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Accueil du site > Tribune Libre > « Récréation » mathématique

« Récréation » mathématique

Pi, e, constantes du chaos, et ADN : au-delà des nombres avec lesquels nous comptons tous les jours, notre monde est structuré par des constantes cachées et des systèmes « auto-similaires ».

Pouvez-vous arriver à imaginer le monde sans nombre ? Difficile non ? Depuis l’enfance, nous vivons dans un monde peuplé de chiffres et de nombres, et nous avons appris à tout compter.

Pourtant, ce simple mécanisme n’est pas si naturel que cela.

Pour compter, il faut d’abord distinguer, c’est-à-dire être capable de séparer : il y a un, deux, trois ou quatre objets devant moi. Chacun des objets est différent des autres et peut être identifié en tant que tel.

Il faut aussi dans le même temps réunir, c’est-à-dire définir que ces objets appartiennent à une même catégorie, distincte du reste du monde.

Par exemple, pour pouvoir dire qu’il y a 4 stylos sur mon bureau, il faut que je définisse le sens de la « catégorie stylo » de façon suffisamment précise pour que seuls ces 4 objets en fassent partie, mais aussi suffisamment floue pour que les 4 en fassent bien partie.

En effet, aucun stylo – comme aucun objet réel – n’est vraiment semblable à un autre, et, pour les compter « ensemble », il faut que je les ai considérés comme semblables. Mais sur quelle base ? Il faut donc que j’ai défini un objet théorique et fictif que je vais appeler stylo, et qui aura des attributs permettant l’identification pour les 4 objets, et l’exclusion pour les autres. On peut donc parler d’un processus de normalisation : je définis une norme « stylo » qui va définir ce qui est et ce qui n’est pas « stylo ».

Ainsi toute manipulation de chiffres et tout dénombrement supposent une normalisation implicite et préalable, un passage du monde réel à un monde limite et théorique où des représentations sont à la fois distinguées et confondues : parmi tous les objets qui sont sur ma table, il n’y a que 4 objets appartenant à la catégorie stylo.

Tout ceci repose sur des conventions que nous avons tous apprises dans notre enfance. Inutile d’être capable de théoriser là-dessus – et heureusement ! – pour les appliquer.

Au-delà de ces nombres simples et directement accessibles par l’observation, existent des nombres cachés qui sous-tendent le fonctionnement de notre monde.

Le plus célèbre et connu de tous est le nombre π. Sa valeur – 3,141 592 653… – n’est pas directement accessible au quotidien, mais elle est inscrite dans la géométrie de notre monde : elle est le rapport entre la circonférence d’une cercle et son diamètre. Ainsi si π ne peut pas être « compté » comme on compte des stylos, il est constamment là. Simplement pour l’appréhender, il faut qu’à nouveau je passe par un processus de normalisation, c’est-à-dire de définition de deux objets théoriques, le « cercle » et le « diamètre ». Dans la réalité, je ne trouve jamais de cercle « parfait », ni de diamètre « exact ».

Autre nombre clé : e. Celui-là est moins connu, car il n’apparait que quand on se lance dans le calcul intégral ou dans les limites. Il est pourtant nécessaire à tout calcul physique, même simple. Sa valeur – 2,718 281 828… – est une autre constante-clé de notre monde. Pour la trouver, je dois passer par une limite – soit celle d’une série infinie, soit celle d’une intégrale –. Qui dit limite dit encore processus de normalisation.

Notre monde physique « classique » est donc structuré autour de ces constantes : nous comptons ce que nous voyons, et π et e sont comme les gardiens des lois.

Arrivent maintenant la théorie du chaos. Sans entrer dans le détail – impossible dans un article, mais je développerai ce point dans mon prochain livre –, sachez que le chaos n’est pas le désordre absolu : comme l’écrit Stewart dans son livre « Dieu joue-t-il aux dés ? Ou les mathématiques du chaos », « Le chaos est un comportement sans loi entièrement gouverné par une loi ». Ou autrement dit, derrière le désordre apparent, se cache des lois qui le structurent : ordre et désordre sont indissociables. Notamment, à la limite, les structures sont auto-similaires, c’est-à-dire que, à l’intérieur de tout sous-ensemble, je peux retrouver la structure toute entière. Émergent alors deux nouvelles constantes qui structurent ce chaos : 4,669 201 609 et 2,502 907 875.

Ainsi notre monde est sous-tendu non seulement par π et e, mais aussi par des nombres mystérieux et cachés. A chaque fois, il s’agit de structurer des relations et d’organiser des passages : entre le cercle et la droite, entre une série et sa limite, entre des arborescences successives dans un tourbillon chaotique.

De cette matière inerte régie par ces lois, a émergé la vie. Or quelle est une des propriétés les plus troublantes du vivant ? C’est, grâce à l’ADN, la capacité d’une seule cellule à détenir toutes les informations nécessaires à la vie. Le vivant est lui-même « auto-similaire » : le tout est dans la partie. L’ADN est le code de passage d’une cellule à un être vivant, d’un être vivant à un autre.

Drôle de résonance entre tous ces codes cachés…


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45 réactions à cet article    


  • Deneb Deneb 16 avril 2009 12:24

    Le monde emprisonné dans ses constantes - une variation infime condamnerait à l’impossibilité. Si j’ai bien compris vous y voyez la main divine...


    • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 12:28

      non pas vraiment ! Une des hypothèses est qu’il existe une « infinité » de mondes régis par d’autres constantes et nous ne sommes que dans un des possibles. Nous ne pouvons pas avoir accès aux autres, car par construction, nous « appartenons » à celui-là ;
      Ceci écrit, d’aucuns y verront « la main de Dieu ». C’est indécidable... Affaire de foi ,de conviction ou d’imagination !


      • Deneb Deneb 16 avril 2009 13:05

        Ou l’histoire de celui qui racontait que quelqu’un l’a menacé de mort s’il ne faisait pas trois fois six d’affilé avec ses dés. Le fait qu’il soit encore là pour le raconter prouve qu’il a reussi les 3 six.

        Je veux dire que l’autre possibilité est que ce monde est le seul qui a reussi à s’ajuster à ces constantes, le seul à avoir passé la séléction.


      • Joan Luc Joan Luc 21 avril 2009 01:38

        "Ou l’histoire de celui qui racontait que quelqu’un l’a menacé de mort s’il ne faisait pas trois fois six d’affilé avec ses dés. Le fait qu’il soit encore là pour le raconter prouve qu’il a reussi les 3 six"

        Ou bien, il n’était pas menacé de mort, ou il a raté les 3 six, été mis à mort mais a pu en réchapper grèce à un évenement imprévu.

        "Je veux dire que l’autre possibilité est que ce monde est le seul qui a reussi à s’ajuster à ces constantes, le seul à avoir passé la séléction."

        En fait, c’est le seul dont nous constatons l’existence parce que nous en faisons partie, ce qui n’exclue pas qu’il puisse y en avoir d’autres, ni que celui que nous voyons n’est pas essentiellement différent de ce que nous voyons.

        Par exemple, nous voyons principalement de la matière dans ce monde qui est en fait principalement constitué de vide.


      • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 13:35

        Oui c’est tout à fait mon propos.
        Simplement, selon les dernières théories physiques (issues de la théorie des cordes), il doit exister un grand nombre d’autres « univers » (un quasi infinité) ayant chacun leurs propres constantes et leurs propres dimensions (voir notamment mon article « les 7 dimensions cachées de notre univers »). Ils nous sont inaccessibles par construction, car nous appartenons au nôtre et que la matière qui nous compose ne peut pas aller dans un univers qui n’est pas le sien... Troublant, mais intéressant...


        • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:23

          en fait on ne peut pas vraiment de repli de l’univers à l’infini : ces dimensions existent là où nous sommes, mais sont repliées sur elles-mêmes et la boucle est infiniment (ou presque) petites. Un de mes objectifs dans mon prochain livre est d’expliquer cela aussi simplement que possible


        • Vincent 16 avril 2009 14:34

          Article intéressant, sur les constantes, Je dirais qu’avec le retour des beaux jours une constante va faire son retour en force, c’est le 0,2, plus connu sous le terme 1/5, ou encore 1 volume de jaune pour 5 volumes d’eau. La variation de cette constante, affectera plus ou moins rapidement les capacités ou non de la personne jouant avec cette constante.
          Si cette constante augmente, vous atteindrez plus rapidement votre limite admissible aux molécules d’éthanol, d’autant plus que cette molécule déshydrate ce qui accélère le processus d’atteinte de cette limite, noté C.O.M.A.

          Inversement en diminuant cette constante la soif sera étanchée et ralentira le processus pour ne jamais l’atteindre.
          Le fabriquant de ce breuvage préconise une constante à 1/5, cela doit être issu de long test.
          D’autant plus que s’il l’on ajoute la variable couhète ou chipster cela peut sensiblement faire varier les limites.
          Alors oui nous sommes peut de chose par rapport aux constantes qui régissent mais pour certaines, nous sommes capable de les maîtriser.
          Et pour reprendre la conclusion de votre commentaire qui m’a inspiré celui-ci :Troublant, mais intéressant


          • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 14:38

            effectivement il y a des constantes importantes à respecter et celle de 1/5 pour le jaune et l’eau en est une. De mon côté, je suis un adepte de jamais de glace dans un autre jaune (mais un peu plus sombre et sans eau)...


          • LE CHAT LE CHAT 16 avril 2009 15:58

            ici en Provence , on carburera à l’E.P.O ( eau , pastis , olives )


          • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:20

            je vais pour ma part en Drôme Provençale : la recette locale est l’OCDR (Olive - Cote du Rhône) et sans eau et sans glaçon.
            Comme quoi les constantes sont en la matière toutes relatives


          • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:24

            le glaçon est définitivement de l’eau, mais sournoise qui se masque dans un solide !


          • LE CHAT LE CHAT 16 avril 2009 15:40

            théorème du cocu : c’est un entier dont la moitié couche avec un tiers !


            • LE CHAT LE CHAT 16 avril 2009 15:55

              théorème de Chuck Norris :

              un poing est toujours situé au croisement de deux droites dans la tronche !

              à noter que chuck Norris est arrivé à compter jusqu’à l’infini , et qu’il décide quand s’arrête le nombre pi .


              • Sébastien Sébastien 16 avril 2009 16:30

                Tu savais que Google est le seul endroit ou on peut taper Chuck Norris ?


              • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:29

                merci ! En fait si cela me tente... J’ai toujours aimé les maths et, comme on dit, j’ai la bosse des maths : leur compréhension a toujours été pour moi un phénomène spontané et naturel.
                Mais j’ai beaucoup perdu, n’ayant plus « touché » aux maths depuis plus de 30 ans.
                J’arrive toutefois encore « assez facilement » saisir les nouveaux concepts.
                Un des objectifs de mon prochain livre va être d’expliquer aussi simplement que possible les nouvelles théories mathématiques et physiques, pour en tirer ensuite une rélfexion sur le fonctionnement du monde matériel.
                Et de le compléter par l’approche des neurosciences (déjà abordé dans mon livre actuel : Neuromanagement) et des nouvelles théories de l’évolution du vivant.
                Ainsi en hybridant les lois de la matière et du vivant, je pense pouvoir construire de nouvelles analogies pour aborder notre société...
                Voilà l’idée !


              • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:30

                ok mais arrivez-vous à la faire ?


              • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 20:31

                dans ce cas ne m’invitez pas pour la manger : je vais aller en commander une dans un restaurant voisin ! smiley


              • clostra 16 avril 2009 18:14

                Ce qui m’a séduite dans cet article c’est le ton badin. Sorte de convergence entre le discours et la mathématique, ceci me rappelle l’instant exact où j’ai démystifié les constantes, répendant à tout vat la bonne nouvelle : la constante c’est ce qu’on trouve pour faire tomber le calcul dans l’exactitude. Autre grand moment : la découverte des « conventions ».(ça me poursuit : et si le pôle nord passait au pôle sud, notre épi spiralé du haut de la tête s’inverserait-il ? et le lierre...)
                Détestant les mathématiques, je me mis à les aimer, disons : je les avais apprivoisées, rendues à leur juste valeur.
                Ainsi peut-on facilement concevoir pleins d’autres univers avec pleins d’autres constantes (variables de l’un à l’autre évidemment !).
                Allons vite porter la bonne nouvelle partout dans les lycées de France et de Navarre.
                Il y a des nombres qui nous vont au teint : celui des acides aminés, celui des lettres, celui des phonèmes fondamentaux (c’est incroyable !).


                • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:31

                  merci pour votre commentaire : effectivement je pense que le plus efficace pour aborder des sujets sérieux et compliqués est de les aborder légèrement, l’air de rien, comme une promenade poétique et allégorique...


                • fhefhe fhefhe 16 avril 2009 18:47

                  Pourquoi jouer à la « Marelle » en cours de Récréation....
                  Mon « Ex » femme me dit à l’instant que le ciel n’a pas de numéro dans ce jeu... !!!!


                  • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:32

                    il me manque une case (en fait il m’en manque plein !) : je n’ai jamais joué à la marelle


                  • Mule hollandaise 16 avril 2009 19:32

                    Si je puis me permettre quelques petites précisions mathématiques...
                    En fait Pi n’est pas défini comme le rapport de la circonférence au diamètre, mathématiquement parlant... Il s’agit d’une abstraction bien plus grande ! En réalité, de la même facon qu’on définit e, on définit la fonction exponentielle, puis l’exponentielle complexe, puis le cosinus et le sinus (de façon abstraite, sans aucun triangle !) - bref arrivé là on pose Pi comme étant le plus petit réel x positif tel que le cosinus et le sinus de 2*x s’annulent simultanément. Rien à voir avec le cercle ! Sauf qu’après, arrivé là, on retrouve Pi dans des objets mathématiques divers et variés : intégrales de Wallis, qui permettent de calculer l’intégrale de Gauss, qui dans sert ensuite dans la théorie des intégrales doubles pour prouver que l’aire d’un cercle de rayon 1 est Pi !! (un joli voyage !)
                    Bref tout ça pour dire qu’à mon avis, parler d’univers où Pi vaudrait une autre valeur que 3.1415926535... n’a pas de sens ! Pi ne vaut cette valeur que par hasard, et une autre valeur implique une autre définition... ou d’autres mathématiques ou axiomatiques ! voilà qui à mon avis est bien plus amusant à conceptualiser qu’une simple modification dans la valeur de la 1001ème décimale ;)
                    Cordialement,


                    • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 19:38

                      merci pour la précision ! Mais mon objectif n’est pas de faire un traité de mathématiques, mais de susciter un réflexion et de partir d’images les plus accessibles possibles : définir pi comme la relation entre la circonférence et le diamètre est d’abord exact, ensuite plus « parlant » pour tout le monde, enfin peut être relié avec la notion « d’attracteur étrange » venant de la théorie du chaos (point que je n’ai pas voulu développer dans cet article pour rester court et accessible).
                      Quant à l’impossibilité d’autres univers reposant sur d’autres constantes, je vous conseille de vous plonger un peu dans la théorie des cordes, et vous en reviendrez un peu transformé vous-mêmes.
                      tout ceci est troublant, dérangeant et sera un des thèmes majeurs de mon prochain livre (et donc bien sûr réellement développé alors !)


                    • Francky la Hache Francky la Hache 16 avril 2009 21:22

                      Cette définition actuelle est ridicule pour le commun des mortels.
                      Elle interresse seulement le prof de taupe pour boucler son cours en moins d’un an sans tricher. Un intérêt donc tout relatif.
                      La définition naturelle étant celle pré-citée. (le rapport circonférence/diamètre du cercle)

                      Concernant l’article : aucun intérêt mathématique, des détours complexes pour parler pseudo-philosophie.
                      Encore plus fort : Oui, il existe un (et même des) nombre univers contenant TOUTE l’information de l’univers entier !!! Ainsi ce message était inclus dans ce nombre avec toutes les variantes avec/sans fautes, ainsi que tout livre paru ou à paraître ...

                      Une intervention de l’auteur à chaque message montre son attachement à répondre à l’agora, mais nuit à la lecture du fil.

                      Il est vrai que les maths sont un outil appréciable pour aborder la philosophie, tous les efforts pour encourager le sophisme sont bons à prendre.
                        ; 
                      donc retour aux nombres avant de démontrer le chaos.


                    • Mule hollandaise 16 avril 2009 21:29

                      (en fait je me suis trompé sur la définition de pi, sinus et cosinus ne s’annule jamais simultanément ; Pi c’est juste le premier zéro non nul du sinus)
                      J’avoue que j’aime bien la théorie du chaos, moi :)
                      Quant à la théorie des cordes, c’est un peu super compliqué... J’avais vu un documentaire sur Arte il y a quelques temps, c’était bien fait et ça a l’air super intéressant - d’ailleurs, où en est-on sur ce point-là en physique théorique ?
                      Ce que je dis juste, c’est qu’avec la façon dont on compte, dont on construit nos nombres, rationnels, réels, etc., bref avec notre définition de Pi, on ne peut arriver qu’à cette valeur... Connaissez-vous un peu de géométrie euclidienne, au passage ? C’est vraiment intéressant : on peut construire un triangle avec trois angles droits.. et on montre même que le rapport circonférence/diamètre est différent sur deux cercles différents ! (plus de Pi !) Et imaginons des extraterrestres qui ne connaissent que cette géométrie... Quelles sont leurs constantes à eux, leur Pi vaut combien ? :)
                      Cordialement,


                    • Diogène de Synope 16 avril 2009 21:45

                      « La définition naturelle étant celle pré-citée. (le rapport circonférence/diamètre du cercle) »

                      ->et bien justement le fait de diviser la circonférence par le diamètre n’a rien de naturel et est une abstraction purement humaine dans sa subjectivité à décrire des éléments géométriques inexistants. On peut très bien décrire un cercle dans un espace euclidien sans se soucier de Pi (notre cher vieux compas).

                      Les constantes qui mettent en valeur le bon fonctionnement de notre univers sont à chercher du côté de la physique (constantes de Planck...). Pour écarter l’hypothèse d’un Dieu créateur, des physiciens ont émis des hypothèses d’univers infinis avec variations de ces fameuses constantes. Donc existence d’une infinité d’univers non viables puisque la moindre variation d’une des constantes de notre univers le fait effondrer ou évaporer. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une limite de notre capacité à comprendre notre univers. L’expérience tend à soutenir que ce qui existe sert forcément à quelquechose (tout interagit), donc une infinité d’univers qui ne servent à rien, sauf à justifier notre existence ...


                    • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 22:09

                      Pour la théorie des cordes, je vous conseille le lecture du livre de Brian Greene « L’Univers Elegant ». Cela a servi de base à une série TV qui est bien aussi : j’ai créé une playlist sur Dailymotion si vous voulez la voir  : http://www.dailymotion.com/playlist/xs2ol_rbranche_lunivers-elegant


                    • Diogène de Synope 19 avril 2009 01:03

                      La manière la plus courante de considérer la modélisation d’un cercle, est un couple (centre, rayon). Or si l’on définit notre cercle par son rayon, nul n’est besoin de passer par sa circonférence ou son aire (donc Pi) pour trouver son diamètre (=rayon x 2).


                    • Joan Luc Joan Luc 21 avril 2009 02:24

                      "Les constantes qui mettent en valeur le bon fonctionnement de notre univers sont à chercher du côté de la physique (constantes de Planck...). Pour écarter l’hypothèse d’un Dieu créateur, des physiciens ont émis des hypothèses d’univers infinis avec variations de ces fameuses constantes...."

                      Si Dieu a créé le monde, il ne peut que lui être extérieur, sinon comment un dieu faisant partie du monde aurait-il pu créer ce monde puisqu’il n’existerait pas avant sa création.
                      Si Dieu est extérieur au monde, pourquoi ne pourrait-il pas créer plusieurs mondes différents avec des constantes physiques différentes.

                      Bien sur il ne peut y avoir aucune interaction physique entre mondes ayant des constantes physiques différentes mais cela n’empêche pas ces mondes d’exister, simplement, nous n’avons aucun moyen de nous assurer de leur existence.

                      Au passage, si Dieu est extérieur au monde, peut-il avoir aucune influence à l’intérieur ? A moins d’admettre ce paradoxe qu’il puisse être simultanément à l’intérieur et à l’extérieur, cela parait difficilement concevable.


                    • Robert Branche Robert Branche 21 avril 2009 09:30

                      yep ! C’est bien mon propos ! merci pour ces ajouts clairs et concis


                    • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 22:15

                      merci pour ce lien très sympa : pour un peu je me mettrais à aimer les araignées !


                    • Diogène de Synope 16 avril 2009 22:28

                      Le résultat du tissage de la toile d’araignée est une forme géométrique que vous interprétez, alors qu’il ne s’agit simplement que de l’application d’un algorithme simple qui ne fait appel à aucune abstraction de la part de l’araignée qui lui permet de créer ce qu’on appelle une « structure minimaliste » (comme son nom l’indique...).
                      Quand vous faîtes la vaisselle à la main et que vous nettoyez une assiette, votre main décrit sans doute un cercle, mais ce n’est pas pour autant que votre inconscient aura calculé une trajectoire basée sur ce nombre irrationnel qu’est PI.


                    • herbe herbe 16 avril 2009 22:11

                      J’ai beaucoup aimé cet article, moi aussi j’aime les maths mais au delà, c’est l’information au sens général que j’aime (analyser, échanger, partager, diffuser, conceptualiser etc...)

                      j’ai aussi relevé dans que vous dites :
                      « Ou autrement dit, derrière le désordre apparent, se cache des lois qui le structurent : ordre et désordre sont indissociables. » ça me plait.

                      Je suis plutôt d’accord quand vous parlez « indécidabilité »

                      Mais bon on peut toujours rêver à une espèce de révélation ( qui pallierai à l’indécidable) du genre :

                      « je suis ton père Luke »  smiley


                      • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 22:16

                        Oui mais si c’est pour apprendre que notre père est Dark Vador, non merci ! smiley


                      • Robert Branche Robert Branche 16 avril 2009 22:18

                        Oui mais si c’est pour apprendre que notre père est Dark Vador, non merci, je préfère ne pas savoir  ! smiley


                      • herbe herbe 16 avril 2009 22:34

                        Je vous comprends smiley  !
                        à choisir ce n’est pas celui là que je choisirais non plus .

                        Mais bon il y a une expression qui dit « on ne choisit pas sa famille ».
                        D’ailleurs d’après la théorie de l’évolution, les singes sont de la nôtre smiley


                      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 17 avril 2009 00:30

                        «  Dans la réalité, je ne trouve jamais de cercle « parfait », ni de diamètre « exact  ». Erreur Robert ! http://www.dailymotion.com/video/k26pLNOMDw8NQdXch4 . Seule la sagesse éduquée d’un prof de math au top approche cette perfection... ...Donc, si j’ai bien compris votre article, les constantes sont e et tt. » E T « en anglais...C’est ça, j’ai trouvé ?... ...non, bon alors je vais essayer un autre calcul : Dites moi, par exemple, si par hasard, Pie XII, ( surnommé 3,14 ), ne serait il pas le douzième pape après Galilée, celui qui lui aurait refusé sa théorie, mais lui aurait repris son calcul à son profit... ? Non, toujours pas ? J’abandonne.

                         » ordre et désordre sont indissociables. Notamment, à la limite, les structures sont auto-similaires, « Si l’on y regarde de plus près, l’infiniment petit et l’infiniment grand vu par deux optiques de focales différentes, sont d’apparance semblables. Les électrons gravitant autour du noyau sont comme nos planètes autour du soleil, constantes. Il n’est donc pas surprenant que la loi qui régit l’univers soit la même d’un bout à l’autre.

                        A ce propos d’ailleurs, l’homme est bien à mi-chemin entre ces deux valeurs, et ne peut toujours pas atteindre ni l’une ni l’autre. Et donc, par sa folie et sa prétention, son audace sans limites et sa loi autocrate, démontre comment, en se refusant à sa simple condition, il génère le chaos...

                        Robert, j’ai consulté sommairement votre généalogie, votre » Branche " frise avec la canopée !

                        Cordialement. L.S.


                        • Robert Branche Robert Branche 17 avril 2009 00:37

                          merci pour la vidéo sur le cercle parfait, impressionnant !
                          Quant à ma « généalogie », je ne vois pas bien ce que vous voulez dire ????


                          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 17 avril 2009 08:05

                            Simple jeu de mot. j’avais trouvé votre article agréable et synthèsique, et j’ai profité de l’humour qui règne sur ce fil tout à fait convivial, pour vous faire savoir que vous êtes la plus haute « Branche » de votre arbre...


                          • ZEN ZEN 17 avril 2009 08:11

                            Merci pour cette petite « récréation » fort pédagogique, qui donne envie de revenir aux maths, qui n’ont rien d’ennuyeuses..Expliquer ainsi la nature construite des nombres est très éclairant et nous ramène aux structures de l’esprit , bien mis en évidence par Piaget.
                            Cela me rappelle un petit bouquin sur les nombres de Warusfel , que j’ai lu avec avidité dans ma jeunesse, bien que je me sois orienté vers les lettres
                            Ordre et désordre indissociables : question fascinante, difficile à seulement bien poser pour un néophyte comme moi, en dehors du champ philosophique.

                            Lisa Sion2, bonjour : « Les électrons..sont comme nos planètes... » Attention aux fausses analogies !Il s’agit de phénomènes de nature complètement hétérogène. Le macroscopique et le microscopique ne sont pas en congruence.


                            • Kalki Kalki 17 avril 2009 09:59

                              Le pire c’est que pi pourrait changer s’en qu’on s’en rende compte.


                              • smurfisnoof 17 avril 2009 13:22

                                Salut à tous,

                                 L’article est intéressant et les commentaires tout autant. J’aimerai revenir sur quelques points.

                                @ l’auteur :
                                 Vous parlez de normalisation, j’utiliserai plutôt le terme de « modélisation » (affaire de mots, j’en conviens, mais les mots sont têtus !). Le fait de ne retenir dans un modèle qu’un ensemble déterminé d’attributs des objets étudiés est le propre de l’« abstraction ». Le début de l’article illustre bien la problématique de modélisation. Vous pourriez faire un tour dans les domaines de la philo analytique et de la métamodélisation en informatique théorique (représentation des connaissances) si l’envie vous prend. En fait, ce genre de discours devrait faire l’objet du premier chapitre de votre livre (à mon humble avis, évidemment). Notions d’ontologie, relation entre sujet et observateur (quantique ...), mais aussi chamanismes en relation avec la théorie des cordes (oula, j’en vois qui saute au plafond, j’arrête !).

                                @ la mulle hollandaise :
                                 Vous mettez en cause la définition du pi exposée dans cette article. Certes, cette définition n’est pas la plus moderne, mais elle a le mérite d’être (i) compréhensible par l’ensemble (comment intéresser les non spécialistes sinon) et (ii) c’est une définition historique qui a le mérite d’avoir posé les bases de réflexions plus aval (la définition que vous donné par exemple n’existe que grâce à celle donnée par l’auteur). Ce que je veux souligner, c’est qu’il ne faut pas occulter l’histoire des idées. C’est cette dernière qui permet, lorsqu’on s’y intéresse, de comprendre la sciences comme une « créature mouvante » et non un simple outil. Et c’est aussi l’étude de cette dernière qui favorise la remise en cause des dogmes.
                                @ Francky la hache :
                                 Ce n’est pas les maths mais la logique (il faut distinguer !!) qui offre une grille de lecture pour la philosophie (tractacus, quand tu nous tiens ...). En revanche, l’inverse est tout à fait vrai (la philiosophie analytique en particulier est une perspective très intéressante pour les mathématiques).

                                @ Kalki :
                                 oui, très bien vu. Le propre d’une constante n’est pas de ne point varié mais de rester égale dans ses relations avec ses soeurs (les autres constantes) ... arf


                                • Mule hollandaise 17 avril 2009 19:33

                                  @smurfisnoof : je ne remettais pas tellement en cause la définition de pi dans l’article, mais plutot l’argument du « Et si Pi valait 3.16 ? » : Pi ne peut valoir que 3.14159265... par définition, et ça passe par tout un formalisme que je voulais montrer derrière, et que pour changer la valeur de Pi il faudrait carrément avoir d’autres mathématiques !!
                                  Ce qui est le plus remarquable, en fait, ça n’est pas la valeur de pi ou autre, mais plutot le fait que pour un cercle le rapport circonférence/diamètre soit constant !!!!! :)


                                • Diogène de Synope 19 avril 2009 00:48

                                  "Ce qui est le plus remarquable, en fait, ça n’est pas la valeur de pi ou autre, mais plutot le fait que pour un cercle le rapport circonférence/diamètre soit constant !!!!! :)" —> qu’est-il remarquable hormis qu’il s’agisse de la définition de ce qu’est un cercle ?


                                • brieli67 17 avril 2009 20:55

                                  l’homéostasie 7 point 4 7,4 le pH des organismes vivants
                                  en dehors point de salut ! 

                                  Selon Claude Bernard, « l’homéostasie est l’équilibre dynamique qui nous maintient en vie. »

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