Révolutions arabes : Laissons les crever
D'après certains articles lus ça et là, la révolte libyenne est vouée à l'échec comme si certains auteurs se délectaient de l'échec du printemps arabe. Car c'est bien de cela qu'il s'agit.
La Libye est l'élément clef du déroulement des révolutions dans les autres pays. Si Kadhafi part, d'autres suivront.
Mais quel est intérêt de ne pas se projeter dans l'avenir en ne spéculant que sur les actions du présent et à court terme ?
Des articles citent « Le Conseil National libyen » omettant le terme « TRANSITION », le CNT, indiquant qu'il y aura un après révolution et qu'un interlocuteur est nécessaire pour la communauté internationale. L'oubli de terme pourrait induire les lecteurs en erreur sur les intentions du CNT.
De plus, quelques états et unions défendent leurs intérêts au détriment des vies humaines :
L'Union Européenne, l'Union africaine, la Turquie, l'Arabie-Saoudite, terre sacrée et deuxième producteur de pétrole au monde que personne n'ose critiquer...
Tous contribuent à faire avorter la révolution libyenne et par ricochet, le printemps arabe.
Nicolas Sarkozy a, lui aussi, changé d'avis.
Selon Vincent Jauvert, grand reporter au service Monde du Nouvel Observateur,
« Il a déclaré qu'il ne faisait plus du départ du "Guide" un préalable à l'ouverture de négociations avec Tripoli visant à arrêter les hostilités et à instaurer un pouvoir de transition. Il a ajouté qu'il serait prêt à accepter un maintien au pouvoir de Kadhafi pendant une durée qui reste à déterminer. »
Pour au moins trois raisons :
1/ La situation militaire est dans l'impasse
On risque donc une partition du pays et les conséquences géostratégiques incalculables d'une telle division. Ndlr : A définir définir les critères des calculs.
2/ il est fort possible que les avions auteurs de la dernière bavure soient français
3/ Le président sud-africain Zuma est à Tripoli pour rencontrer Kadhafi et lui proposer un cessez-le feu ; la semaine prochaine plusieurs réunions décisives vont avoir lieu : la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg, puis celle du groupe de contact à Doha et enfin celle des ministres des Affaires étrangères de l'Otan à Berlin »
Certains seront contents de l'issue à en croire la haine véhiculée par certains protagonistes : si Kadhafi arrive jusqu'à Benghazi, tout le monde sera massacré, cessez-le feu ou non. Le clan Kadhafi règlera ses comptes d'une manière ou d'une autre et il sera patient ; nous avons pu voir quel point puisqu'il est toujours au pouvoir.
Pour les Libyens de l'est, la seule solution est de couper la Libye en deux. Malgré les « conséquences géostratégiques incalculables », on ne peut tout de même pas mener une partie de ce peuple à l'abattoir ; il faudra bien le protéger et le laisser maître de son destin.
N'en déplaise à certains.
Tout le monde se plaît donc à juger et spéculer de l'instant présent et se projette peu dans l'avenir.
Le mal du siècle est de faire des projets à court terme n'assurant qu'un avenir instable aux générations futures.
Le manque de vision et de confiance dans l'être humain comporte le risque de voir l'histoire se répéter :
un monde sans projet, sans espoir débouche immanquablement sur une guerre, une vraie, une mondiale.
Nous saurons donc qui remercier...
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