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Accueil du site > Tribune Libre > Sans Solidarité, Point De Salut

Sans Solidarité, Point De Salut

Il y a deux choses que l’on ne peut ôter à Didier Lombard, PDG d’Orange/France Télécom : la vie, car nous ne sommes pas des barbares néolibéraux, et … son humour.
Noir.

Seule, La Solidarité ...

Ainsi, quand s’exprimant sur ce que les médias nomment ”la vague des suicides” au sein de son entreprise, il confie au Figaro en date du 15 septembre dernier que, je le cite :
Pour sortir de cette spirale infernale [1] nous arrêtons toutes les mobilités jusqu’au 31 octobre”.
Et là, tu me dis : mais où qu’il est donc cet humour noir que tu prêtes au PDG d’Orange ? … Ben dans le choix de la date ! Car si “toutes les mobilités” sont gelées jusqu’au 31 octobre, cela signifie qu’elles reprendront de plus belle le lendemain, soit le 1er novembre, jour de la Toussaint, veille de la ... Fête des Morts !
Drôle, non ?

Dans ce même article, difficile de ne pas relever que Lombard défend les 20 000 bourreaux … managers de son groupe, qui, dit-il, "ne se reconnaissent pas" dans le discours que l’on (syndicats, salariés, quelques médias) tient sur leur entreprise, ces managers qui eux ne se suicident pas, mais … culpabilisent (sans déconner ?).
Et que propose-t-il, M’sieur Lombard ?
De les aider "à se déculpabiliser". Ainsi, ils reviendront plus féroces demain, puisque déshumanisés.
Charmant Monsieur Lombard qui se montre plus préoccupé de l’état psychologique de ses tortionnaires … exécutants que de celui des familles des 23 victimes, voire des futures victimes de son plan de restructuration [2] qu’il compte bien mener à son terme (“Pour ce qui est du calendrier, rien ne change” dit-il au Figaro), victimes pour lesquelles il n’aura pas un mot de compassion. Et le gouvernement, non plus, soit dit en passant [3].

Notons que dans le pire et/ou l’ignominieux, notre homme est dépassé (ce qui constitue un bien triste exploit ..) par son D “Herr” H, le sieur Olivier Barberot, qui lui, ne voit pas très bien où est le problème, vu que, dit-il, le nombre de suicidés … n’est pas en augmentation à France Télécom, rappelant qu’il y en eut 28 en 2000 et 29 en 2002.
Ceci étant, on serait tenté de remercier M. Barberot pour cette (inqualifiable) précision, tant elle repousse les limites du cynisme et, de fait, nous donne une épouvantable indication sur le peu, voire l’absence totale de considération que les dirigeants d’Orange portent à leurs salariés. Oui, cette remarque chiffrée, comparative, mais avant tout scandaleuse (dé)montre à quel point, l’humain, au sens être humain, n’a pas sa place dans cette entreprise ; pire, il n’existe même pas. Il est nié. Il est tu. Et s’il se tue (au sein même de son lieu de maltraitance .. de travail) peu importe ! On ne le reconnaîtra pas pour autant. Il n’a même pas droit au titre dit posthume. Il est nié et tu, vivant comme mort. Il n’a donc, pour la direction, jamais existé.
Ce qui pourrait expliquer, même si c’est un peu court, vaguement romantique, conditionnel, qu’il ne se révolte point. Que le lendemain d’une défenestration, il reprenne, fantôme, son travail comme si de rien n’était, après avoir, cependant, marqué une minute symbolique de silence. Symbolique, car il vit et travaille constamment dans le (et la loi du) silence.
Comment expliquer cette relative “non-réaction” du salarié de France Télécom à cette longue avalanche de suicides (de ses propres collègues, parfois voisins de bureau, compagnons de week-end), oui, comment expliquer qu’il ne se rebelle pas, qu’il renâcle même à se mettre en grève, comment l’expliquer autrement que par sa “non-existence” ? Une “non-existence” qui en dit, sous-entend, long sur les méthodes dites de management de France Télécom. Puisque ce sont ces méthodes qui ont, petit à petit, sournoisement, humiliations après humiliations, dépouillé le salarié de son statut d’être pensant, en le déliant, le déconstruisant, l’isolant, à tel point, qu’au bout du compte, il en arrive à renoncer à toute exigence, à commencer par le strict minimum, le respect de sa dignité. Et pour certain(e)s, et pour finir, renoncer à la vie-même.

Je pourrais témoigner de ces méthodes, épouvantables, dégueulasses, dont la cruauté est le seul moteur, tant elles sont communes à bien des entreprises. Privées comme publiques. Je les ai subies et observées. Comment il est possible de broyer un être humain. De le réduire. En le harcelant, toujours plus et encore. C’est effrayant.

Mais ce qui l’est également, effrayant, c’est le manque de solidarité entre salariés. Quoi ? Il ne faudrait pas en parler, c’est ça ? C’est un sujet tabou ? Ce n’est pas “politiquement correct” ?
Pourtant, et tout autant que les moyens utilisés par une direction pour faire plier un ou plusieurs employés, le manque de solidarité, d’entraide entre salariés, est aussi une réalité.
Et comme elle est dure.
Ces regards devenus fuyants, ces “excuse-moi, mais .. enfin, tu comprends, je voudrais bien t’aider, mais .. j’ai une famille et ..”, cette lâcheté ordinaire, insupportable, ces collègues qui se défilent, complètement, vous abandonnent, cette réalité-là, il faudrait la taire ou la nier ? Et pourquoi ? Au nom de quoi ? Parce que ça nous gêne, nous dérange ? Et pourquoi ça nous gêne, nous dérange ? N’est-ce pas parce que, dans ces salariés qui se débinent, on se reconnaîtrait, par hasard ?
Cela n’enlève en rien l’horrible responsabilité que porte la direction de France Télécom dans cette longue série de suicides (homicides involontaires ?) mais comment pourrait-on l’éluder ? Et d’ailleurs, quitte à en faire hurler certains, ne croyez-vous pas que ce manque de solidarité entre salariés fait le lit et les affaires d’une direction ? Qu’elle mise justement là-dessus pour continuer, en toute impunité, son sale boulot ?
Et si parfois, nous la voyons, nous la retrouvons, cette camaraderie entre employés d’une même entreprise, c’est chez Continental, chez Molex, c’est-à-dire, en un lieu ou tout le monde se trouve dans le même bateau, celui qui coule. La même galère. Faut-il donc attendre ce moment-là, celui où tout est, manifestement, perdu, pour qu’elle ressurgisse, quasiment désespérée, l’essentielle et nécessaire solidarité entre êtres humains ?

S’il est impératif de dénoncer des méthodes abjectes, des techniques de management dont le but premier est d’anéantir une volonté humaine, il est urgent de ne plus fermer les yeux, de taire la responsabilité, fut-elle indirecte, de ceux qui se soumettent, qui laissent faire, cèdent à la loi du silence, à la peur, quand bien même cette peur serait instaurée, installée pernicieusement et à desseins, par une direction. Parce que sinon, si nous le taisons, rien ne changera. Nous et eux continueront à regarder des salariés tomber, puis, à reprendre le travail comme si de rien n’était. Ce qui, en l’occurrence, donne un blanc-seing au bourreau, l’autorisation tacite de poursuivre son sale boulot.

Sans solidarité, rien n’est possible.
Sans solidarité, nous ne sommes plus [4].
Sans elle, ils pulluleront d’autant plus, demain, les Lombard, les Barberot, la mort et consorts.
C’est par la seule solidarité entre salariés que nous les combattrons.
Il n’y a pas d’autres solutions.



[1] Cette fameuse “spirale infernale” n’est point, dans l’esprit du Sieur Lombard, celle conduisant aux suicides, soit sa politique, impitoyable, dite de restructuration, mais celle des suicides proprement dit. Qu’il considérera même comme une “mode” – lapsus révélateur. Révélateur car prétendre qu’il voulait dire “mood” (humeur) et non “mode” est de l’ordre de la justification foireuse, minable. Mais n’est-ce pas plutôt la mode de se dédouaner de cette misérable façon, comme en témoigne M. Brice Hortefeux à propos de sa saillie grossière, peu reluisante, sur les "arabes d’Auvergne" ?

[2] Depuis 1995, un PDG ne parle plus de licenciement, mais de … restructuration. C’est tellement plus positif .. Tout comme, dans le domaine politique, on ne parle plus de “trafics” mais d’”affaires” ..

[3] Ah quand des salariés de Conti “saccagent” une préfecture ou quand d’autres séquestrent leur patron, le gouvernement (et les journalistes, Calvi en tête) se presse de parler de “violences inacceptables”. Mais quand le salarié, de France Télécom, Renault ou Peugeot, se suicide, alors là, silence devant cet acte d’une violence inouïe. C’est ce silence, moi, que je trouve “inacceptable”.

[4] “Qui Sommes-Nous ?” questionnait le philosophe Bernard Michaux, jeudi 28 mars 1996 dans le quotidien Libération. “C’est une question qui presse que l’identité se définit par les relations avec les autres, qu’elle dépend de l’attestation des autres, qu’elle n’est pas seulement une liste d’attributs ou de propriétés du groupe même, mais que, pour être vraiment humaine, il faut qu’elle soit reconnue des autres, combattue peut-être, mais non pas niée, méprisée ou exterminée (…) Cette question n’est pas scientifique mais politique. Elle n’a donc pas de terrain particulier, elle les a tous : la reconnaissance économique de l’utilité d’un travail, la reconnaissance sociale d’un statut politique d’une souveraineté, culturelle d’une langue, d’un culte ou de mœurs.

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19 réactions à cet article    


  • Serge Serge 22 septembre 2009 10:41

    En complément de votre excellent article voici des extraits d’une intervention deC .Dejours,psychiatre spécialiste de la souffrance au travail,Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers.

    Les suicides sur le lieu de travail...« C’est un phénomène qui n’existait pas ,à ma connaissance,sauf dans un milieu particulier,l’agriculture,qui est à la fois lieu de travail et lieu de vie.Les salariés agricoles étaient la catégorie socioprofessionnelle la plus touchée par le suicide.C’est d’ailleurs intéressant parce que l’une des raisons pour les quelles les salariés agricoles se suicidaient, C’ETAIT L’ISOLEMENT. Or,c’est le même problème qu’on retrouve aujourd’hui dans les autres sphères de l’activité productive : LA SOLITUDE...on se rend compte qu’à chaque fois que ces choses arrivent,la personne qui se suicide est dans UNE RELATION DE FONDAMENTALE SOLITUDE SUR LE LIEU DE TRAVAIL...Ce que cela révèle,c’est UNE DESTRUCTION EN PROFONDEUR DE TOUT LE TISSU SOCIAL DU TRAVAIL, tout le vivre ensemble dans le travail,sous la forme de l’attention à l’autre,le respect de l’autre,la camaraderie.LA SOLITUDE EST UN ELEMENT DETERMINANT DU SUICIDE SUR LE LIEU DU TRAVAIL...Un rapport au travail détestable finit par dégrader la vie familiale.VOTRE FONCTIONNEMENT PSYCHIQUE AU TRAVAIL VOUS L’ EMPORTEZ CHEZ VOUS...L’introduction des méthodes d’évaluation individualisée...MONTE LES GENS LES UNS CONTRE LES AUTRES,ELLE NE FAIT PAS L’EMULATION.C’EST EN REALITE UN MANAGEMENT PAR LA MENACE...Du coup les gens ont peur,la méfiance fait son entrée,LA DELOYAUTE REMPLACE LA LOYAUTE. »


    • Serge Serge 22 septembre 2009 10:52

      Encore un complément qui de manière plus ramassée rejoint l’analyse de C.Dejours...elle émane de J.Somavia,Directeur du Bureau International du Travail.

      « Le travail pour le moment est identifié comme UN COÛT DE PRODUCTION mais en tant que source de DIGNITE DE LA PERSONNE,PAIX DANS LES FAMILLES,élément essentiel dans l’organisation de la société,etc...IL EST EVACUE. »

      En peu de mots excellente analyse de « l’horreur économique. » !


    • Annie 22 septembre 2009 10:43

      J’étais intervenue sur un autre fil pour dire que cette absence de solidarité était inhérente aux méthodes de management qui sont ici le sujet. La gestion personnalisée et individualisée de chaque salarié en fonction d’objectifs spécifiques est divisive au sein d’une équipe, et la promotion au mérite crée une concurrence malsaine entre salariés. Pas tellement différent du modèle de la société aujourd’hui où l’homme devient un loup pour l’homme pour préserver ses avantages.


      • Bulgroz 22 septembre 2009 11:29

        Le taux moyen de suicide à France Telecom est de 14/an pour 100 000 alors que le taux national est de 16,2.

        Il y a 10 000 suicides par an en France, 15 000 sur 18 mois .

        15 000 suicides en France moins 22 de France Telecom, ça fait 14 978 dont on ne parle pas.

        et si on en parle, on se fait traiter de nazi ( D herr H, inqualifiable précision, cynisme, méthodes, épouvantables, dégueulasses, dont la cruauté est le seul moteur....

        donc, avec de telles analyses, le combat est perdu d’avance, les dés sont pipés, on est obligé d’éprouver de la compassion sous peine de passer pour un con.

        Je connais un artisan plombier retrouvé noyé dans un étang, sa caisse à outils soigneusement attachée à son cou : accident du au stress du travail ? son épouse n’a pas eu le privilège d’envisager cette circonstance auprès des média.

        Mais promis, je retiens votre leçon de morale qui m’oblige à la compassion universelle et obligatoire.

        Je ne pleurerai désormais que les suicidés de France Télécom.

        Comme certains qui, en cas de déraillement de train, ne pleurent que les passagers de première classe.


        • Philippe Sage Philippe Sage 22 septembre 2009 11:51

          Monsieur, je connais ces chiffres, mais faire une comparaison entre le nombre de suicides pour 100 000 sur le territoire et celui pour 100 000 à FT est malhonnête. Et vous le savez. Est-ce que les 14 qui se suicident sur 100 000 font partie de la MEME entreprise ? Vous voyez bien que c’est absurde. C’est comme de dire que l’Afrique fera cette année 2 points de croissance, et l’Europe -4 et en conclure que, ma foi, pour l’Afrique, tout va bien. Foutaises ! Il y a un moment, Monsieur, où les chiffres, la manière dont on les utilise, c’est vulgaire et indécent. Ce qui compte, c’est le brut. Le réel. Pas des moyennes qui ne veulent rien dire. Nous ne sommes pas des chiffres, monsieur. Nous ne sommes pas quantifiables. Ni réductibles à une putain de moyenne à la con ! Votre comparaison est absurde, vulgaire, inhumaine.

          Je parlais de FT, mais j’aurais pu parler des policiers (1 par mois) des agriculteurs, et pourquoi pas, des détenus.

          La vérité, Monsieur, vous ne voulez pas l’entendre. Nous sommes passés d’un monde où nous travaillions pour « faire carrière » à, début des années 80, un monde où seul le chiffre compte. L’appât du gain. La valeur travail n’existe donc plus.
          Nous sommes au chevet d’un système qui a explosé l’an dernier (encore que le mal date de bien avant) et nous tentons de le sauver pour quoi faire ? Continuer de la même façon. Soit continuer dans un système qui broie, créé de la souffrance, du chômage de masse et détruit les éco-systèmes.

          Vous prenez ce billet pour une leçon de morale, tant pis pour vous. Vous ne connaissez pas le sens du mot compassion, tant pis pour vous. Vous n’avez jamais connu quelqu’un qui proche, ou près, a mis fin à ses jours, tant mieux pour vous.
          Mais personne ne vous demande de pleurer les morts de FT, dans la police, chez Renault, chez Peugeot, chez les agriculteurs, personne, Monsieur. Vous faites comme bon vous semble avec vos moyennes comparatives absurdes.

          D’autre part, Monsieur, il est question aussi (et surtout) dans ce billet de solidarité. Et le combat est perdu d’avance sans solidarité.

          Veuillez agréer, Monsieur, tout le merdier habituel.


        • Bulgroz 22 septembre 2009 12:06

          à Monsieur l’auteur aux formules de politesse vulgaires et initiateur d’amalgames et de procès d’intention,

          Vous n’aimez pas les chiffres objectifs,

          ni la controverse libre et argumentée,

          CQFD.

          Je vous laisse avec vos larmes ce crocodiles et avec votre « D herr H », vous avez trouvé le coupable.

          La formule fait vachement avancer le débat.


        • Bulgroz 22 septembre 2009 12:10

          http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/10/france-tele(...)
          "L’entreprise rappelle que pendant l’année 2000, 28 suicides avaient été enregistrés, soit un taux de 21,5 pour 100 000 salariés. En 2002, le nombre était de 29 suicides, soit un taux de 25 pour 10 0000."


        • Philippe Sage Philippe Sage 22 septembre 2009 12:19

          Ah c’est donc ce que vous retenez : D Herr H.
          Eh bien, je suis ravi.

          Non, je n’ai pas trouvé le coupable, Monsieur, ou vous ne savez pas lire. Je dis clairement, enfin, j’écris noir sur rouge que les salariés de FT portent également une responsabilité. Mais restez donc sur le D Herr H, ça me fait « trop » plaisir.

          Ah, tiens, une autre : la France TéléKommandatour, ça vous irait ? ... C’est moche, hein ? .. Je sais. Je regrette, vraiment. Ouh que je regrette .. C’est de mauvais goût .. Et le néolibéralisme, c’est pas de mauvais goût, peut-être ?

          Vos chiffres ne sont pas objectifs, Monsieur, ils sont absurdes et vulgaires. Je maintiens.

          Si j’accepte le débat. Bien sûr. Mais pas avec des CQFD d’instituteur. J’accepte le débat, la contradiction, Mais qui a dit qu’on devait le faire à la mode (ça vous plait, aussi, la mode, genre suicide) bisounours, ah que vous me semblez beau, si votre plumage ..

          Vous êtes beau Monsieur. je vous aime. Restez vivant, comme chantaient les Bee Gees.

          Détendez-vous, surtout.


        • Paul Cosquer 22 septembre 2009 11:56

          Après avoir entendu l’autre saloperie parler de « mode des suicides » et se justifier lamentablement par des explications foireuses, j’ai décidé d’écrire une chanson en solidarité aux salariés victimes de ces bourreaux modernes du management sans ménagment. Elle est presque terminée et elle sera sur Jamendo.fr en fin de semaine avec mes autres chansons. Puisque maintenant, je m’exprime à travers les chansons pour changer un peu des articles et toucher d’autres publics. Mais tous les « modes » d’expression sont bons pour dénoncer l’infâmie et l’inhumanité. Merci pour votre papier.





          • fhefhe fhefhe 22 septembre 2009 12:16

            Oublié le « Directeur du Personnel »....maintenant c’est « Directeur des Ressources Humaines »....la différence est énorme !!!

            D iminuer (la)
            R ésitance
            H umaine !

            Les « Mens In Black » , cravatés , costumes sombres , minces et élancés , une ride sur le front (celle du souci) , porte documents en cuir , IPhone ou Blackberry en permanence allumé , considérent les salariés comme des ALIENS !!! (d’oû l’analogie avec le film « Men In Black).

            A Manager , enlevez le deuxième A est vous obtenez Manger...voilà pourquoi ils ont un sourire Carnassier !!!

            Ils sont également des »Snippers« qui tirent avec des »Paroles« qui tuent et blessent leur salariés... !!!!

            Leurs dommages collatéraux sur les fournisseurs provoquent des morts »Blanches« celles qui tuent à petit feu les Fournisseurs et Sous-Traitants locaux....Toujours moins cher , tel est leur devise ;

            Ils délocalisent , externalisent , licencient....pour lisser au maximum les coûts pour obtenir des retours sur investissement de leur actionnaires à 2 chiffres !

            Solidarité ? ... quand la majorité des salariés sont tenus par les C.....avec leur crédit (maison , voiture , écran plat , vacances etc...) Les »Mens In Balcks«  exploitent cet état anxiogéne qui est la causalité de l’ endettement... !!!

            Les Traders , les Managers , les Banksters sont, tous, issus des grandes Ecoles de »Commerce« , leurs discours sont identiques et surtout IMPLACABLES !

            La réduction  »maximaliser«  des coûts tend vers le ZERO...x € 1 < x€ 2 < x€ 3... »moins cher" est une relation d’ordre stricte définie dans l’ensemble des prix.

            La suite des x tend vers Zéro et l’atteint ! C’est une suite numérique positive strictement décroissante .

            Cette logique , mathématique, nous conduit pour toutes les activités Economiques vers l’Esclavage , les camps de travail ou au VOL (souvenez - vous des STO pendant la seconde guerre mondiale.. l’URSS , la Corée du Nord , la Chine maîtrise le suget !!!.)

            France Télécom , comme bon nombres d’entreprise INTERNATIONALES sont pour la MONDAILISATION avec pour ressource l ’HUMAIN (d’ou Directeur des Ressources Humaines) ..et comme toutes les ressources (pétrole , mine de charbon etc ...) elles se Tarissent au fil du temps !!!!











            • Paul Cosquer 22 septembre 2009 12:30

              « France-Teletombe »

              En avant-première (sous réserve d’adaptation à la musique qui sera composée par moi et dans l’attente du refrain sur lequel j’hésite encore)

              France-Teletombe

              Consternation et effarement.
              Chez France-Teletombes
              Stupeur et tout le tremblement
              Comme dirait Amélie Nothomb.

              Nous nos tombes, on les creuse déjà.
              On vient d’en compter vingt-trois.
              Les morts sont-ils moins à l’étroit
              Maintenant qu’ils sont très loin de là ?

              On brise vos dernières chances
              Cyniquement, la résilience
              Se montre en fabuleux destin
              Comme dirait Amélie Poulain.

              Mais le poulain chez Telecom
              Qui ne sait pas relier les hommes,
              C’est le meilleur cheval de course,
              Celui qui rapporte à la Bourse.

              Les autres on les laisse en jachère,
              De leur carrière on donne pas cher.
              Ils peuvent bien se jeter à l’eau
              Comme dirait Amélie Mélo.

              Méli-mélo et puits sans fond
              D’indifférence, c’est ce qu’ils font.
              Leur PDG sans compassion,
              Les moque à la télévision.

              Il parle de « mode de suicides »
              Et d’un ton docte et stupide,
              Il explique que c’est par snobisme
              Que s’inventent de pareils tropismes.

              Il regarde les gens tomber.
              Ce sont pourtant ses employés.
              Des êtres nuls et non avenus,
              Des vivants qui n’en seront plus.


              A noter, ma chanson « Au séminaire de langue de bois » (Voris Bian, album 1) qui dénonce le management faux et inhumain de façon générale.

               


              • Bulgroz 22 septembre 2009 13:45

                Je ne peux rien dire de l’ambiance de travail de France Télécom mais, selon les chiffres fournis précédemment, le taux de suicides à FT semble dans la ligne du taux annuel de suicides en France et même un peu en dessous.

                De toutes manières j’ai peine à croire qu’une personne sensée se suicide juste parce que son service va être restructuré. Et sans qu’il soit licencié…. Peut-être est-ce la goutte qui fait déborder le vase ? Mais il faut pour cela que ce vase soit déjà plein d’autres drames, et ce ne peut être la cause unique et principale.

                Si ces suicides font jaser, c’est qu’on ne considère que ceux des membres d’une seule entreprise dont on oublie de considérer la dimension. Vingt-trois suicides sur une entreprise de 100 personnes, ce serait évidemment énorme. Et significatif. Mais rapporté à un monstre de 100 000 personnes, c’est tout à fait différent. Sur près de cent mille personnes, il y a bien des possibilités de malheurs personnels qui, indépendamment de tout problème d’emploi, peuvent pousser au suicide.

                Je crois aussi que ce coup de projecteur médiatique n’est pas innocent et est au contraire très politique. Pour bien souligner toute l’inhumanité de la privatisation d’un service d’état, souligner les abominables conditions de labeur du privé et bien monter le bourrichon aux employés des autres sociétés d’état ( la poste par exemple ) en passe d’être privatisées.

                28 suicides en 2000, 22 sur les 18 derniers mois (14 par an), ça ne vous parait pas bizarre quand on parle maintenant ?

                N’est ce pas, Monsieur Sage, il serait judicieux de me répondre sans m’insulter ou me qualifier de Goebbels.

                PS : vous semblez avoir bien connu cette période noire du nazisme, en avez vous beaucoup souffert ?

                Votre témoignage serait précieux.


                • Annie 22 septembre 2009 14:45

                  @Bulgroz,
                  Philippe Sage a employé dans son article la phrase : "comment on peut broyer un homme’. Je veux reprendre cette phrase parce qu’un homme n’est broyé dans ce contexte qu’à l’issue d’un long processus de sape, d’humiliations et de dévalorisation quotidiennes. Le suicide dans ce cas (et je suppose dans la plupart des cas) n’est pas un coup de tête, mais le résultat de l’épuisement de toutes les ressources et de toutes les défenses qui peuvent être mobilisées pour faire face à des coups durs. Ce n’est pas une fuite en avant, mais l’issue logique pour certaines personnes d’un système déshumanisant. Si l’intérêt médiatique pour ces suicides peut conduire à une remise en question de ce système, cela n’aura pas été en vain.


                • Paul Cosquer 22 septembre 2009 16:53

                  « comment on peut broyer un homme ». Facile, j’ai même entendu dire qu’il y a qui broient du noir, ah les sales racistes !


                • Paul Cosquer 22 septembre 2009 16:55

                  C’est une « mood » auvergnate sans doute.


                • Philippe Sage Philippe Sage 22 septembre 2009 13:58

                  Vous ai-je qualifié de Goebbels ? Non. Nulle part. Relisez, vous verrez que non. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

                  Non je n’ai pas connu, ni souffert de la période Nazi. Et alors ? On ne peut plus faire dans l’humour de mauvais goût ? Ça alors ! Depuis quand ?

                  Mon témoignage n’apportera rien. Il n’est pas précieux. D’ailleurs ce que j’écris ne sert à rien. Et vous non plus. Vous le savez bien. Tout ceci, ne fait rien avancer, ni rien reculer. Nous ne servons à rien. Nous sommes « quantité négligeable », Monsieur.
                  Des chiffres sur une courbe.
                  Et c’est tout.

                  Voilà. Sur ce, pardonnez-moi comme dirait Yves Calvi, je vais me faire couper les cheveux, enfin un acte positif de ma part. Mettre à mort quelques tifs superflus.
                  Je vous souhaite une bien belle journée !

                  PS : ce soir, « La Chute » sur F2 à 22h45. Très bon film ..


                  • Serge Serge 22 septembre 2009 14:21

                    Les réactions ( assez, voir très « réac » ) et commentaires de quelques internautes confortent amplement l’analyse de C.Dejours sur la « DESTRUCTION EN PROFONDEUR DE TOUT LE TISSU SOCIAL DU TRAVAIL » et j’ajouterai... même dans la vie quotidienne.
                    Cela confirme que le libéralisme ( dans ses pratiques et son idéologie...le meilleur,le gagnant,le plus fort...bref la loi de la jungle ! ) pour maintenir sa domination a fait en sorte que l’empathie ( caractéristique de l’humain ) ne soit plus de mise et soit reléguée au rang de souvenirs lointains.
                    Le problème qui va se poser aux générations futures est que sans SOLIDARITE, COOPERATION,etc...c’est la survie de l’espèce humaine qui est menacée.« Le chacun pour soit » est une forme d’autodestruction !!!


                    • eric 23 septembre 2009 06:01

                      Les fous furieux progressistes qui confondent managers bourreaux, France Telecom et camp de concentration, se livrent à un salutaire révisionnisme  devoir de mémoire . La subtile analys consistant à traiter de barbares tous ceux qui pourraient adhérer à des idées différentes des leurs telle que le néolibéraliisme  fascisme, le mépris lucidité sur les masses, incapable de solidarité lorsque nécessaire, de france telecom, force l’admiration.

                      Cette délirante subtile dénonciation de l’ensemble des cadres et dirigeants de france télécom et plus largement du gouvernement comme étant un peu excessif assassins, constitue un véritable appel au meurtre outil de mobilisation, pour la frange la plus bornée progressiste des amis de l’auteur

                      Cette confusion des langues et des concepts peut prétendre être de l’humour noir, de couleur, mais depuis Primo Levy, Soljenitsyne et quelques autres, nous savons qu’elle est le marqueur du totalitarisme progressisme et elle n’est pas sans nous rappeler les heures les plus ombres de notre histoire.......


                      • eric 23 septembre 2009 06:06

                        Et merde, trahi par la technique ! En principe, le premier terme de chaque alternative devait être rayé comme dans votre texte ! Venez au secours d’un réac, qu’aurais je du faire pour cela ? Mon billet perd du cop tout son sel....

                        Les (fous furieux) progressistes qui confondent (managers) bourreaux, France Telecom et camp de concentration, se livrent à un salutaire (révisionnisme) devoir de mémoire . La subtile analyse consistant à traiter de barbares tous ceux qui pourraient adhérer à des idées différentes des leurs telle que le (néolibéraliisme)  fascisme, le (mépris) lucidité sur les masses, incapable de solidarité lorsque nécessaire, de france telecom, force l’admiration.

                        Cette (délirante( subtile dénonciation de l’ensemble des cadres et dirigeants de france télécom et plus largement du gouvernement comme étant un peu excessif (assassins), constitue un véritable (appel au meurtre) outil de mobilisation, pour la frange la plus (bornée) progressiste des amis de l’auteur

                        Cette confusion des langues et des concepts peut prétendre être de l’humour (noir), de couleur, mais depuis Primo Levy, Soljenitsyne et quelques autres, nous savons qu’elle est le marqueur du (totalitarisme) progressisme et elle n’est pas sans nous rappeler les heures les plus ombres de notre histoire.......

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