Si l’on s’en tient sans a priori, aux petits faits de société, tels qu’un Jean Sarkozy qui est poursuivi pour délit de fuite, un Eric Woerth, poursuivi pour trafic d’influence, Patrick Devedjian, poursuivi dans sa tendre jeunesse pour vol de voiture, ne nous retrouverons-nous pas, avec une mosaïque d’apatrides dans ce gouvernement ? Une loi sur la déchéance de la nationalité aux Français issus de l’immigration, un sacré bluff estival !
On prend les Français pour des lanternes
On l’aura remarqué, les effets d’annonce, les promesses sécuritaires, allant de la volonté d’emprisonner les parents de délinquants mineurs, à la perte de la nationalité française, pour les Français issus de l’immigration, sont l’apanage de Nicolas Sarkozy. Cette pléthore de dispositions et de textes de lois, sont-ils de nature à inverser la réalité des faits ? La société de décret que préconise le gouvernement, sera-t-elle pour autant moins violente ? Pour détourner l’attention de l’opinion publique, par rapport aux scandales qui ébranlent la classe politique, les stratèges en communication de l’Elysée, s’exercent à l’occultisme. Au lieu de se pencher sur les vastes chantiers économiques, Nicolas Sarkozy, s’engage dans son sport de prédilection : la sécurité, l’immigration.
La cohérence et l’objectivité, n’étant pas la science la mieux partagée par ce gouvernement aux abois, il va sans dire que la précipitation, occulte souvent la réalité. Discourir, tergiverser, voilà le nouveau programme de gouvernance de la droite française. Pour occuper et distraire les couches populaires de plus en plus englouties par la précarité, il faut se trouver une issue vraisemblable de sortie : les immigrés. Depuis lors, en termes de sécurité, quels sont les moyens mis à disposition ? Pourrions-nous, nous interroger sur les dossiers des jeunes sans emplois des cités ? Quels sont les moyens mis en disposition dans les ZEP, avec la réduction du corps professoral, ayant pour conséquence immédiate la déscolarisation précoce des jeunes ? Toute cette précarisation institutionnalisée, ne peut qu’aboutir au glissement de la délinquance vers une défiance de l’autorité publique : armes à feu, contre les autorités. Une logique de défi à l’endroit de la société, et ceux qui la représentent, l’Etat.
On ne saurait passer à l’oubli, le passage de Nicolas Sarkozy, à l’Intérieur, où des consignes fermes, étaient données dans des commissariats, soit de prohiber des plaintes, soit de les diminuer convenablement. Derrière ce calcul électoraliste, dormait des avantageuses statistiques. Il se fallait, au bout de toute cette alchimie, d’appâter un électorat, friand de ce genre de pratique : les retraités et les classes populaires. Et aujourd’hui avec des voix qui s’élèvent pour le retour aux fondamentaux de droite, l’occasion est toute prisée.
Les Français, ces veaux, selon De Gaulle…
L’importance des données statistiques, n’est plus à démontrer en politique. La dextérité avec laquelle Sarkozy s’en sert, pour phagocyter ses adversaires politiques n’est plus à démontrer. Maintenant, il se lance vers le commerce de la peur. La vente de la délinquance, comme si elle appartenait à une certaine classe politique. On veut faire croire que tous ces petits délinquants sont de gauche, et les va-t-en-guerre sont de droite. On veut faire croire que les inciviques, sont ceux qui habitent les quartiers populeux, et les magouilleurs, les détourneurs de l’argent qui pourrait servir les banlieues ne s’appellent pas Woerth, Maistre, etc. La justice de la banlieue, c’est la dénaturalisation, et celle des beaux quartiers, c’est le blanchiment de la fraude fiscale. Nous pensons que, le gouvernement fait face à une conjoncture de divers ordre, et qu’il ne lui est plus possible, d’asseoir une véritable politique des banlieues. Les capacités de financement étant minimes, il ne lui appartient plus que de gaver les Français des effets d’annonce. Pensant ainsi, gagner du temps.
Le mot rigueur a tout son sens, dans l’état actuel des choses. Bien qu’on ne veuille pas céder à la panique, ou faire céder les populations à une certaine panique. Il n’en demeure pas moins vrai que, les difficultés de la France, sont plus en plus profondes. Et que, malgré tous les exutoires utilisés, la rentrée, ne sera pas moins agitée. Face à tous ces événements qui pourraient radicaliser l’électorat populaire, le gouvernement sort les flèches de son carquois : la prestidigitation !
Il va sans dire que, hormis toute l’agitation dont peut se targuer le gouvernement, la priorité demeure l’emploi. Même s’il s’agit de préserver une certaine image, pour tromper les apparences, nous ne savons pas encore comment le gouvernement va rééquilibrer ses comptes publics ? Alors, jouant sur la corde sensible des Français, et sachant bien la méconnaissance de la population sur ; les gens du voyage et de l’amalgame avec les « Roms », « Gitans » ou immigrés, il va de soi qu’une population mal dans sa peau, va facilement identifier les responsables de ses malheurs.
Ce qui revient à dire qu’à l’évidence, que le gouvernement, ne songe pas à traiter les dossiers des immigrés en profondeur. Mais, s’obstine à ruiner tous les efforts d’intégration auxquelles ces populations font face au quotidien. Nicolas Sarkozy, avec ses déclarations tonitruantes, vient de marcher sur les principes de : Liberté, Egalité, Fraternité. Encore, il faut, qu’il en comprenne le sens ; à savoir que tout acte, fut-il politique, ne peut que se fonder sur le droit. Et, le fondement de l’Etat de droit, c’est de savoir se plier à ses devoirs.
Aimé Mathurin Moussy