cassation avait annulé une partie de la procédure et des mises en examen, au motif justement de non-conformité avec le décret de 1939. (Voir la vidéo)


                                      Note : dans l’Angolagate, on retrouve le nom de maître Spandre, avocat et intime du baron Benoît de Bonvoisin et hôte du terroroste italien en fuite Gaetano Orlando ...

                                      http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/files/2009/11/angolagatejugement.12583 90384.pdf

                                      3.2.2.1.1- Le compte de la société ANGONEGOS Ltd

                                      Alors que le Gouvernement angolais souhaitait couper l’approvisionnement en
                                      diamants de l’UNITA et organiser le marché de cette richesse naturelle afin
                                      d’endiguer les fraudes, il demandait que fût créée une société, ayant pour objet l’importation et la commercialisation de marchandises, autorisée, de manière exceptionnelle, à négocier à l’étranger en devises étrangères, notamment en dollars.

                                      En février 1992, Monsieur CURIAL élaborait “les premiers actes” d’une société
                                      “off shore” dénommée ANGONEGOS Ltd, avec l’aide d’un avocat belge,
                                      Maître SPANDRE. Malgré les vols reliant quotidiennement l’Angola à la Belgique, cet avocat conseillait, pour des raisons fiscales, de constituer la société en Irlande, à Dublin


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                                      3 septembre 2009

                                      http://www.rue89.com/2009/09/03/comment-se-reconvertir-quand-on-a-fait-du-trafic-darmes

                                      Comment se reconvertir quand on a fait du trafic d’armes ?

                                      Par David Servenay | Ex-Rue89 | 03/09/2009 | 15H55

                                      Un trafiquant d’armes international peut-il se reconvertir une fois qu’il a été démasqué ? Apparemment, non. Telle fut ma première réflexion en découvrant l’arrestation du Belge Jacques Monsieur il y a quelques jours aux Etats-Unis. L’homme a comparu mercredi devant un tribunal de l’Alabama. La justice américaine lui reproche d’avoir essayé de vendre des pièces de F5, un avion américain, à… l’Iran. Il risque soixante-cinq ans de prison.

                                      Un fils de bonne famille recruté par la CIA

                                      La première fois que j’ai rencontré Jacques Monsieur, dans le hall d’un quatre-étoiles à Bruxelles, j’avoue que la question m’a traversé l’esprit : que va-t-il faire de sa vie ?

                                      A l’époque (hiver 2004), cet homme de 51 ans venait d’être condamné par la justice belge à une peine symbolique, après avoir croupi un an et demi à Téhéran en résidence surveillée. Il payait deux décennies d’une vie de trafiquant d’armes.

                                      Avec son air malicieux, il n’avait pas vraiment l’allure de l’acteur Nicolas Cage dans « Lord of War », un trafiquant flamboyant assoiffé de pouvoir. Plutôt un sympathique VRP, enlisé dans des problèmes d’avocat, de juge et de diplomatie. Le genre de période où plus personne ne vous connaît. Il se demandait d’ailleurs vers quelle activité professionnelle se tourner…

                                      Attention, je ne vais pas le plaindre. Fils de bonne famille, Jacques Monsieur a eu la belle vie. Recruté par les services belges de renseignement pendant son service militaire, il devient dans les années 80 l’un des intermédiaires préférés des « backdoors » de la CIA, les filières clandestines de l’agence.

                                      Le problème du moment est simple : comment fournir discrètement à Téhéran les pièces nécessaires à la maintenance de ses équipements militaires (avions, artillerie, chars…), tous d’origine américaine ?

                                      On sait aujourd’hui que le grand jeu consistait à aider autant l’Irak de Saddam Hussein que l’Iran de l’ayatollah Khomeiny… La réponse s’appelle l’Irangate et l’ensemble des filières clandestines mises en place par la CIA et souvent sous-traité à ses alliés occidentaux.

                                      Un entrepreneur autodidacte et pluricompétent

                                      Au tournant des années 90, il déménage en France. A Lignières, dans le Berry, un petit village tranquille où il élève dans un joli haras des Lusitaniens, chevaux de dressage portugais. De son bureau (bordélique) où la femme de ménage a interdiction de jeter le moindre papier, il développe sa petite entreprise.

                                      En 1992-93, en Bosnie-Herzégovine et en Croatie, il inverse les flux. Des armes iraniennes sont livrés clandestinement aux milices qui s’opposent à l’armée serbe. Là encore, la CIA couvre ces opérations, en neutralisant la couverture radar en mer Adriatique pour laisser passer les cargos bourrés d’armes. Des munitions de fusils d’assaut, des mortiers, des obus…

                                      A chaque fois, Jacques Monsieur déploie des trésors d’ingéniosité. Car vous n’imaginez pas à quel point il est compliqué de contourner les lois qui réglementent le marché de l’armement. Il faut :

                                      •obtenir la marchandise, souvent dans des entreprises d’Etat
                                      •trouver le bon moyen de transport (bateau, avion)
                                      •avoir un très efficace transitaire en douanes
                                      •s’assurer d’un mode de paiement parfaitement fiable (une lettre de crédit bancaire)

                                      Dernier obstacle -le plus difficile : trouver un certificat de destination finale (« end-user certificate ») bidon. Quand un pays est sous embargo, il est impossible de lui livrer directement la marchandise. Dans le cas présent, Jacques Monsieur avait choisi la Colombie pour faire tampon entre les Etats-Unis et l’Iran. La plupart du temps, cela suppose d’acheter la signature d’un haut fonctionnaire.

                                      Bref, il faut réunir de nombreuses compétences pour faire ce métier : commercial, logisticien, juriste et… corrupteur. Alors, pourquoi Jacques Monsieur n’a-t-il pas su s’insérer plus traditionnellement sur le marché du travail ?

                                      Une activité de schizophrène

                                      La plupart des grands trafiquants d’armes (Victor Bout, Jacques Monsieur, Pierre Falcone, JB Lasnaud, Georges Starck pour ne citer qu’eux) ont une longue pratique des services de renseignement.

                                      Certains sont même carrément d’anciens espions, comme Bout qui a été officier du KGB. Or, tous gardent une forme de nostalgie de ce monde parallèle où le bien et le mal se confondent, où l’Etat vous incitent contourner la loi et où le pouvoir prend soudain une forme que vous n’imaginiez pas. Tout cela n’incite pas revenir dans le monde normal.

                                      Un bon trafiquant d’armes a même l’obligation d’être schizophrène. A Lignières, Jacques Monsieur vivait comme un notable de province. Avec ses chevaux, une belle femme, des amis venant passer le week-end à la campagne. Et dès le lundi, il repartait pour la Suisse et le Luxembourg, à répartir les commissions, les lettres de crédit…

                                      Je suppose que sa nouvelle vie commençait à l’ennuyer, lorsqu’il a accepté en février l’offre d’un émissaire (en réalité, un agent américain sous couverture) : trouver des moteurs de F-5 et de C-130 pour ses amis iraniens. A 56 ans, Jacques Monsieur est quasi-assuré de passer sa retraite à l’ombre d’un pénitencier. En attendant, il a plaidé « non coupable ».

                                      http://asset.rue89.com/files/YannGugan/2009_09_03_jacques_monsieur.pdf
                                      ( 11 pages )


                                      _ _


                                      3 septembre 2009

                                      http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B03EED9153FF930A3575AC0A96F9C8B63&scp=1&sq=Jacques%20Monsieur&st=cse

                                      WORLD BRIEFING | THE AMERICAS ;

                                      U.S. Arrests Belgian In F-5 Engine Case

                                      By THE ASSOCIATED PRESS

                                      Published : September 3, 2009

                                      A Belgian man has been arrested on charges that he sought to buy fighter jet engines for Iran, federal prosecutors said in Washington on Wednesday.

                                      Jacques Monsieur, a citizen of Belgium and a resident of France, was arrested Friday in New York on charges that he conspired with an Iranian, Dara Fotouhi, to buy F-5 fighter jet engines and parts, according to an indictment and affidavit. The Justice Department described the two men as experienced arms dealers who had been working with the Iranian government to obtain military items.

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