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Accueil du site > Tribune Libre > Sécurité : de l’inefficacité de la répression

Sécurité : de l’inefficacité de la répression

Le thème de la sécurité refait surface, comme par hasard, au moment d’une élection...
 
Je n’insisterai pas sur le fait que ceux qui exploitent ce thème sont aux commandes depuis 2002 et que si insécurité il y a, elle prouve leur incapacité à traiter le problème...
 
Je veux surtout apporter un chiffre au débat : 400 000.
 
C’est le nombre de prisonniers qu’il y aurait en France si la proportion était la même qu’aux Etats-Unis (où ils sont deux millions, pour une population égale à 5 fois celle de la France).
Presque 7 fois plus qu’aujourd’hui (un peu plus de 60 000 prisonniers)
 
Si au moins les braves gens dormaient tranquilles avec ça ! On pourrait quand même se poser la question de savoir s’il n’y a pas plus efficace et moins cher pour la collectivité, mais bon... la sécurité n’a pas de prix... 
 
Malheureusement, les Etats-Unis ne donnent pas l’exemple d’une société plus sûre que la nôtre ! Si c’était le cas, les braves gens (traduisez : ceux qui ont des sous) s’y enfermeraient-ils de plus en plus comme c’est le cas dans des "quartiers de sécurité" (enceintes fermées, vigiles, caméras de surveillance) ? Et ne me dites pas que c’est parce qu’il y a des armes à feu partout qu’il y a de la violence : les Canadiens ont autant d’armes à feu que les américains, et le niveau de violence n’a rien à voir chez eux.
 
N’est-ce pas la démonstration la plus claire que le tout répressif ne fonctionne pas ? On a beau mettre de plus en plus de monde en prison, la délinquance ne diminue pas.
 
La raison en est évidente : parce que la prison fabrique de la récidive (90% !). Plus vous mettez de gens en prison -surtout les jeunes-, plus vous augmentez le nombre de délinquants et la violence des actes qu’ils sont prêts à commettre une fois sortis.
 
Il faut mettre beaucoup plus de moyens sur la rééducation et la réinsertion, surtout chez les jeunes, avant qu’ils ne soient trop endurcis par le système. Des alternatives existent (par exemple par la marche, eh oui, simplement... 90% de NON-récidive).
 
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, allez voir Un prophète. 
 
Pour comprendre, un peu.
 
 

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9 réactions à cet article    


  • ddacoudre ddacoudre 19 mars 2010 12:52

    bonjour phillipe

    depuis que Sarkozy est président l’insécurité est devenu son commerce, il c’st servi des peurs irrationnelle qu’il a entretenu pour légifère pour un contrôle plus accrus des population ce lon là les instrument de toutes les dictature y compris celles fascisantes que nous avons connu. la réalité des crimes est délits mérité un traitement social dont il ne se donnent pas les moyens comme aux USA que tu prend en référence nous avons importé leur loi du marché, et il ne fallait pas compter que ces méfaits reste aux portes de nos frontières. quand ,les uns et les autre faisaient l’éloge du marché, ils ne s’apesantissaient pas sur les méfaits que l’on constaté aux USA qui ne trouver de solution que dans la judiciarisation et la policiarisation de sa société que nous avons importé y compris dans la filmographie ; il ne faut pas avoir peur de nommer tous ceux qui ont concourus a cela en ouvrant l’existence au monde marchands, qui font commerce avec nos peurs , avec notre intimité avec la morbidité. je suis loin d’être un puritain et d’être choqué par la cruauté du monde, mais en faire le commerce pour en retirer un profit me parait ne pas être acceptable, même si je considère qu’il faut être informé ne notre capacité a être barbare et persécuteur, mais cela s’apprend par la connaissance des mécanisme du cerveau que nous portons et avec lequel il va falloir que nous passions notre vie.

    cordialement.



    • ddacoudre ddacoudre 19 mars 2010 13:00

      Commentaire corrigé excuse ma fausse manip pour le précédent

      Depuis que Sarkozy est président l’insécurité est devenu son commerce, il s’est servi des peurs irrationnelles qu’il a entretenus, pour légifère vers un contrôle plus accrus des populations, ce sont là les instruments de toutes les dictatures, y compris celles fascisantes que nous avons connus.

      La réalité des crimes est délits méritait un traitement social dont il ne se donne pas les moyens comme aux USA que tu prends en référence.

       Nous avons importé leur loi du marché, et il ne fallait donc pas compter que ses méfaits restent aux portes de nos frontières.

      Quand les uns et les autres faisaient l’éloge du marché, ils ne s’appesantissaient pas sur les méfaits que l’on constatait aux USA, qui ne trouvent de solutions que dans la judiciarisation et la policiarisation de sa société, et c’est cela que nous avons importé y compris dans la filmographie.

      Il ne faut pas avoir peur de nommer tous ceux qui ont concouru à cela en ouvrant l’existence au monde marchand qui fait commerce, avec nos peurs, avec notre intimité avec la morbidité. Je suis loin d’être un puritain et d’être choqué par la cruauté du monde, mais en faire le commerce pour en retirer un profit me parait ne pas être acceptable, même si je considère qu’il faut être informé ne notre capacité à être barbare et persécuteur,

      Mais cela s’apprend par la connaissance des mécanismes du cerveau que nous portons et avec lequel il va falloir que nous passions notre vie.

      Cordialement.

       


    • finael finael 19 mars 2010 16:40

      Il y a des siècles que l’on sait que la répression ne fonctionne qu’en dernier recours, et encore !

      Je crois que le cas le plus extrême fut celui de la marine de guerre à voile des XVIIème et XVIIIème siècles : quelques officiers (souvent des adolescents) devaient se faire obéir sans discuter par des hommes dont la plupart avaient été raflés de force pour se retrouver en enfer.

      Et la pire des craintes était la mutinerie. Le code de marine militaire se composait de 23 articles qui tous se terminaient par « ... le châtiment en est la mort ». Ce code était lu à l’équipage assemblé une fois par mois.

      Toutefois tous les capitaines devaient faire preuve de diplomatie, prévenir les mouvements d’humeur en accordant à leurs hommes encouragements, repos et distractions. Ils se devaient de montrer l’exemple dans les situations critiques.

      Donc même dans ce cas la plus extrême attention était accordée à la prévention (et était soulignée dans les consignes de l’Amirauté qui ne savait que trop bien ce qui se passait dans le cas contraire comme celui de la mutinerie de Spithead en 1792)


      • PhilVite PhilVite 19 mars 2010 16:52

        J’ai pas compris ça : "Des alternatives existent (par exemple par la marche, eh oui, simplement... 90% de NON-récidive)." 
        Par la marche ?? On fait marcher les condamnés au lieu de les emprisonner ?


        • Philippe 19 mars 2010 18:25

          Exactement... On propose à des jeunes délinquants l’alternative suivante : la prison ou une marche avec un éducateur. Quelques milliers de km, à l’étranger -la barrière de la langue dissuade les velléités d’échappée belle-, 30 km par jour (pour commencer) avec 30 kg sur le dos. Ils redécouvrent le goût de l’effort, l’estime d’eux-mêmes et donc leur confiance en leur avenir, une philosophie. Ils gagnent aussi l’estime des autres -ce qu’ils font n’est pas rien, physiquement, quand on y est pas préparé.

          Cette forme de réinsertion ou rééducation existe depuis 25 ans en Belgique, avec un taux de réinsertion de 90%. L’expérience a démarré très récemment en France avec Bernard Ollivier (lire son livre « l’allumette et la bombe », édition Phébus, mars 2007). Avec de très fortes résistances des administrations malgré les succès démontrés en Belgique, et le fait que, même avec un encadrant pour un jeune, cela coûte moins cher que l’enfermement.

          La culture de l’emprisonnement est hélas très bien ancrée dans les esprits en France, et la culture de l’insécurité -entretenue dans et PAR les discours- y contribue beaucoup.


          • PhilVite PhilVite 19 mars 2010 19:53

            Merci pour la réponse.
            Je ne savais pas que ça existait.
            Et vous dites 10 % de récidive dans ce cas, contre 90% en cas d’enfermement ?
            Pour des délinquants de même type ?
            Si c’est ça, j’en tombe sur le cul ! Pourquoi n’est-on pas capable de mettre en place, à grande échelle, ce genre de truc en France ? Quelles sont les vraies raisons, selon vous ?


          • Philippe 19 mars 2010 22:23

            Pour les mêmes délinquants, oui, mais pas n’importe lesquels : ça ne marche qu’avec des jeunes qui sont condamnés pour la première fois, ou au maximum sans doute la deuxième, à de la prison ferme. Inutile d’essayer avec un braqueur chevronné !

            Pourquoi on essaye pas à plus grande échelle ? Parce qu’on cultive la peur et la déresponsabilisation. Pour celui ou celle qui va signer l’autorisation de cette solution alternative, il y a un risque que le jeune en profite pour s’échapper (cela arrive rarement, mais cela arrive). Il y a le risque (beaucoup plus faible, mais jamais nul) qu’il commette en plus un acte de violence contre quelqu’un. Même si le risque est très faible -beaucoup plus faible que celui de voir le même, après sa peine de prison, récidiver-, SI problème il y a, il sera facile de reprocher au signataire le risque qu’il a fait prendre à la société (les media et certains politiques s’en chargeront !). Alors tout le monde ouvre le parapluie, on ne prend pas le risque, et c’est la case prison...

            Il suffit de voir le tollé quand un malade mental commet une agression pendant une sortie : même si c’est l’exception, le tapage médiatique -et l’exploitation politique- fait que la pression augmente pour que personne dans les hôpitaux psychiatriques ne prenne plus le risque d’accorder une permission. Et tant pis si dans 99,5% des cas, ces permissions sont positives et permettent, associées à un traitement bien sûr, la guérison et la réinsertion.

            La peur est toujours mauvaise conseillère. Malheureusement, elle est exploitée par les media pour faire vendre, et par certains politiques pour se faire élire.


            • ousuisje 21 mars 2010 12:29

              Il y a plusieurs façons d’analyser le problème. Que le principe de l’enfermement soit absurde, c’est un fait : tu as fait une bêtise, je te met en prison...

              l’intêret de l’enfermement est est donc principalement utile pour la société en écartant certains individus du circuit. Il n’y a rien de plus insupportable que de subir les méfaits de multi-récidivistes.
              par contre pour les délits qui n’ont aucune conséquence sur la population, je n’y vois aucun intéret.... tapie, Sirven, Lefloch prigent... Quel intérêt de les mettre derrière les barreaux, ce qui accessoirement nous coute très cher en impots... Il y a d’autre leviers plus efficaces, principalement financiers, ou limitation de déplacements.

              Maintenant, que la prison n’ait pas de role éducatif, c’est aussi un fait. Il n’y a aucun encadrement, il favorise l’oisiveté et ajoute des « références » supplémentaires aux délinquants. (j’ai une fois assisté à une discution de jeunes dans le bus sur les avis sur toutes les prisons de la régions parisiennes qui m’avait sidéré et écœuré : la on a même la télé et un frigo, ...).

              Il faut donc faire de ces périodes d’écartement un réel projet pour que ce ne soit plus un camp de vacances...
              la ou je suis d’accord avec les commentaires précédents, c’est sur la nécessité de l’effort. Il n’est pas normal que le travail soit facultatif.

              Les détenus doivent fournir des efforts physiques avec deux objectifs :
              - permettre au centre de détentions d’avoir des revenus financiers (comme aux US, et c’est la seule comparaison que je ferai). C’est une main d’œuvre disponible à utiliser dans des situations ou d’autres solutions seraient trop couteuses.
              - Réaliser certaines actions non finançables. L’écologie est une source inépuisable : tri sélectif, netoyages divers,.... qui ne sera jamais finançable et qui ne vient pas en concurrence du système économique classique, et donc n’aurait pas de conséquence sur l’emploi.

              Il ne faut donc pas critiquer la répression qui est indispensable, mais la faire différemment.

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Philippe


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