Réforme territoriale : vers les Etats-Unis Français ?
Le Président François Hollande a fait son annonce officielle concernant la réforme territoriale : celle-ci entraînerait bien le passage de 22 à 14 régions et la disparition des départements. Il est clair qu’une telle mesure (qui passe à la hussarde) modifie profondément l’organisation territoriale du pays. Pour être plus précis nous passerions du point de vue juridique d’un Etat-Nation unitaire à un Etat Fédéral !
Les prérogatives qui seraient concédées aux Régions (notamment du point de vue fiscal !) seraient encore élargies et celles des départements leurs seraient transférées. Seule bonne nouvelle, l’administration d’Etat dans le département est maintenue et le Préfet en particulier. Mais ce dernier censurera-t-il un Président de Région chapotant une dizaine de département voir plus ?
Le prétexte à ce bouleversement est d’ordre financier : 10 milliards, 15 milliards d’économies ? Personne ne répond précisément. On peut douter en réalité de la réalisation de ces dernières. Les dépenses de fonctionnement peuvent peut-être faire l’objet d’une rationalisation limitée, mais l’on peut douter de la baisse des effectifs de la fonction publique territoriale et les dépenses sociales sont difficilement compressibles (sauf effondrement des recettes).
En réalité, il faut bien une réforme territoriale qui passe par la fin de la clause de compétence générale et qui limite donc l’intervention de chaque collectivité à son domaine propre. Il est tout aussi nécessaire de diminuer (volontairement de préférence) le nombre des communes rurales. Et il faut rationnaliser les relations et compétences des « pays » et des organisations intercommunales.
Quelle est donc la raison de cette réforme ? Comme pour le mariage homosexuel : faire diversion ! Les français doivent cesser de penser au chômage et à leurs difficultés financières, l’on décide donc d’amener sur le devant de l’actualité un sujet de division plus à même de les faire se braquer et se concentrer sur un autre domaine.
Il est à noter au sujet de cette réforme que la Corse (250 000 habitants) n’est pas intégrée dans une autre région alors que l’objet de la manœuvre est de donner aux régions une assise suffisante.
Inversement, les régions Poitou-Charente, Limousin et Centre fusionneraient pour donner une « Hyper-région » de 13 départements couvrant une superficie de 82 800 Km 2. Pour rappel, la Belgique ne fait que 30 000 Km2 !
Le risque est grand de modifier profondément les équilibre du pays. Dans le cas de l’Hyper-région, les distances entre la future « capitale » régionale et les départements ruraux les plus éloignés seront de l’ordre de plusieurs centaines de Km. Les centres de décisions seront donc très éloignés des besoins des français ! Et très clairement, les nouveaux Présidents de région seront plus des gouverneurs à l’américaine que des décideurs territoriaux bien ancrés dans la réalité des terroirs.
Dernier questionnement, le Président du conseil général de Corrèze, François Hollande, aurait-il approuvé la réforme qu’il lance en tant que Président de la République et qui va mettre fin à cette institution ?
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