Réac le COD ? progressiste le prédicat ? Ne serait-ce pas l’inverse ?

Vers un anti-pédagogisme de gauche, vers un anti-pédagogisme républicain.
La puissance du lobby pédagogiste (je parle des massacreurs du bon sens pour qui l'école est un outil idéologique et une machine à fabriquer de la paix sociale au lieu d'instruire) ne vient pas seulement du fait qu'on l'a laissé occuper tous les postes stratégiques depuis des décennies, de ses relais politiques syndicaux et médiatiques, mais d'avoir fait croire et d'avoir laissé dire qu'il était la gauche, qu'il était de gauche.
C'est évidemment une aberration. Seul le mouvement de J Luc Mélenchon et quelques autres petits partis semblent enfin commencer à défendre l'idée, pourtant évidente, que l'école de l'instruction(à l'opposé de l'école de la fabrique de la paix sociale et du prêchi prêcha idéologique) puisse être une valeur qui va dans le sens de celles que prônaient un Hugo ou un Jaurès.
Le lobby qui fait la pluie et le beau temps dans l'EN depuis beaucoup trop longtemps a donc réussi le coup de maître de faire une OPA perverse sur les consciences de gauche affaiblies. Un véritable matraquage. Il est entendu, et dans la presse notamment, qui n'aime pas toujours à remettre en question le prêt-à-penser que le faiseur d'opinion lui donnent sur un plateau, qu'un anti-pédagogiste ne saurait être que de droite voire d’extrême droite. (renchérissement stratégique oblige)
Il est urgent de travailler à dissocier *radicalement* l'idée de gauche, (les valeurs de gauche) avec celle de pédagogisme. Ceux qui travaillent à la liquidation tranquille de l'école de la transmission, de l'instruction ne sont pas la gauche. Ils ne travaillent que pour les marchands.
Il faut à cette fin œuvrer aussi à un anti pédagogisme de gauche virulent. L'anti-pédagogisme doit venir de tous les côtés de l'échiquier politique car il est d'essence citoyenne et républicaine.
Mais la gauche qui se réclame de Condorcet, de Hugo et de Jaurès, doit mettre les bouchées doubles et rattraper le temps perdu. Il s'agit de reprendre de l'espace, à gauche, espace qui selon moi a été usurpé par des imposteurs qui font mine d'être progressistes. Quand on fabrique sciemment de l'illettrisme et de l'innumérisme, quand on promeut la médiocrité et le nivellement, l'entertainement bas de gamme, quand on discrédite l'effort intellectuel et la réflexion lucide, on n'est pas "de gauche", non.
Un Brecht jamais n'aurait défendu une telle "école", jamais un Jean Vilar. Jamais un émancipateur du peuple n'aurait programmé une telle déchéance.
Qu'on invite tous les élèves au banquet de la Connaissance, oui ! Qu'on serve de la malbouffe infecte et que les examens deviennent un jeu de dupes, non !
Il y a peu de temps le journal Libération (qui délivre des brevets officiels incontestés de gauchisme ou plutôt de "gauchitude", celle en col roulé noir Saint-Germain des prés ) confirmait enfin ce que tout le monde croyait déjà savoir, grâce à la mise en scène éculée du lobby pédagogiste. Volant au secours de Lussault et de sa bande, (sûrement après un coup de fil) ce journal nous apprenait, en gros, que le Prédicat *(nouvelle marotte des réformateurs de la grammaire) est de gauche et le complément d'objet direct de droite.
Eh bien voilà, affaire classée.
Ceux-là qui défendent le COD veulent discriminer les élèves en les triant selon leur origine sociale, faire une école de l'exclusion et de l'entre-soi à l'opposé des valeurs de la démocratie.
Il va sans dire que si le COD est de droite, le COI est d’extrême droite et le COS, nazi.
Voilà, vous êtes fixés.
A moins évidemment que Libération ne soit pas du tout un journal de gauche mais un journal libéral libertaire applaudissant à tout ce qui entrave le marché comme cette vieille institution républicaine qu'on appelle l’École. Mais c'est impossible naturellement puisque Libération est la gauche par essence (Serge July !). Tout cela tend donc également à démontrer que le lobby pédagogiste qu'on dit tout puissant , alors qu'il a besoin qu'un journal à l'agonie vole à son secours, est aussi un lobby de "gauche". A moins que...
A moins que LA gauche, celle de Hugo et de Jaurès, ce soit autre chose ?
Antoine Desjardins
Dernier article Humanité 3/2/2017 http://www.humanite.fr/propos-du-predicat-et-de-lecole-elementaire-le-francais-perd-sa-grammaire-631565
Figaro 18/1/2017 http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/01/16/31003-20170116ARTFIG00288-grammaire-simplifiee-a-l-absurde-le-predicat-vous-dis-je-le-predicat.php
* Le prédicat est, dans la phrase, ce qu’on dit du sujet, tout ce qui n’est pas le sujet. « Les soi-disant scientifiques de l’éducation ». Sujet, prédicat : « détruisent l’école. » On relèvera dans ce prédicat, notion floue et fourre-tout, un verbe : « détruisent », un COD : « l’école ». Le prédicat permet de ne plus faire une analyse fine des constituants ni de comprendre véritablement le « mécano » de la phrase.
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