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Round Up en Europe ? Coup d’état au Brésil ?

Au bistro de la toile :

 

- Oh ! Victor. T’as des couleurs ce matin. T’as mis du Tavel dans ton café ? T’as fait du vélo ? T’as fait le jardin ?

- Un peu de tout ça. Mais pour ce qui est du jardin, c’est un jour décisif : la Commission européenne, après avoir repoussé, le 8 mars, sa décision de renouveler ou non l’autorisation de mise en marché du poison chimique glyphosate, doit se décider aujourd’hui. Les commissaires européens avaient reculé devant la mobilisation populaire, mais est-ce pour mieux sauter aujourd’hui ?

- C’est quoi ce truc, ce glypho chez pas quoi comme tu dis ?

- C’est un pesticide plus connu par les « exploitants agricoles » (note que je ne dis plus « paysan ») et par les jardiniers du dimanche sous le nom commercial de RoundUp. C’est radical : où le roundup passe, plus aucune herbe de repousse ! C’est l’Attila du chiendent ! Le Ben Laden du liseron !

- Mouais… Vaut mieux pas en mettre dans son café, quoi.

- Et pourtant, malgré les belles promesses de Ségolène, on en trouve dans toutes les jardineries… Et si les « Zeuropéens » cèdent aux pressions de Monsanto, on en aura encore pour 15 ans. Faut bien fournir en cancers l’industrie pharmaceutique, sœur jumelle de l’industrie des pesticides ! Le glyphosate, la molécule efficace du RoundUp, est classée « cancérogène probable » - délicate pudeur ! – par l’OMS (organisation mondiale de la santé) en 2015. Mais l’autorité européenne de la sécurité des aliments (AESA) qui fait, hélas, autorité en Europe, dit le contraire, d’où la volonté des instances européennes de ré-autoriser pour 15 ans ce poison. Il faut savoir que l’AESA se base, pour ses recommandations à la Commission européenne sur des évaluations fournies par le Glyphosate Task Force (GTF, groupe de travail sur le glyphosate). Ce GTF est un consortium d’entreprises agrochimiques auquel participe très activement…Monsanto, le fabricant du RoundUp, avec d’autres maitres empoisonneurs de l’agrochimie.

 - Bon. On verra dans la journée jusqu’où va la complicité coupable des « Zeuropéens » avec le lobby des empoisonneurs… Tè. Changeons de sujet. T’as vu, les filles qui jouent au ballon à la main ont gagné leur billet pour Rio. Elles iront aux J.O. au Brésil ! Cocorico les filles !

 - Mouais. Parlons-en du Brésil. Une campagne gigantesque de manipulation et de désinformation déferle sur ce valeureux pays. Les mé(r)dias aux ordres nous bourrent le mou avec les manifestations « géantes » des nantis demandant la destitution de la président Dilma Roussel et du héros du pays, Lula, qui a sorti le pays des griffes des multinationales étasuniennes et de leurs relais locaux, la classe aisée et les propriétaires terriens qui n’ont pas digérés de devoir cracher un peu au bassinet. Ils ont donc monté une histoire secondaire de corruption (sport national la-bas encore plus qu’ici) pour se débarrasser du gouvernement régulièrement élu. Mais ces médias évitent soigneusement de parler des manifestations en défense du gouvernement de gauche, encore plus importantes. Plus d’un million de personnes ont envahis les rues des grandes villes à travers tout le pays pour défendre la démocratie et soutenir le gouvernement en dénonçant la façon dont l’extrême-droite et les milieux d’affaire, cornaquée par les Etats-Unis et soutenue par la presse mondiale, mène une campagne de diffamation en vue de se débarrasser du gouvernement de gauche. La Fédération des Industries de Sao Paulo (FIESP, qui regroupe plus de 130.000 entreprises) annonce d’ailleurs la couleur : « Destitution, maintenant » proclame-t-elle sur une gigantesque pancarte apposée sur la façade de son siège, prenant publiquement position en faveur de la destitution de la présidente régulièrement et démocratiquement élue.

Mais au moins soixante organisations de gauche, y compris syndicats et mouvements populaires, ont participé à des rassemblements de défense du gouvernement, dans une quinzaine des plus importantes villes de ce pays gigantesque, notamment à Brasilia, Rio de Janeiro, Sao Paulo, etc. Les « sans-dents » ont défié les manifestants d’extrême-droite et les nantis en criant : « No ver ter golpe ! ». « Il n’y aura pas de coup d’état ». Parce que c’est ça qui est en route : un coup d’état « soft ». La date serait même prévue pour début mai et le futur « président temporaire » choisi : le vice-président actuel Michel Temer, chef du parti centriste PMDB, marionnette qui assumerait le pouvoir jusqu’aux élections générales de 2018.

- Ben dis donc. Elles feraient mieux de rester ici nos jolies handballeuses… Allez ! Á la nôtre !

 

 Illustration : merci à Chimulus


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9 réactions à cet article    


  • Sozenz 21 mars 2016 14:11

    pour le round up, tous les pesticides et moyens chimique . c est de la responsabilité de tous de réagir correctement à ces produits .
    pas de vente ,... pas de production chimique ...
    Vous mettrez dans le même lot . les médocs ... c est exactement le même principe .

    Nous savons de plus en plus que tout ce qui est chimique va à l encontre de la Vie et de son équilibre . nous savons qu il y a un écosystème qui existe et que l utilisation des produits chimiques détruisent tout écosystème sur la terre, et dans notre corps .
    ce qui se trouve en nous et à l extérieur de nous est semblable dans son fonctionnement . .


    • Sozenz 21 mars 2016 14:16

      pourquoi avez vous réunis en un article deux thèmes ?
      Si vous les aviez liés au moins .... mais là ..Oo


      • Daniel Roux Daniel Roux 21 mars 2016 15:41

        Round Up : Les commissions d’experts sont un moyen bien lâche utilisés par les hommes politiques pour faire passer des vessies cancérogènes pour des lanternes inoffensives. On a déjà vu ça pour l’amiante, les médicaments, les phtalates, le nucléaire et tant d’autres nuisances qu’on en perd le compte.

        Deux gagnants, le corrupteur et le corrompu, et des millions de perdants, ceux qui tombent malades et ceux qui en meurent.

        Brésil : Curieusement, tous les pays formant les BRICS pour tenter de s’opposer à la domination des US et de son dollar, Brésil, Russie, Chine et Afrique du Sud, subissent des campagnes de stabilisations en vue de changer les dirigeants. Cela consiste à organiser des coups d’état par tous les moyens y compris les assassinats, de l’Italie avec Aldo Moro au Chili avec Allende.

        Il n’y a que l’Inde qui y échappe. Il faut dire que la soi-disant plus grande démocratie du monde a tellement de problèmes internes qu’un de plus n’a pas de grands effets.


        • Zolko Zolko 21 mars 2016 16:17

          « glyphosate (...) c’est un pesticide »
           
          non, c’est un désherbant. Un pesticide est un produit contre les bébêtes ou maladies qui attaquent une plante, alors que le glyphosate tue toutes les plantes qui font de la photosynthèse (ça a été inventé lors de la guerre du Vietnam). Monsanto prétend que ce n’est nocif que pour les feuilles, et que ça disparaît par magie dans la terre.


          • Carte Senior soit-disant vénéré 27 mars 2016 18:05
            @Zolko

            Vous avez en partie raison... mais en partie seulement. Ces produits sont globalement appelés en France produits phytopharmaceutiques (appellation datant d’avant la seconde guerre mondiale)[*] ou plus couramment produits phytosanitaires. La loi d’homologation de novembre 1943, reprise par une ordonnance de 1945, les appelait « Produits antiparasitaires à usage agricole et assimilés ». La transposition en droit français des directives européennes a donné aux « matières actives » le nom de « substances actives » (la « registration » se fait au niveau européen, EFSA et DG-Sanco) et les spécialités commerciales ou produits sont appelées préparations phytopharmaceutiques.

            En fonction des cibles visées, ces substances et produits sont appelés herbicides, fongicides, bactéricides, insecticides, acaricides, rodenticides, etc. Les insecticides étaient appelés pesticides chez les anglosaxons (de pest : arthropodes ravageurs et parasites). Il se trouve que la connotation française « peste » convenant à une caractérisation négative de ces produits, dans les années 90 le mot pesticides a fait florès dans l’opinion publique au point que les scientifiques et les agronomes ont modifié les règles lexicales, la nomenclature, il y a une quinzaine d’années.

            Mais il y a toujours une double ambiguïté sur ces produits « de protection des cultures ».
            La première provient de la différenciation entre produits chimiques de synthèse : en fait de la synthèse organique, branche de la pétrochimie, et produits chimiques d’extraction naturelle (autorisés au cahier des charges de la l’agrobiologie) tels que les cupriques (oxyde cuivreux, oxychlorure, hydroxyde, sulfate de la bouillie bordelaise) ou le soufre (poudre et mouillable).
            La seconde du fait qu’il y a les produits chimiques, ceux de l’agriculture dite « conventionnelle » et ceux de la « bio » (cf ci-dessus) et tout un tas d’autres « préparations » à base de microorganismes ou des toxines de microorganismes par exemple. La réglementation est en train de clarifier tout cela, mais il est vrai que ce n’est pas... évident !

            Car, pour encore compliquer, il y a les « macroorganismes » de la « lutte biologique » : larves et adultes d’arthropodes parasitant ou dévorant les insectes parasites, ou se nourrissant de champignons parasites. Il y a aussi les médiateurs chimiques comme les phéromones des attractifs (pièges) sexuels qui se généralisent en arboriculture fruitière et dans certains vignobles, en bio évidemment mais aussi en « conventionnel »...

            Restent les PPNP (non préoccupantes) : purins, tisanes et décoctions de plantes diverses (euh... de plantes non toxiques bien entendu). Il est de fait que les pouvoirs publics européens ont du mal à accorder leurs violons sur les procédures courtes et peu onéreuses de « registration » (autorisation de mise au marché). Qu’elles soient inefficaces, peu efficaces, voire assez efficaces en cas de pression parasitaire faible, ces préparations, biodégradables, ne posent en fait que des problèmes de « normes » (genre concentration, ou densité, etc) pour que le marché concurrentiel ne soit pas faussé. Ensuite, c’est la satisfaction ou non des utilisateurs qui fera le marché...

            [*] Le labo de l’INRA Versailles qui, depuis 1945, suivait le processus d’homologation et menait des études sur les produits s’appelai Station de Phytopharmacie. Elle a cédé le bébé à l’AFSSA devenue ANSES au début des années 2000. L’UIPP (les industriels) s’appelait dès après la guerre Chambre Syndicale de la Phytopharmacie.

          • Carte Senior soit-disant vénéré 27 mars 2016 18:52
            @Zolko

            Vous allez dire « encore ? »

            Je viens de vous relire et j’apporte une autre précision, et j’ajouterai un mot que j’ai adressé cette semaine à un copain écolo.

            La précision : les défoliants déversés en masse durant la guerre du Viêt-Nam par les bombardiers US étaient des organochlorés analogues aux auxines végétales, donc des phytohormones de synthèse, le tout industriellement produit en masse et contenant le foutu poison qu’est la dioxine. Les acides 2,4-D et 2,,4,5-T sont en outre volatils et les aérosols formés se déplacent en défoliant et déformant toute végétation. Le 2,4,5-T a été mis au point durant la seconde guerre mondiale en tant que débroussaillant Le 2,4-D date de la même époque et a été longtemps « le » désherbant du blé (contre chardons, sanve et moutarde, plantes dicotylédones à rosette...). Il est encore sur les rayons des jardineries (cf mon ajout ci-dessous).

            Effectivement, les deux firmes les plus impliquées dans la production des défoliants mentionnés (agent orange) étaient Monsanto et Dow Chemical. Mais le glyphosate n’a rien à voir avec ces défoliants. D’ailleurs, par lui-même, c’est un acide aminé peu préoccupant si ce n’est que ses produits de dégradation par la microbiologie du sol (ses « métabolites »), un phosphonate et le glyoxylate, se retrouvent dans la nappe et dans les eaux. En revanche, pour qu’il agisse, c’est-à-dire pour qu’il pénètre dans les feuilles et circule dans la sève élaborée vers les racines pour être renvoyé dans la plante dans le flot de sève brute, il faut le formuler, c’est-à-dire lui adjoindre un ou des coformulants permettant fixation et pénétration et... c’est là qu’il y a cocktail inquiétant, mal étudié dans la mesure où c’est sur dossier du demandeur de « registration » (AMM en France, ex-homologation) que, jusqu’à il y a peu, les « préparations » (les produits commerciaux) étaient enregistrés. C’est là que réside la difficulté car, le glyphosate étant tombé dans le domaine public, nombre de sociétés le conditionnent en des cocktails différents (allez voir un rayon de jardinerie !).

            Voilà Zolko, et VICTOR, ce que j’écrivais lundi dernier à un pote à forte sensibilité écolo (un pote œnologue) :

            J’en profite, Philippe car je te sais quasi activiste (ouarrffff !), pour te dire que je suis allé voir chez Gamm Vert (Maïs-Adour) le rayon herbicides et débroussaillants. Évidemment due Roudup au Glipper, nombre de formulations de glyphosate. Et vous allez protester, pétitionner, etc…

            Mais moi, ce qui m’a chiffonné, c’est la présence, innocente, de débroussaillants et d’anti-liseron à base de… 2,4-D. François me comprend de suite. Même pas en termes de nocivité, dangerosité, etc… Simplement mis entre les mains de jardiniers amateurs qui ne connaissent pas la volatilité des hormones de synthèse et qu’une pulvérisation sur une haie de ronces, une tache de ronces, peut très bien laisser un aérosol qui va aller à dix mètres de là et plus, provoquer des déformations (parfois des monstruosités) sur une vigne, dans un potager, sur des rosiers…

             

            Tu sais comment je m’occupe des ronces qui sans cesse repartent de la haie d’un voisin ou qui sournoisement jaillissent de mon bouquet de noisetiers ? AU GLYPHOSATE, oui monsieur. MAIS ATTENTION : les pousses sont plongées dans un seau de plastique dans lequel il y a une solution diluée de glyphosate, avec un couvercle dessus (seau, bocal, etc). ET ÇA MARCHE, et je ne pollue ni l’air, ni le sol.




          • Alren Alren 21 mars 2016 19:27

            Au Vénézuéla, en Argentine, au Brésil, les travailleurs ont compris que c’était contre eux que les USA, les multinationales et leurs nantis nationaux dirigeaient leurs coups à travers des dirigeant politiques toujours faciles à dénigrer quand on possède les merdias et les plumes serves.

            Ces réactions de masse compliquent les plans de la CIA d’Obama-Clinton ...


            • vesjem vesjem 22 mars 2016 11:00

              merci victor
              Le roundup , on va en crever , nos (leurs) enfants vont en crever , nous mais assistons paisiblement la perduration mafieuse majoritaire de nos « élites » politiques ; comme ont dit ; ils tueraient père et mère pour quelques sous ;

              Les contre-révolutions us en amérique du sud , peut-être une revanche par rapport aux échecs à l’est de l’europe et au moyen-orient ?
              A force de jouer aux cons (et de semer la terreur et la mort partout) , les us sont en passe de tout perdre , tant leurs manoeuvres et magouilles deviennent visibles de tous


              • Odin Odin 22 mars 2016 13:53

                Si je suis en total accord avec ce que vous écrivez :

                « Faut bien fournir en cancers l’industrie pharmaceutique, sœur jumelle de l’industrie des pesticides ! »

                Par contre au niveau politique, vous vous faites des illusions.

                Lula n’a pas été élu directement par le peuple brésilien mais par les informations qu’ont lui a donné via les merdias et ceci ne date pas d’hier. L’information est dans les mains de groupes médiatiques, comme en France, dont le plus important (+ de 50% de l’audience) et la maison mère TV Globo.

                Lula a été choisi pour incarner un nouveau rêve brésilien. Il a fait beaucoup de choses pour diminuer la misère et faire ainsi retomber la colère du peuple. Comme Dilma, il en a « croqué » chez Petrobras. La situation actuelle est la conséquence de la politique gouvernementale de s’orienter trop vers le BRICS et d’oublier qu’ils sont sous la tutelle de Washington et du dieu $.

                Le football n’est pas le 1er sport national au Brésil, c’est la corruption et comme dans beaucoup de pays, elle est utilisée pour la ploutocratie et ses multinationales. 

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