Dans la plupart des grandes agglomérations de France, des heurts ont éclaté en début de journée aux abords des lycées et collèges, lorsque quelques centaines de badauds, souvent alcoolisés, ont tenté de perturber les manifestations pacifiques de jeunes ; lançant des projectiles sur les forces de l’ordre, saccageant, pillant tout sur leur passage. Les forces de l’ordre ont répondu par des grenades lacrymogènes et des flashballs.
Le parlement de la rue
Pari réussi pour les anti-Retraites. Selon le ministère de l’intérieur, la sixième journée de mobilisation contre le projet gouvernemental des retraites a réuni un peu plus de 500 000 personnes à travers la France. La CGT parle quant à elle de plus d’1,5 million de personnes, dont 350 000 à Paris. Et, le blocage de plus 500 établissements scolaires.
Dans toutes les grandes villes de France, la mobilisation a été très importante, avec 130 000 manifestants annoncés à Marseille, mais aussi 50 000 à Bordeaux, Toulouse ou Lyon. Fait notable, les défilés ont également fait recette dans des villes de taille moyenne, comme Rennes, Lille. A chaque fois, les rassemblements ont réuni si ce n’est plus de monde que lors des dernières journées de mobilisation, au moins un nombre similaire.
Conscients du succès des mobilisations, les organisations syndicales et étudiantes haussent le ton face au gouvernement. Des leaders tant du côté des élèves que des étudiants, tiennent des propos qu’on pourrait résumer de la sorte : "Soit le gouvernement entend raison et retire le projet au Sénat dès aujourd’hui, soit il sera obligé de le faire la semaine prochaine parce qu’on sera redescendu dans la rue. Le seul préalable à toute discussion, c’est le retrait du projet." Bernard Thibault(CGT) a jugé que la demande de retrait du projet gouvernemental prenait "encore plus de force" alors que près "60% des Français demandent son retrait, dont 70% de jeunes". A FO, Jean-Claude Mailly, qui a vu lui aussi "plus de monde que lors des dernières manifestations", a affirmé que "la balle était dans le camp" du gouvernement, récusant tout "dialogue de dupes". Pour François Chérèque(CFDT), "le Premier ministre n’a qu’une solution : retirer le projet et négocier".
Sarkozy en baisse dans les sondages
Dans ce contexte, la côte de popularité du président connaît une baisse importante. Selon plusieurs sondages de divers instituts, 61% des Français sont mécontents de M. Sarkozy, contre 45 de son premier ministre. Le nombre des "très mécontents" gagne notamment dix points (25% au lieu de 15%). 37% des personnes interrogées se déclarent satisfaites du Premier ministre, soit une baisse de 4 points par rapport au mois dernier. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a exclu sur i Télé tout retrait du projet. Et Sarkozy, l’a tout aussi confirmé en marge du sommet, Allemagne-France-Russie. »L’avenir des retraites en dépend." Il a appelé les syndicats à revenir à la table des négociations. Selon lui, "à la responsabilité". Réfutanttoute concession à faire.
Les leaders syndicaux anti-Retraites "en appelle solennelle au gouvernement et au président de la République. Ils portent l’entière responsabilité des tensions sociales", ont-ils souligné dans leurs différentes déclarations aux médias. Les syndicats ont décidé de se réunir à nouveau jeudi après avoir consulté leurs instances respectives "pour décider des suites de ce grand mouvement unitaire".
Violences et récupérations politiques
Le gouvernement parie sur deux échéances qui pourraient provoquer l’essoufflement du mouvement en fin de semaine : le vote du Sénat et les vacances scolaires de la Toussaint.
Une question me taraude l’esprit : d’où viennent ces casseurs ? Des cités, du NPA ou du PS ? Mystère !!! Ils arrivent tous seuls alors ! Non plus. Et ouais, la manipulation politicienne pourrait se faire sentir. C’est la police qui les laisse faire ? Dans les cités, tous les troublions ne sont-ils pas connus des services de police ? A quoi servent les fichiers et quel est le rôle de police préventive ?
Il en est de même de la crise de carburant qui n’en est pas une. Pourquoi tant d’effet d’annonce pour une situation solvable et contrôlable par l’Etat ?
Pourquoi tout ce ramdam sur une situation que le pouvoir suscite et contrôle par ses moyens énormes de communication ? Pour faire peur aux gens, pour faire monter la haine. Et dans quelques jours, on en fera le point, pour décrédibiliser les syndicats et les partis politiques de l’opposition ! Et bien souvenez vous, en 2005. Ca a commencé par les vitrines, les abris de bus et puis les agressions sur les personnes. C’est sur ces entrefaites que Sarkozy a tissé sa toile…
Une chose paraît curieuse à Lyon, la plupart des jeunes se plaignent du fait que les interpellations, ne concernent pas les casseurs dans la majeure partie des cas. Ce sont des lycéens qui l’ont été. Quand est-ce que le gouvernement va proposer un autre projet de société, et non celui de la haine et de la violence ?
Aimé Mathurin Moussy