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Recension 4 étoiles d’un général 5 étoiles pour le livre de Peter Dale Scott « La route vers le Nouveau Désordre Mondial »

Grande première en France : un haut gradé de l’armée, le général 5 étoiles Bernard Norlain publie dans la Revue Défense Nationale un article extrêmement élogieux sur le dernier livre de Peter Dale Scott "La Route vers le Nouveau Désordre mondial". Il s’agit d’un véritable pavé dans la marre hexagonale, puisque dans l’ensemble les médias français sont restés incroyablement silencieux sur cet ouvrage. La "grande muette" serait-elle finalement plus prolixe que nos journalistes ?

ReOpen911 publie ici l’intégralité de cette recension, en souhaitant qu’elle éveille l’intérêt de nos lecteurs, voire des journalistes envers un livre qui fait la lumière sur la façon dont les Etats-Unis ont été entraînés dans leurs deux derniers conflits ! Alors que le débat sur le maintien de la présence des troupes françaises en Afghanistan n’a toujours pas eu lieu malgré le désaccord de presque 70% des Français, la visibilité que donne M. Norlain à cet ouvrage constitue un véritable espoir pour tous ceux qui luttent pacifiquement contre les guerres illégales et le réarmement global qui ont cours depuis le 11 septembre 2001.

 

La revue dédiée au rayonnement de la pensée stratégique française.

Recension 4 étoiles d’un général 5 étoiles pour le livre de Peter Dale SCOTT

par le général Bernard Norlain, dans la Revue Défense Nationale, N°738, du mois de mars 2011

M. Bernard Norlain est devenu général d’armée aérienne (5 étoiles) en 1990. Pilote de chasse de formation (totalisant 6 000 heures de vol), il a commandé la formation des élèves officiers de l’armée de l’Air, puis à partir de 1984, le centre d’expériences aériennes militaires et la Base aérienne 118 Mont-de-Marsan.
De 1986 à 1989, il fut chef du cabinet militaire du Premier ministre Jacques Chirac, puis de Michel Rocard. De 1994 à 96, il fut le directeur de IHEDN (l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale), un établissement public administratif français d’expertise et de sensibilisation en matière de défense, placé sous la tutelle du Premier ministre
. En 1999, M. Federico Mayor, le directeur général de l’UNESCO, lui décerne la médaille d’or Mahatma Gandhi en reconnaissance de son rôle éminent en faveur de la prévention des conflits et de la promotion d’une culture de paix. La même année, il préface le rapport Cometa (sur les OVNIS), étude à laquelle participent de nombreux militaires et scientifiques.
Membre de l’organisation internationale Global Zero Initiative, il a cosigné, le 15 octobre 2009, avec Michel Rocard, Alain Juppé et Alain Richard, une tribune dans le quotidien Le Monde pour plaider en faveur du désarmement nucléaire. Depuis juillet 2008, il est le directeur de la Revue Défense Nationale.
Distinctions : Commandeur de la Légion d’honneur ; Commandeur de l’Ordre national du Mérite ; Médaille de l’Aéronautique.
(Sources Wikipédia)

Voilà un livre passionnant, décapant, on pourrait dire terrifiant, en ce qu’il dévoile au lecteur pourtant averti les dérives et les pratiques mafieuses d’une démocratie emblématique, miroir de nos sociétés.

La thèse de l’auteur est, en gros, que la perte progressive de contrôle sur les décisions politiques majeures aux États-Unis a fait que le pouvoir a été confisqué de façon occulte, non démocratique, par des groupes de pression et que cette situation a totalement perverti le système politique américain et a notamment conduit au drame du 11-Septembre.

L’immense mérite de cet ouvrage est de s’appuyer sur un appareil de notes et de références, une bibliographie — près de 150 pages au total — très complètes et variées qui viennent étayer pas à pas la démonstration de l’auteur.

Partant d’une réflexion sur les États-Unis où les inégalités sociales, la faiblesse de la société civile au niveau fédéral, la puissance des intérêts particuliers, l’auteur, qui n’est pas particulièrement un néoconservateur, mais plutôt un libéral, tendance gauche, dresse un tableau saisissant de ce qu’il appelle l’État profond et de son processus historique où les pouvoirs secrets verticaux se sont emparés de la conduite de l’action publique, et où la prise de décision politique à huis clos accorde la priorité à la sécurité et à la préservation d’intérêts privés particulièrement ceux des exportateurs d’armements et des firmes pétrolières.

Son analyse est particulièrement pertinente et convaincante dans sa description de la politique du trio Nixon-Kissinger-Rockefeller, censée contrer les progressistes et qui a conduit à renforcer les mouvements réactionnaires islamistes, mais aussi à soutenir les intérêts des pétroliers. Il met en évidence le rôle de Nixon ou plutôt sa paranoïa dans la dégradation du processus bureaucratique et démocratique de mise en œuvre de la politique et dans l’amplification du pouvoir secret. En passant il faut noter une analyse intéressante du Watergate.

À ce stade apparaît le couple diabolique, aux yeux de l’auteur, Cheney-Rumsfeld et son implication dans la planification du projet ultrasecret de Continuité du Gouvernement (COG) qui cacherait, selon l’auteur, un programme de prise de pouvoir illégal et dont il traite longuement à propos du déroulement des événements du 11-Septembre pour expliquer certaines incohérences dans la version officielle. Il continue sa démonstration avec Ford-Rumsfeld-Cheney, le virage vers le conservatisme et le début de l’envol des budgets de défense. On parle de la BCCI. Puis l’ère Carter-Brzezinski et l’Irangate. Enfin Reagan, Bush et le triomphe des néocons et du couple Cheney-Rumsfeld. Comment ils ont préparé le renversement de Saddam Hussein et comment ils doivent être considérés comme suspects dans le procès des responsables du 11-Septembre.

En conclusion ce livre démêle les intrigues et l’écheveau d’imbrications et de liens, souvent occultes, entre tous les acteurs de ce théâtre d’ombres. On y parle beaucoup de la CIA, en particulier de la collusion historique entre la CIA et l’ISI pour le soutien à l’islamisme dur et aux trafiquants de drogue. Il décrit le long cheminement vers le 11/9. Plus largement ce livre critique le projet américain de domination mondiale, s’appuyant sur une machine de guerre hors de contrôle, et dont la recherche d’ordre et de sécurité produit un désordre et une insécurité accrue. Il s’agit de comprendre comment nous sommes arrivés au désastre du nouveau désordre mondial.

Vous l’aurez compris ce livre est passionnant, particulièrement en ces temps de Wikileaks. Mais le lecteur armé de son sens critique ne manquera pas de relever le caractère partisan de cet ouvrage ; ce qui fait son charme, mais ce qui peut gêner surtout quand la thèse du complot émerge ici ou là.

À ces restrictions près, cet ouvrage étonne par son originalité et sa puissance d’analyse. Il devrait être un ouvrage de référence pour tous les défenseurs de l’État de droit et pour tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de nos démocraties.

Bernard Norlain
 


A propos de la Revue Défense Nationale

Qu’est-ce que la Revue Défense Nationale ?

La revue dédiée au rayonnement de la pensée stratégique française.

Une publication libre et indépendante : À la différence de tant de publications consacrées aux questions d’armement et aux problèmes militaires, elle ne dépend d’aucun groupement économique, d’aucun pouvoir financier, ni d’aucune institution officielle. Elle est éditée par le Comité d’études de défense nationale, association fonctionnant selon la loi de 1901, qui recrute elle-même ses membres, élit son conseil d’administration, désigne son président, lequel est en même temps directeur de la publication. La revue vit de ses abonnements, de ses recettes de publicité et de ses ressources propres. Son indépendance est ainsi garantie.

Cette indépendance se traduit par la recherche délibérée des auteurs les plus compétents pour traiter toutes les questions d’actualité en leur laissant leur pleine liberté de jugement, en veillant à maintenir l’expression des divers courants d’opinion, l’objectivité et la clarté des informations.

Une publication rare et singulière : La revue Défense Nationale ne ressemble à aucune autre ; elle entend aborder tous les sujets politiques, économiques, sociaux, scientifiques nationaux et internationaux, en les traitant sous l’angle de la défense. Cette particularité lui a valu de survivre à la seconde guerre mondiale et, par la suite, à toutes les crises, épreuves et changements de régime qui se sont succédés.

Une vocation d’excellence : La diffusion d’idées nouvelles — sa mission — est nécessaire au développement d’une réflexion qui pourra devenir pensée stratégique après avoir été critiquée et enrichie.

La revue Défense Nationale a pour ambition de devenir la structure d’accueil de cette pensée stratégique renouvelée, appliquée en priorité à l’Europe de la Défense, voire à la défense de l’Europe le moment venu, tout en accueillant d’autres réflexions. Pour y parvenir elle procédera, par étapes, à une double ouverture : vers le monde de l’enseignement et de la recherche, vers l’Europe, vers l’Amérique et la zone Asie Pacifique.

Cliquez ici pour voir les membres qui composent le COMITÉ D’ÉTUDES DE DÉFENSE NATIONALE (éditeur de la Revue Défense Nationale)
 


Pour plus d’informations :

Peter Dale SCOTT, La Route vers le nouveau désordre mondial (50 ans d’ambitions secrètes des États-Unis), paru aux Éditions Demi Lune, collection Résistances, 2010 ; 509 pages.


 


En lien avec cet article :

 

avec l’aide de Maxime Chaix (co-traducteur du livre de Peter Dale Scott) pour l’élaboration du texte d’introduction (chapeau) de cet article.


Moyenne des avis sur cet article :  4.83/5   (46 votes)




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4 réactions à cet article    


  • papi 5 mars 2011 15:13

     moi aussi, je vais me commander ce livre qui doit contenir de petites bombes !!


    • frugeky 5 mars 2011 17:17

      Cheney-Rumsfeld que nos vaillants journalistes nous ont vendu comme d’ardents défenseurs du monde libre....
      Les pires fauteurs de guerre depuis la deuxième guerre mondiale.
      Pires que Kadhafi et Hussein réunis. D’ailleurs, et certainement, sans les deux premiers, les deux autres n’auraient peut-être jamais vu le jour...


      • yvesduc 5 mars 2011 17:34
        Le livre de Peter Dale Scott est particulièrement intéressant sur le rôle de Cheney le 11 septembre 2001, au moment où les attaques se produisent, et sur la part occulte (occultée par la Commission, en tout cas) de ce rôle. Il me semble qu’aucun auteur avant Scott n’était allé aussi loin dans cette analyse, ceci étant sans doute à mettre en relation avec le fait que Scott est aussi un spécialiste du COG, ce plan secret de continuité du gouvernement mis en oeuvre, précisément, le 11 septembre et, encore une coïncidence, mis entre les mains de Cheney (qui le préparait de longue date) tandis que Bush se promenait dans les airs.

        La Commission d’enquête sur le 11 septembre ne s’est pas appesantie sur le COG (mais s’est-elle appesantie sur quelque chose ?), plan dont elle confirme seulement qu’il a bien été activé ce matin-là. Notamment, Scott nous dit que la Commission n’a PAS eu connaissance des communications internes au COG et n’a donc pas été informée de la nature des ordres émis par Cheney (?), Rumsfeld (?) et autres par les canaux de communication du COG, qui sont distincts de ceux du bunker de la Maison Blanche (PEOC). Pendant les attentats, Cheney menait donc une double vie, d’une part dans le COG, où ses agissements et ordres restent mystérieux, et d’autre part dans le PEOC, sous le regard de témoins prestigieux comme Clarke et Mineta, dont la Commission a de toute façon ignoré les témoignages puisqu’ils contredisaient les déclarations les plus récentes de Cheney...

        Seule la version des événements édictée par Cheney a, donc, été prise en compte, quand bien même cela entrait en contradiction avec les faits connus. Cette nouvelle version, s’en étonnera-t-on, change les donneurs d’ordre (quand il est suspecté que ce soit Cheney) ou l’heure à laquelle les ordres ont été transmis (la Commission les place plus tard).

        Dans cette constance qu’a la Commission à protéger Cheney chaque fois qu’il est cerné, Scott voit une stratégie délibérée visant à dissimuler la réalité des faits, et le rôle de Cheney en particulier.

        Je serais Cheney, je commencerais à compter tout doucement mes abattis. smiley

        Le fond du sujet étant de savoir si l’ordre a été donné, ou non, d’abattre le vol 93 et/ou le vol 77, et à quelle heure ; deuxièmement, QUI a donné l’ordre (proprement hallucinant), avant 10 h, de clouer au sol TOUS les aéronefs, y compris policiers et militaires (sic), c’est-à-dire de paralyser la chasse au moment où on avait le plus besoin d’elle, et pourquoi cet ordre (surréaliste) a été donné ; et troisièmement, plus généralement, il s’agit de savoir quel rôle ont pu jouer les exercices militaires aériens qui avaient lieu ce jour-là, exercices dont l’un avait le même scénario que le 11 septembre (sic) et dont un injectait des échos radars informatiques sur les écrans des (pauvres) contrôleurs aériens, qui n’avaient certainement pas besoin de ça au moment où une menace réelle se présentait.

        Que reste-t-il à espérer sinon que ce livre, qui s’appuie sur une base documentaire extrêmement riche, arrive à temps sur le bureau des journalistes français et francophones afin qu’ils préparent le 10ème anniversaire dans de meilleures conditions que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent ? Messieurs, aurez-vous le courage de Scott ?

        • citoyenrené citoyenrené 5 mars 2011 19:59

          au delà du contenu du livre, renversant semble t’il, le fait qu’il soit positivement critiqué par un général de l’armée française, « Commandeur de la Légion d’honneur ; Commandeur de l’Ordre national du Mérite ; Médaille de l’Aéronautique » est une excellente chose, qu’un membre éminent de la ’grande muette’ aille plus loin que nos médias est désolant, pour les médias.
          ..cela reste, malgré ce silence assourdissant, un signe assez positif. Des fissures dans la digue peuvent amener rapidement, ou à force, l’effondrement de la muraille. Merci pour cet article, merci à ce général de l’armée française, et merci à l’auteur du livre d’apporter un éclairage supplémentaire aux citoyens

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