Sivens et réchauffement climatique
Le GIEC a encore frappé fort et cherche désespérément à convaincre responsables politiques et économiques que l’on doit prendre au sérieux le réchauffement global et mettre rapidement en œuvre des mesures afin de limiter celui-ci à 2 degrés et éviter un « emballement » du système qui pourrait être dramatique.
En réalité, il convient d’être réaliste (et peu optimiste), les décideurs sont désormais conscients des dangers et des enjeux, mais il est difficile pour eux de prendre des mesures dont les effets se feront sentir dans plusieurs décennies et qui ne seront guère populaires !
Différents pays (dont la France) essaient de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et l’on peut espérer que le prochain sommet partira dans le bon sens et que certains Etats (dont la Chine qui produit désormais plus de CO2 que les Etats-Unis) prendront eux aussi des mesures précises et efficaces.
Seulement voila, le réchauffement est déjà une réalité et nous allons devoir nous y adapter, car les gaz à effet de serre déjà émis vont agir durent les prochaines décennies et le changement climatique se fera de plus en plus sentir, surtout dans un pays comme la France qui est dans une zone intermédiaire fortement sensible à cette modification.
Ainsi, même si l’on décidait de prendre des mesures immédiates, l’on estime que les zones climatiques remontent de 5 km par an, soit 100 km sur 20 ans. En 2025, Lyon aura probablement un climat quasi-méditerranéen et ce sera le cas de l’Alsace en 2050.
Aussi, allons-nous devoir faire face et nous adapter à ces changements : la construction de retenues d’eau pour l’agriculture sera sûrement une nécessité de plus en plus prégnante. La retenue de Sivens qui a été l’objet de forts affrontements est à cet égard emblématique. Peut-être aurait-elle dû faire l’objet d’études complémentaires ou aurait-elle pu être moins importante.
Mais sur le fond lui-même, si nous voulons maintenir notre autonomie alimentaire, nous seront amené à développer ce type de retenue de plus en plus souvent pour que nos agriculteurs puissent assurer la pérennité de leurs cultures et ainsi continuer à nous nourrir.
De même, il conviendra sûrement de reconstituer des réserves afin de faire face à des années plus sèches qui seront de plus en plus nombreuses. Notre sécurité alimentaire au long terme dépend aussi de notre capacité à anticiper et à prendre des décisions en amont.
La lutte contre le réchauffement climatique est une nécessité mais l’adaptation à celui qui est déjà en cours et qui ne pourra pas être empêché est aussi une nécessité pour notre pays. Elle doit tenir compte bien sûr des circonstances locales et du respect de l’environnement, mais elle n’en demeure pas une urgence exigeante.
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