Il n'en va pas des nations comme des individus. Personne, en ce bas monde, ne peut sérieusement se croire immortel. En revanche, la Nation se doit de vouloir l'être. Précisément parce que la Nation est censée garantir le salut collectif, à savoir celui des individus pris dans leur ensemble. Ainsi, autant l'individu peut consentir au sacrifice suprême pour un principe, autant la Nation a le droit, et même le devoir, de transiger avec ses principes dès lors que sa survie en dépend.
Cette dernière restriction est capitale.
Parmi les grands principes dont la République française s'enorgueillit d'avoir été devant l'histoire l'un des hérauts, si ce n'est le plus grand des hérauts, la Liberté est sans doute la première. Nos pères l'ont d'ailleurs placée en tête de leur devise, avant l'Egalité et la Fraternité.
Dans l'affaire du confinement général décrété sous prétexte de lutte contre le Covid-19, c'est justement ce principe de Liberté qui a été, de fait, suspendu en France. Pour la première fois, tous les citoyens furent et sont plus que jamais, à l'heure qu'il est, assignés à résidence. C'est-à-dire que les Français ne peuvent plus, sous peine de lourdes amendes voire de prison, circuler où ils veulent, voir qui bon leur semble, ni se réunir à leur guise, ni, dans bien des cas, travailler.
Avant d'en arriver à une mesure aussi grave, il eût fallu, d'abord, interroger son motif. Le coronavirus mettait-il, et met-il toujours, la Nation en danger de mort ? La vie de la Nation était-elle menacée par l'épidémie ?
La réponse est claire : non.
Le plus grand nombre en est tenu dans l'ignorance, mais toutes les études démontrent que le taux de létalité du Covid-19 tourne autour de 0,1%. Cette maladie tue essentiellement des personnes âgées voire très âgées, ou souffrant d'autres pathologies, souvent multiples. La létalité du virus est donc comparable à celle d'une grosse grippe, comme il en arrive régulièrement en France (
18 000 morts en 2015 par exemple) et dans le monde. Cela, depuis des semaines et même des mois, certains des plus grands épidémiologistes l'ont dit et répété, on ne peut plus clairement (1).
Par conséquent, si de toute évidence s'imposait un confinement ciblé des personnes vulnérables (âgées, malades, immunodéprimées, etc.), en revanche le confinement général était, et demeure, totalement injustifié. Pire, il pourrait même, à terme, se révéler contre-productif, puisqu'en tenant l'ensemble de la population à l'écart du virus, il l'empêche de s'immuniser, et pourrait par conséquent provoquer ultérieurement un rebond de l'épidémie. (2)
Le confinement général, qui implique la suspension des libertés publiques, provoque en cascade une catastrophe économique sans précédent et la ruine des finances publiques. On parle d'ores et déjà d'un coût s'élevant à plusieurs centaines de milliards d'euros.
Parce qu'il est injustifié, le confinement général constitue donc un scandale d'Etat gravissime. Qu'il résulte d'une erreur d'appréciation ou d'un cynique calcul politicien, en toute hypothèse, il appelle les plus sévères sanctions à l'encontre de ceux qui l'ont décidé. D'autant que pour y parvenir, ceux-ci ont multiplié mensonges et manipulations.
Peuple bouc émissaire, manipulateurs gouvernementaux, politiques, médiatiques et intellectuels
On ne peut que constater l'apathie du peuple face à cette transgression inouïe. Selon les sondages, 96% des Français approuvent le confinement général. A leur décharge, depuis des semaines, le feu roulant de médias occulte soigneusement la létalité réelle du virus. Dans l'esprit de la plupart des gens, la létalité du virus varie entre 2 et 5%, voire davantage. C'est complètement faux, mais cette "fake news" triomphante découle du battage auquel se livrent, depuis des semaines, le gouvernement et les médias.
Plutôt que d'accuser le peuple, bouc émissaire idéal alors que sa culpabilité se résume à sa naïveté, il convient donc d'identifier les vrais responsables.
Il y a, d'abord, le pouvoir exécutif. En particulier le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, et son Premier ministre, Edouard Philippe. Mais aussi celui qui se fait tous les jours leur porte-parole, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Il y a, ensuite, les médias, qui s'en font les relais serviles en bafouant l'éthique de leur profession. Il y a, aussi, la totalité de la classe politique, qui a appuyé le confinement général sans la moindre réserve. Il y a, enfin, les intellectuels, dont le silence assourdissant, parfois l'approbation ampoulée, relève de la complicité. Alors qu'ils auraient dû être en première ligne pour rappeler le gouvernement au respect des principes sacrés qu'il transgresse si allègrement et, surtout, avec tant de légèreté.
Les mines contrites du roi de la manipulation Salomon
Aux ordres de Macron et de Philippe, Salomon se livre chaque jour en fin de journée à un exercice de manipulation des chiffres. Avec un air macabre, le visage blafard, il annonce le nombre des morts quotidiens. Alors que l'écrasante majorité des personnes décédées sont très âgées, voire extrêmement âgées, souvent déjà affaiblies par une ou plusieurs pathologies, Salomon les décompte systématiquement comme victimes du virus. Or tout épidémiologiste le sait : il est aberrant de prétendre faire au jour le jour le bilan d'une épidémie. Ce bilan ne peut être vraiment établi qu'au terme de l'année, en évaluant l'éventuelle surmortalité due à la maladie. Il est absurde de tenir le virus pour responsable de la mort d'une personne dont l'espérance de vie, avant le virus, n'excédait pas quelques jours, quelques semaines ou même quelques mois. Il est particulièrement malhonnête de comptabiliser comme victime du Covid-19 le défunt que les médecins estimaient condamné à brève échéance dès avant que le virus ne l'emporte. C'est justement ce que fait chaque jour Jérôme Salomon.
Dans le même ordre de la manipulation, Salomon distingue, lors de toutes ses interventions, deux catégories de malades : les "plus de soixante ans" et les "moins de soixante ans". Pourquoi les "moins de soixante ans" ? Quelle méthodologie peut donc justifier d'inclure dans la même catégorie de population les nourrissons, les enfants, les adolescents, les jeunes adultes, les quadragénaires et les quinquagénaires pour certains presque sexagénaires (59 ans) ? Là encore, le directeur général de la Santé use d'une étrange présentation des faits, pour mieux tordre les chiffres afin de frapper les esprits, en induisant l'idée parfaitement fallacieuse que le virus frappe n'importe qui, à n'importe quel âge. Alors que toutes les études sérieuses démontrent que les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ne sont, sauf exceptions, jamais tués par la maladie. Des cas rarissimes qu'à l'occasion, Salomon ne manque pas, bien évidemment, de signaler...
Tout aussi évidemment, Jérôme Salomon ne juge pas utile d'indiquer que la létalité du Covid-19 s'élève à 0,1%. Comme il se garde bien de fournir la moindre statistique sur la létalité globale du virus. Là encore, on voit quel est l'objectif poursuivi, au mépris de toute déontologie, par cet étrange personnage : semer la terreur, et surtout démontrer, comme il le martèle chaque jour, le bien-fondé de l'indispensable confinement général.
Pour aussi scandaleuses qu'elles soient, ces méthodes ne sont jamais dénoncées par aucun média. Et pour cause : ceux-ci ne font qu'abonder dans le sens de la psychose voulue par le gouvernement.
Médias aux ordres et Charte du journaliste piétinée
Le bien-fondé du confinement général n'est jamais mis en cause par les organes d'information "mainstream". Au contraire, l'enfermement de la population est sans cesse présenté comme une impérative nécessité. Seules exceptions à ce panurgisme mensonger : Marc Menant et Eric Zemmour. Dans l'émission quotidienne Face à l'Info sur CNews, les deux journalistes ont, dès le début du confinement, souligné que la létalité du virus était celle d'une grosse grippe, que la dramatisation médiatique était injustifiée, et le confinement une réponse des plus discutables. "Médiévale" selon Zemmour reprenant une formule du Pr Didier Raoult.
C'est une des ironies mordantes du confinement que d'avoir dévolu au journaliste le plus vilipendé de France, régulièrement cloué au pilori par sa propre corporation, Zemmour, que de sauver l'honneur de cette même corporation. Encore Zemmour lui-même, contrairement à Menant, justifie-t-il le confinement général, puisqu'il y voit la conséquence nécessaire du chaos résultant de la casse de l'hôpital public conduite par Macron dans le sillage de ses prédécesseurs, Hollande, Sarkozy, Chirac, etc.
Dans tout le reste de la petite planète médiatique, de Nicolas Demorand et Léa Salamé sur France Inter, jusqu'à Yves Calvi sur RTL, Patrick Cohen sur Europe 1, en passant par l'ineffable Jean-Michel Aphatie, Le Monde et l'intégralité des médias dominants, tous abondent sans réserve dans le sens du confinement général systématiquement déclaré indispensable pour contrer un virus présenté comme extraordinairement meurtrier. On savait depuis longtemps la presse française plus bas que terre. Tous les records, actuellement, sont pulvérisés.
Depuis de nombreuses années, avec la complicité silencieuse du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), la plupart des journalistes vedettes s'essuient les pieds sur la Charte censée régir leur profession. Si au cours de ces dernières semaines, ces faiseurs d'opinion avaient, pour une fois, respecté le texte qui énonce les devoirs impératifs de leur métier, ils auraient dû interroger la cause du confinement général. A savoir le caractère prétendument gravissime de l'épidémie. Ce ne fut jamais fait. Au contraire, en phase avec Macron, Philippe et Salomon, le virus est sans cesse décrit par les médias unanimes comme susceptible de faire des ravages. Un unique son de cloche qui sema et continue de semer la terreur dans la population, pour la convaincre de l'opportunité du confinement général. Sinistre illustration de la "fabrication du consentement" analysée, depuis longtemps, par Noam Chomsky.
On ne le répétera jamais assez : que la létalité réelle du Covid-19 soit proche de celui d'une grippe classique fut, et demeure, systématiquement passé sous silence.
En lieu et place d'analyses précises, de données scrupuleusement étudiées, rigoureusement contextualisées et mises en perspective, télévision, radio, presse écrite ont déployé la propagande la plus grossière, au mépris de toute déontologie.
Rappelons la
Charte des Journalistes : "
Ces principes et les règles éthiques ci-après engagent chaque journaliste, quelles que soient sa fonction, sa responsabilité au sein de la chaîne éditoriale et la forme de presse dans laquelle il exerce. (...)
Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication. (...)
C’est dans ces conditions qu’un journaliste digne de ce nom : (...)
Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient (...)
l’altération des documents, la déformation des faits, (...)
le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelle."
Combien de journalistes et d'organes de presse, en ces mois de mars et avril 2020, peuvent-ils prétendre à avoir respecté ces commandements, hormis Le Parisien qui notait dans son édition datée du 20 mars 2020, à propos de l'épidémie en Italie :
"Selon des statistiques de l'Institut supérieur de la santé (ISS) basées sur 3.200 patients décédés et testés positifs au Covid-19, leur moyenne d'âge est de 78,5 ans. (...) L'immense majorité de ces personnes décédées se trouve dans la tranche d'âge 70-79 ans (1134 morts) et 80-89 ans (1.309 morts). Neuf personnes seulement de moins de 40 ans sont mortes : sept présentaient de graves pathologies avant leur décès, précise l'ISS, tandis que les données ne sont pas disponibles pour les deux autres." ?
Pire encore, non seulement les exigences de la Charte des Journalistes sont chaque jour foulées aux pieds, mais au pays de Tartuffe, on voit même
Franceinfo, en bon petit soldat de Macron, expliquer toute honte bue qu'il faut combattre
les "fake news" !
La énième trahison des clercs
Reste les intellectuels. Là encore, aucun des soi-disant intellectuels qui se succèdent dans les médias pour critiquer de façon plus ou moins feutrée le gouvernement, lui reprocher la démolition de l'hôpital public, l'impréparation face à la crise, le retard dans la décision du confinement général (se montrant dans ce cas plus royaliste que le roi et faisant, mine de rien, sous couvert de le critiquer, le jeu de Macron), quand ce n'est pas pour l'encenser purement et simplement, ne semble avoir pris la peine d'examiner sérieusement les chiffres de la létalité du virus, pourtant seule justification du confinement général. A de très rares exceptions près, comme celle de l'écrivain
Alain Damasio ou du philosophe
Giorgio Agamben en Italie (3), presque aucune voix pour dénoncer la liquidation des libertés publiques, alors qu'hier encore, les mêmes nous bassinaient, des trémolos dans la voix, avec la République, les Droits de l'Homme, la citoyenneté, la démocratie, j'en passe et des meilleures. Autant de légèreté, venant d'individus ordinairement ruisselants de morgue, imbus de leurs petites personnes, laisse pantois.
Dans une France encore dotée de dignité et de nerf, cette quadruple faillite du gouvernement,
du monde politique, de la presse et des intellectuels, devrait signer l'arrêt de mort du Système. Une fois la pantalonnade du Covid-19 passée, il ne faudrait pas seulement rompre avec le néolibéralisme qui a détruit la santé publique, fait tant de victimes et imposé, en ses machiavéliques calculs, la catastrophe du confinement général. Il ne faudrait pas seulement organiser le procès de Macron et de son gouvernement et, rêvons un peu, obtenir leur démission, ne serait-ce que pour l'exemple. Il faudrait aussi nettoyer les écuries d'Augias de la Ve République, c'est-à-dire mettre au rebut ce ramassis de journalistes défroqués qui sont la honte de leur profession, cette ribambelle d'intellectuels en carton pâte et de politiciens en dessous de tout.
Mais ne rêvons pas, justement. Tous ceux-là sont embarqués sur le même bateau, complices du même naufrage, agrippés au même gouvernail qui nous conduit vers les gouffres. Tous, au fond, sont totalement dépourvus de principes. Leur éthique n'est qu'un colifichet. Ils se serreront donc les coudes, pour conserver leur petite place si confortable et si lucrative. La France et son peuple, jadis tellement rebelles, dussent-ils s'abîmer sur les récifs de l'histoire, et sombrer corps et biens. Sur fond d'abus de pouvoir sans cesse aggravés, puisque les Français, décidément, totalement lobotomisés et dépoulpés, ne sont plus en état de réagir.
Nul doute que d'aucuns murmureront : "Bon débarras".