Réflexion sur le nationalisme
Comme au Brésil avec le riz, la hausse des prix et la crise boursière va provoquer une chute des exportations, suivie de celle des importations. Les autres cesseront aussi leurs exportations puisque les uns ne pourront plus importer. Les pays les plus pauvres et les moins indépendants vont s’effondrer un peu plus. Et chaque pays, la crise s’aggravant, dans un mouvement lent et continu, va peu à peu se refermer sur lui-même.
Se renfermer sur soi-même pour un Etat cela veut dire le nationalisme, que l’on peut comparer à la dépression chez un individu : plus il se referme et plus il sent l’incompréhension de l’autre, et finit par être sur la défensive. Il tente alors de s’armer intérieurement et se dit bêtement que « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Il se renferme un peu plus, et l’autre devient plus étranger encore, presque un ennemi. Il a désormais peur de l’autre. Et puisqu’il en est ainsi, et que « la meilleure défense c’est l’attaque », pourquoi continuer de se faire persécuter par l’autre ?
Bien sûr tout cela est raccourci, mais pourtant c’est à peu de choses près de cette façon que la Seconde Guerre mondiale a éclaté, des suites de la crise boursière de 29. Ce que j’écris peut sembler hérétique au plus haut point et je le conçois, et c’est pour cela que je me permets de préciser que tout ceci est une réflexion hypothétique tendant à trouver des parallèles entre la situation actuelle et celle ayant entraîné la guerre. Car je ne peux croire que la guerre n’ait été que le fruit de certains cerveaux malades capables de transporter les peuples, et je veux penser que tout cela n’est en réalité que la conséquence involontaire d’un système fonctionnant mal : le capitalisme.
C’est dans ce but que le parallèle m’intéresse en réalité : car l’Histoire est le seul moyen dont l’homme dispose pour corriger ses erreurs. Et si on réussit à comprendre les « véritables » causes d’un événement, on doit pouvoir éviter cet événement. Dans mon esprit, les cerveaux malades dont je parlais plus haut ont été eux-mêmes créés par l’Histoire, en ce sens que leur accession au pouvoir n’a été possible que dans un certain contexte historique.
Pour autant que je le sache nous n’en sommes heureusement pas encore là, mais il est clair que la tendance est à la fermeture, et cela en contradiction totale avec le phénomène de mondialisation. Paramètre étranger à l’époque précédant la guerre, cette mondialisation est un élément à étudier de très près, car par-dessus les nations il intègre des blocs formés de plusieurs nations. C’est sans doute un phénomène économique qui forme les camps adverses, à travers les grandes multinationales qui rassemblent les Etats sous une même bannière idéologique : le capitalisme. Un même fabricant d’armes détient un regroupement de pays clients et dépendants, et pèse d’un poids non négligeable dans leurs soutiens politiques non seulement financiers, mais aussi médiatiques. D’ailleurs lorsque l’on regarde les guerres passées on constate l’empire qu’ont créé certaines marques, sur le créneau des armes, et dont les activités se sont ensuite diversifiées sur d’autres terrains ; et ce souvent en parallèle d’une production militaire toujours active.
Tous les pouvoirs militaires, médiatiques, juridiques, financiers sont concentrés plus que jamais dans une même main, celle du capitalisme. La guerre qui suivra ne sera pas celle de l’Occident contre l’Orient, mais celle du capitalisme contre lui-même. En faisant la guerre aux pauvres, le capitalisme se suicidera, en entraînant avec lui d’abord les pauvres et ensuite les plus riches, jusqu’à ce qu’un équilibre se rétablisse. Et il faudra alors tout reconstruire.
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