• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Refondation énergétique du Moyen-Orient : La plaque tectonique (...)

Refondation énergétique du Moyen-Orient : La plaque tectonique syrienne

« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent. »

  Jean-Paul Sartre (Extrait du livre Le Diable et le Bon Dieu)

 

JPEG - 79.8 ko
Production mondiale de gaz naturel

 Un conflit qui dure depuis seize mois et qui aurait fait des milliers de morts selon une comptabilité tenue soigneusement par les médias des pays occidentaux qui attribuent insidieusement les morts uniquement au régime de Damas et non aussi aux insurgés armés lourdement par les Occidentaux avec l'argent des roitelets du Golfe. Les chrétiens ont peur de servir de variables d'ajustement d'un conflit qui les dépasse. Ce conflit, un siècle après les accords de Sykes-Picot, met en jeu les mêmes acteurs avec en plus, les Etats-Unis, la Russie et la Chine et...Israël. Les dépouilles sont toujours les mêmes, les dirigeants arabes faibles, lâches qui continuent à s'étriper pour le plus grand bien de l'Empire et de ses vassaux. Avec cette fois-ci, un coup d'arrêt à la tentation d'Empire, de la part de puissances asiatiques qui s'affirment.

 Que se passe-t-il réellement, et pourquoi Assad ne tombe pas malgré les communiqués triomphalistes présentant des personnalités qui ont lâché le pouvoir, le général Tlass, l'ambassadeur de Syrie en Irak qui s'enfuit au Qatar... Un autre round de négociations sur le règlement pacifique en Syrie s'est tenu dernièrement à Moscou. Cette fois, le ministère des Affaires étrangères de Russie a invité le président du Conseil national syrien (CNS) Abdel Basset Sayda. Mais il n'y a pas eu de rapprochement de positions. D'autre part, l'émissaire international Kofi Annan, qui poursuit sa tournée en Iran, a rencontré Bachar el-Assad en Syrie pour tenter de trouver une issue au conflit dans le pays. Il a annoncé lundi 9 juillet 2012 être tombé d'accord avec le président Bachar el-Assad sur une « approche » qu'il soumettra aux rebelles syriens.



La diabolisation de la Syrie par les médias occidentaux aux ordres de l'empire

 Et si la version matraquée tous les jours par les médias français n'était pas la bonne ? C'est en tout cas l'avis du politologue Gérard Chalian, sur le plateau de « C dans l'air » du 14 juin 2012, sur France 5 : ce qu'il dit c'est que ce n'est pas uniquement un méchant contre des gentils et que la volonté d'intervention et les hésitations des Occidentaux ne sont pas forcément liées à des sentiments purement humanistes. Il dit qu'une intervention impliquerait beaucoup de conséquences géopolitiques. Pour lui, ce qui se passe en Syrie est avant tout une affaire politique et non humanitaire. C'est en fait, l'exacerbation du conflit artificiel sunnite /chiite avec d'un côté pour les sunnites l'Arabie Saoudite, le Qatar, l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël et de l'autre, les chiites, c'est-à-dire les Alaouites aidés par l'Iran. Le but de la manipulation est de casser l'Iran et de réduire le Hezbollah.

 Nous verrons qu'il existe aussi l'argument énergétique. Le témoignage d'une Française, épouse d'un Franco-Syrien, qui a séjourné en Syrie du 19 mai au 12 juin 2012, est édifiant : « Alors que ce pays offrait une totale sécurité, les « Amis de la Syrie » y ont semé la violence. À Alep, des bandes armées ont fait leur apparition dans le 2e semestre 2011 : kidnapping, demandes de rançons... Une mafia très lucrative. Nous avons eu connaissance de nombreux récits d'enlèvements à toute heure et à tout endroit à Alep à un rythme quasi quotidien. Les enfants ont pris l'habitude de téléphoner à leurs parents dès leur arrivée et départ de l'école. Les militaires et policiers sont les cibles privilégiées pour ceux qui sont payés pour tuer. Ainsi, un commandant de 35 ans a été abattu de 2 balles dans la tête un matin à 8 h 30 alors qu'il achetait du pain. Les commerçants ferment sur ordre d'hommes armés qui menacent de brûler leur boutique. Ainsi, le 2 juin, à la Médine (anciens souks) tout était fermé. Les médias français parlent alors de grève générale anti-régime. Lors de manifestations pro Bachar, des hommes armés s'infiltrent et se mettent à tirer dès que la foule est dense. Ceci est filmé et envoyé aux chaînes de télévision. Le pouvoir conseille de ne pas faire de manifestations de soutien pour éviter ces tueries. La population, qui est confrontée aux kidnappings, bombes, asphyxie des commerces, connaît des difficultés d'approvisionnement en fuel, essence et gaz. Il n'y a pas pénurie en Syrie, mais les véhicules de transport sont attaqués et brûlés sur les routes. » (1)

 « Pour ceux qui à l'étranger souhaitent apporter leur aide, il est impossible de virer de l'argent et impossible d'en retirer sur place (d'un compte en France par exemple). À Damas, tout semble comme avant, vie diurne et nocturne, malgré la menace des bombes. Cependant, beaucoup d'hôtels ont fermé, le tourisme est inexistant. À Homs, un seul quartier reste occupé par les rebelles. Les habitants se sont réfugiés dans les villages alentour chez la famille ou des amis. Sur les grands axes routiers, l'ASL effectue des contrôles et abat sur le champ un militaire présent. (...) Il n'y a pas de guerre civile en Syrie, les communautés continuent de vivre en harmonie. Il y a des actes de barbarie et de violence de la part de mercenaires et de l'ASL contre des minorités pour provoquer une guerre civile. (...) Monsieur Sarkozy a en son temps exprimé au patriarche maronite venu le rencontrer que les chrétiens d'Orient devaient laisser leur pays aux musulmans et que leur avenir était en Europe. L'Occident applique en Syrie le même scénario qu'en Irak et en Libye. (...) L'opposition en Syrie participe de façon légale au changement. Les gens sont écoeurés par le manque d'objectivité des médias français. La seule source, l'Osdh, basée à Londres, est animée par un Frère musulman, payé par les services secrets britanniques. »(1)



L'argument énergétique

 Le professeur Imad Fawzi Shueibi analyse les causes et les conséquences de la récente position de la Russie au Conseil de Sécurité de l'ONU. Le soutien de Moscou à Damas n'est pas une posture héritée de la Guerre froide, mais le résultat d'une analyse en profondeur de l'évolution des rapports de force mondiaux. La crise actuelle va cristalliser une nouvelle configuration internationale, qui d'un modèle unipolaire issu de la chute de l'Union Soviétique, va évoluer progressivement vers un autre type de système qui reste à définir. Inévitablement, cette transition va plonger le monde dans une période de turbulences géopolitiques. L'attaque médiatique et militaire à l'encontre de la Syrie est directement liée à la compétition mondiale pour l'énergie, ainsi que l'explique le professeur Imad Shuebi : la Syrie, centre de la guerre du gaz au Proche-Orient. C'est ainsi que Imad Fawzi Shueibi analyse la situation actuelle. Il écrit : L'attaque médiatique et militaire à l'encontre de la Syrie est directement liée à la compétition mondiale pour l'énergie, ainsi que l'explique le professeur Imad Shuebi.(2)

 « Avec la chute de l'Union soviétique, les Russes ont réalisé que la course à l'armement les avait épuisés, surtout en l'absence des approvisionnements d'énergie nécessaires à tout pays industrialisé. Au contraire, les USA avaient pu se développer et décider de la politique internationale sans trop de difficultés grâce à leur présence dans les zones pétrolières depuis des décennies. C'est la raison pour laquelle les Russes décidèrent à leur tour de se positionner sur les sources d'énergie, aussi bien pétrole que gaz. (...) Moscou misa sur le gaz, sa production, son transport et sa commercialisation à grande échelle. Le coup d'envoi fut donné en 1995, lorsque Vladimir Poutine mis en place la stratégie de Gazprom. (...) Il est certain que les projets Nord Stream et South Stream témoigneront devant l'Histoire du mérite et des efforts de Vladimir Poutine pour ramener la Russie dans l'arène internationale et peser sur l'économie européenne puisqu'elle dépendra, durant des décennies à venir, du gaz comme alternative ou complément du pétrole, avec cependant, une nette priorité pour le gaz. À partir de là, il devenait urgent pour Washington de créer le projet concurrent Nabucco, pour rivaliser avec les projets russes et espérer jouer un rôle dans ce qui va déterminer la stratégie et la politique pour les cent prochaines années. Le fait est que le gaz sera la principale source d'énergie du XXIe siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole, et comme source d'énergie propre.(...) Moscou s'est hâté de travailler sur deux axes stratégiques : le premier est la mise en place d'un projet sino-russe à long terme s'appuyant sur la croissance économique du Bloc de Shanghai ; le deuxième visant à contrôler les ressources de gaz. C'est ainsi que furent jetées les bases des projets South Stream et Nord Stream, faisant face au projet états-unien Nabucco, soutenu par l'Union européenne, qui visait le gaz de la mer Noire et de l'Azerbaïdjan. S'ensuivit entre ces deux initiatives une course stratégique pour le contrôle de l'Europe et des ressources en gaz.
Le projet Nord Stream relie directement la Russie à l'Allemagne en passant à travers la mer Baltique jusqu'à Weinberg et Sassnitz, sans passer par la Biélorussie. Le projet South Stream commence en Russie, passe à travers la mer Noire jusqu'à la Bulgarie et se divise entre la Grèce et le sud de l'Italie d'une part, et la Hongrie et l'Autriche d'autre part. »(2)

 « Pour les États-Unis, poursuit le professeur Imad, le projet Nabucco part d'Asie centrale et des environs de la mer Noire, passe par la Turquie et devait à l'origine passer en Grèce, mais cette idée avait été abandonnée sous la pression turque. Ce projet, écrit le professeur Imad, bat de l'aile. À partir de là, écrit-il, la bataille du gaz a tourné en faveur du projet russe. En juillet 2011, l'Iran a signé divers accords concernant le transport de son gaz via l'Irak et la Syrie. Par conséquent, c'est désormais la Syrie qui devient le principal centre de stockage et de production, en liaison avec les réserves du Liban. C'est alors un tout nouvel espace géographique, stratégique et énergétique qui s'ouvre, comprenant l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban. Les entraves que ce projet subit depuis plus d'un an donnent un aperçu du niveau d'intensité de la lutte qui se joue pour le contrôle de la Syrie et du Liban. Elles éclairent du même coup le rôle joué par la France, qui considère la Méditerranée orientale comme sa zone d'influence historique, devant éternellement servir ses intérêts, et où il lui faut rattraper son absence depuis la Seconde Guerre mondiale. En d'autres termes, la France veut jouer un rôle dans le monde du gaz où elle a acquis en quelque sorte une « assurance maladie » en Libye et veut désormais une « assurance-vie » à travers la Syrie et le Liban. (...) L'empressement de la coalition Otan-Etats-Unis-France à mettre fin aux obstacles qui s'élevaient contre ses intérêts gaziers au Proche-Orient, en particulier en Syrie et au Liban, réside dans le fait qu'il est nécessaire de s'assurer la stabilité et la bienveillance de l'environnement lorsqu'il est question d'infrastructures et d'investissement gaziers. La réponse syrienne fût de signer un contrat pour transférer vers son territoire le gaz iranien en passant par l'Irak. Ainsi, c'est bien sur le gaz syrien et libanais que se focalise la bataille, alimentera-t-il. » (2)

 « De plus, poursuit le professeur Imad, la coopération sino-russe dans le domaine énergétique est le moteur du partenariat stratégique entre les deux géants. Il s'agit, selon les experts, de la « base » de leur double veto réitéré en faveur de la Syrie. Parallèlement, Moscou affiche sa souplesse concernant le prix du gaz, sous réserve d'être autorisé à accéder au très profitable marché intérieur chinois. (...) En conséquence, les préoccupations des deux pays se croisent au moment où Washington relance sa stratégie en Asie centrale, c'est-à-dire, sur la Route de la soie. (...) Cet aperçu des mécanismes de la lutte internationale actuelle permet de se faire une idée du processus de formation du nouvel ordre international, fondé sur la lutte pour la suprématie militaire et dont la clé de voûte est l'énergie, et en premier lieu le gaz. La « révolution syrienne » est un paravent médiatique masquant l'intervention militaire occidentale à la conquête du gaz. Quand Israël a entrepris l'extraction de pétrole et de gaz à partir de 2009, il était clair que le Bassin méditerranéen était entré dans le jeu et que, soit la Syrie serait attaquée, soit toute la région pourrait bénéficier de la paix, puisque le XXIe siècle est supposé être celui de l'énergie propre. Selon le Washington Institute for Near East Policy (Winep, le think tank de l'Aipac), le Bassin méditerranéen renferme les plus grandes réserves de gaz et c'est en Syrie qu'il y aurait les plus importantes. La révélation du secret du gaz syrien fait prendre conscience de l'énormité de l'enjeu à son sujet. Qui contrôle la Syrie pourrait contrôler le Proche-Orient. » (2)

 

L'argument religieux : sunnite versus chiite

Un autre argument de basse intensité est le conflit artificiel sunnite-chiite. Le conflit en Syrie est devenu, écrit Bernard Haykel spécialiste du Moyen-Orient à l'université Princeton, une guerre par procuration entre Riyadh et Téhéran. Pendant de longues années, le salafisme a été le vecteur d'influence de l'Arabie Saoudite. Mais cette doctrine a créé des monstres, notamment Al-Qaîda, qui se sont retournés contre le régime des Al Saoud. Aujourd'hui, l'anti-chiisme et le discours contre l'Iran sont utilisés par la monarchie pour que les Saoudiens, à 90% sunnites, fassent bloc derrière le régime. Cela pourrait devenir aussi la nouvelle base des relations avec les États-Unis. Il a montré comment le régime saoudien tente de tirer son épingle du jeu dans le grand chambardement du printemps arabe. » (3)

 « Mais c'est la Syrie qui est au centre de l'attention de l'Arabie Saoudite. Le roi s'est prononcé contre le régime de Bachar Al Assad. Il a rappelé son ambassadeur à Damas. Les Saoudiens estiment que l'Iran est aujourd'hui une menace réelle pour leur pays. Ils jugent que si Bachar Al Assad est renversé, ce sera un revers important pour l'influence de l'Iran dans la région. Il y a donc un flot d'argent saoudien qui vise à radicaliser les sunnites syriens, comme en 2006-2007 au Liban quand il s'agissait de radicaliser les sunnites locaux contre le Hezbollah. Riyadh ne considère plus qu'un changement dans la région est mauvais. « Enfin, elle tente de promouvoir cette approche à Washington. » L'Arabie Saoudite est sous protection militaire des Etats-Unis », conclut Bernard Haykel. » « Ces deux pays entretiennent aussi des relations commerciales fortes, dominées par les hydrocarbures et les ventes d'armes. » (3)



Le résultat de cette anomie

 Quel est finalement le but poursuivi par les médias mainstream qui mentent en ne rapportant pas une information honnête qui n’est pas indexée sur la stratégie de l’empire et de ses vassaux et qui est celle de l’interférence à tout prix dans les affaires interne des pays ?. Quels sont les perdants et quels sont les gagnants ? Le grand perdant est d'abord et avant tout le peuple syrien qui paie le prix fort d'une guerre qui le dépasse. Il devient clair que la clé de la réussite économique et de la domination politique réside principalement dans le contrôle de l'énergie du XXIe siècle : le gaz. C'est parce qu'elle se trouve au coeur de la plus colossale réserve de gaz de la planète que la Syrie est sur une plaque tectonique énergétique. Une nouvelle ère commence, celle des guerres de l'énergie. Le grand gagnant dans tous les cas est Israël qui réussit - sans y participer - à affaiblir ses adversaires, l'Iran, les pays arabes qui ne comptent plus et le Hezbollah. On l'aura compris, la paix en Syrie n'est pas pour demain. Hélas !

 

1. http://www.afrique-asie.fr/nous-ecrire/27-actualite32/3216-desinformation-mais-que-se-passe-t-il-en-syrie.html3/07/12
2. Imad Fawzi Shueibihttp://www.voltairenet.org/La-Syrie-centre-de-la-guerre-du 8 mai 2012
3. Bernard Haykel : Le conflit en Syrie est devenu une guerre par procuration entre Riyadh et Téhéran. Conférence École des Hautes études en sciences sociales, Paris, mardi 22 mai 2012

 

Prof. émérite Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

 


Moyenne des avis sur cet article :  4.63/5   (64 votes)




Réagissez à l'article

24 réactions à cet article    


  • Leo Le Sage 16 juillet 2012 11:14

    @AUTEUR/Chems Eddine Chitour

    Quand on sait quel est le pourcentage des médias contrôlés par quelques conglomérats on comprend pourquoi les médias sont tout sauf réellement fiables...

    "Corporations have multimillion-dollar budgets to dissect and attack news reports they dislike. But with each passing year they have yet another power : They are not only hostile to independent journalists. They are their employers"

    [...]
    "Media executives speak in the language of war—of bombarding audiences, targeting markets, capturing grosses, killing the competition, and winning, by which they mean making more money than the other guy. Some news organisations even refer to their employees as “the troops”"

    (source : Media Conglomerates, Mergers, Concentration of Ownership — Global Issues)

    Se poser la question Who Owns the Media ?

     
    Cordialement

    Leo Le Sage


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juillet 2012 08:35

      Chems Eddine Chitour


      Merci pour cet article et, me rapprochant du moment annoncée de mon départ des journaux citoyens, j’en profite pour redire plus clairement ce que je dis depuis longtemps. 

      1. Le pouvoir mondial est au mains d’une coterie de banquiers qui le font gérer au mieux, mais sans beaucoup de conviction et cherchant surtout a maintenir un certain statu quo, sauf quand prendre un pion est nécessaire pour sauver une tour. 

      2. Il n’y a pas de projet en marche, pas d’espoir raisonnable de changement. On passe le temps. On est dans une période de décadence consentie qui ne se terminera que par l’avènement d’une autre civilisation, sans doute chinoise, dont chacun espère que ce sera... apres lui. 

      3. Parce que le capitalisme occidental a besoin d’un ennemi, on a choisi le monde musulman que certains de ses aspects culturel permettent de présenter facilement comme odieux. Tout ce qui est gouvernance ou résistance dans le monde musulman a donc maintenant été corrompu et mis sous contrat pour joué un rôle bien rémunéré de faire valoir pour nos jeux en Occident.

      4. La Syrie est le clou de cette saison, comme la Libye a été celui da la précédente, et avent elle l’Irak. L’Afghanistan est une sorte de « off-broadway » qui ne fait pas vraiment le buzz et qui peut donc durer bien longtemps, pour occuper les temps morts. 

      5. Sans faire de vagues, l’Afrique sombre dans une misère abjecte qui rend tolérable la simple pauvreté relative qui grandit en Europe. Comme la violence qui occupe peu à peu tout l’espace en Amérique latine rend insignifiante celle qui sévit aux USA... mais qui grandit elle aussi.

      6. Dans le mécontentement général, il n’est pas impossible qu’apparaisse de nulle part un homme « providentiel », derrière lequel s’agglutineront à une vitesse foudroyante, pour briser la monotonie de leur vie tous ceux qui ne croient plus en rien. 

      7. Chacun reconnaitra d’abord avec surprise dans cette foule, ses voisins, ses parents, ses enfants... puis endossera lui aussi avec les autres la chemise dont on décidera alors de la couleur. Puis ils emmèneront ceux qu’ils jugent responsables faire un tour de charrette. Ni vous ni moi ne savons si nous n’en serons pas. Je serai chez moi.




      Pierre JC Allard 


    • Al West 16 juillet 2012 16:27

      Bonjour,

      Attention à ne pas généraliser. Ce n’est pas l’entité « les sunnites » qui font la guerre à Bachar al-Assad.

      Si l’on en croit le CIA World Fact Book [lien], la Syrie compte 74% de sunnites. Quand on sait que 55% de la population soutient encore Bachar al Assad, il est certain qu’au moins 20% de la population soutient Bachar al Assad et est de confession sunnite. C’est-à-dire qu’au bas mot, 20*100/74 = 27% des sunnites soutiennent Bachar al Assad.

      Et d’ailleurs, ne pas le soutenir ne signifie pas œuvrer pour le renversement du régime en place.

      En vérité, même si l’on ne sait pas avec précision quelles sont les origines et confessions des rebelles, on peut du moins supposer que ceux qui en font partie appartiennent aux branches les plus extrêmes de l’islam. Les wahhabites et les Frères musulmans, par exemple, ne sont pas considérés comme des sunnites il me semble. Et c’est eux qui ont l’air d’être les plus actifs en Syrie.

      Voir en la rébellion sanglante l’œuvre des sunnites de façon générale ne servirait pas, à mon sens, le conflit entre sunnites et chiites auquel travaillent les Occidentaux.


    • Png persona-nongrata 16 juillet 2012 23:29

      Exactement Al West la technique d’isra-hell consiste à monter les sunnites contre les chiites et c’est qu’ils font trés bien en France entre les différentes communautés , leur spécialisté c’est toujours de se cacher pendant que les autres s’entretuent ...C’est l’histoire du petit coq du rabbin Ron Chaya...

       Mais les temps changent et les musulmans dans leur ensemble et les gens tout court ont compris et identifier la source du malheur dans ce monde à savoir le sionisme .

      Et tout comme le mur de Berlin fut le symbole de la chute du communisme , viendra un jour prochain ou la fin du sionisme luciférien sonnera une ére de paix et de prospérité pour ’humanité.


    • joelim joelim 16 juillet 2012 15:06

      Il y en France une véritable traîtrise de la part des médias publics qui, contrairement aux médias privés, devraient avoir pour tâche de rapporter la réalité point trop déformée, et non de servir quotidiennement une propagande qui ne sert même pas les intérêts de notre pays ! 


      • Png persona-nongrata 16 juillet 2012 23:39

         C’est pire ils se servent de votre pays pour leurs intérêts...


      • anty 16 juillet 2012 18:20

        A l’auteur

        Il faut clairement dire que c’est l’armée syriene qui est responsable de la plupart de morts syriens

        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 16 juillet 2012 18:24

          Bonjour,

          " Le fait est que le gaz sera la principale source d’énergie du XXIe siècle,Quand Israël a entrepris l’extraction de pétrole et de gaz à partir de 2009, il était clair que le Bassin méditerranéen était entré dans le jeu et que, soit la Syrie serait attaquée, soit toute la région pourrait bénéficier de la paix, " En somme ; c’est clairement écrit il y a du gaz dans le processus de paix. On peut donc faire acte de conscience en faisant son plein, soutiens je Israël et la guerre mondiale ou vais je chercher mon pain à vélo ou à pied ?


          • boutiamit boutiamit 16 juillet 2012 18:34

            Excellent article

            Il existe une réelle différence (un gouffre) entre les JT anglo-saxons et les merdias frenchy !

            Alors que de « lourds canons roulent vers » le Moyen Orient, les ignobles cleps de journaleux français, aux ordres « d’on ne sait qui »commentent les tweets de Valérie !!!

            Et puis un jour : Oh, une guerre...mais oui, ils l’ont bien cherché après tout, « les savons d’Alep » !

            Trêve de discours, des actes : tiens voilà du boudin !


            • Le péripate Le péripate 16 juillet 2012 23:14

              On a du gaz de schiste et donc on se fout des syriens, sunnites, chittes ou nimportawanistes.

              Pour ça je suis bien d’accord : occupons nous de nos oignons.


              • Png persona-nongrata 16 juillet 2012 23:21

                Tu as raison , commence par libérer ton pays du joug sioniste et là y’a du taf , bon courage en tous cas.


              • Le péripate Le péripate 16 juillet 2012 23:25

                Je commencerais plutôt par libérer mon pays des salopards dans ton genre qui voient du juif à tous les coins de rue. Objectif sans doute trop ambitieux.


              • Le péripate Le péripate 16 juillet 2012 23:45

                On a du gaz de schiste et donc on se fout des syriens, sunnites, chittes ou nimportawanistes.

                Pour ça je suis bien d’accord : occupons nous de nos oignons.


              • pens4sy pensesy 17 juillet 2012 00:38

                Le lien (ci dessous) vers l’intervention de Gérard Chaliand dans l’émission « C dans l’air » qui est un grosse merde pur produit de la pensée monolithique qu’on veut nous enfoncer dans le crane, donc émission a ne pas regarder et dont il faudrait demander la suppression au plus vite. (mais que font les socialos ?)

                On y voit un Yves Calvi dans toute sa splendeur de faux-cul de défenseur des libertés (genre BHL) s’émouvoir du massacre d’enfants Syrien.

                http://www.egaliteetreconciliation.fr/Gerard-Chaliand-s-exprime-sur-la-question-syrienne-12459.html


                • Png persona-nongrata 17 juillet 2012 00:48


                   Chaliand a déjà reçu un carton jaune au sujet des Bilderberg , là il vient juste de signer son arret de mort mediatico_sionisto-mainstream.

                   Rappel du 1er carton jaune ;

                  http://www.youtube.com/watch?v=FRhF6zPhdTQ&feature=fvwrel


                • alibaba alibaba 17 juillet 2012 14:03

                  Calvi avec le temps est proprement devenu imbuvable tant-il sert la soupe au dictât du politiquement correct.

                  L’émission ne devrait pas s’intituler « C dans l’air » mais « C Calvi » tout court.

                • Abou Antoun Abou Antoun 17 juillet 2012 07:38

                  Excellent article de synthèse, félicitations à l’auteur.


                  • alibaba alibaba 17 juillet 2012 14:05

                    L’auteur a parfaitement raison quand il dit que « Le grand gagnant dans tous les cas est Israël qui réussit - sans y participer - à affaiblir ses adversaires, l’Iran, les pays arabes qui ne comptent plus et le Hezbollah. »

                    C’est pour cela qu’il reste bien tranquille en attendant que ça lui tombe tout cru dans son bec. 

                  • victoria victoria 17 juillet 2012 10:36

                    « Selon le Washington Institute for Near East Policy (Winep, le think tank de l’Aipac), le Bassin méditerranéen renferme les plus grandes réserves de gaz et c’est en Syrie qu’il y aurait les plus importantes »


                    Rien n’est moins sûr...si il est vrai que toutes les compagnies se tournent vers l’extrême orient du bassin méditerranéen, aucune n’est en mesure d’affirmer où se trouve les plus grandes réserves...Nous savons qu’une grosse réserve a été découverte offshore dans les eaux territoriales chypriotes sud est, et que depuis, les compagnies multiplient les études en remontant vers le Liban. La Syrie serait le lieu de stockage privilégié. Il est donc logique que les états qui auront de l’influence au Liban et en Syrie pourront y imposer leurs compagnies... 
                    Je suis forcé de dire que les états qui se mettent en avant dans ce conflit, sortent largement du cadre de la mission que leur peuple leur a confiée puisque au service de celui-ci, ils n’ont pas à intervenir dans l’intérêt des compagnies privées. Si ces compagnies veulent faire leur sale boulot, alors qu’elles le fassent à visage découvert.
                    En manipulant les états à leur seul profit, elles ternissent la réputation des peuples qui une fois encore se font entraîner dans la spirale de la haine interethnique car les pauvres gens qui perdent un parent chaque jour depuis un an et qui paient fort le prix de cette ingérence ne nous le pardonneront pas ce si tôt...Il ne faudra pas se plaindre si dans la foulée, l’islam se radicalise. Nous tuons leur fils, ils vous trancheront la gorge...Oeil pour oeil, dent pour dent...
                    Voici la vraie couleur du libéralisme économique aujourd’hui...

                    • rakosky rakosky 17 juillet 2012 13:26

                      Avec Fabius comme ministre de la guerre sans fin ,les Syriens ont toutes les raisons d’être optimistes,ces types n’ont raté aucune guerre coloniale,mais heureusesement ils les ont toutes perdues.

                      Après avoir approuvé par leur vote le bombardement et la destruction de la Libye,maintenant ils arment et soutiennent les groupes terroristes en Syrie
                      On ne pensait pas que cela était possible ,mais ils ne sont pas seulement plus à droite que Sarkozy,mais encore plus à l’Ouest,c’est plus un gouvernement qu’on a c’est un porte-avion 

                      • Croa Croa 18 juillet 2012 08:48

                        S’agissant du gaz, je cite l’auteur :
                        « et comme source d’énergie propre. »

                        Il ne faut pas exagérer ! C’est plus exactement une énergie moins sale. En chaudière le gaz produit, certes, 4 fois moins de CO2 que le charbon et (environ) trois fois moins que le fuel lourd. Toutefois, utilisé comme carburant en turbomachine ou 4 temps carburés (pas de diesel bien au point pour le gaz) le gain pour l’environnement se fait nettement plus léger !
                        Bref, le gaz n’est surtout pas une solution pour continuer comme avant, juste un petit mieux. smiley


                        • Croa Croa 18 juillet 2012 08:58

                          Je cite encore : « Israël qui réussit - sans y participer »

                          Ah oui ?

                          http://www.youtube.com/watch?v=G5e3Dh5Ek5o&feature=player_embedded


                          • HerveM HerveM 22 juillet 2012 12:28

                            Faites moi plaisir en ne perdant pas votre temps à regarder l’intégralité de cette bouse cathastrophiste, mais déplacez simplement le curseur à 1h19mn55.
                            http://www.direct8.fr/video/SGRUM0tW/tsunami-ouragan-seisme-jusqu-ou-la-planete-ira-t-elle/

                            Donc, sous couvert du scénario de la pénurie d’eau à venir (auquel je ne crois pas une seconde s’il n’est pas sciemment provoqué) des intérêts moins avouables sont défendus :
                            http://www.dailymotion.com/video/x79lxe_israel-veut-s-etendre-du-nil-a-l-eu_news


                            • Spip Spip 22 juillet 2012 12:39

                              D’un simple point de vue géostratégique, il suffit de regarder une carte élargie de la région pour voir que la Syrie est l’ élément le plus à l’Ouest d’un glacis. Si elle saute, l’Iran se retrouve en première ligne et après l’Iran ce serait directement la Russie...

                              Le diable se cache dans les détails : le lien de Croa donne un éclairage intéressant qui aurait pu/dû être fouillé par les médias. Pour ça il aurait fallu en avoir la volonté à défaut d’en avoir la compétence (c’est un amateur qui a repéré le lézard). Mais en la matière, comme dans tous les conflits depuis un moment, ces messieurs se contentent de copier-coller les communiqués d’institutions aussi objectives que le service de presse de l’OTAN, par exemple...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès