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Réforme des collectivités locales

S'appuyer sur les communautés de communes !

La Révolution a voulu maintenir l'unité sociologique de base des villages en substituant, grosso modo les communes aux paroisses. Dans sa sagesse, pour les mêmes raisons, elle a substitué grosso modo les départements aux évêchés en veillant à ce que l'aller-retour de n'importe quel point du déppartement au chef lieu puisse se faire en une journée de cheval. Cette organisation jacobine donnait aux Commissaires de la République puis aux Préfets toute l'autorité pour contrôler et appliquer les décisions de Paris. Depuis la Libération et surtout les lois Deferre des années 1980, la Région est reconnue comme une entité qui compte mais cette décentralisation n'a rien supprimé. Communes, communautés de communes, pays,arrondissements, cantons, départements, régions viennent aujourd'hui participer au fatras illisible de nos administrations territoriales. Comment simplifier ce système en le rendant lisible, tout en respectant le souci légitime des citoyens d'être représentés et de garder des " guichets" de proximité.

Les 36 000 communes françaises sont aujourd'hui presque au second plan dans la tête d'une majorité de citoyens qui vivent avec l'intercommunalité des transports, des réseaux d'eau potable, des ordures ménagères par exemple. Chacun a bien conscience qu'une commune de 500 habitants, voire moins, avec son maire, ses élus, son secrétaire de mairie, son budget, est une structure dépassée qui croule sous les procédures bureaucratiques et est incapable de se projeter dans l'avenir. Ces communes rurales se sont déjà regroupées dans des ensembles de 10 à 20 000 habitants ( en gros les anciens cantons) où l'essentiel pour les citoyens et les usagers est de maintenir des" guichets" locaux de proximmité dans des mairies annexes davantage qu'un pseudo exécutif qui ne peut rien décider seul. 

Au niveau local, admettre cette intercommunalité comme la structure administrative de base nécessiterait l'intégration pure et simple des petites communes. On pourrait imaginer un nombre d'élus au prorata de la population des anciennes communes pour sauvegarder l'esprit territorial, mais le maire serait un maire de C.C. avec un conseil municipal de C.C directement élu comme tel. Dans les plus grandes agglomérations, l'intercommunalité fonctionne déjà entre la ville centre et les C.C. périphériques, dans des conseils d'agglomération, des conseils de métropole...etc.

Au niveau régional, chacun admet aujourd'hui l'importance du Conseil Régional et du président de région qui avec le représentant de l'Etat et les représentants des grands ministères en région ( rectorat, ARS, Equipement...) définissent peu à peu de vraies politiques régionales, coordonnées et harmonisées avec les régions limitrophes. L'augmentation des compétences du Conseil Régional, seul exécutif " crédible" hors l'Etat, apparait comme une nécessité admise.

Reste le département doublon de la région ? doublon des villes métropoles ? Une clarification possible serait de lui confier le niveau local de mise en oeuvre des politiques régionales ainsi que le recueil des besoins locaux. Intermédiaire entre le local et le régiona, certes, mais pourquoi encore de nouveaux élus ? Une manière simple serait que les C.C. délèguent au Conseil de Département des représentants au prorata de leur population parmi leurs maires ou leurs adjoints. La voix des C.C. se ferait ainsi directement entendre dans cette assemblée départementale. Les techniciens pourraient en outre être partagés entre C.C. et département, diminuant d'autant les charges.

Nous aurions ainsi sans douleur réelle, en s'appuyant sur ce qui a commencé à exister (les C.C.), supprimé 1 niveau (la commune), supprimé un niveau éligible ( le conseil général composé des élus des cantons lesquels n'ont plus cours..) et valorisé la Région. Economies de fonctionnement, clarification des compétences et lisibilité accrue entre échelon local et régional. Ce serait aussi un signe fort de modernisation de notre pays.

 


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13 réactions à cet article    


  • viva 11 mars 2013 11:37

    Une catastrophe les communautés de communes ce n’est pas à réformer mais à supprimer, rien à dire de plus


    • taktak 11 mars 2013 11:38

      Votre réflexion oublie un aspect de taille, celui de l’égalité entre citoyen que celle permet la République une et indivisible.
      Communauté de commune, Région, il ne s’agit là au fond que de renforcer et de récréer les potentat locaux qui correspondent plus à des baronnies qu’à un échelon de la république.

      La souveraineté du peuple pour s’exercer à besoin d’un état fort pouvant aider l’ensemble des décisionnaires politique locaux.
      Le rapport Commune / département - appui, péréquation et contrôle par l’état central indépendant garant de la loi républicaine est de loin préférable à la soumission hiérarchique Commune - intercommunalité -région -UE telle qu’elle est voulue par le PS et l’UMP. Cette manière de voir rétablie les fiefs et lien de suzeraineté entre des territoires et des centres urbain qui regnerons en maitres sur leurs zone d’influence.

      Enfin, il est surprenant qu’un article sur un tel sujet réussisse à ne rien dire du projet de loi d’acte 3 de la décentralisation qui reprend pourtant pour une bonne part vos proposition.
      Notamment en substituant aux communes/département/état des grand centres urbains à travers les eurométropoles (Paris, Lyon, Marseille et Strasbourg et lille) et les métropolies.
      Il s’agit là d’une balkanisation très inquiétante de la République, prélude à la fin des solidarités et de l’égalité entre citoyen, porteur de division inquiétante.


      • Michel DROUET Michel DROUET 11 mars 2013 16:00

        Bonjour Taktak

        Où est l’égalité avec plus de 36 000 communes ?

        Il me semble que l’on pourrait faire avancer plus sûrement cette notion d’égalité dans un cadre supra communal, c’est à dire des intercos à l’échelle des Pays, tout en conservant la proximité entre le citoyen et les élus au travers de quelques compétences qui resteraient aux communes (état civil, guichet unique pour les subventions, vie citoyenne et associative,...).

        Où est l’égalité quand une commune qui n’a pas les ressources nécessaires pour rénover la Mairie est obligée d’aller quémander des subventions auprès des autres échelons territoriaux ?

        C’est là que se trouve le véritable clientélisme, c’est à dire la soumission des élus communaux aux élus des autres niveaux, et je ne parle pas de la réserve parlementaire qui est le summum du clientélisme et de l’achat de voix pour les sénateurs.

        L’hyper segmentation des collectivités est par ailleurs source d’aberrations et de coûts énormes (cf le STIF en Région parisienne et l’absence d’un réseau de transport cohérent dans la région Aix Marseille)


      • taktak 11 mars 2013 19:21

        L’égalité pourrait être assurée par la péréquation et le support de l’ensemble de la Nation à chaque commune au nom de l’égalité et de la défense de l’interet général.
        Cela ne peut se faire avec des potentat régionaux qui verrait émerger des régions autonomisée façon Lander, région totalement dominée par des quelques métropoles centralisant tout les pouvoirs et se servant des territoires comme hinterland.

        Le bon découpage c’est celui communes - départements - Etat. Bien sur avec un état déconcentré, c’est à une une administration et des services publics présent à tout les échelons locaux (subdivision territoriale et direction départementale) afin de porter les politiques publiques nationales et locales. Ce découpage permet à l’état de mettre ses moyens au service de l’échelon local et donc de la démocratie locale tout en veillant à arbitrer pour l’interet général (avec des fonctionnaires d’état garant de la loi et donc non soumis aux quatre volontés des barons locaux).

        Ca c’est tout le contraire de la décentralisation, qui découpe la république en des territoires, balkanise l’action politique, divise la nation et éloigne le pouvoir du peuple en le confiscant au profit de quelques seigneurs locaux présidants de métropoles tentaculaires et de quelques régions puissante économiquement traitant directement avec l’UE


      • Michel DROUET Michel DROUET 12 mars 2013 09:15

        Bonjour Taktak

        Le système que vous décrivez existait avant 1982, et on ne peut pas dire qu’il fonctionnait correctement localement (voir dans quel état, par exemple, les Départements ont recupéré les bâtiments des collèges).

        Aujourd’hui dans un système émietté (trop), l’Etat assure une forme de péréquation, que vous appelez de vos voeux, par le bais du versement de la dotation globale de fonctionnement avec ses correctifs en faveur des zones défavorisées. Cela représente environ 50 Milliards d’euros par an.


      • Michel DROUET Michel DROUET 11 mars 2013 15:49

        Bonjour

        Je suis d’accord sur la suppression de l’échelon départemental et l’instauraton de véritables communautés de communes à l’échelle des bassins de vie (et non pas celle construite actuellement de manière artificielle en fonction de considérations politiques), c’est à dire à l’échelle des Pays.

        Il faut avancer autour du couple Région/intercommunalité et ne pas continuer sur des découpages paroissiaux (ce qui est totalement anachronique dans une république laïque) et départementaux (basés sur des considérations de déplacements à cheval).

        Les territoires d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’il y a plus de deux siècles. Essayons de faire évoluer les mentalités en mettant de côté cet esprit de chapelle.

        P.S. : j’ai beaucoup écrit sur la nécessité de réformer le mille feuille territorial (voir sur ce site ou sur mon blog

        http://michelumix.over-blog.com/


        • anny paule 11 mars 2013 16:30

          C’est de l’humour ???

          Où se situent les « pouvoirs » citoyens dans ces nouvelles entités ???

          Déjà que les élus se moquent de ceux qui les ont portés au pouvoir, ces nouvelles inventions ont de forts relents de « commission européenne ». Zones de technocraties bien écartées des citoyens et sur lesquelles ils n’ont aucun droit de regard ! Merci !


          • Michel DROUET Michel DROUET 11 mars 2013 17:01

            Bonjour anny paule

            Cela fait longtemps que nous élisons les conseillers régionaux au suffrage universel. Pour les communautés de communes, il suffit de prévoir la même chose.

            La loi électorale en cours de discussion au Parlement prévoit le « flèchage » des élus intercommunaux sur les listes aux élections communales. C’est un premier pas, mais totalement insuffisant, je vous l’accorde, pour permettre au citoyen de contrôler l’action de ses élus.

            Autre mesure pour contrôler les élus : le droit de pétition citoyenne, mais il y a encore du chemin à faire, car les élus ne sont pas forcémment pour...


          •  C BARRATIER C BARRATIER 11 mars 2013 16:58

            Le citoyen lambda s’intéresse peu à la vie communale, il n’assiste pas aux conseils municipaux pourtant publics, il ne lit guère les publications communales. Pourtant la qualité de l’école communale repose sur la commune et la proximité.
            Le Conseil général a en charge le social, les collèges et les transports scolaires pour s’y rendre, la Région a plus d’envergure, elle s’occupe non seulement des lycées et du transport afférent, mais des trains locaux(TER), de l’emploi. Elle pourrait effectivement prendre le travail fait par le conseil général.
            Celui ci est en osmose avec le Sénat. Supprimer le conseil général mènerait à la suppression du sénat, deux structures inutiles  qui nous coûtent cher.

            Mais ce sont des machines à fabriquer du notable local..qui a de l’appétit.


            La communauté de communes ne sert à rien, ce qu’elle a pris (voirie, ordures ménagères...) se faisait autrefois sans elle, et les personnels qui le faisaient sont toujours dans les communes.


            Le vrai problème est la question de cumuls d’indemnités par les élus. Non seulement les évolutions en cours ne feront pas faire des économies, mais ajouteront des présidences de commissions pour des cumulards, maires ou adjoints, qui, comme c’est déjà le cas passeront beaucoup de temps à se rencontrer autour de pots ou repas payés par le contribuable.
            Voir en page alphabétique des news :

            « Elus aux contribuables : Votre argent nous intéresse personnellement » 
            http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=223

             


            • Michel DROUET Michel DROUET 11 mars 2013 17:09

              Bonjour C Barratier

              D’accord sur beaucoup de choses...sauf sur l’interco, à condition que son périmètre soit revu à l’aune des bassins de vie et que l’on supprime les intercos croupions qui ne servent qu’à cumuler pour les élus.

              Je pense que beaucoup de services peuvent être gérés dans les intercos à moins cher. C’est déjà le cas pour les ordures ménagères (un contrat pour 10 communes reviendra à moins cher que dix contrats), les transports ou la distribution de l’eau. Par ailleurs, les intercos peuvent agiter le spectre de la régie pour faire peur aux entreprises délégataires trop gourmandes financièrement.

              Il faut bien évidemment que les intercos et les communes rationnalisent leurs dépenses de personnel : trop de doublons !


            •  C BARRATIER C BARRATIER 11 mars 2013 20:39

              Tout à fait d’accord. Il faut pour cela marquer les élus à la culotte...Suivre déjà ce qui se passe dans les conseils municipaux....Le procès verbal en est obligatoire, avec tout le débat. Il est obligatoirement conservé dans un dossier aux pages numérotées. Les maires y sont réfractaires. Ils font à la place un petit compte rendu fait par eux et leur secrétaire général, et se permettent de modifier à la marge des décisions prises en conseil. C’est ce compte rendu qui est envoyé au préfet. Et affiché....
              Moins d’un maire sur dix accepte que soit écrit, contrôlé, adopté au conseil municipal suivant, le procès verbal exhaustif de la réunion. Personne ne contrôle cela. C’est la faute d’abord au citoyen de base ! Il n’y a pas que dans les conseils municipaux que ça dérive, mais parfois on se fait prendre. En table des news :

              Elus en échec de transgression de la loi républicaine 

              http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=132 


            • Antenor Antenor 12 mars 2013 10:33

              Tout le monde sera d’accord pour dire que deux échelons administratifs en dessous de l’Etat seraient suffisants.

              La tendance actuelle ne va pas vraiment dans le sens de la suppression des communes (Grand Paris, Métropole Lyonnaise). On assiste au contraire à une augmentation de la taille des communautés de communes qui amèneront sans doute à terme à la fusion avec les pays.

              Exemple récent, le « Roannais Agglomération » où les petites communautés d’une dizaine de communes ont été fusionnées avec la communauté d’agglomération centrale et qui compte désormais une quarantaine de communes.

              Les communes ne disparaitront pas mais elles perdront sans doute de plus en plus de compétences. En 2014, l’élection de l’assemblée du Grand Lyon qui possède désormais les compétence du Département se fera au suffrage direct. Ces grosses communautés de communes/pays supplanteront sans doute à terme les départements dont le découpage manque souvent de pertinence.

              Quant aux régions, je crois que beaucoup de communautés d’agglomérations rêvent de récupérer leurs compétences et de se débarasser de cet échelon inutile entre le bassin de vie et l’Etat.

               


              • orion 14 mars 2013 00:33

                Entre les jacobins qui souhaitent garder le département et considèrent la région comme inutile voire dangereuse, et ceux qui iraient jusqu’à ne garder que des métropoles, ma réflexion rejoint celle d’Antenor. Comment ne garder que 2 niveaux en dessous de l’Etat ? 


                L’évolution « naturelle » depuis un demi siècle est l’émergence puis la consolidation de la Région comme entité à la fois de décision et de régulation d’un équilibre territorial. La Région fait partie d’une réalité admise par une majorité de citoyens. Gardons donc donc la Région et son Président élu face au Préfet de Région avec des compétences élargies à celles des actuels départements.

                L’autre espace de taille « raisonnable » qui est devenu réalité dans la vie quotidienne, c’est la communauté de communes. Fusionnons les communes dans la C.C et donnons à celles ci toutes les compétences des anciennes communes. ( rien n’interdit ensuite que les CC de base coopèrent ou se coordonnent dans des métropoles, des communauté d’agglo, ou des pays...) 

                Reste une question ouverte : l’avenir du département. Faut il le supprimer d’emblée au risque de créer du jour ou lendemain plus de confusion que de clarté ? Faut il le maintenir dans une simple fonction de coordination des politiques des CC et de déclinaison locale de la politique régionale ? Dans ce cas le conseil départemental serait composé de représentants des conseils de CC ? 

                On aurait ainsi en se contentant d’encourager le mouvement, supprimé les communes et supprimé les conseillers généraux.

                Quant au Sénat, c’est une question différente. Il resterait suffisamment de grands électeurs parmi les conseillers de CC .

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