Récapitulatif et perspectives macroniennes du braquage électoral en cours & notule sur la colombe et le crapaud

Les dirigeants du RN ont commis des erreurs de campagne, d’abord la gaffe sur les binationaux car certains faisaient partie de leur électorat, et aussi l’impression qu’ils abandonnaient certaines mesures sociales, alors que la gauche promettait du soleil même la nuit.
Les questions de sécurité, civilisation et immigration étant passées au second plan lors de la campagne, le RN a perdu son argumentaire principal.

@Eric F

On ne se présente pas décemment devant les électeurs avec juste des rentes électorales à faire fructifier, un mauvais camouflage de la réalité de ses choix économiques et l’appel à la division identitaire comme substitut à la responsabilité politique et à la justice sociale, pour au final briguer le relais de la macronie afin de servir les mêmes maîtres. Le RN leur rend l’inestimable service de fracturer les classes moyennes et populaires.

Le RN était fort fort là où l’abstention était encore forte.

Et les électeurs se sont débrouillés avec le type de scrutin en cours

@Eric F
C’est pas des erreurs !! c’est le fond du parti : Marine Le Pen fait montre d’une désinvolture en toutes circonstances, prouvant, même si c’est inconscient mais j’en doute, qu’elle joue là un jeu qui l’amuse beaucoup, tant mieux pour elle depuis le temps qu’elle le tient, et qui lui permet de passer entre les gouttes de la Justice, de se faire plein de tune ans se fouler, de serrer la louche à Poutine tout en faisant la bise à Biden, de dansr avec des nazis tout en essayant de montrer le soin qu’elle prendrait du peuple...être reine de je ne sais quoi aux US tout en chantant le nationalisme français... bref n’importe qui de sensé s’aperçoit qu’elle est pipeau.
Elle s’est entourée, une fois de Philippot, énarque ou je ne sais quoi, mais qui est vite parti, sûrement voyant l’amateurisme de la cheffe et aujourd’hui de l’ineffable Bardella, de la même famille sûrement que tous les jeunes éphèbes qui entourent Macron.
Je suis persuadée depuis le début, en 2002, vous vous souvenez ? que le Fn est le bouffon du roi ou je ne sais pas comment l’appeler, celui qui attire à lui les colères et les miasmes du peuple, pourtant dus à l’empire, mais, justement, pour sauver l’empire.
Eh bien cela a marché une fois de plus.
C’est constitutif du FN qui change de nom pour faire comme tout le monde ; peut-être un sursaut d’honnêteté, un front étant un peu plus guerrier qu’un rassemblement.
Marine Le Pen n’a personne autour d’elle ; personne, trois pelés accourus en sentant le vent tourner, les vieux de la vieille s’étant calés dans leur ville y faisant chef à leur convenance.

@Alexandre Gerbi
 

Le nombre de voix ici des uns et des autres est lié aux circonstances et au type de scrutin. Le score le plus représentaif est celui du RN. Il a récupéré des voix à droite en continuant d’en pomper un peu dans la macronie. Quelle est sa marge de progrès ? En a-t-il une ? Qui a envie d’un mélange de macronie, de LR et d’extrême-droite pour continuer d’être au service d’une oligarchie ? D’autant que c’est difficile visiblement à vendre et en même temps, dès que l’on gratte un peu, difficile à cacher. Le NFP a bien joué le désistement et le report de voix comme il l’avait annoncé en pensant qu’avec un Macron affaibli en voie de sacrification, il ne fallait pas donner un avantage à la roue de secours de l’oligarchie  alors que dans l’autre sens en faveur du NFP le désistement et le report des voix ont été moins conséquents comme c’était prévisible. le NFP, sans illusion, s’est honoré de prendre dans la clarté ses responsabilités devant nos concitoyens et devant l’histoire. C’est pas si mal mais il faut sortir de cette situation qui n’est pas saine. Il nous faut de nouvelles institutions et commencer sans attendre par introduire la proportionnelle dans une formule à discuter. Et pas dans le mois précédent une élection. Ce sera démocratiquement plus sain pour tout le monde à commencer pour le citoyen.

@Octave Lebel

Jean Luc Mélenchon has never been a visionary, he is, more precisely, a “lackey” of the system. Read what Philippe Seguin said in 1992. Philippe Séguin’s speech on the Maastricht Treaty (May 5, 1992) is now celebrating its 30th anniversary. However, it is astonishing to note to what extent current events prove right a man who was obviously the last great visionary of French politics. His approach was often outdated, considered as the avatar of an embittered and outdated sovereignism. Commentators have thus for the most part missed this great prophetic speech : “For thirty-five years an entire oligarchy of experts, judges, civil servants, rulers has taken, in the name of the people, without having received a mandate decisions of which a formidable conspiracy of silence conceals the issues and minimizes the consequences […] Let us then fear that, in the end, national feelings, by dint of being stifled, will become exacerbated to the point of turning into nationalism and leading Europe, once again, on the verge of serious difficulties, because nothing is more dangerous than a nation deprived for too long of the sovereignty through which its freedom is expressed, that is to say its inalienable right to choose your destiny...But be careful : it is when national sentiment is flouted that the way opens to nationalist excesses and all forms of extremism !” What did he mean ? The Maastricht Treaty was entirely based on a logic of massive transfer of national political powers to the European Union : currency, security, immigration, social and economic, environmental policies, etc. It thus consisted of a progressive dispossession of national political authorities for the benefit of supranational bodies such as the Commission, the European Parliament, and especially the Court of Justice of the European Union, the supreme jurisdiction which has the prerogative of delimiting the sharing between the national and European field of competence, and which generally arbitrates in favor of the second. Philippe Séguin’s concern focused above all on the democratic danger of this process. Democracy is defined as the power of the people. However, if there is a European civilization rich in its diversity, it is impossible to speak today of a “European people” or a “European nation”. Therefore, the transfer to the European Union of powers which until now fell to national parliaments elected by universal suffrage can only lead to the emergence of a bureaucratic monster depriving the European peoples of their sovereignty. And this feeling of dispossession, favoring national frustrations, could therefore only lead to an outbreak of extremism, that is to say the exacerbation of passions as a result of impotence. However, this multifaceted extremism, announced by Philippe Séguin as one of the inevitable consequences of the weakening of national democracies, imposes itself today as the master of French politics. Extremism can be defined as exacerbated demagoguery, denial of reality and flight into illusions or the manipulation of emotions. It is therefore no coincidence that the government parties of recent decades, notably LR and the Socialist Party, are in the process of being wrecked. They, who have shared power for thirty years, have failed to meet the expectations of the French and have continued to disappoint. But what could they do – for example in the fight against unemployment or control of borders – in the absence of decision-making levers, progressively annihilated by the consequences of the Maastricht Treaty ? Today extremism triumphs, in all its forms.
It is on the left, marked by the rallying of all the so-called “progress” forces within France Insoumise. The so-called government left, which advocated a compromise between “change” and reality (economic, financial), embodied by personalities like Michel Rocard, is in pieces. The “clean slate” policy to which left-wing parties are currently converting is based on a radical discourse : frenzied multiculturalism, excessive wokism and environmentalism. But this fall of the left into extremism has its counterpart on the other shore with the triumph of Lepenism, which has become by far the first “right” force. However, what is lepenism if not an accelerated sinking in lying and demagogic slogans like the return of retirement at 60 or the emblematic “ban on the veil in public spaces” obviously inconceivable in practical.

@Legestr glaz
Jean Luc Mélenchon n’a jamais été un visionnaire, il est plus précisément un « laquais » du système. Lisez ce que disait Philippe Séguin en 1992. Le discours de Philippe Séguin sur le traité de Maastricht (5 mai 1992) célèbre aujourd’hui son 30e anniversaire. Il est pourtant étonnant de constater à quel point l’actualité donne raison à un homme qui fut évidemment le dernier grand visionnaire de la politique française. Son approche était souvent dépassée, considérée comme l’avatar d’un souverainisme aigri et dépassé. Les commentateurs ont donc pour la plupart raté ce grand discours prophétique : « Depuis trente-cinq ans, toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants a pris, au nom du peuple, sans avoir reçu de mandat, des décisions dont un une formidable conspiration du silence occulte les enjeux et minimise les conséquences […] Craignons donc qu’à terme les sentiments nationaux, à force d’être étouffés, ne s’exacerbent au point de se transformer en nationalisme et de diriger l’Europe, une fois de plus, au bord de graves difficultés, car rien n’est plus dangereux qu’une nation privée trop longtemps de la souveraineté par laquelle s’exprime sa liberté, c’est-à-dire son droit inaliénable de choisir son destin

@Legestr glaz
Mais attention : c’est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s’ouvre aux excès nationalistes et à toutes les formes d’extrémisme ! Que voulait-il dire ? Le traité de Maastricht reposait entièrement sur une logique de transfert massif des pouvoirs politiques nationaux vers l’Union européenne : politiques monétaires, sécuritaires, d’immigration, sociales et économiques, environnementales, etc. Il consistait ainsi en une dépossession progressive des autorités politiques nationales au profit d’organismes supranationaux tels que la Commission, le Parlement européen, et surtout la Cour de justice de l’Union européenne, juridiction suprême qui a la prérogative de délimiter le partage entre le domaine de compétence national et européen, et qui arbitre généralement en faveur de la deuxième. L’inquiétude de Philippe Séguin portait avant tout sur le danger démocratique de ce processus. La démocratie est définie comme le pouvoir du peuple. Or, s’il existe une civilisation européenne riche de sa diversité, il est impossible de parler aujourd’hui de « peuple européen » ou de « nation européenne ».

@Legestr glaz

Dès lors, le transfert à l’Union européenne de compétences qui incombaient jusqu’à présent aux parlements nationaux élus au suffrage universel ne peut que conduire à l’émergence d’un monstre bureaucratique privant les peuples européens de leur souveraineté. Et ce sentiment de dépossession, favorisant les frustrations nationales, ne pourrait donc conduire qu’à une poussée d’extrémisme, c’est-à-dire à l’exacerbation des passions par impuissance. Pourtant, cet extrémisme aux multiples facettes, annoncé par Philippe Séguin comme l’une des conséquences inévitables de l’affaiblissement des démocraties nationales, s’impose aujourd’hui comme le maître de la politique française.
L’extrémisme peut être défini comme une démagogie exacerbée, un déni de la réalité et une fuite vers les illusions ou la manipulation des émotions. Ce n’est donc pas un hasard si les partis de gouvernement des dernières décennies, notamment LR et le Parti socialiste, sont en train de faire naufrage. Eux, qui partagent le pouvoir depuis trente ans, n’ont pas répondu aux attentes des Français et n’ont cessé de décevoir. Mais que pourraient-ils faire – par exemple dans la lutte contre le chômage ou le contrôle des frontières – en l’absence de leviers de décision, progressivement annihilés par les conséquences du traité de Maastricht ?

Aujourd’hui, l’extrémisme triomphe, sous toutes ses formes. Elle est à gauche, marquée par le rassemblement de toutes les forces dites de « progrès » au sein de la France Insoumise. La gauche dite gouvernementale, qui prônait un compromis entre le « changement » et la réalité (économique, financière), incarnée par des personnalités comme Michel Rocard, est en morceaux. La politique de la « table rase » à laquelle se convertissent actuellement les partis de gauche repose sur un discours radical : multiculturalisme forcené, wokisme et environnementalisme à outrance.

Mais cette chute de la gauche dans l’extrémisme a pour contrepartie sur l’autre rive le triomphe du lepénisme, devenu de loin la première force de « droite ». Or, qu’est-ce que le lepénisme sinon un naufrage accéléré dans des slogans mensongers et démagogiques comme le retour de la retraite à 60 ans ou l’emblématique « interdiction du voile dans l’espace public » évidemment inconcevable en pratique.

@Octave Lebel

Le retour des mots « clé » d’octave Lebel : une magnifique langue de bois qui ne veut absolument rien dire.
— rentes électorales
— réalité des choix économiques
— appel à la division identitaire
— responsabilité politique
— justice sociale

Vous devriez monter un petit spectacle, vous pourriez avoir du succès avec ces mots « clé », qui sait ?

https://www.youtube.com/watch?v=LVqOC4fiHvk&t=91s

@Alexandre Gerbi
On ne raisonne pas principalement en terme de partis mais de blocs (ou alliances), et c’est à ce niveau que l’on peut parler de succès ou non.

Les prévisions annonçaient que le bloc national (RN+Ciottistes) aurait le plus d’élus, or les deux autres blocs (gauche et camp présidentiel) en ont davantage, grâce à leur collusion (au sens propre puisque leurs électeurs ont voté indifféremment au seul titre du ’’barrage’’).
Donc il n’y a pas de majorité relative RN qui conduirait à ce que lui soit proposé de former un gouvernement, même si ce sera le groupe le plus nombreux du fait que les autres blocs sont davantage composites.

@Octave Lebel
Votre argument de passer un accord électoral avec l’oligarchie affaiblie afin de ’’ne pas donner un avantage à la roue de secours de l’oligarchie’’ est du plus haut comique.

En tout cas, comme vous dites, le score le plus représentatif en terme de suffrages est celui du bloc national (plus de 33% des voix), alors que la gauche est à moins de 30% des voix.
Cela parait donc extravagant que ceux qui critiquent le système politique veuillent profiter de ses distorsions pour prétendre exercer le pouvoir (gouverner par décret, avec le tiers des députés à l’assemblée). 

Concernant le scrutin proportionnel, tout à fait d’accord, et cela fera certainement l’objet d’un assez large consensus aussi bien des députés (hors LR peut-être). effectivement il faudra établir la formule, soit similaire à 1986 (par département ou groupe de départements) ou par listes nationales (mais ’’système des partis’’). Notons qu’avec ce système, le RN serait le premier bloc avec 190 députés.