S’il n’en reste qu’un, ce devrait être DSK
Ca y est, c’est presque fini, au grand soulagement de S. Royal. Dans quelques jours, voire quelques semaines en cas de second tour, la campagne interne du PS pour l’investiture présidentielle prendra fin, avec logiquement un vainqueur et deux perdants. Pas si simple. La campagne référendaire sur la constitution européenne a laissé de mauvais souvenirs et de mauvaises habitudes.

Si on en restait là, les trois protagonistes pourraient être satisfaits. S. Royal, d’avoir limité la casse, DSK, d’avoir senti un frémissement, et L. Fabius, d’avoir emporté de haute main le casting de tribun. Pourtant, il va falloir trancher. Ce choix cornélien va revenir à la petite famille des 200 000 militants PS. Soit ils suivront leur cœur ou inclinaison personnelle, soit ils choisiront celui le plus à même de garantir l’unité du parti.
Entre l’aventure que représente S. Royal, le manque de lisibilité de sa feuille de route qui n’hésite pas à emprunter des valeurs et postures traditionnellement de droite, et l’archaïsme idéologique teinté de démagogie de L. Fabius, un choix rationnel devrait s’imposer. Celui de la voie médiane, du juste milieu, DSK.
Que feront en effet demain les amis de l’ancien Premier ministre dans une campagne menée par S. Royal ? Le PS arrivera-t-il dans ce contexte à éviter un éclatement que l’adoption d’une ligne politique claire lors du congrès de Dijon aurait immanquablement entraîné ? La victoire du non lors du referendum sur la constitution européenne a conforté l’aile gauche du PS dans l’idée qu’elle constituait à cette occasion “l’élite éclairée” en phase avec les électeurs. Les faits lui ont donné raison, tout comme pour sa stratégie selon laquelle elle pouvait avoir raison contre le parti, et qu’à ce titre elle était en droit de ne pas se plier au choix de la majorité des militants.
Même cause, mêmes effets. La désignation de S. Royal pourrait demain jeter cette frange du PS dans les bras de l’extrême gauche, quitte à faire perdre les présidentielles. Mais la politique c’est tout sauf du rationnel. Le pragmatisme de DSK est loin d’être aussi attractif que la dictature de l’image et des sondages ou les envolées lyriques. Les enjeux de la désignation du candidat PS dépassent de très loin le simple choix d’un champion. C’est à une recomposition de la gauche française qu’il faut aujourd’hui s’attendre.
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