Schadenfreude
Schadenfreude est un terme allemand signifiant « joie provoquée par le malheur d'autrui ».
Le système électorale actuel a pour but de permettre l'accession aux responsabilités d'un des deux grands partis politiques, tous deux devenus experts pour capter les humeurs des électeurs. Le but qui devrait être premier, voire le seul, la représentation populaire, est manifestement considéré par les intéressés, ceux qui prétendent être élus, comme subalterne. Il faut, si l'on est raisonnable, se méfier en effet des mouvements de foule mus par les déraisons voire l'hystérie : la période troublée des années trente nous rappelle qu'ils peuvent conduire au pire. Canalisons ... canalisons ... Le système est fortement cadenassé pour se préserver des agitations populacières. Mais aussi, si l'on démontre un très mauvais esprit, pour écarter les gêneurs : ceux qui ne pensent pas exactement la même chose que l'élite dominante. Cette élite fait adopter par ses proches un système électoral qui préserve des mauvaises surprises puisque vous avez le choix entre un bonnet blanc et un blanc bonnet. Ce n'est pas forcément une si mauvaise chose ! Mais il est certainement nécessaire de trouver autre chose ...
Les élections sont donc organisées dans tous les détails par les hommes politiques qui briguent des mandats électifs. Etrange ! Cette organisation ne devrait donc pas être contestée par leurs auteurs. C'est pourtant le cas ! On ne peut pas parler de trahison lorsque des électeurs s'expriment à l'intérieur de la si faible marge de libre choix qu'ils ont encore. Respecter la consigne des partis ? Ne pas considérer qu'un vote, quel qu'il soit, est un vote citoyen ?
Toutefois, il faut tenir compte que l'ambition est un ressort qu'il ne faut pas négliger dans le monde politique. Il est parfaitement légitime de vouloir aspirer à une fonction pleine d'ors et de (relatifs) privilèges. Il n'est pas indispensable d'être un saint homme désintéressé pour travailler dans ce monde plein de tensions, de combats et qui rapporte objectivement peu par rapport au talent déployé. Répétons encore, il est parfaitement légitime de briguer des honneurs.
Enfin, il faut se préserver de cette joie sadique et sans fondement de voir quelqu'un à terre.
12 réactions à cet article
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Merci beaucoup d’enrichir notre vocabulaire par ce mot susceptible d’enrichir notre conscience ...
Wikipédia précise :
"Ce sentiment s’apparente au sadisme, mais il est passif dans le sens où le spectateur n’est que cela et ne prend pas une part active à l’accomplissement du malheur."Il nous faudrait aussi un mot évoquant la perversité d’une bien-pensance qui semble jalouser les déboires et le temps libre des chômeurs ... ou encore, un mot qui ironise sur la part de complicité, bien calculée à défaut d’être ’active’, qui entoure cette Shadenfreude.
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En effet, le mot Allemand est difficile à traduire.
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Est-ce qu’on pourrait dire que la Schafenfreude est à la compassion ce que la haine est à l’amour ?
La Schafenfreude et la compassion relèvent de l’empathie, ce qui n’est pas le cas de l’amour et de la haine.
Mais si je pense que la Schafenfreude est une perversion, en revanche je soutiens que la haine est un sentiment qui est justifiable à défaut d’être (toujours) justifié.
« La haine, c’est l’hiver du cœur. » (Victor Hugo)
« La haine est sainte. Elle est l’indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise. » (Zola)-
Lire Schadenfreude. Sauf erreur, Schaden c’est l’ombre, non ?
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La « haine » peut se révéler être la raison d’une force intérieure, pour lutter contre ceux qui ne veulent que vous humilier. Mais l’objectif doit être tout autre, à mon avis.
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Il faut bien puiser son énergie quelque part, la Haine, ou plus raisonnablement la Colère, peut être cette source. Mais l’objectif ne doit pas lui être associé ..
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Non : « der Schaden » c’est le dommage, l’ombre c’est « der Schatten », la joie du dommage est la traduction littérale avec sous entendu« qui arrive à l’autre »
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Merci de vos précisions.
Schadenfreude pourrait bien être un sentiment qu’il arrive d’éprouver envers une personne haïe. Dans ce cas je n’y vois aucune perversion, au contraire.
L’amour que l’on peut éprouver pour son bourreau pose le même genre de questions que la Schadenfreude.
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Je ne suis pas certain que l’Amour soit l’inverse symétrique de la Haine. Peut-on comparer une ruine avec une construction. Pourtant l’Amour se construit et est fragile, il est facile de le détruire par un petit ébranlement. La Haine est une destruction et les forces extérieures peuvent facilement augmenter son « désordre ».
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Pour le dire vite : l’amour est ce que l’on éprouve envers quelqu’un qui nous comble.
Avec cette définition, cela vous parait-il plus clair ?
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Pas tout à fait ! L’Amour n’est pas forcément réciproque.
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