Sous-marins et naufrages...
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire »
-Jaurès
Flagrant délit : Pan pan !
La scène se passe en 2018. Ali Baddou, « journaliste » qu’on a connu moins inspiré, a son heure de gloire. Face à lui, Florence Parly, la ministre des armées, aussi rigide qu’un torchon en fin de vie.
« Madame la ministre, la France a-t-elle raison de vendre des armes à l’Arabie Saoudite ? »
Interdite, la ministre botte en touche, tentant -très maladroitement- de répondre à côté.
Nouvelle charge : « Madame la ministre j’insiste. Oui ou non vendons-nous des armes à un régime qui bombarde des civils avec ? »
Acculée, la ministre aussi droite que la route du col du Mont-blanc finit par lâcher : « A ma connaissance nous ne vendons pas d’armes à l’Arabie Saoudite ».
Patatras ! Quelques jours plus tard, l’enquête du site de journalistes reporters indépendants (des vrais journalistes donc) Disclose, révèlera qu’il s’agit d’un mensonge éhonté, preuves à l'appui.
Des contrats ont été conclus entre le gouvernement Français et le Royaume de gentils coupeurs de têtes -gentils, parce qu’ils sont des coupeurs de têtes, fouetteurs d’homosexuels et lapideurs de femmes adultères certes, mais ils sont modérés, pas comme ces sauvages de Daech qui ne veulent pas s’allier avec nous, et qui font rien qu’à nous embêter avec leur « idéologie mortifère ». Et ça, ça change tout, dans la tête des businessmen qui prétendent gouverner « la patrie des droits de l’Homme ».
Des contrats portant notamment sur la fourniture de canons artilleurs Caesar, d’une portée entre 45 et 70 km, capables de raser un quartier d’habitations en un seul tir, et qui seront allègrement employés par nos gentils clients pardon on dit « partenaires » Saoudiens, contre les populations civiles du Yemen voisin, avec qui ces honorables coupeurs de mains et de têtes sont en bisbilles depuis quelques temps. Des contrats très juteux, chaque canon étant assorti d’une prestation de maintenance et de fournitures d’obus spécifiques, pour un montant évalué à 5 millions d’euro par mois. Des contrats ayant directement causé la mort d’au moins 1260 gamins Yéménites, et de milliers d’autres civils, sans parler des déplacements de population, et de tout ce qui va avec.
On me souffle dans l’oreillette…pschhht psschiiit !
Off the record : mon oreillette grésille de nouveau.
On me susurre dans le pavillon gauche qu’à cette époque, les cargaisons de munitions pour lesdits canons, devaient passer par le port Français du Havre, où elles furent bloquées par les dockers CGT de ce bastion historique, qui refusèrent de les embarquer. Le ministère rerouta alors le chargement vers le port de Marseille…
Apparemment les dockers du coin, eux, n’étaient pas au courant qu’ils devaient charger cette cargaison de mort, pardon « ce fret comme les autres ». Ils avaient même commencé à charger le matos… Mais quand ils l’apprirent (et mon petit doigt est en train de me dire à l’oreillette que certains éléments politisés se chargèrent de le leur apprendre, sous l’œil attendri de la Bonne Mère, grâce à un réseau syndical et politique qui sait, lui, mettre en cohérence ses paroles, ses idées et ses actes), ils refusèrent tout simplement de charger ces saloperies.
Le patron du coin vient alors à passer la tête par la porte du local syndical, et à menacer les impétueux gros bras : « Mais mais mais ? Vous refusez donc de faire le taff ? Chargez-moi ces caisses avant que je ne vous sanctionne pour refus de travailler et abandon de poste ! »
La suite est digne d’intérêt : « Ahh mais que non, not bon mait’ ! Vous vous méprenez, voyez plutôt : nous chargeons ces caisses-ci, et puis celles-là aussi. Mais celles-ci par contre, on n’a pas le temps, voyez vous-même chef : elles sont tout en bas de la pile ! On peut pas faire plus vite ! »
Et les caisses, menaçant de prendre la poussière, en même temps qu'énormément de retard à la livraison -ce qui, en bon langage compris par tout marchand de mort qui se respecte, veut dire pénalités financières pour délais non honorés- prirent le chemin du port suivant, en Espagne, où leur trace se perdit à ce moment-là. Mais ça, c’est une autre histoire.
Je sais combien la figure des dockers marseillais est ici où là sujette à caution -très souvent à tort, mais aussi admettons-le, parfois à raison. Mais le problème n’est pas là : le problème est que quand on se dit de Gauche, on milite contre l’industrie de l’armement, parce qu’on estime qu’il y a d’autres priorités (je sais pas moi, au hasard : les hôpitaux et la santé, au cas où une épidémie nous tomberait dessus, mais aussi peut-être les écoles, les transports, le chômage, le logement … ?).
Ouin ouin
Quand on se revendique du courant progressiste donc, on évite de brailler à tout bout de champ, à l’unisson de tous les réactionnaires, que l’emploi pâtira du fait qu’on a pas fourgué notre camelote destinée à donner la mort en tous temps et en tous lieux -et de ce point de vue, les sous-marins en question, de la classe Attack Barracuda, même s’ils fonctionnent au Diesel, et pas au nucléaire, sont bien des armes de destruction massive capables de rayer de la carte, grâce à leurs missiles embarqués, des villes entières.
Quand on se dit de Gauche, on n’a pas comme seule perspective le carnet de commande capitaliste pour produire du travail, de l’emploi et des débouchés à une industrie qui par ailleurs, si on avait fait le taff à l’heure où il aurait dû être fait, n’en manquerait pas.
Oui oui, je parle bien des chantiers navals civils de La Ciotat, ou les quais du Port Maritime de Marseille, qui produisaient à eux seuls plusieurs dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, que ce soit dans la construction navale (avec un savoir-faire reconnu dans le monde entier) ou dans le commerce maritime et portuaire (avec des atouts considérables). Et qui furent liquidés avec la bénédiction des « socialistes » Français -merci Mitterand et Mauroy, si l’Histoire vous oubliera très vite, les travailleurs eux se souviennent encore de vous, et de vos innombrables trahisons.
Petit indice : pourquoi les petites gens, le petit peuple, la masse des sans dents et des sans grade préfère se tourner vers un imposteur comme Zemmour, qui ne sort de ses beaux quartiers de l’Ouest parisien, que pour aller sur les plateaux télé vendre ses salades à base de fantasmes complètement déconnectés du réel, ou même vers une Marine Le Pen embourgeoisée au dernier degré qui, du haut de son héritage mirobolant, prétend vouloir défendre l’ouvrier ou le petit paysan, alors qu’elle se contrefout de ce qu’il vit au quotidien, et fait voter au parlement européen contre toutes les mesures destinées à aider les travailleurs français ?
Réponse : les gens scient la branche sur laquelle ils sont assis parce qu’ils en ont marre des reniements de ceux qui prétendaient, historiquement, défendre leur monde, leurs valeurs, et leur condition.
Alors oui, je pourrais continuer de tirer sur l’ambulance, mais je veux aller plus loin : le P« S » étant devenu ce qu’il est, à savoir une coquille vide tout juste destinée à éviter que Mélenchon ne se retrouve au second tour, en lui grappillant quelques pourcents, je souhaiterais m’attarder sur les autres, qui prétendent être encore à Gauche. Je vais donc arrêter de tirer sur l’ambulance P« S » avec ma petite 22, et sortir mon canon Caesar. C’est quand même plus efficace, sans parler du style.
Une si Grande Absence
Qui ai-je entendu sur cette affaire foireuse de contrats ratés entre l’Australie et nous ?
Car au fond, de quoi est symptomatique cette histoire ?
On a beaucoup glosé sur la rétrogradation de notre pays sur la scène internationale : le fait est que nos « alliés » sont comme nos adversaires, mais en moins francs.
Là où on sait ce que ferait Kim Jong Un si jamais nous lui en laissions l’occasion (quoique, il a autre chose à faire il me semble mais bon admettons), on ne peut pas en dire autant des gentils américains. L’apparente sénilité de Joe Biden, ou le look déglingué de Boris Johnson, ont désormais du mal à cacher que la franchise, parfois, ça a quand même du bon : quand leur intérêt est en jeu, nos « partenaires » font comme tous les autres. Ils pensent à eux en premier, et n’hésitent pas une seule seconde à nous la faire à l’envers. Mais ça, honnêtement, qui croyait une seule seconde à l’inverse ?
On dirait que nos politichiens tombent des nues : finalement il n’y a qu’un macroniste pour oser croire aux vertus du capitalisme débridé, et au fait qu’ "entre alliés ça ne se fait pas".
Sans rire ! Et faut avoir fait l’ENA pour le croire, ça, et hurler à la trahison ? Mais mon neveu de douze ans l’avait déjà compris avant tous ces idiots surpayés !
En fait, ça ne me choque pas plus que ça. C’est dans l’ordre des choses, quand un type disons… de droite (qu’il se dise simple macroniste, macroniste « de gauche » ou même transfuge du P« S », ça reste un type de droite dans les faits) débite son catéchisme libéral assorti d’une candeur désarmante et pour tout dire, criminelle…sur le fait qu’il croie sincèrement que les américains sont dans le camp des gentils, comme nous, et ne nous feraient jamais la peau si par malheur un jour leurs intérêts étaient en jeu.
Un exemple tout simple : après la vente la braderie d’Alsthom à General Electrics, nous savons désormais qu’en cas de problèmes, nos centrales nucléaires dépendent du bon vouloir des américains pour continuer de fonctionner tous les trois mois, durée de vie d’une turbine dont nous ne maitrisons plus, aujourd’hui, la fabrication. Tout le monde sait ça, sauf apparemment les traîtres qui ont permis que cette saloperie se fasse : je parle bien sûr de macron et de sa clique, qui fait semblant de l’ignorer. Tout comme il feignait de croire que ce contrat de sous-marins allait passer crème au nez et à la barbe de l’ogre Américain, qui est en train de perdre pied face aux chinois dans le Pacifique, et qui cherche par tous les moyens à préparer la guerre qui vient face à ces salauds de bridés.
Sur cette histoire de sous-marins, peu me chaut, au fond, que les différents ersatz de la droite française hurlent à la lune tous en chœur, alors qu’ils sont les responsables de tout ce pataquès.
Non, ce qui me gêne, c’est que les partis et autres forces progressistes dits « de Gauche », syndicats inclus, soient soit inaudibles, soit carrément à la remorque de la droite et de l’extrême-droite dans cette affaire. Qu’ils ne semblent rien y trouver à redire, ou presque.
Qu’un seul vienne, et tous les autres suivront…ou pas
Alors oui, tous les regards se braquent sur Méluche : il fait bien de demander la sortie de cet Otan de malheur, qui n’a de mérite que de nous mettre en première ligne, comme un véritable tampon, entre les USA et la Russie ou la Turquie.
Car véritablement, c’est comme cela que nous perçoivent nos « partenaires » : un tampon, le jour où ça tournera mal. Et ils n’ont pas tort, au fond : c’est ce que nous sommes, il suffit de regarder sur la carte, nous sommes entre le marteau et l’enclume, et le jour où ça pètera, nous serons parmi les premiers à jouer le rôle de serpillères.
Mélenchon a aussi bien fait de demander le retour, dans la foulée, à une diplomatie non alignée, sur un modèle quasi gaulliste, bien que dans les faits il parle plutôt de « diplomatie altermondialiste ».
Mais on eût aimé que le mot impérialisme soit prononcé, puisque dans les faits, c’est ce que la France est : une puissance impérialiste. Je sais, je sais : c’est presque pour chipoter, car au moins Mélenchon a le mérite de rester à peu près cohérent.
Problème sur le terme « impérialisme » : si ce mot avait été prononcé, dans le logiciel de la Gauche Française (ou ce qu’il en reste, du P« S » au PCF), cela aurait nécessité de parler immédiatement après des moyens dont dispose toute entité impérialiste pour tenter d’asseoir sa domination. Donc, des ventes d’armes, et par enchaînement logique de leur remise en question.
Je m’abaisse à parler du PCF mais dans les faits, les membres dirigeants de ce fantôme de parti devraient s’interroger pourquoi ils en sont réduits à faire moins de 5% aux présidentielles, et au fait que les ouvriers préfèreraient s’ouvrir les veines plutôt que de voter pour eux. C’est vrai qu’en préférant défendre le bras armé du capital, plutôt que ceux qui se font exploiter voire éborgner par lui, comment dire…
Et puisqu’on y est, je rappelle qu’un secrétaire Général de la CGT, ne représente que lui-même et son bureau face aux médias, et certainement pas l’opinion de tous les syndiqués du pays, vérifiez : c’est dans les statuts de chaque syndicat CGT, qui est par nature souverain sur son secteur.
Heureusement, d’ailleurs : ça évite aux camarades de déchirer leur carte de rage, comme à chaque fois qu’ils voient un guignol moustachu aller brailler dans tous les médias que « c’est un désastre pour l’emploi qu’on ait pas vendu ces sous-marins », sans un seul mot sur les alternatives possibles à l’industrie militaire pour les travailleurs de Cherbourg et de Naval Group, les premiers concernés par cette affaire. Et dieu sait qu’il y en a, des alternatives, je ne vais pas me répéter.
Sans parler du rêve de condamner purement et simplement l’impérialisme -rêve pourtant bien présent dans les statuts fondateurs et plus que centenaires de ce syndicat à la base anti impérialiste, j’ai nommé la Charte d’Amiens…Charte qui est aux dirigeants syndicalistes pro-macron d’aujourd’hui, ce que celle de Munich est aux « journalistes » pro-macron de ce pays.
Mais pour en revenir à cette histoire, quand la Gauche osera enfin revendiquer la fin des ventes d’armes, il ne s’agira pas de s’abaisser, de baisser le froc ou même de courber la tête comme je l’ai entendu dire ici et là. Juste d’affirmer un ensemble de principes haut et fort : en tant que progressistes, nous ne pouvons plus supporter que de gigantesques moyens soient mis dans la conception, la fabrication et la vente d’armements, et que ces armements se retrouvent dans les mains de salopards qui, parce qu’ils paient comptant, deviennent des clients respectables.
Il s’agit ici de réclamer le droit à l’autodéfense d’une nation, ce qui peut tout à fait se concevoir -et de ce point de vue nous avons, il me semble, encore de beaux restes.
Alors certains m’objecteront que la structure même de l’industrie d’armement, ne permet pas de se passer de la vente d’armes : les investissements colossaux nécessaires pour la recherche et la conception, nécessitent de les rentabiliser en vendant et en exportant ce « savoir-faire ».
Vrai, pour l’instant : car si on creuse un peu, c’est comme le serpent qui se mord la queue. Il existe d’autres solutions, vite évacuées par les bénéficiaires du système extrêmement juteux mis en place depuis des décennies, ce qui peut se comprendre. Mais, et là c’est incompréhensible, aussi par ceux qui sont sensés combattre ce système.
Pan pan => ouin ouin => plouf plouf ...
La France est depuis des décennies dans le peloton de tête des fabricants et des exportateurs d’armes. 5 milliards d’euros pour 2020 pour cause de covid, car d’habitude c’est plutôt le double (entre 8 et 12 milliards les bonnes années). C’est une montagne de fric, bien sûr, mais c’est aussi et surtout un élément géostratégique majeur. Le fait est qu’aujourd’hui on vend des armes comme hier on faisait de la diplomatie. Cet élément a remplacé, de fait, une tradition d’arbitre qui pouvait, à une certaine époque, placer la France dans une position plutôt neutre, et somme toute respectée.
Ne serait-il pas temps de changer de braquet, au vu des résultats désastreux de cette politique, histoire de ne pas engraisser les sempiternelles grandes familles oligarchiques, type Dassault et compagnie, sur le dos des peuples qui se font massacrer et qui nous haïssent de plus en plus pour cela ?
Et pourquoi ne pas revendiquer un grand Pôle Public de la Défense, sur le même principe que celui du médicament ? En vérité, tous ces domaines devraient bien évidemment cesser d’être confiés aux bons soins des marchés, et des vampires qui les peuplent comme des tiques sur un chien, j’ai nommé les actionnaires du complexe militaro industriel. Les grandes entreprises d’armement et de défense devraient retourner dans le giron de l’Etat, comme tout ce qui est stratégique.
Avec, bien sûr, un contrôle citoyen. C'est de nos vies dont il s'agit, nous devons revendiquer le droit d'y mettre notre avis aussi !
La nationalisation et la réorientation de la production -vers l’industrie civile comme évoqué plus haut- devraient être des revendications claires et précises de « la Gauche » Française. Ceci éviterait d’engraisser toujours les mêmes, en même temps que cela éviterait de vendre des armes à de grands humanistes comme Sissi en Egypte ou Bin Salman en Arabie Saoudite.
Et, troisième effet kiss cool par la même occasion, nous redeviendrions, peut-être, un pays moins méprisé sur la scène internationale, car nous retrouverions ce qui faisait notre spécificité : un pays respecté parce que respectable, qui tient ses engagements en faveur de la paix, du développement et de la stabilité.
Qui sait ? Cela pourrait même nous servir à ne plus revivre des moments tels que ceux de novembre 2015, dont on fête aujourd’hui le triste anniversaire…rappelons que l’inénarrable Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères de l’époque, avait autorisé le transfert de fonds et d’armements aux groupes de terroristes « modérés » type Al Nosra en Syrie (vous savez, ces coupeurs de têtes modérés qui faisaient « du bon boulot » là-bas…), et dire que certains osent même affirmer aujourd’hui que ces armes nous seraient revenues entre les mains des frères Kouachi et autres salopards radicalisés type Salah Abdeslam, revenus faire leur « bon boulot » au Bataclan et à Charlie Hebdo…
En fait, le constat est simple : nous en sommes là parce que tous ces représentants qui s’affirment encore « de Gauche » ont bel et bien abandonné les idéaux fondateurs de la Gauche Humaniste et Progressiste, pour baisser la culotte devant les forces du dieu Marché.
Des idéaux de transformation sociale et sociétale, histoire d’éviter que l’Humanité ne finisse dans un grand éclair de boucherie généralisée, comme elle semble en prendre de plus en plus le chemin.
Le problème ne se situe pas dans le fait que nous ayons raté le contrat du siècle, mais plutôt que nous ayons été incapables d’éviter que quiconque éprouve le besoin de le signer, ou d’en signer d’autres.
On ne rend pas le monde plus sûr en l’armant de plus en plus, mais bien en le désarmant, et en créant les conditions de ce désarmement.
Avec ces sous-marins invendus, c’est une très grande partie de la Gauche Française qui a fini de sombrer corps et biens.
23 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON