Sortir des clivages (1) : Droite/gauche
Pour maintenir les peuples sous terreur, les gouvernements mettent en place de véritables virtuosités qui touchent à l’absurde. Dans les premiers temps, les citoyens, habitués à la peur et rodés à l’obéissance, ont joué le jeu — et on peut le regretter. Mais aujourd’hui, avec la fatigue et les redoublements extravagants, il n’est plus un corps de métier qui ne désavoue, de manière plus ou moins directe selon la position sociale et la censure, la légitimité de ces sinistres ministères. Les aberrations quotidiennes rappellent les acrobaties infinies des théories aristotéliciennes, et plus tard théologiques, qui devaient intégrer les avancées scientifiques. Ironie de l’histoire : c’est aujourd’hui la science elle-même qui s’emmêlent les pinceaux, entrainant avec elle toute la politique institutionnelle. On pourrait aussi bien dire la politique institutionnelle entrainant avec elle toute la médecine. Politique, finance et science se révèlent inextricablement liées. Et c’est un des effets positifs de crise que de mettre à jour les dynamiques qui demeuraient souterraines jusque-là. Sous le choc, les oppositions constitutives de notre système de pensée s’inversent, se traversent, se confondent, se contredisent, perdent leur sens. Une marmelade saturée en médiocrités qui n’en finit pas de dégouter le citoyen. Ne lâchons pas l’affaire si vite : ce système vacille. Il apparait enfin que ces oppositions ne sont que de surface : conçues pour soutenir un même système, elles participent au spectacle dialectique de captation de l’attention. L’esprit et le corps s’enfermant à l’intérieur d’un système irréel de fausses questions, de fausses querelles et d’émotions dérivées de la peur, ne savent plus de quel côté s’orienter. La raison, ne parvenant même plus à se déterminer en faveur d'une thèse plutôt qu’une autre, tombe dans des conflits insolubles, tandis que le corps déprimé se vide de son énergie vitale. Je propose une nouvelle suite de réflexions afin d’analyser ce qui semble opposé. Il s’agit d’en dénoncer la logique et les effets pervers, de manière à ouvrir la voie vers une sortie qui ne soit pas programme.
C’est un événement que la gauche — ce qui se déclare comme telle ou ce qu’il en reste — n’ose s’attaquer frontalement à la mainmise des laboratoires pharmaceutiques sur la santé planétaire. Un événement qu’elle reste aussi tiède quant à la politique ultra-libérale de dressage des populations. On tergiverse, on évite le sujet, on ne tire pas les conclusions radicales qui s’imposent. On va défendre l’hôpital public, mais on dira de porter des masques et de se faire tester à tout va. On ne remettra pas en question les confinements. Ou bien trop tard, histoire de suivre la vague. En attendant on préférera parler de « déconfinement rationnel », de « résultats qui aurait pu être pires », de « mesures contradictoires, d’aides insuffisantes » et des chiffres le plus possible plein partout. Entre vaccins, masques, tests, confinements, couvre-feux, fermetures diverses et variées, pluies de juridictions contradictoires, on se noie dans un barbotage de oui/non/on ne sait pas/peut-être/faites attention. Comment comprendre cette capilotade ? En ce qui concerne « la gauche », elle poursuit son égarement dans les thèmes de la sécurité et de la protection. Un virus ? On arrive, on protège ! Dans l’urgence de la peur, oubli total des processus du Capital — à croire qu’on n’y a jamais vraiment cru. Nouveauté : le capitalisme n’est plus une marchandisation systémique, c’est un complot ! La lutte des classes s’arrête à Big pharma. Mettons nos différents de côté, le temps de juguler le virus et de mettre au point le concept magique : « gestion ». Pour cette fameuse 3em guerre mondiale c’est commode : si on vous confie un contingent de 5 personnes malades pour faire face à 10.000 soldats en pleine forme, c’est la déroute assurée. Au lieu d’avouer qu’il aurait fallu penser en amont une autre manière faire, les gestionnaires diront que l’échec est dû à ces 5 pauvres hères n’ont pas écouté les ordres. C’est le moment où la gauche s’élève. Indignée elle s’élève : « Pas du tout c’est parce que vous avez mal géré les 5 personnes ». Quand on pense avec les mots des technocrates — gestion, programme, experts, protocoles — ça finit forcément dans les faux débats de la gestion des bouts de chandelles. C’est comme parler de la « gestion du stress », alors que le stress c’est la gestion. Les uns réclament les experts des agences privées, les autres les experts d’Etat. Dans la grandeur technocrate et la magie des programmes d’Etat, quelqu’un a-t-il compris qu’un virus persiste, mute et s’adapte à tout, particulièrement quand il sert les intérêts financiers et politiques d’une oligarchie aussi bien privée que d’Etat ? Bien sur... ils savent… mais non… et puis … c’est compliqué… J’ai entendu des lignes argumentaires invraisemblables : B.Gates fait des campagnes criminelles pour la vaccination du choléra preuves à l’appui, mais le nouveau vaccin en revanche c’est merveille ! C’est Science ! Un peu comme les catastrophes nucléaires : elles s’arrêtent aux frontières de notre pays. Notre pays qui d’ailleurs n’est pas assez performant ! Après les masques, les tests, le gel, on veut des vaccins cocorico ! Ouvrons les stades ! Union nationale ! Ecoutons nos intellectuels et nos artistes qui aboient avec la meute ! Enfin ! Eux qui se sentaient en berne, les voilà Grands timoniers des foules. En même temps quand les subventions dépendent de l’Etat et des grosses entreprises, en effet c’est … comme ils disent… compliqué. L’avantage de la « démocratie » c’est que les campagnes de propagande fonctionnent si bien que tout le monde finit par être d’accord.
Venons-en au fond : les gens ont peur depuis longtemps. Avec une nette accélération depuis 2001. La peur c’est le fonds de commerce de la politique institutionnelle. La gauche se veut rassurante, sécuritaire, experte, rationnelle, scientifique, gestionnaire, compétitive. En fait la gauche c’est la droite mais en mieux. Nuançons : pour les doctrinaires de l’Etat il faut renforcer l’Etat, pour ceux qui croient un peu moins en l’Etat, il faut renforcer les solidarités. Les marchands avec du social. Je vous l’avais dit : ce sont les meilleurs. Conclusion : on suit l’agenda du gouvernement. On en suit les règles, les modalités, le cadre, les débats. Du bon usage des masques, du vaccin, des aides, des chiffres, des déplacements, de l’Etat.
Mais pour le peuple, ça devient difficile. L’usure ça use. Alors on se réunit clandestinement, on met mal son masque, on aimerait éviter le vaccin, on ne sait comment aller voir grand-maman, on déprime dans la misère du présent et la noirceur du futur. En vrai on voudrait tout faire valdinguer. Mais on évite le sujet. Et pour cause : toute critique de fond sur la manipulation sanitaire sera mise du côté de l’extrême droite. Bien joué ! Qui à gauche, ou sans l’être d’ailleurs, veut être taxé de « fasciste » ? Ah non pas nous : on est les gentils protecteurs du peuple. Surtout quand on est militant. Un militant c’est un gentil militaire. Tradition. Le peuple ça s’utilise, ça se guide, ça s’éduque. Education populaire. Et s’il arrive où on ne l’attend pas, on le regarde en chien de faïence. Les Gilets Jaunes n’ont jamais eu un vrai appui des militants, ou trop tard. On peut dire que la gauche s’est enclavée toute seule. Sécurité, charité, responsabilité. Résultat : conformisme. Et pas n’importe lequel. Conforme aux banquiers et aux politiques de la peur. Quel retournement ! Agrégation autour des banques de la peur : big pharma ! Bon. Si on regarde en arrière ça n’a rien de nouveau. Podemos, 5 Stelle, Tsípras, Mitterrand, Mélenchon, NPA et tant d’autres : depuis toujours avec le grand capital européen. Les syndicalistes : on les connait depuis les accords de Grenelles. Mais même les communistes (de nom) s’y sont mis. Surtout depuis que Moscou est passé du bon côté de la barrière… vive le Pacte Transatlantique ! Ces alliances bâtardes se justifient toujours de la même manière : « On a vraiment essayé… c’était vraiment trop dur... on n’a vraiment pas eu le choix… ils sont vraiment trop forts… mais on a vraiment pensé à vous… ahahah… » Abstentions, vote du moins pire, campagnes truquées, impositions de président sans élections, banquiers à la tête de l’Etat, parité oligarchique, doigt d’honneur aux référendums… comment dire… état d’urgence, technocratie, dettes, et puis … c’est compliqué.
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Est-ce mieux à droite ? Ah oui… la critique sanitaire de Philippot et consort, les « Patriotes », comme la généreuse batterie de missiles en Irak. Le mécontentement populaire… quelle aubaine… quelle belle main tendue … irrésistible… récupérons les mains et les voix ! La technique a fait ses preuves. Allez à un meeting. Suivez-les un peu, juste un peu. Vous constaterez qu’ils sont obnubilés par le Frexit. Le Frexit non comme une révolution populaire anticapitaliste, ça va pas ou quoi !? Le Frexit ce sera le retour à la France d’antan. Vous savez la bataille de Poitiers, Charlemagne, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle, Pétain… ah non pas lui… il est sympa mais il a perdu la guerre… ça reste quand même un bon père… travail/famille/patrie c’est indémodable. En deux mots : des patrons français avec un salariat français et une plus-value française. Entre temps on renvoie la racaille migratoire ; comme chacun sait tous nos problèmes viennent d’Afrique. Si vous entamez le dialogue pour dire que vous critiquez également la politique sanitaire et européenne, non point pour se purger de l’Islam, mais pour se purger du patronat et des bourses internationales, européennes et du CAC 40, alors là vous serez viré manu militare. Comme au bon vieux temps. Le dialogue a ses limites. Faut pas déconner avec la santé publique. C’est pas pour tout le monde : droit du sol mon vieux. Le choix des figures historiques en dit long. Reprenons : bataille de Poitiers si tant est qu’elle ait existé, premier mur contre les maures, Charlemagne impérialiste carolingien conquérant militaire au nom de l’Eglise et du servage, Louis XIV un de nos rois les plus sanguinaires tant sur le plan intérieur avec la création de la lieutenance de Paris que sur le plan extérieur avec d’innombrables guerres, Napoléon « la liberté au bout des baïonnettes » et la restauration du code noir, Vichy non comment, De Gaulle qui lance le RPF ultra-libéral puis Maurice Papon à la préfecture. Pour la France on assumera ! On assumera le colonialisme, le racisme, l’impérialisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’esclavagisme ! Une batterie pour l’honneur ! Pour d’autres, « les gentils », il vaut mieux de pas faire de politique. C'est sale. Revenons à Dieu. C’est une valeur atemporelle. Mais plutôt celui qui parle latin et grec. Les juifs et les muslims ils ne savent pas parler. Quant à la science, regardez où nous ont menés Copernic et Galilée : on ne respecte plus les lois de la nature. Les lois naturelles promulguées par Dieu à travers l’Eglise catholique… les femmes et les hommes ne savent plus se comporter… ils ont perdu le sens du devoir, des valeurs, du mérite… travail/famille/patrie/xénophobie/prosélytisme et… catéchisme.
La droite, dont il faut reconnaitre la diversité, se fonde sur deux idées : L’ordre et l’identité. L’identité, comme on l’a vu, s’exprime à travers le sang, la race, le territoire, la religion et la culture. Mais elle s’exprime aussi par un véritable amour de la police. Une vénération pour une force armée imposant la loi identitaire. Quand les policiers démontent les Gilets Jaunes, on est un peu gêné, mais ils seront vite disculpés : c’est parce que l’Etat est dévoyé. En revanche, quand il s’agit des immigrés, ou de ce qui peut altérer le principe identitaire, la violence devient immédiatement légitime. Voici nos diverses droites, toutes dents dehors, indignées elles aussi, des tournures que prennent le monde, pardon la France. On y croirait presque à leur révolte. Mais on connait la musique : elles sont l’étape suivante. L’autre revers de la médaille totalitaire. Celle qui assume. Celle qui est fière. Celle qui imposera les nouvelles formes d’esclavages. Celle qui se chargera du massacre des méchants.
Et les libéraux ? Quand ils hurlent pour « moins d’Etat », touchant le peuple qui y voit une lutte commune contre les taxes, il faut entendre : « non à l’Etat s’il ne sert pas nos intérêts » et « oui à l’Etat s’il sert nos intérêts ». A vrai dire, mis à part l’euphorie momentanée et illusoire des 30 glorieuses, l’Etat n’a jamais servi que des intérêts privés. Or le privé a besoin de l’Etat pour au moins deux raisons : 1) imposer ses lois, 2) détourner la colère.
1) L’Etat c’est l’interface entre les citoyens et les entreprises. « L’Etat c’est moi » formule que Louis XIV aurait prononcé devant les parlementaires parisiens, exprime de manière directe cette réalité de la force publique au service des intérêts royaux. Aujourd’hui qu’il faut enrôler le peuple pour assurer sa servitude volontaire, la formule à évoluer : « l’Etat c’est vous ». La redoutable perversité démocratique consiste à faire croire qu’on vous ruine pour votre bien, alors qu’on ruine la plupart pour le bien de quelques-uns. On ne peut rien comprendre de la crise du covid si on ne prend pas en compte le rôle princier des laboratoires pharmaceutiques, de la haute finance et des GAFAM. Leurs intérêts ont été relayés puis imposés précisément par la puissance publique. Matraquage médiatique, torrents d’amendes, inflation de lois sécuritaires, contrôles délirants, destruction de la protection sociale, licenciements, salariats iniques, détournements des flux monétaires, nouvelles taxes pour au nom de … la santé. Le covid ? La poule aux œufs d’or ! L’excuse à tout ! L’objet transitionnel ! On peut s’attendre à un siècle de manipulation sanitaire, le temps de restructurer l’entreprise-monde.
2) Mais chaque fois que le peuple commencera à douter et à débusquer le renard, l’oligarchie utilisera le deuxième levier de l’Etat : s’appuyer sur les tendances identitaires pour détourner la colère du peuple envers les faussaires sur un bouc émissaire. C’est là que l’extrême droite rajeunit d’un coup, et qu’elle fait son coup d’Etat lentement mais surement. Dans la très droite ligne de la désignation d’un ennemi, le covid a comme destin la haine de l’autre. Une haine qui se distribuant entre tous, attend son heure pour faire le triage planétaire. Le nationalisme est l’idéologie de réserve du capital. Le centre n’est-il pas en train de dériver à droite, la gauche au centre et tous à l’extrême ?
Nous voici donc tous les samedis dans un théâtre d’inversion ubuesque. On entend les nationalistes crier « liberté » tandis que les coco clament « sécurité ». Les manifestations contre l’islamophobie se font avec des voiles FFP2 tandis que dans le métro deux affiches se succèdent à l’infini : « l’armée vous protège, un investissement convivial », « Toutes les mesures sanitaires sont à respecter sous peine de … ». Pas besoin d’un Poutine pour s’auto-mutiler. Il n’est pas impossible qu’on finisse par mandater le tyran. Un homme avec des couilles… mieux : une femme avec un cerveau… mieux : un algorithme avec des chiffres. Que choisir entre le licenciement abusif et les contraintes démentes ? Que choisir entre la dictature scientiste et la dictature religieuse ? Que choisir entre l’armée et la santé ? Entre l’Etat et les labos ? Que choisir entre Trump et Biden, entre la République nationale de gauche et l’Etat nationaliste de droite ? Entre le souverainisme et le mondialisme ? Qui est qui ? Nous voici immobilisés au carrefour d’une autoroute d’autant plus dangereuse qu’on ne sait plus reconnaitre notre droite de notre gauche.
Quoi qu’il en soit, une pathologie apparaît de manière flagrante. Une ostentation éclatante directe dans ta gueule : les politiques veulent le pouvoir coute que coute. Cette obsession du pouvoir les amène à des montages électoraux et financiers inimaginables, à se vendre entre eux aux plus offrant, à changer de couleurs comme de chemises, les amènent à ruiner les peuples dans l’indifférence droite et la mauvaise conscience gauche.
On le savait. Mais cette fois on atteint des sommets : discours contradictoires effarants, incohérence des idées, manque de profondeur critique, interdiction de faire des liens, déni de faits, semblant d’intérêt au malaise des peuples, opportunisme, plastronnages, courbettes. Le courage est parti aux cabinets des ministères. En même temps, comment résister quand l’entrée en politique garantie un salaire à vie, un entre-soi dynamique, un sentiment de décideur, de bienfaiteur même (surtout pour les proches) ? Le ravalement du vernis démocratique devient une affaire d’Etat. On vend les bijoux mais on relique le symbole. C’est notre viatique du soir pour se convaincre que, malgré tout, on est mieux ici qu’ailleurs ; même si aujourd’hui beaucoup aimerait être ailleurs. Certains pensent qu’on a reculé, qu’on est en pleine décadence. C’est faux : on n’a jamais avancé. Devant autant de pornographies politiques, on entend les chants nostalgiques du CNR, oubliant que le CNR a mis en place la sécurité sociale à partir du salariat et de l’Etat providence. Le vers était dans le fruit. Est-ce une grande découverte que le salariat et l’Etat mènent plus ou moins vite à l’esclavage et à la privatisation ? La Critique du programme de Gotha texte écrit par Marx le démontre de manière lumineuse… c’était quand déjà ? … 1875 ouf… ça va faire 150 ans… on avance en effet… Alors oui nous nous sommes gargarisés de consommations, de drogues plus ou moins légales, de cultures, d’exploitations, de délires de grandeur scientifiques, de déni de mort et de démocratie ânonnée comme un mantra de conjuration. C’est triste. Pitoyable même. Tout n’est pas perdu. Au contraire. On peut tirer quelques belles conclusions. Macron avait raison sur deux points : la gauche et la droite n’existent plus et nous sommes en guerre. Il avait raison car étant au centre, il se trouve au lieu commun de la droite et de la gauche. Il avait donc raison mais à l’envers comme d’habitude : la droite et la gauche sont en guerre contre les peuples, contre le genre humain, contre la planète.
***
Sortir du clivage droite/gauche c’est avoir le courage de converger les luttes sans se laisser influencer par le jeu des oppositions et des anathèmes, des consensus et de la pensée tiède ; tant pis pour la censure.
Sortir du clivage droite/gauche c’est reconnaitre la fausse dialectique historique entre les démocrates qui étendent leur empire au nom du mondialisme et les républicains qui le font au nom du nationalisme, les deux ayant le même maitre : Wall street.
Sortir du clivage droite/gauche c’est reconnaitre la dialectique morbide qui se joue : la gauche déroule le tapis rouge puis la droite le macule de sang sous l’œil effaré des premiers. Nous ne sommes jamais sortis du retournement syndical et socialiste de 1914, de la guerre d’Espagne de 1936, du traité de Munich de 1938, bref de la compromission inépuisable des démocraties.
Sortir du clivage droite/gauche c’est reconnaître qu’il s’agit d’un même terrain de massacre : le Capital qui déploie le spectacle des diversions pour faire croire à des changements possibles, quand il s’agit d’une destruction perpétuelle.
Sortir du clivage droite/gauche c’est aller dans le sens de l’écroulement.
L’écroulement des faux débats qui ouvrent au vrai lien : celui indéfectible entre le profit, le travail, la science, l’Etat, la Loi et le nihilisme.
L’écroulement de l’hémicycle qui nous indique qu’il faut extirper de nos têtes épuisées les Assemblées et les Parlements.
L’écroulement des Institutions qui est le signe qu’il est temps de sortir des clivages qui rendent fous.
Qu’il est temps de sortir de la sidération de la jouissance et de la terreur.
Sortir de la gestion et de la maitrise.
Respirer enfin et récupérer une présence à soi, aux autres et au Monde.
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