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Accueil du site > Tribune Libre > Sombres et lumières

Sombres et lumières

JPEGou le déclin de la rombière

 

Nous sommes à cran, avec l'Ukraine, accrocs à la Syrie, à donf contre Israël, à vif contre l'Europe.. le danger vient de l'Est, à n'en pas douter ; la tempête s'annonce, peut-être une tornade, une tourmente. On mesure la distance, le temps qu'elle mettra à arriver, on glose, on suppute, on a son avis ; on ne pense pas à mettre nos récoltes à l'abri.

On tourne le dos au danger.

On laisse tomber le Grand Souk par delà l' Océan ; ce n'est pas de notre ressort, on n'a rien à en dire. Non, là, il faudrait agir. Et c'est plus compliqué ; on attend de voir, on signe des pétitions contre les grosses manips de gènes, on s'endort sur l'éphémère interdiction de prospecter les gaz, les huiles et autres prometteuses chaleurs, certitudes s'il en fut de notre autonomie énergétique, l'autonomie étant, comme on le voit, notre principale préoccupation ; on moque notre Président, c'est à qui aura le plus beau mot.

Internet est une sacrée foutaise ! Le joujou qu'on donne aux gamins pendant que les pères lutinent. L' Amérique.

On n'est pas dupe ; c'est à se demander si cet éveil a une quelconque utilité. On est piégé, impuissant, complètement débile.

On pense à s'exiler, se cacher, se protéger, quand le truc nous tombera sur le nez nous serons bien avancés.

Nos gouvernements vivent encore sur la force d'inertie de leur grandeur passée ; Pauvre Vieille qui croit encore qu'elle peut séduire, soumettre, punir, annexer, dominer, contraindre ! À cet âge-là, elle n'a plus aucune dignité ni lucidité, elle vend ses bijoux de famille et croit qu'on lui en sait gré. Elle ne gère plus rien et laisse filer ses richesses mais elle est sûre de son gigolo. Pitoyable, le rouge qui déborde de ses lèvres émincées, le fond de teint qui accentue ses rides et sa peau craquelée ; bientôt une momie. Sa mémoire sélective lui rappelle qu'elle fut belle, dompteuse du sauvage, intraitable, fière et ferme donneuse de leçons.

Elle va donc coqueter chez ses anciens amants qui furent ses obligés - beauté et grandeur obligent - mais cocotte en un mot pour qui a l'odorat intact ; elle fuit de partout bien qu'elle bouche ses orifices, pauvre conne qui décocone son vieux savoir, elle gesticule et parle fort comme une pimbêche décatie ! C'est misère de la voir. Sa vue basse, son cerveau ralenti, plus rien ne l'avise de la vérité. Elle ignore même qu'on ne l'enterrera pas en grande cérémonie !

Elle n'a plus de giron, elle est plate et creuse et ça et là sur son corps déformé, des boursouflures ; mais on sait ce que c'est que vieillir dans le déni, et cette grande bourgeoise à force de lifting, à force de se faire croire que s'encanailler garde jeune, finit par prendre des allures de maquerelle, vulgaire et pitoyable.

Quel cauchemar ! Heureuse de me réveiller dans la beauté du monde ; il faut que j'arrête de boire, j'ai cru à un delirium à force de voir grouiller toute cette vermine autour de moi, de battre des mains comme une enragée pour m'en dépêtrer, en vain. L'ambiance était si sombre, avec ces guerres, ces foreuses à tous les coins de bois , ces allers et venues de camions gigantesques, ces tubes, ces tuyaux, ces ventres ouverts. Ces ors, ces verres de champagne renversés sur des nappes dégueulasses, ces bellâtres échevelés qui répondent en haranguant le vide, à quelque appel divin. Ces nains, ces géants laids, braguette ouverte, qui voudraient être pris au sérieux ; ces mains avides qui fouillent des valises pleines de billets, des sacs pleins de pierreries de mauvais goût, ces femmes frigides qui tiennent d'une main ferme le fouet de la jouissance, ces harpies qui crient sus aux hommes et qui ne les sucent que pour satisfaire leur vénalité ; ça et là des veaux aux yeux crevés geignent sans bruit, des chiens écorchés fuient leurs souffrances et des truies entravées pleurent de chagrin. Une foule sombre muette et glacée sort de nulle part par des bouches édentées, et s'enfile pressée dans des tubes transparents qui montent haut au dessus des rubans noirs rayés de parallélépipèdes de toutes les couleurs, filant à toute allure pendant qu'une voix envoûtante, grave et suave, débite en boucle des mots incompréhensibles que personne n'écoute. Sur des écrans géants aux bruits de tonnerre, des corps sont propulsés et se déchiquettent en plein vol, des armes lourdes et noires tombent, déchargées de leurs morts. Ailleurs, des ombres égarées aussi terrifiantes que des scolopendres qui ramperaient en masse entre les bittes d'amarrage d'un port éteint, semblent vouloir envahir l'espace. Jusqu'à ce que le sang coule, choquant une passante interdite. Trop tard.

Accroupies, avachies, des informes psalmodient des mantras venus d'un autre monde tandis qu'indifférentes, des silhouettes élancées jettent un œil derrière elles pour voir si on les regarde. Plus loin des gosses en rangs incertains chamaillent leurs voisins imposés et les adultes qui les jugulent passent devant. Apprentissage de la contrainte, cette image me hante et me vide, terreur sourde de l'obéissance ; je m'agite en mon sommeil.

 

J'étais en nage, recroquevillée au fond de mon lit sous un édredon qui m'étouffait et juste avant de mourir, dans un cri inhibé je jetai les bras, faisant tomber un vase, faisant fuir le chat, ouvris les yeux et vis ma chambre. Mon cœur battait soulevant ma poitrine, affolé, ma première respiration profonde était un sanglot. Je suais de peur.

Le silence m'étonna ; le soleil était haut déjà et j'ouvris la fenêtre, les oiseaux s'invitèrent avec leurs chants pour accueil ; tout était resté tel que je l'aimais, une brise à peine, frémissait les jeunes feuilles, le ciel était sans tache, humide comme en été, je suis restée longtemps accoudée, incrédule tremblant encore un peu sur mes jambes ébranlées.

Je suis sortie sans trop chanceler, j'ai descendu la rue du village désert et j'ai continué par le chemin qui traverse les champs de blé en herbe et qui monte sur le plateau ; j'ai retrouvé le jardin sauvage d'iris nains, bleu profond et jaune clair, et les pousses d'asphodèles étaient hautes comme une main ouverte. Je prévoyais une biche mais je ne l'ai pas vue ; sous les pins je me suis arrêtée un moment pour sentir leur odeur et de là, je voyais la garrigue toute entière décorée de miroirs s'éteignant en même temps que les dernières gouttes de rosée prisonnières des toiles d'une multitude d'épeires s'évaporaient. Devant moi, une lune pâle se retirait par déférence au soleil. Un cerisier sauvage en fleurs était couvert d'abeilles au labeur, toutes enivrées par leur bourdonnement entêté ; je suis redescendue et je me suis assise sur la pierre d'angle au bord de la vigne ; les bourgeons montraient juste leur vert tendre et leur rose nacré et je me suis désaltérée à leur neuve sève, c'était doux et dense, amer et acidulé, je voulais les goûter tous. J'ai repris ma route ; la mare aux sangliers était pleine d'une eau glauque, plane et lisse , belle comme un solide étrange et dans la boue séchée sur ses bords, les traces des deux ongles de leurs sabots ; j'explorais tous les chemins connus mais je n'ai pas débusqué de lièvre, de poules non plus ni de cochons sauvages dans ce bois sombre hanté de djinns ; j'ai traversé le gué cimenté et j'ai remonté cette zone de marécages insolites, boueuse même en été qui longe une canelière d'un côté et la retenue d'eau de l'autre, et je suis arrivée sur l'anse toujours verte, par le bas, entre deux eaux. J'adorais cet endroit où je venais parfois dormir dans mon hamac pendu aux palétuviers dépités de n'en être pas, mais qui laissaient tomber leurs lianes comme des racines aériennes alors que celles au sol rampaient sur celui-ci en des saillies piège pour les chevaux. Une presqu'île hors monde, un coin où écouter danser les tziganes. Les nuits y étaient bruissantes de cris divers, de grattements sans fin, de chuchotis et de pas, et le sommeil léger, mais au petit matin quand on surprenait un ragondin, quand le jour pas encore éclos réveillait tout le monde, on soupesait le poids de vies invisibles puis tapies endormies par la chaleur montante.

Je marchais sans intention ni but et j'ai repris tout naturellement le raidillon pour m'en retourner sans suivre le même chemin ; la terre rouge de la côte était une anomalie si connue qu'elle ne me surprenait plus guère ; sortie de ce micro biotope humide, sortie des ombres de cette forêt minuscule, je me suis retrouvée en terrain quotidien, foulant le thym et appréciant les taches d'iris comme un cadeau bizarrement coloré sur l'ocre de cette terre aride. Je touchais l'air sur mes joues et les effluves se succédaient, se mêlant souvent en cette odeur chère commune. Des cailloux ripaient sous mes pas dans un bruit sec et court et, coupant droit à l'ouest des vertes vallées de luzerne, soudain, les humains apparurent dans mon souvenir ; Roger dont le bleu était toujours accroché au premier piquet de sa vigne quand je passais et que le soleil était déjà haut ; Mado et Jean comme deux silhouettes éternelles marchant bras dessus bras dessous, lentement, aspirant à cette paix et à ce repos, leur mémoire, leur labeur et leurs joies les enveloppaient dans un halo que je percevais. J'écartais les indésirables, la folle qui me hurlait de tenir mon chien.. et sans l'avoir pressentie, une peine immense me terrassa.

J'avais fait une boucle et j'arrivais dans le vieux village par en haut, derrière l'horloge, sans avoir vu la moindre maison neuve ; la lumière était presque blanche à ce moment et le silence tout normal au loin, se rendit présent avec une pesanteur insoutenable.

L'absence était palpable, oppressante et je ne me souvenais plus : était-ce moi qui n'étais pas partie ? Ou eux qui avaient oublié ?


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37 réactions à cet article    


  • jako jako 11 mars 2014 10:17

    Vous écrivez bien Alinea, très bien même, merci.


    • jako jako 11 mars 2014 10:19

      Pour toute la première partie de votre billet, je pense que ce qui est important à notre niveau c’est de savoir précisément ce qui se trame, juste le savoir. Agir est à mon avis impossible désormais, cela va se régler tout seul.


    • alinea Alinea 11 mars 2014 10:28

      C’est ce que je pense aussi ! Comment ne pas attendre ? Ne pas trépigner ?


    • bakerstreet bakerstreet 11 mars 2014 10:28

      Bonjour Alenea


      Lovecraft avait entrevu lui aussi ces monstres adipeux tapis aux portes de l’espace, mais sans drapeau nationaliste. 
      Un océan n’est jamais de trop pour éviter de voir ce qui nous tombera dessus.
      Sans compter qu’en se promenant, on ramasse de très beaux bois flottés, au milieu de bidons moins avantageux, et de boulettes de fiel.
       A tout prendre, le drapeau des pirates valait mieux que certaines bannières. 
      Et l’on ne vantera jamais les avantages de la vue basse basse, et d’une ouie incertaine et fantaisiste. 

      L’age finalement offre bien des avantages, tant qu’on peut monter et descendre d’un hamac, installé sous un arbre. 
      Moi j’aime bien Bradburry, cette fausse naïveté extatique que l’on trouve aussi chez vous. Il faudrait que je m’y remettre. Les volumes prennent la poussière. 

      Certains auteurs ont pourtant plus de réalité que bien des gens que je croise tous les jours. 
      Mais le printemps nous ramène les même miracles, plus fort que le fiel des méchants. C’est pour ça qu’on continue à vivre, à regarder le ciel, les nuages blancs, les merveilleux nuages blancs

      • alinea Alinea 11 mars 2014 10:46

        Et la beauté des tempêtes ? Peut-être en avez-vous eu votre soûl ! Moi j’aime les gros nuages gris anthracite, quand un soleil perce et détache chaque ombre, chaque relief dans une lumière jaune très pure !
        Quant à la vue basse, on en a déjà parlé ! smiley, enfin vous en avez déjà parlé... et fort bien !!
        ...il s’agit plus probablement d’aveuglement...


      • gaijin gaijin 11 mars 2014 11:50

        « C’est pour ça qu’on continue à vivre, à regarder le ciel, les nuages blancs, les merveilleux nuages blancs »
        pareil smiley


      • bakerstreet bakerstreet 11 mars 2014 14:19

        Les tempêtes et les précipitations ont c’est vrai modifié les paysages. 


        Des zones lacustres apparaissent entre ce vaste front de dunes, du coté de la barre d’Etel, et doublent la hauteur du ciel, déjà prodigieuse, en faisant mirer les nuages floconneux. 

        Quelques vieux blockhaus perdus et heureusement tagués par de vrais artistes, sans signatures autres que leur âme, complètent le paysage, et vous font la leçon, sur la vanité humaine. 

        Chaque vague est comme une respiration, à laquelle on accroche son souffle. 

      • gaijin gaijin 11 mars 2014 11:48

        salut alinéa
        « comment ne pas trépigner »
        baker a raison il y a du lovecraft dans ton texte et en effet il y a bien des êtres horrifiques qui règnent dans l’ombre en répandant leur pourriture sur les sociétés humaines. mais ce ne sont pas les anciens dieux mais bien les nouveaux, enfin, nouveaux depuis les pharaons ........nouveaux dieux uniques et iniques cherchant toujours a asservir et corrompre que ce soit au nom du pouvoir, d’un drapeau, de l’argent ou même de la liberté ....
        liberté de choisir son oppresseur ......

        mais ça me fait aussi penser au ravage de barjavel : dans cette décomposition de la société les personnages errent dans le désert puis arrivent au sommet d’une montagne et rencontrent un couple de vieux
        ils se présentent en disant : « nous sommes des rescapés de la catastrophe » et les vieux répondent « qu’elle catastrophe ? »
        l’auteur conclu : « et il surent qu’ils étaient arrivés »

        la première chose que nous pouvons faire pour lutter c’est refuser de se laisser contaminer par la peur, le découragement .......
        internet, les médias etc ne doivent pas être comme les lampes dans lesquelles nous nous cognerions comme des insectes débiles
        depuis des millions d’années nous marchons sur la même terre et sous le même ciel ; là est la vraie vie ; au delà des vicissitudes des sociétés humaines .......


        • alinea Alinea 11 mars 2014 12:53

          Bon, Lovecraft fait partie, hélas avec tant d’autres, des trous de ma culture ; je me suis renseignée un peu : où avez-vous vu que je faisais de la science-fiction, que j’écrivais des horreurs ? Non, je ne fais que décrire... !!
          Pourquoi arrive-t-on à me faire oublier beaucoup trop souvent, que le terre est millénaire, l’homme aussi et que ses vérités éternelles m’ont nourrie et me font vivre ?


        • gaijin gaijin 11 mars 2014 13:50

          alinéa
          lovecraft n’en déplaise a tous ceux qui veulent mettre tout le monde dans des boites ce n’est ni de la sf ni de l’ horreur ........
          c’est du lovecraft . quelque chose d’unique dans la façon de décrire, dans le rythme de l’écriture, dans l’exploration de la zone frontière entre le rêve et la vie éveillée. dans le sentiment qui s’en dégage aussi, l’horreur non pas décrite mais allusive , collante.......un génie de la littérature comme baudelaire en son temps ( dans un autre style. 
          donc si tu fait du lovecraft sans le savoir ce n’est pas grave smiley surtout que ce n’est pas donné a tout le monde smiley
          « Pourquoi arrive-t-on à me faire oublier beaucoup trop souvent ........ »
          c’est difficile de se sortir de là , c’est comme un marécage ou des sables mouvants pour l’ âme : plus on se débat plus on s’enfonce .......


        • alinea Alinea 11 mars 2014 14:06

          Alors gaijin : wikipedia m’aurait menti ? smiley
          bon, je prends tout ça pour un compliment, et, je ne crache pas dessus ; c’est noté, un de ces jours j’y mettrai mon nez
          merci gaijin et bonne journée à toi
          quant aux marécages, aux sables mouvants, oui, ils font partie de mon imaginaire et je devrais prendre la sagesse de certains chevaux qui marchent précautionneusement, aussi légers que possible, alors que d’autres, fous ou impétueux, piaffent et s’agitent... je suis entre deux !!!


        • bakerstreet bakerstreet 11 mars 2014 14:24

          Alinea


          Cinq minutes plus tard, j’aurais cité quelqu’un d’autre. 
          Lovecraft était simplement un voyant. On peut voir dans ces montres tout ce que l’on veut : Des entités assises aux portes de l’espace, ou simplement ce qui s’agite en nous, comme les courant marins.
          N’y voyez pas malice, je fais confiance à la force tellurique des idées, à la forme des nuages qui se recomposent au vent. 
          J’écarte les doigts, et je le laisse passer. 
          Quand au vélo, pareil, jamais je ne sais où je vais quand je part.

        • bakerstreet bakerstreet 11 mars 2014 14:36

          Gajinn vous avez raison, le monde de Lovecratf est plus riche qu’il n’y parait. 

          C’est un peu comme Alice au pays des merveilles.....les merveilles et les monstres sont d’ailleurs indissolubles. 
          Quand on n’habite la Bretagne, on ne peut qu’être sensible à cette sensibilité particulière. Le monde des esprits est partout pour celui qui veut bien sentir. 
          Pour ma part, je sens qu’il y a plus et d’énergie dans un arbre, ou dans un menhir, que dans une antenne satellite. 
          En plus pas besoin d’abonnement ni de forfait !

        • Loatse Loatse 11 mars 2014 12:26

          « Moi j’aime les gros nuages gris anthracite, quand un soleil perce et détache chaque ombre, chaque relief dans une lumière jaune très pure ! »

          Madame est servie ;)


          http://www.youtube.com/watch?v=mIdFboZKii4

          ps : Cassia john est un type très très talentueux qui filme le ciel, nonobstant que certaines de ses vidéos sont un peu « space » genre ovnis biologiques déguisés ou planqués dans les nuages venus remettre les pendules à l’heure.. c’est selon ;)... Mais Il possède surtout une âme de poète, ne dit il pas : Ces beaux nuages font l’amour et même que parfois on en prend de belles bourrasques sur nos visages ;

          Make love not war, bordu !  smiley


          • alinea Alinea 11 mars 2014 12:34

            C’est beau ! quand on pense que dans un cunimbe un avion de guerre ou de ligne est déchiqueté comme une noisette !! Il y a les nuages doux, hauts et lisses et les forces qui se bousculent dessous ! Ça, je dois dire que je ne m’en lasse pas !
            bonne journée Loatse


          • AmonBra AmonBraQ 11 mars 2014 13:34

            @ alinéa


            Belle expression. 

            Il est des cauchemars exorcisant l’avenir, souhaitons que le votre en soit un.

            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 mars 2014 16:56

              ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ........


              • alinea Alinea 11 mars 2014 17:02

                oui, mais ????????????????????????????????????????????????????,


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 mars 2014 17:22

                J’prefères la manade d’hier à la saladière ...
                C’est pas tout ça ,mais c’est quand qu’on mange ,m’dame ?


              • alinea Alinea 11 mars 2014 17:34

                cuàndo se come acqui, riz vegetables en cari, vino de mesa, what else ?


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 mars 2014 17:46

                Paupiettes ,patates au beurre ,salade et chtite leffe ...


              • alinea Alinea 11 mars 2014 20:39

                Aïta, n’oubliez pas que vous m’avez promis de refaire ma plomberie ! smiley
                Alors, des paupiettes et des frites, c’est du suicide ! la petite leffe, à la rigueur, mais voyez loin, visez le centenaire !


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 mars 2014 21:12

                Preum ,suis electicien pas plombard .
                Deuze ,j’préfères vivre dangereusement, et éviter mon centenaire à coup de commémorations journalières afin de ne pas entrer un jour dans le panthéonesque desclouflasque .
                Troize ,l’ideal est que je finisse à l’air allongé dans une pirogue, elle même à l’intérieur d’ une cavité au flanc d’un à pic polynésien ,comme les anciens .
                Pour le quatre ,une patate au beurre n’est pas une frite .


              • alinea Alinea 11 mars 2014 21:17

                OOOOOOOOOOOOHHHHHHHHHHHHH ;
                c’est pire ! je n’avais pas le comm sous les yeux, ma mémoire m’a joué des tours ( pour les frites !!!!!)
                Alors, soit vous êtes de mauvaise humeur
                soit vous perdez la mémoire ( je sais très bien que vous être électricien !!)
                soit soit ... je vous bise !!

                quant au centenaire, bien d’accord !


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 mars 2014 21:24

                 smiley bises et bonne nuit .
                Faudrait que j’racontes un jour les grottes funéraires polynésiennes ...Sinon taper gogole ....


              • alinea Alinea 11 mars 2014 21:37

                Bon, pour en revenir à Constant, voilà encore un abruti qui va nous faire la gueule pendant une décennie parce qu’il ne sait pas que la vie n’est pas éternelle ! smiley


              • Suldhrun Suldhrun 11 mars 2014 17:03

                 A.

                 +


                • alinea Alinea 11 mars 2014 20:50

                  Bonsoir Suldhrun,
                  Vous êtes concis... à nous de nous débrouiller !!
                  Mais je comprends, ou je crois comprendre, alors merci !!


                • Corinne Colas Corinne Colas 11 mars 2014 17:08
                  Enfant, j’’ai dévoré Lovecraft, Poe, Bradbury.... non c’est du Alinea tout simplement, elle sait où se trouve la beauté du monde ! 

                  Allez peut être un peu de Barjavel mais au fond, ce texte chante la nature avec laquelle notre espèce a vécu en symbiose pendant plus de 350 000 générations...

                  Il faut être bien connecté pour être réceptif à ce qui nous échappe habituellement !

                  • alinea Alinea 11 mars 2014 20:46

                    Bon, ben voilà, Barjavel, je n’ai pas lu non plus ; il me faudrait plus de trois vies pour arriver à mettre la tête au niveau de l’eau !!
                    Dans la prochaine, je serai paralysée, ça m’évitera de vouloir toujours m’activer, et j’aurai le temps de ...lire.... !! smiley


                  • Corinne Colas Corinne Colas 12 mars 2014 15:29

                    OOOOh ! Chez nous, la troisième génération vient tout juste de démarrer Barjavel… (famille de sadiques qui adorent tuer dans l’oeuf la candeur des mioches)

                     smiley

                    Pourquoi Barjavel ?

                    Lovecraft faisait appel à l’indicible menace tandis que Barjavel se servait de son art pour dénoncer de façon satirique l’humain lui-même et notre définition utilitariste du progrès. Anti nucléaire convaincu, il défendait la nature et croyait au pouvoir de l’amour. Pourtant, il était… pessimiste !

                    Le cauchemar Alinea :

                     « ces tuyaux, ces ventres ouverts. Ces ors, ces verres de champagne renversés sur des nappes dégueulasses, ces bellâtres échevelés qui répondent en haranguant le vide, à quelque appel divin. Ces nains, ces géants laids, braguette ouverte, qui voudraient être pris au sérieux ; ces mains avides qui fouillent des valises pleines de billets, des sacs pleins de pierreries de mauvais goût, ces femmes frigides qui tiennent d’une main ferme le fouet de la jouissance, ces harpies qui crient sus aux hommes et qui ne les sucent que pour satisfaire leur vénalité ; ça et là des veaux aux yeux crevés geignent sans bruit, des chiens écorchés fuient leurs souffrances et des truies entravées pleurent de chagrin. Une foule sombre muette et glacée sort de nulle part par des bouches édentées, et s’enfile pressée dans des tubes transparents »,


                    L’inquiétude de Barjavel dans la même veine horrifique :

                    (..)

                     Un des bergers entrés avec moi conduisit sa vache vers une de ces outres flasques et introduisit le tétin de l’animal dans un trou du récipient. J’entendis avec étonnement un bruit de succion. Je m’approchai. Ce n’était pas un trou, mais une bouche qui suçait le pis de la bête ! Autour de cette bouche s’étalait une sorte de visage humain, plat comme une crêpe, une face lunaire, sans crâne, ni cou, à peine distincte de l’abdomen dans lequel se vidait la mamelle. La bouche suçait comme celle d’un bébé affamé. Les yeux sans âme exprimaient une sorte de plaisir passif, teinté d’abrutissement, et me rappelaient cette expression qu’on voit dans les restaurants aux hommes seuls à table, qui ne lisent ni ne parlent et ne sont occupés qu’à mâcher. J’entendais le gargouillis du liquide qui coulait à l’intérieur de l’être affamé. De part et d’autre de son ventre pendaient, atrophiés à une échelle de poupée, des jambes et des bras mous. Le cœur soulevé, je dus me rendre à l’évidence : ces outres épandues sur la paille, ces récipients, ces ventres sans cervelle, sans muscles, sans os, étaient eux aussi des hommes !

                     

                    (..)

                     

                    Sur la litière d’herbe sèche étaient alignés des hommes-ventres d’une variété nouvelle, munis de bras solides, de mains à crocs et d’une gueule de requin. Un berger suivi d’un porc s’approchait d’un de ces hommes-mâchoires. Celui-ci étendait ses bras dans l’air couleur de sang, accrochait l’animal hurlant, le portait à sa gueule et, d’un seul coup, lui coupait les deux jambons. En moins d’une minute, il l’avalait tout entier.

                    (..)

                     

                    Les ouvriers du sous-sol sont dépourvus d’appareil respiratoire tout autant que de tube digestif et d’organe reproducteur. Leur corps n’est qu’une masse formidable de muscles. Leur tête aplatie leur sert à tasser les déblais (..)

                     

                    Etc.

                     

                    http://www.yellobook.cm/admin/uploads/Le_voyageur_imprudent_-_Rene_Barjavel.pdf

                     

                     

                    Pour les dépressifs : à consommer avec modération ! Le choix d’un « Don Camillo » sera plus judicieux… Les autres auront la chance de se « nettoyer » comme Alinea, en se reconnectant à la nature.


                  • alinea Alinea 12 mars 2014 17:10

                    En effet !!!!
                    Quoique l’imaginaire déprime moins que la réalité, même pas ! le mensonge, l’arrogante supériorité de quelques-uns qui nous abîment avec leurs certitudes.
                    Lire, c’est une rencontre ; elle doit se faire au bon moment ; j’ai gardé des livres pendant près de trente ans avant de les ouvrir et les dévorer ( moi aussi !!) ; donc Barjavel, Lovecraft pourquoi pas, seront un jour sur mon chemin puisque dès lors, je saurai les reconnaître.
                    Merci donc


                  • Karol Karol 11 mars 2014 19:07

                    Bonjour Alinéa,

                    Très beau texte . Rien à dire et j’ai bien peur qu’il n’y ait plus rien à faire sinon s’émerveiller, tant qu’on le peut encore, de la beauté sans cesse renouvelée d un paysage et oublier un peu la vacuité du brouahaha médiatique qui, ces jours, devient assourdissant et insupportable


                    • alinea Alinea 11 mars 2014 19:38

                      Karol : j’ai un lien pour vous :
                      http://palim-psao.over-blog.fr/
                      Je suis folle de rage, l’article qui m’intéressait est « de travers » et mon imprimante m’a lâché ; merci l’obsolescence programmée. J’espère que vous y trouverez votre miel !
                      Merci pour votre commentaire


                    • Karol Karol 11 mars 2014 20:09

                      Merci pour ce texte de Jappe. Je vais m’y atteler ce soir.


                      • Fergus Fergus 12 mars 2014 09:05

                        Bonjour, Alinea.

                        En lisant le titre, je me suis tout naturellement dit qu’il allait s’agir de Bernie Chirac, la matrone corrézienne qui avait osé faire un procès à un individu au motif qu’il avait utilisé le mot quelque peu synonyme de « rombière » à son encontre.

                        Eh bien non, il ne s’agissait pas de la femme Chodron de Courcel épouse Chirac, mais de Mme Lambda, confrontée à sa vision du monde et à son environnement. Joli texte !

                        Ah ! un mot sur les édredons et autres couettes. Je déteste cela car mes nuits s’en trouvent très dégradées, entre les moments où j’ai trop chaud et les moments où j’ai froid, ces accessoires ayant glissé au sol. Sans compter les problèmes d’hygiène. Hélas ! il devient très difficile de trouver des couvertures : elles ont quasiment disparu des magasins. C’est pourquoi je lance cet avertissement : si vous avez la chance de posséder des couvertures, gardez-les précieusement !


                        • alinea Alinea 12 mars 2014 11:05

                          bonjour Fergus,
                          en réalité, la rombière c’est la France !!
                          quant aux couettes l’intérêt que tout le monde y voit, je crois, c’est que le lit est vite fait !!
                          Il me reste une couverture en laine ( les autres sont pour les chiennes !!) mais j’ai donné, et je le regrette, toutes mes couvertures piquées, ce qu’on appelle boutis maintenant, de la laine de mouton cousue à l’intérieur de deux pièces de percale je crois, enfin, du coton !! C’est l’été que je me fais un lit avec un drap en lin et une couverture légère, bien serrée, c’est vrai que ce relent d’enfance est un bonheur !
                          (je viens d’aller voir sur internet : on trouve tout ce qu’on veut, en tout cas en couverture piquées !!!)

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