Sarkozy est à Davos !
C’est une première pour un Président de la République Française ; il faut dire que pour les politiques en charge des « affaires publiques », Davos, « temple des affaires privées » a toujours senti le soufre ! Il faut savoir, comme l’indique JEAN-MARC VITTORI, éditorialiste, dans « Les Echos.fr » le 25/01/2010, que les gouvernants français, de gauche comme de droite, ont longtemps redouté de se montrer à Davos, et, ceci, nous dit-il, pour trois raisons !
C’est d’abord, que Davos est le symbole de la grande entreprise, des grandes entreprises mondiales soupçonnées de conjuration pour s’emparer de toutes les richesses de la planète, ceci, avec la complicité des gouvernants vendus au capital.
Ensuite, que c’est le symbole de la mondialisation, avec, sans doute en France, une contestation plus forte en France que partout ailleurs, notamment avec Attac, encore que pas seulement. Une contestation, continue-t-il, qui s’enracine dans un rejet de l’économie pure de marché ; une réalité française qui apparaît clairement dans les sondages menés par l’université du Maryland dans une vingtaine de pays à travers son projet Pipa (Program on International Policy Attitudes). En effet, en 2006, seulement 36 % des Français étaient d’accord avec l’assertion selon laquelle « le système de la libre entreprise et d’économie de marché est le meilleur système sur lequel fonder l’avenir du monde », la plus faible proportion de tous les pays (moyenne à 61 %). Fin 2009, 43 % d’entre eux estiment que « le capitalisme de marché est irrémédiablement défectueux », la plus forte proportion (moyenne à 23 %).
Enfin, continue-t-il, c’est que la France était souvent mal vue à Davos. Elle y passait presque pour une petite soeur de la défunte URSS, pas très différente de la Corée du nord ou de Cuba. Avec des impôts trop lourds, un gouvernement trop interventionniste, un marché du travail trop rigide, des grèves trop fréquentes, rien ne semble jamais aller. La semaine des 35 heures et le scandale Kerviel avaient provoqué des ricanements, et l’idylle naissante entre un président et une mannequin-chanteuse des sourires entendus. Les seuls atouts français parfois cités par les Davosiens sont le charme de Paris, le nucléaire et le TGV.
Alors, pourquoi y aller, cette fois ci ?
Il faut dire, que notre Président, anciennement « blingbling », désormais « compassionnel »… crise économique et sociale oblige, et c’est là le nouveau genre qu’il se donne, un genre auquel, d’après les sondages, les Français semblent croire… du moins ceux qui on regardé « son émission », ; il faut dire, et c’est la raison pour laquelle il y va, et « officiellement », c’est qu’il est « invité d’honneur » pour la séance inaugurale de ce sommet ostentatoire de l’horreur économique libérale mondiale !
Il y va, « hip, hip, hip, hourra ! », pour vilipender les méchants banquiers, ou peut-être seulement les « traders » avec leurs commissions faramineuses ! Seulement cela, et c’est précisément là le problème, seulement les Banquiers, voire éventuellement ce système financier, ce système du « capitalisme financier », derrière lequel, impunément, ils se cachent tous ! Les Banquiers et leur système du « mistigri », seulement la « mondialisation financière », mais, et certainement pas, les affairistes libéro mondialistes en tout genre qui délocalisent à tout prix et à n’importe quel prix : plus simplement la « mondialisation économique » ! Une « impunité assurée » pour les Banquiers, sauf Madoff, qui, lui, arrogant, certainement mégalomane et totalement crétin, qui, pourtant tout comme les autres d’ailleurs, faisait de la « cavalerie financière » ; mais, un Madoff, et c’est ce qui fait toute la différence, n’opérait pas au nom du système, celui officiel, mais en son nom propre ! C’est l’unique raison pour laquelle il est derrière les barreaux… autrement il serait libre comme les autres : il continuerait simplement de s’enrichir !
Quel est l’esprit du forum de Davos ? C’est tout simplement la mondialisation financière et économique ! C’est faire en sorte qu’il n’y ait qu’un seul et unique système économique et financier mondial, ceci, en lieu et place d’un ensemble de systèmes économiques nationaux, qui, pourtant, existent bel et bien, et sont une vraie réalité économique, car c’est là précisément, avant tout au plan national, au plan sociétal national, que se juge la vraie performance économique et non une pseudo performance internationale ! Pour cela, mondialiser l’économie, il fallait déréglementer et déréguler tous les systèmes économiques nationaux, et, c’est bien ce qui s’est passé depuis ces trente dernières années, les « trente piteuses », voire même, car tout augmente… les « quarante piteuses » car c’est parfaitement parti pour cela !
Que dira notre Président de la république sur la mondialisation économique ? Que dira-t-il sur le sophisme de cette pensée libérale mondialiste, sur ce « libéralisme économique libre échangiste » qui, de courte mémoire, a déjà placé l’Humanité plus basse que terre ? Je vous en fiche mon billet : il ne dira rien ! Il ne dira rien car il n‘a rien à dire ! Ce n’est pourtant pas la première fois, et en la matière il est même possible de dire que nous donnons régulièrement le bâton du libéralisme économique pour nous faire battre ; pas la première fois que le monde se fait prendre par les sirènes libérales. En effet : « Plus jamais ça… plus jamais ce capitalisme sauvage » ; c’est précisément ce qui avait été dit au début des années trente du siècle dernier, et pourtant nous avons remis ça et de plus belle encore !
C’est une lubie libérale, celle des économistes libéraux, ceux de l’école économique libérale de Chicago, souvent « nobélisés », adeptes de cette méthodologie dite du « comme si »… peu importe les réalités, faisons en sorte que celle-ci soit conforme à la théorie, celle libérale : faisons « comme si » le monde n’était qu’une seule économie. C’est un pur « sophisme libéral », car dans la réalité, à proprement parler, dans le sens d’un vrai système économique, complet, il n’y a pas un système économique mondial, mais bel et bien des systèmes économiques nationaux qui font l’économie mondiale ! Comment, dans de telles conditions, notamment celle d’une totale négation des systèmes économiques nationaux, nous étonner de toutes nos difficultés… celles économiques, sociales, mais également celles démocratique et républicaine !
La « démocratie » ! Une « démocratie républicaine » : un peuple qui veut se gouverner lui-même ! Mais vous n’y pensez pas mon cher… seule une classe supérieure comme une « Elite », formée et rompue à cette discipline, peut prétendre diriger : gouverner un peuple ! Visiblement, ceci consciemment pour certains, ouvertement même, et on les connaît très bien, voire beaucoup plus inconsciemment pour d’autres, parfois même de très « bonne foi »… pensent-ils, (par pure croyance idéologique), les ennemis de la démocratie, des principes mêmes de démocratie et d’humanité, ou encore de ceux de la République qui les rejoignent, ces ennemis sont bien plus nombreux que ce que l’on pense généralement !
Souvent, tout comme le terme de « mondialisation », les choses son tellement ancrée dans la réalité, tellement banalisée… c’est la mondialisation , que plus personne ne s’interroge, qu’elles ne sont pas, ou plus définie, ces choses pourtant impossibles car contradictoires, que plus personne ne sait réellement de quoi il parle ! Historiquement : qu’est-ce que c’est que le libéralisme économique ? C’est une théorie du XIX è siècle selon laquelle le système économique doit être considéré comme un système de nature essentiellement « physique » (science dure) fonctionnant en vertu de ses propres lois « naturelles » (exclusivement mathématiques en fait… productivistes), qui doivent être fondamentalement indépendantes de l’intervention de facteurs extérieurs, d’ordre social, institutionnel, politique, idéologique ; autrement dit, en dehors de toutes considérations simplement républicaines voire des principes mêmes de démocratie et d’humanité ! A cela il convient d’ajouter l’ « économisme », également théorie positiviste du 19 ème qui veut que ce soit le fait économique qui détermine principalement le fait social et politique ! Que le fait économique soit important, certes, mais qu’il nie à ce point le fait social, et le fait politique relève d’une bêtise humaine pure ! Dans un monde intelligent, une humanité intelligente, non dominée par des dogmes crétins, religieux, mêmes scientifiques, surtout pseudo scientifiques, comme politique, économique ; ces concepts ne doivent pas s’opposer mais se complémenter !
Un peu de cohérence entre les différent systèmes qu’ils soient de nature politique, économique ou social ; pour tout dire, un peu de cohérence au sein même de notre « Savoir » ne nuirait certainement pas, bien au contraire, à l’ensemble ! Les gens, et c’est de plus en plus évident, sont perdus, totalement perdus et on le serait même à moins ! Ainsi, comment peut-on, décemment, d’un côté prôner les valeurs de la République et de l’autre celles d’un libéralisme économiques libertaire et liberticide pour la société ? Elles sont antinomiques ces valeurs, voire totalement contradictoires, et c’est ce qui fait que les gens sont perdus, totalement perdus, qu’ils ne savent plus à quel « Saint » ou plutôt à quelle « Sainte » se vouer : la Sainte République, la Sainte démocratie, la Sainte politique, la Sainte économie, la Sainte Science et même la Sainte religion ?
On ne peut pas d’un côté, celui de la République, prôner une « Liberté » forcément conditionnelle car s’exerçant dans le cadre de la société, et de l’autre, ceci, décemment, celui du libéralisme économique, prôner un « libéralisme systémique », essentiellement systémique, qui se regarde technoscientifiquement le nombril, et du même coup nie la société et même l’exploite ! Un libéralisme économique refusant, par principe libertaire et forcément liberticide pour la société, toutes contraintes de nature politique, sociale, constitutionnel et institutionnel voire même, et c’est un comble, toutes contraintes économiques au sens collectif et sociétal comme devrait l’être toute économie digne de ce nom qui se respecte. De la même façon, on ne peut pas en même temps prôner une « Egalité » en droits et en devoirs et de l’autre instaurer le darwinisme social, le dumping social, avec une classe, celle des laborieux au service d’une classe d’entrepreneurs affairistes libre-échangistes se cachant derrières des structures de plus en plus anonyme et gigantesques. Tout comme on ne peut pas prôner en même temps une « Fraternité » forcément sociale et une « concurrence sauvage » entre tous les acteurs du système.
Dans de telles conditions de négation du politique, du social, et même de l’économique dans sa complexité : comment, nous étonner de toutes nos difficultés ?
Nous ne faisons pas réellement de l’économie, ceci au sens complexe du terme ; amis, et de manière plus « simpliste », dogmatique en fait, et forcément réductrice… comme l’impose généralement tout dogme : nous faisons exclusivement du capitalisme ; qui, plus est, essentiellement du capitalisme financier ! Nos dirigeants ne doivent pas se contenter de gérer les contradictions : ils doivent les lever ; ce que ne fera certainement pas notre Président, à Davos, incapable qu’il est de sortir de ses contradictions !
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