Sale temps pour le Hezbollah
Les Houthis ont juré vengeance. Comme l’Iran a juré de venger la vingtaine de ses combattants et ceux du Hezbollah tués dans une mystérieuse attaque par des chasseurs F15 que tout le monde dit qu’ils sont israéliens. On n’arrête pas de jurer vengeance, mais rien n’est fait. Chant du cygne ?
Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah
Le Hezbollah libanais traverse l’un des pires moments de son existence. Le chef de l’organisation chiite Sayed Hassan Nasrallah s’énerve de plus en plus et peine à donner cette image d’homme zen, calme et sûr de lui, qui l'a toujours vendue, même en pleine guerre avec Israël. Que se « pastis » comme dirait l’autre ? Réponse : le Hezbollah libanais est aux abois. Il sait que son heure est venue. Israël, la majorité des pays arabes sunnites drivés par l’Arabie saoudite et l’Amérique de Trump se sont légués en union sacrée pour éjecter les milices du Hezbollah de Syrie et du Yémen tout en tenant en respect l’Iran le grand parrain des enturbannés de la mouvance iranienne au Liban. Ainsi coincé par l’idée d’une sortie imminente des États-Unis de l’accord nucléaire de 2015 et le cauchemar d’une éventuelle attaque israélienne, la république des mollahs est acculée à regarder son protégé souffrir le martyre tout seul. Une situation d’autant pénible et intenable que le Big Brother russe semble regarder ailleurs. Le Kremlin étant de plus en plus embarrassé et gêné par les combattants du Hezbollah qui guerroient en Syrie aux côtés du régime alaouite d’Assad dont ils se sentent proches idéologiquement et théologiquement. En effet, la présence des troupes de Nasrallah en Syrie offre une occasion inespérée à Israël de Netanyahou pour y mener régulièrement des attaques que Moscou, bien implanté en terre du Cham, ne peut ni empêcher ni contrer, mais seulement déplorer ; non pas à cause d’une quelconque faiblesse de l’armée russe, mais en raison d’un code secret entre Israël et la Russie qui éloigne toute idée d’affrontements du moins directs entre les deux États. Plusieurs citoyens d’Israël sont de sang russe dont des hommes d’affaires israéliens riches et influents. L’ex Premier ministre, décédé, Arik Sharon était né de parents biélorusses et l’actuel ministre de la Défense et patron du parti ultra nationaliste Israël Beyntenou (Israël notre foyer), Avigdor Liberman, est né en Moldavie où existe une minorité russophone. D’ailleurs, Poutine himself a toujours dit en public qu’il ne tolérera pas que l’Etat hébreu ; où vivent beaucoup de Russes ; soit attaqué. Russes qui votent tous Poutine, en plus. Clin d’œil à l’Iran qui aime rappeler itérativement sa capacité de rayer Israël de la carte.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le Hezbollah et son mentor l’Iran viennent de se brouiller avec le Maroc, renforçant ainsi l’union sacrée contre « l’axe du mal » Téhéran-Sud Liban. Le Maroc rappelle son ambassadeur à Téhéran et demande au chargé d’affaires iranien à Rabat de quitter le royaume. Raison de cette rupture, intervenue mardi 1er mai dernier, après que les relations entre les deux pays ont été rétablies en 2016 après une rupture de 7 ans : les turbans noirs encadrent et arment les mercenaires du polisario par l’entremise d’un ténébreux fonctionnaire iranien de l’ambassade des Mollahs à Alger. Par la voix de son ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, le Maroc affirme détenir des preuves irréfutables qui accablent le Hezbollah et l’Iran. Le geste de Rabat a été mal reçu et au sud de Beyrouth et à Téhéran. Nasrallah voit dans la décision de Rabat le résultat de pressions saoudiennes, américaines et israéliennes, argument que rejette le Maroc qui parle de choix souverain. Les Iraniens qui ne nient pas entretenir des rapports avec le polisario regrettent la rupture avec le Maroc dont ils considèrent les ressortissants comme étant les Arabes les plus proches des Iraniens. Et aussi par cette coupure va donner un coup de fouet à la coalition arabe dirigée par Riyad qui combat les milices houthies pro-iraniennes au Yémen. D’autant que ces derniers temps les combattants de Abdelmalek Al Houthi enregistrent des partes importantes dans leurs rangs dont la plus médiatisée est la mort au combat, le 23 avril dernier, de Saleh al-Sammad . Ce haut responsable, tué dans une frappe aérienne menée par la coalition et visiblement guidée par les Bérets verts américains, avait a déclaré 2018 « l’année balistique par excellence », allusion aux missiles que tirent les Houthis sur l’Arabie saoudite. Les Houthis ont juré vengeance. Comme l’Iran a juré de venger la vingtaine de ses combattants et ceux du Hezbollah tués dans une mystérieuse attaque par des chasseurs F15 que tout le monde dit qu’ils sont israéliens. On n’arrête pas de jurer vengeance, mais rien n’est fait. Chant du cygne ?
http://chankou.over-blog.com/2018/05/sale-temps-pour-le-hezbollah.html
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