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Accueil du site > Tribune Libre > Relocalisation et environnement ?

Relocalisation et environnement ?

Existe-t-il une solution pour réconcilier économie et écologie ? Pourquoi pas un système permettant de réduire le chômage tout en limitant les émissions carbonées ? Voici une suggestion éco-nomi-logique.

Voici une suggestion qui, si elle était appliquée, aurait le mérite de contribuer à la relocalisation des emplois ainsi qu’à la diminution des émissions carbonées (entre autres).

Pourquoi ne pas supprimer la TVA (ou autre taxes selon les pays) et la remplacer par une taxe nommée TVT (Taxe sur la Valeur Transportée) ?

Cette dernière serait articulée de manière à ne taxer que très peu les produits de proximité et à augmenter de manière dissuasive pour les produits de l’autre côté du monde. Le but avoué étant de dissuader les transports inutiles et favoriser la consommation locale.

Les matières premières indispensables pourraient bénéficier d’aménagements particuliers (taxes abaissées pour les produits considérés comme incontournables). Cette taxe devrait être proportionnelle à la valeur du produit, donc plus élevée pour les produits industrialisés que pour les matières premières et elle devrait croître de façon exponentielle avec la distance parcourue (par exemple gratuité jusqu’à 50 km, 3% de taxe de 50 à 300km, 10% de 300 à 1000 km, 40% de 1000 à 3000 km, 100% ou 200% au-delà…)

 D’après moi, elle ne contredirait pas le principe (cher à la mondialisation) de libre circulation des marchandises. En effet un espagnol paierait moins de taxe sur un produit marocain que sur un produit allemand ; idem pour un strasbourgeois concernant un produit allemand par rapport à un produit bordelais, etc., etc. …. Pas de préférence nationale, donc. Mais préférence affichée à la plus courte distance.

Un téléviseur ou un ordinateur serait meilleur marché s’il a été monté dans le village proche que s’il arrive prêt à l’emploi de Chine ou de Corée. Seules les pièces détachées nécessaires voyageraient à coût réduit, grâce au gain d’emballage et de volume.

Le prix des cerises en hiver serait dissuasif. Les agriculteurs locaux seraient enfin concurrentiels avec leurs produits du terroir et de saison. Rien ne serait interdit mais le délire actuel cèderait la place à la raison économique et donc écologique.

Résultats : transports réduits, pollution diminuée, relocalisation progressive des emplois près des lieux de consommation (il serait enfin rentable de produire "localement"). Amélioration à terme des relations de voisinage (contraints et forcés pour faire des économies : Voir Grèce-Turquie, Serbie-Croatie, Ukraine-Russie, etc….).

Cette solution pourrait être mise en œuvre progressivement en diminuant puis remplaçant totalement la TVA par la TVT.

J’espère que cette idée fera son chemin, sera discutée, améliorée, peaufinée, réglée au petit poil au niveau des différents curseurs et enfin appliquée.
 Les G7, G8, G20 ...devraient servir à discuter de ce genre de solution au lieu de discuter du partage des richesses du monde entre puissants.

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18 réactions à cet article    


  • zelectron zelectron 8 novembre 2010 11:27

    Y compris la TVT sur le voyage à travers le net pour les opérations financières (boursicoteuses ?)


    • epapel epapel 10 novembre 2010 13:33

      Non, la taxe Tobin s’en chargera le jour où nous serons tous morts.


    • Philcal98 8 novembre 2010 14:40

      Bien sûr. Dans ce cas là il suffit de modifier le « curseur » et de passer la TVT à 1% pour les courtes distances. Tout est affaire de réglage.


    • epapel epapel 8 novembre 2010 17:17

      Le problème avec les taxes c’est que :
      - quasiment personne ne veut de taxe internationale
      - on ne peut pas harmoniser entre pays les taxes nationales
      Donc, à la base c’est une idée morte-née.

      Et admettons qu’on y arrive à faire adopter le principe :
      - comment va-t-on compter les kilomètres parcourus ?
      - le km de camion = le km de train =le km d’avion = le km de bateau ?
      (sachant qu’au plan de la consommation d’énergie au kilogramme transporté on a grosso modo : avion = 10 fois camion = 10 fois train = 3 fois bateau)
      Ces deux questions posent automatiquement les problématiques de l’usine à gaz et de la fraude pour conclure que techniquement ça ne marchera pas.


    • titi titi 8 novembre 2010 13:36

      Mouais.

      En fait le problème c’est que vous pensez que les délocalisations ce n’est QUE pour augmenter les marges.
      Que ce qui se fabriquait ici, se vendait ici, et que ce qui se fabrique maintenant là bas se vend toujours ici.

      Or la vérité c’est que ce qui se fabriquait ici se vendait ici beaucoup, et là bas presque pas. Maintenant ce que se fabrique là bas, se vend ici un peu, et là bas beaucoup.

      Ces productions ne reviendront pas... parceque le marché n’est plus ici...


      • Philcal98 8 novembre 2010 14:49

        Je ne suis pas persuadé que ce soit vraiment le cas pour l’instant, mais si l’on ne fait rien, on scie la branche qui nous soutient. Délocalisation>Perte d’emplois>Perte de pouvoir d’achat> Qui seront les acheteurs demain ? Rien n’empêcherait la Chine ou l’Inde de continuer à produire certains composants pour leur marché et à l’export, mais si le produit fini ou d’autres composants pouvaient parcourir moins de kilomètres, ce système permettrait d’offrir à nouveau du travail tout en économisant de l’énergie.


      • epapel epapel 8 novembre 2010 17:32

        La quasi-totalité des produits manufacturés venant du bout du monde arrivent d’abord par bateau or le camion = 30 fois le bateau en consommation d’énergie au kilogramme/kilomètre transporté (15.000 km par bateau = 500 km par camion), c’est à dire que la moitié de l’énergie est dépensée pour le transport sur les sols nationaux, et si on relocalisait la production il resterait à peu près la même quantité de transport par camion car on ne pourrait pas déployer une usine pour chaque produit dans chaque département.


      • epapel epapel 8 novembre 2010 16:29

        « D’après moi, elle ne contredirait pas le principe (cher à la mondialisation) de libre circulation des marchandises. »

        Mais ça contredirait le principe de concurrence libre et non faussée du fait que la taxe s’appliquerait de façon inégalitaire selon un critère distance discriminatoire alors que le coût du transport est déjà pris en compte dans le prix. Donc ça serait rejeté par l’OMC et Bruxelles.

        Il y a quelques mois à peine, le gouvernement a renoncé à une taxe carbone qui avait à peu près le même effet, officiellement pour des motifs égalitaires mais plus certainement pour ne pas mécontenter la population et les lobbies.

        Cette taxe devrait être proportionnelle à la valeur du produit, donc plus élevée pour les produits industrialisés que pour les matières premières et elle devrait croître de façon exponentielle avec la distance parcourue (par exemple gratuité jusqu’à 50 km, 3% de taxe de 50 à 300km, 10% de 300 à 1000 km, 40% de 1000 à 3000 km, 100% ou 200% au-delà…)

        Avec ce principe là on ne pourrait plus du tout produire pour l’export de biens à haute valeur ajoutée tellement le prix deviendrait prohibitif et on serait amené à construire des usines un peu partout même quand il y a peu d’unités à produire (avions notamment) alors que le problème des délocalisations et de l’écologie ce sont au contraire les produits à faible valeur ajoutée qui occupent les plus gros volumes et tonnages et encombrent les transports.


        • epapel epapel 8 novembre 2010 17:47

          Comment vous faites pour persuader le reste du monde, en particulier les pays qui exportent chez nous et seront pénalisés par la TVT ?

          Comment vous gérez les activités qu’on peut faire à distance sans transport (développements informatique, télé-maintenance, centre-d’appel, télé-quoique ce soit) ?


        • epapel epapel 8 novembre 2010 17:50

          A mon avis le meilleur moyen de diminuer les transports c’est de taxer l’énergie, au moins ça tiendrait compte de l’efficacité énergétique et c’est techniquement très facile à mettre en place : problème, personne n’en veut non plus.


        • epapel epapel 10 novembre 2010 13:21

          La taxe Tobin a été proposée en 1972 et elle est régulièrement exhumée à chaque crise pour être oubliée sitôt que la situation s’améliore. De fait, 38 ans plus tard elle n’existe toujours pas et elle n’est pas prête d’exister tant que la finance gouvernera le monde.


        • epapel epapel 10 novembre 2010 13:28

          Derniers développements à propos de la Taxe Tobin :

          A l’issue du G9 de Pittsburgh sur la stabilité financière, l’étude de la faisabilité d’une telle taxe a été confiée au Fonds Monétaire International de Dominique Strauss-Kahn qui l’a jugée inadaptée et lui préfère un système d’assurance contre les risques systémiques financée directement par les banques responsables de la crise de 2008.

          Touchée

          En 2009, la Suède, présidente de l’UE, s’est prononcée très défavorablement à cette taxe et lui préfère le système d’assurance, prôné par le FMI. En effet, La Suède avait précédemment instauré une telle taxe au niveau national qui avait eu pour résultat de faire disparaitre la quasi totalité du volume de la bourse de Stockholm, dont les titres étaient cotés en parallèle à Londres.

          Coulée

          L’UE est pressentie pour la première mise en place de la taxe, des lois votées par des parlements nationaux précisent qu’elle entrera en application dès que tous les pays de la zone euro l’auront inscrite dans leur droit.....Finalement, le texte soumis a été repoussé à une très faible majorité (229 voix contre 223) par la droite libérale (ainsi que les députés britanniques du Labour).

          Enterrée


        • epapel epapel 10 novembre 2010 14:08

          "Ce serait tout à fait dans les cordes du BRIC que de s’emparer de cette idée dans la cadre de leurs accords multilatéraux à venir."

          Mais c’est bien sûr, les BRIC vont s’emparer d’une idée qui consiste à les empêcher d’exporter leurs marchandises et donc de se développer.

          Mais pourquoi croyez-vous que la Chine - premier exportateur mondial - refuse de réévaluer sa monnaie par rapport au dollar et que le Brésil - premier producteur d’agro carburants - demande la fin des subventions pour l’agriculture aux USA et dans UE ? D’après-vous, c’est pour augmenter ou pour diminuer leurs exportations ?


        • zelectron zelectron 8 novembre 2010 18:05

          Il faut au minimum que l’origine des produits soit de nouveau marquée en clair sur les emballages.


          • Mich K Mich K 8 novembre 2010 22:57

            Comme dit par d’autres, ce revient rapidement à une usine à gaz de vouloir calculer des taxes pour chaque mouvement de marchandises...

            L’idée est louable.
            Et finalement à mes yeux, le plus simple pour réduire les flux, relocaliser, et réorienter tout notre modèle économique vers la sobriété consiste à faire passer l’idée d’une Taxe Carbone telle que Jancovici et Grandjean la décrive dans Le Plein SVP.

            On taxe l’énergie progressivement à la base (anticipation et lissage de ce qui est inéluctable de toute façon), plutôt que de chercher à mettre des quotas individuel ou des taxes individuelles qui amènent des usines à gaz en terme de gestion.

            La relocalisation se fera quand l’énergie sera 3 à 4 fois plus chère qu’aujourd’hui, c’estr aussi simple que ça. La seule question est : est-ce qu’on l’anticipe et on le provoque volontairement et progressivement pour nous adapter ? Ou est-ce qu’on attend tranquillement les chocs arriver avec leurs lots de misères sociale ?

            A mon avis il est déjà un peu tard...
            Mais c’est ce raisonnement qui est selon moi le bon et qu’on aurait dû appliquer depuis des années.


            • titi titi 9 novembre 2010 08:32

              J’ai coutume de dire que l’essence et le gasoil ne sont pas assez chers.
              Il suffit de voir les transhumances hestivales ou hivernales pour en avoir la preuve.

              Il n’empêche que la dénatalité de la région Europe réduit de plus en plus le marché européen. C’est un marché à fort pouvoir d’achat mais il n’empêche qu’il se réduit de plus en plus.
              Donc après si, je me mets dans la peu d’un constructeur automobile j’ai le choix.
              - Soit je fabrique en Europe pour 300 millions d’européens des produits que je ne pourrai pas exporter en Asie, car trop chers, et pour lesquels je dois payer fort cher du carburant pour livrer mes véhicules entre mon usine et mes points de vente.(Ex : Sochaux / Varsovie 1400 km)
              - Soit je fabrique en Asie pour 300 millions d’asiatiques capable d’acheter mes voitures et 1 milliard qui le pourront bientot. Je les exporte en Europe en payant for cher le carburant entre le port de débarquement et les points de vente. (Ex : Gdansk/ Varsovie 350 km)
              Au final je suis toujours moins cher avec la 2ème hypothèse, et je propose mes produits à plus de monde. Y-a pas photo.

              Le marché Européen ne fait plus rêver. Faut s’y faire. Les prochains siècles se feront sans nous.


            • epapel epapel 10 novembre 2010 13:31

              Hé oui et mille fois oui, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?


            • epapel epapel 10 novembre 2010 16:27

              Pour transporter 1 tonne sur 1000km il faut 100 l de carburant par avion = 10 x camion=100 x rail=300 x bateau

              Il y a quand même un petit bémol pour la taxe carbone par rapport aux délocalisations, pour transporter 1 tonne de marchandises à faible valeur ajoutée et un carburant à 0,5€ le l, il faut :
              - 10.000 km par avion (fruits à 5€ le kg) : 1000 l de carburant ou 500€, soit 10% du prix
              - 10.000 km par bateau (blé à 0,2€ le kg) : 3 l soit 0.75% du prix
              - 500 km par camion (tomates à 2€ le kg) : 5 l soit 0,25% du prix
              - 2000 km par train (blé à 0,2€le kg) : 2 l, soit 0,5% du prix

              On voit bien que pour les marchandises à faible valeur ajoutée, mis à part le cas de l’avion, on a beau multiplier par 10 le prix du carburant, ça aurait un faible impact sur le prix final sur les produits les moins chers et donc ça ne changerait rien en terme de délocalisations. Quand aux produits à haute valeur ajoutée (>10€/kg) l’impact serait négligeable sauf pour l’avion où il resterait faible.

              C’est dire que la taxe carbone sur les carburants aurait été ultra légère telle qu’elle était prévue et que le discours disant que ça pénalise l’économie est totalement bidon.

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Philcal98


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