Squarcini et la filière syrienne (4) : bien plus qu’un ratage
La chèvre Merah n'aurait donc pas été un véritable indicateur (les indicateurs étant d'autres personnages dans le groupe toulousain : ceux qui se sont toujours sortis des rafles policières, et qui venaient le lendemain raconter sur les forums jihadistes leur interrogatoire). Pas un indic, mais plutôt une sorte d'espion à la petite semaine chargé d'éclairer un pouvoir qui n'y distinguait goutte dans la nébuleuse d'Al-Qaida, sans s'apercevoir de la création qu'il y avait derrière. Déjà berné en 1995 par les services secrets algériens, les français se sont faits mener par le bout du nez, alors que le juge Bruguière avait déjà donné le "la" en dénonçant le contrôle des zones tribales non pas par un Ben Laden évanescent, mais bel et bien par l'ISI, avec une CIA jouant sur place les observateurs bienveillants. A croire que "Nicolas l'américain" (*) n'a jamais voulu se rendre compte que son grand ami G.W. Bush lui mentait sur toute la ligne. Au point d'avoir recruté un français, comme organisateur d'un attentat raté qui occupera tous les services de sécurité en Europe ; délaissant les USA... juste avant le 11 septembre. Et permettant aussi à une cellule originaire de Belgique, bien connu des français comme des suisses, de se rendre en Afghanistan pour débarrasser les américains d'une épine du pied afghane appelée Massoud.
Le plus bel exemple de cette incroyable manipulation, sans conteste, c'est le français Jamel Beghal, né en Algérie et naturalisé français en 1993. Il vit à cette époque avec sa famille en banlieue paisienne, à Corbeil-Essonne, où il passe inaperçu au milieu de ses voisins : il ne porte alors aucun signe ostentatoire de radicalisation. Il n'est plus tout jeune, déjà, a 36 ans et a deux enfants, et il commence tout juste à lire des auteurs tels que Tariq Ramandan, pour passer assez vite à une littérature plus "hard" : celle du Tabligh (d'origine indienne ! **) ;
Selon l'ouvrage les "dossiers secrets de Mr X, le Terrorisme islamique" ce sont des gens de ce groupe radical qui ils montreront les premières cassettes de combats ou d'attentats pour l'influencer (à l'époque l'Internet n'existe pas encore). Et cela va marcher bien plus que prévu : il décide de voyager en Europe, pour rencontrer d'autres convaincus, qui végètent la plupart du temps au GIA, dont on sait aujourd'hui l'infiltration profonde qu'avaient réussi chez lui les services secrets algériens, décidés à pratiquer dans leur pays la politique du pire pour éloigner la population des tentations islamistes.
Le GIA, créature du DRS
Un bon nombre d'attentats commis en Algérie furent l'œuvre du pouvoir, tenu on le sait par les militaires et non par un semblant de représentation démocratique. Le livre "Contre-espionnage algérien, notre guerre contre les islamistes" d' Abdelkader Tigha, en fait foi de façon assez hallucinante, expliquant à quel point certains se sont faits embarquer dans cette dérive meurtrière (c'est à lire absolument pour comprendre la période). Le témoignage d'Abdelkader Tigha, officier six ans au CTRI (centre territorial de recherche et d’investigation) de la ville de Blida, recueilli par Philippe Lobjois étant plus que saisissant. Son témoignage sera confirmé par un général : "de manière précise, Mohammed Samraoui raconte comment tel ou tel petit voyou s'est du jour au lendemain retrouvé "émir" dans le maquis, selon lui avec l'aide de l'armée, comme le sanglant
Djamel Zitouni, ex-chef du Groupe islamique armé (GIA) qu'il estime être un terroriste "à la solde des généraux". Baptisé "émir national" du GIA de 1994 jusqu'à sa mort en 1996, cet ancien vendeur de poulets analphabète devenu chef de guerre revendiquera certaines des actions les plus spectaculaires du groupe : détournement de l'Airbus d'Air France en 1994, attentats de Paris en 1995, exécution des moines de Tibéhirine". Selon lui, en réalité, il n'y avait pas eu qu'un seul GIA : "Il y a eu en fait trois GIA : celui des désoeuvrés, des extrémistes, des éléments isolés du FIS ; celui issu des anciens prisonniers des camps de sûreté, où étaient infiltrés des agents du DRS (Département des renseignements et de sécurité) ; et enfin un GIA créé de toute pièces", a-t-il expliqué à la presse. Tout le monde avait été étonné par Zitouni, un analphabète rédigeant des communiqués vengeurs sortis d'ont ne sait où.
Les copains de Charly
E
n France, Charles Pasqua, en 2003, avait ainsi utilisé ses contacts particuliers avec la frange des militaires qu'il connaissait pour monter une des opérations parmi les plus tarabiscotées de ces dernières décennies. Cela s'appelera l'affaite Thévenot (***), du nom des deux diplomates prétendument enlevés. Le compte rendu de cette manipulation de l'opinion signée de notre célèbre "Charly", le formateur idéologique de Nicolas Sarkozy à Neuilly, est absolument confondant et représente un sommet télévisuel à montrer absolument en école de journalisme. Pour éviter aux présentateurs futurs de servir de strapontin à une vision politique biaisée. A les entendre aujourd'hui, le message ne semble toujours pas être passé...
Celui qui s'était fair berner, dans ce jef d'œuvre de manipulation des médias n'était autre qu'AlainJuppé, qui avait dû avaler intégralement la couleuvre pasquaïenne, sans en avoir été informé. “La France va poursuivre sans complaisance les islamistes.” avait-il été forcé de dire, tout en réaffirmant son soutien “au régime d’Alger. Visiblement, Pasqua et son alter-ego Marchiani ne l'avaiten pas tenu au courant de la supercherie. Pasqua tablait entièrement sur ses liens avec les militaires algériens pour réussir son coup, dans lequel on retrouvait... Tigha ! "S’appuyant sur des “révélations” d’un livre publié par Roger Faligot sur la DST, selon lesquelles Jean-Charles Marchiani, qui a séjourné à Alger pendant l’enlèvement, bras droit du ministre de l’Intérieur français de l’époque, Charles Pasqua, a concocté avec ses pairs d’Alger “l’opération”, l’émission a même recueilli les témoignages de Abdelkader Tigha, ex-lieutenant de la sécurité militaire ainsi que celui de H. Ouguenoune, également ancien officier de la sécurité militaire. Les deux témoignages plaident pour un “vrai faux enlèvement” monté par des services algériens. L’autre témoignage est celui d’un agent de sécurité de l’ambassade qui travaillait pour le compte des services de renseignements français et qui, selon ses dires, “connaissait le lieu de détention des otages” et qu’il “s’agit d’une grossière manipulation”. Jean-Charles Marchiani, sollicité par l’émission, s’est refusé, selon le commentateur, de témoigner, se contentant seulement de confirmer qu’il avait “donné son accord pour l’opération”.
Tout le monde aura remarqué lors de l'affaire un ministre du Budget (et porte-parole du gouvernement) venu dire à la télevision qu'il s'agissait "d'un acte inqualifiable" : or ce n'est autre que Nicolas Sarkozy, formé politiquement par Charles Pasqua. Difficile de croire qu'il n'était pas dans la confidence, et se payait déjà la tête de Juppé, roulé dans la farine dès le début de l'opération "Chrysanthèmes" ! La peur du terrorisme, ça s'utilise, et "Charly", ce jour-là en avait donné une superbe leçon à son héritier !
Jamel Beghal, le pigeon parfait
Des manipulateurs du danger islamiste, il n'y en avait pas qu'en France. Beghal (en photo à gauche), pourtant décrit comme "intelligent" par les policiers qui l'ont interrogé, se fera lui aussi manipuler, et par plusieurs personnes. En Angleterre, où il s'est installé après avoir passé un mois en Allemagne, après être parti précipitamment de France, pour d'obscures raisons, il verse maintenant "Takfir" : une autre influence idéologique d'influence sunnite, encore plus radicale, "takfir" signifiant "excommunication". Le site qui en fait la promotion s'appelle Ansar al Haqq, visité il n'y a pas si longtemps par des apprentis terroristes. Comme slogan, on y trouvait l'obligation du jihad, ce qui en fait bien un site d'une dérive sectaire islamiste : "dans l´un des articles représentatifs de l´idéologie des administrateurs, on peut lire que "le Jihad est l´obligation individuelle de la nation musulmane tout entière… le Jihad reste un devoir individuel jusqu´à ce que chaque parcelle qui autrefois était islamique retourne aux mains des musulmans" ; "[les musulmans doivent] continuer leur Jihad sur le sentier d´Allah jusqu´à la libération de chaque terre d´Islam et jusqu´à ce que le Khilafa revienne afin de protéger le sanctuaire de l´Islam et y diffuser sa Shari´ah." Le site français étant hébergé aux Pays-Bas et déclaré au nom d´Ahmed Sifaoui, qui habite en fait à Saint-Denis ! Comme idées fortes, dans le site, on trouve par exemple le refus net de participer à la démocratie, en interdisant d'aller voter, et un soutien direct.... aux Tchétchènes : dans le site, deux individus se faisant appeler "Ibn Hittin" et "Abu Ibrahim Al-Bosnawi" (le Bosniaque), s'activant pour réunir des fonds pour... le Kosovo et pour imprimer des tacts anti-votes lors de la dernière élection présidentielle. "Abu Ibrahim Al-Bosnawi", le "modérateur" d"Ansar al Haqq !!! Celui, qui, sur d'autres forums islamistes, se fait appeler le " pseudo-jihadiste", un "Qitaliste" ("qitâl" signifiant "combat" en arabe) !!!
Les jeunes imams auto-proclamés du Net
On y encense aussi le dénommé Abou Oussama Bilbani (en photo à gauche), jeune "professeur de fiqh" (loi islamique) "d'Aqîdah", de "langue arabe dans les balkans" (…)" et selon notre serbe (installé dans le Nord de la France !) un "lettré" : "Il a 30 ans. Il a fait des études dans une école islamique à Novi Pazar, région du Sandjak en Ex-Yougoslavie. Il a fait des études à l’université islamique du Caire en Égypte ; il était spécialisé dans l'Aqida et il faisait un doctorat. Son cheikh était Abou Bassir At-Tartoussi. Il habite actuellement au Kosovo et il enseigne dans un Masjid et sur internet l' Aqida, le Fiqh et la langue arabe. Il a donné de nombreux cours et répondu aux nombreuses ambiguïtés des Asharites, des pseudo-salafis et des Ghoulat At-Takfir." Notre nordiste citant le "cheikh Imamovic", qui aurait été l'inspirateur d'Abou Oussama Bilbani : "Il est né en 1971 dans la ville de Kalesija (Bosnie-Herzégovine). Il a étudié à la Madrassa "Gazi Husrev-Beg" à Sarajevo. Il a étudié les sciences islamiques, notamment le droit islamique (Fiqh) dans les universités aux Emirats Arabes Unis en Jordanie et en Arabie Saoudite. Il a aussi vécu et étudié quelques années au Soudan. Durant la guerre de Bosnie (1992-1995), il a été un Moudjahid dans la brigade 241 ‘Gazije’. Il a été blessé à quatre reprises et fut le premier combattant musulman à prendre en otage un tank de l’armée serbe (…) Il est actuellement l’Émir du village "Gornja Maoca" en Bosnie où les Lois d’Allah sont enseignées. Il a ouvert une école pour les enfants suivant le programme scolaire jordanien. Il donne également des cours pour les étudiants en science. Beaucoup de Chouyoukh viennent lui rendre visite et beaucoup de Toulab Al-Ilm des Balkans et d’Europe viennent étudier chez lui. Il a dernièrement eu des problèmes avec les autorités bosniaques ; il a été arrêté, puis relâché." Bref, on se réclame de "lettrés", ou de pseudo-connaisseurs de textes anciens, auto-bombardés directeurs de conscience... et bardé de faux diplômes ou de faux exploits militaires. Une bouillie prétentieuse, qui hélas, embarque les esprits faibles en quête de mentors !
Des prédicateurs émargeant au MI5
Arrivé en Angleterre, sur place, Jamel Beghal s'associe à un groupe, dont le prédicateur est depuis longtemps un des principaux informateurs du MI5, ce qu'il ignore. Beghal se fait déjà manipuler, et, bien entendu, ne s'en rend pas compte, trop embarqué dans les interminables discussions auxquelles il participe. Son Imam de prédilection n'est autre qu'Abou Qatada (en photo à gauche) qui, comme beaucoup d'autres, est passé entre les mains de la police jordanienne et anglaise pour en ressortir à plusieurs reprises sans être inquiété (emprisonné en Angleterre depuis 2005, il a été libéré sous un tollé général en février dernier). Des aller-retours qui en font un individu peu crédible, pourtant, que les anglais ne souhaitent pas expulser désormais au prétexte qu'il risquerait sa vie à son retour en Jordanie. Le front marqué par l'abus de prière (à force de se prosterner) et réputé avoir de ses mains assassiné des soldats lors de deux attentats perpétrés en 1998 à Amman (où il a été condamné à vie par contumace) il bénéficie à Londres d'une aura énorme lors des ses prêches purement jihadistes. "Ce prêcheur islamiste radical, véritable porte-voix d’Al Qaïda, est soupçonné d’avoir été l’un des proches conseillers de Zacarias Moussaoui, condamné à vie suite au 11 septembre 2001 ou de Richard Reid, le fameux terroriste à la chaussure du vol Paris-Miami" précise Actu-défense. On retombe toujours le même nombre restreint d'individus ! Dont une bonne partie est sujette à des troubles mentaux évidents (chez les deux derniers cités, c'est net en effet !). Un lot d'esprits faibles bien manipulés dont on retrouve la trace dans les attentats du 11 septembre, dont les préparatifs dépassaient de très loin leur entendement. Des pigeons rêvés, tel Moussaoui à l'esprit plus qu'embrumé !
Un "Londonistan" bien surveillé
Le "Londonistan" anglais est en fait entièrement contrôlé par les services secrets de sa majesté (il suit à la trace les "passagers" des avions de la CIA et participe en même temps aux interrogatoires musclés à la descente des avions de "renditions") : les pires prédicateurs étant ceux qui fournissent le plus d'indications à la police : le système fonctionne tout seul, en circuit fermé. C'est un peu celui des boutiques de revente de matériel, ceux qui ont pignon sur rue, et où atterrit régulièrement du matériel volé... mais que la police laisse revendre, en acceptant donc le recel, uniquement pour mieux remonter à la source initiale. Tous les gens au parfum du système (dont les policiers) vous le confirmeront. C'est plus efficace que de courir dans tous les coins après les voleurs (l'homme qui dépose l'objet à vendre laissant ces coordonnées).
L'homme alors en vue du Londonistan est Anjem Choudary (en photo à gauche), interdit de séjour en France, en Belgique et en Inde, avec son association Al-Muhajiroun ('Islam4UK") , aujourd'hui interdite. Un provocateur assez grotesque, partisan d'établir la shariah en Grande-Bretagne ! Bizarrement ; sur son site, on trouvait des photos provocatrices qui semblaient avoir le même décor que la soi-disant habitation de Malika-el-Aroud.... il tient des propos tellement provocateurs qu'il est devenu un terreau florissant pour l'extrême droite anglaise, celle notamment de l'EDL : à croire qu'il n'existe que pour la renforcer.
Selon un spécialiste, Tahir Abbas, l'auteur du livre de référence "Islamic Radicalism and Multicultural Politics, The British Experience," "C'est un peu un bouffon, et il parle régulièrement aux services secrets" (qui, ainsi, contrôlerait plus facilement ses opposants de l'extrême droite !)... Lors de ces prêches, Abou Qatada passait lui son temps à encenser un seul homme, qu'il n'avait jamais rencontré ni vu : Ben Laden. Londres s'était trouvé en lui un porte-parole recruteur efficace : la mosquée ne désemplissait pas... et recrutait à tour de bras de jeunes illuminés, fascinés par les discours enflammés d'Abou Qatada. Sans savoir qu'il était lui aussi le principal informateur du MI5. Comme l'était aussi le second personnage qui aura eu une influence sur le français émigré : Abou Walid (Abou el-Walid). Voilà donc depuis son séjour anglais notre Jamel Beghal devenu beaucoup plus... religieux. Il est même désormais complètement transformé comme le montre le journal télévisé du 7 septembre 2002, posant devant une littérature islamiste, et où l'on voit son ami Jean-Marc Grandvisir, un antillais converti à l'islam (en quelque sorte une nouvelle générationd'extrémistes islamistes !), qui devait garder son appartement alors que Beghal venait alors d'être arrêté à Dubaï. Beghal avait deux amis sur place : Johan Bonté et Jean-Marc Grandvizir, tous deux de Corbeil-Essonnes et préposés aux liaisons du réseau. Johan Bonté, 20 ans, n'est autre que le beau-frère de Beghal !
Des vies perdues
Le dernier larron, Kamel Daoudi, soupçonné d'être l'informaticien du « réseau Beghal », en fuite, sera arrêté à Leicester (Royaume-Uni), muni de faux papiers, l'une des spécialités du groupe. En 2000 il était devenu animateur dans un cybercafé d'Athis-Mons (Essonne), l'endroit idéal pour rencontrer des islamistes. Lui même en était devenu le mentor en faisant des discours enflammés à la mosquée du coin comme prédicateur. Lourdement condamné (10 ans), puis re-condamné à 6 ans d'emprisonnement et libéré depuis, Daoudi vit aujourd'hui dans une sorte de no man's land digne de kafka : il est privé de ses droits civiques car il a été déchu de la nationalité française, mais il est en même temps assigné à résidence en France tout en y étant interdit de séjour ! Aux dernières nouvelles, il vivait à l'hôtel (payé par l'Etat) avec ses affaires dans un box (un "local de stockage d'ustensiles de ménage, "), dans le Tarn, à Lacaune. En somme, "il est à la rue mais assigné à résidence". L'exemple même d'une vie perdue et gâchée. Celui qui les avait tous embarqués dans ce scénario perdu, Abou Walid était en fait un vétéran du jihad, vu en Bosnie-Herzégovine au début des années 1990 et au Tadjikistan, d'où il avait rejoint la Tchétchénie en 1995. On le retrouvera mort en 2004 après semble-t-il un bombardement russe dans le nord Caucase. Ami de Shamil Basaev il avait participé à l'Institut du Caucase, où il pronaît un wahhabisme militant. Car l'islam dont parle tous ses extrémistes est bien une secte, celle des wahhabites, des sunnites derrière lesquels se cachent des dynasties pétrolières qui alimentent en argent frais le terrorisme en clamant officiellement tout faire pour lutter contre lui.
L'Europe Centrale, autre creuset jihadiste
D'autres endroits que l'Angleterre constituent en effet des creusets pour le radicalisme : en Europe centrale, en Bosnie notamement, affiche un soutien sans faille à la Tchetchénie. Evidemment, Washingon veille jalousement sur la région, qui peut déstabiliser le régime russe (d'où l'intérêt de supporter ces opposants). Khaled Ouldali 34 ans, né dans le Gard et résidant dans le bordelais est ainsi arrêté en Georgie en 2002. "Son expérience illustre à bien des égards le parcours de dizaine de Français partis du jour au lendemain soutenir « leurs frères opprimés ». Détenu dans une cellule de Tbilissi (Géorgie) avec huit autres prisonniers depuis bientôt quatre mois, Khaled Ouldali, 34 ans, originaire de la région bordelaise, se présente comme un sympathisant pacifique du peuple tchétchène. « Je faisais des marchés enFrance. Je suis parti sur un coup de tête pour la Tchétchénie. C'est en toute légalité que je suis rentré en Géorgie, le 27 août, et c'est en toute illégalité que je suis incarcéré », raconte ce ressortissant français, joint par téléphone sur son lieu de détention. La DST le considère comme « un militant de base » L'itinéraire d'Ouldali paraît plus tortueux. Vêtu d'un treillis militaire sous ses habits lors de son interpellation par les policiers géorgiens dans les gorges de Pankissi le 29 août, à la frontière de la Tchétchénie, le jeune homme, fiché par les RG français était connu pour son activisme religieux ainsi que pour ses amitiés avec les Frères musulmans et le Front islamique du salut. Khaled Ouldali est soupçonné par la Géorgie d'appartenir à une « organisation terroriste » et d'être proche d'un chef de guerre tchétchène. « Je n'avais pas d'arme quand j'ai été arrêté. Je venais simplement aider les réfugiés », se défend cet ancien chauffeur. La justice géorgienne possède une photo montrant un homme armé dans un camp d'entraînement situé à la frontière tchétchène. Le visage du combattant ressemblerait étrangement à celui d'Ouldali. « Ce n'est pas moi. Moi, je dois porter des lunettes pour voir quelque chose », réfute l'intéressé. Le passeport du Français comporte un autre visa géorgien. En décembre 99, Khaled Ouldali traverse la Turquie et la Géorgie pour se rendre sur la ligne de front à Chatoï en Tchétchénie, une petite ville où se sont regroupés des résistants locaux. Le séjour ne devait durer que quinze jours. Il se prolongera pendant onze mois. Dans le cadre de l'enquête sur des filières tchétchènes ouverte par Jean-Louis Bruguière, la DST s'intéresse à Ouldali considéré comme « un militant de base ». « Deux hommes sont venus m'interroger il y a quelques semaines. Ils m'ont dit qu'ils étaient des diplomates. Ils avaient plutôt l'air de travailler pour les services de renseignements », s'étonne Ouldali." La filière tchetchène existait bel et bien ; le gang de Roubaix en est l'illustration évidente, et Khaled Ouldali, libéré par les géorgiens le 29 janvier, est aussitôt incarcéré en France pour y être interrogé.
Surveillés aussi en France
Des prétendants au "kamikazat", surveillés de près en 2003 par la DST, nous avait rassuré l'Express, après les deux attentats d'Istambul des 15 et 20 novembre, qui avait fait 53 morts et plus de 700 blessés : "les activistes de toutes nationalités formés dans les camps afghans sous contrôle des taliban ou d'Al-Qaeda, entre 1992 et 2001, ont souvent pris un vol pour Istanbul. Avant de gagner discrètement l'Asie centrale. Les jihadistes en partance pour le Caucase, notamment pour la Tchétchénie, continuent à mettre leurs pas dans ceux de leurs aînés. Parmi eux quelques dizaines, voire quelques centaines de jeunes Français, d'origine musulmane ou convertis. Ils ont subi un entraînement intensif au combat, et parfois aux techniques du terrorisme, avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine ou à travers le monde. Depuis lors, les services de renseignement, DST, RG, DGSE, les suivent à la trace. Une traque qui a commencé au milieu des années 1990. Depuis le 11 septembre, les enquêtes ont permis de neutraliser 79 islamistes actifs, qui dorment aujourd'hui dans les prisons françaises". Un peu moins d'une centaine arrêtés, déjà, à l'époque.
On craint à ce moment -là des attentats, sous forme de bombes artisanales ou même d'attaque aux gaz : "Selon la DST (lire l'interview de son directeur), le service de contre-espionnage et de contre-terrorisme français, une attaque chimique a bien été déjouée les 16 et 24 décembre 2002, avec le démantèlement de deux groupes, à La Courneuve et à Romainville, dans la banlieue nord-est de Paris. A La Courneuve, les policiers saisissent du matériel qui permettait de confectionner une bombe classique, notamment du perchlorure de fer et deux bonbonnes de gaz vides. Celles-ci pouvaient être reliées à un système de déclenchement extrêmement sophistiqué, mis en ?uvre à distance par téléphone portable, susceptible d'être activé grâce à un code. Les enquêteurs trouvent aussi sur place le bas d'une combinaison de type NBC (nucléaire-bactériologique-chimique). Et le 24 décembre, à Romainville et à Stains, une liste de produits chimiques est saisie. Une fois mélangées, ces substances, en vente libre, peuvent dégager du cyanure d'hydrogène, un gaz mortel".
Karim Mehdi, un Mohamed Merah avant l'heure
Le "prototype" du jihadiste de retour dans son pays pour y commettre des attentats s'appelant Karim Mehdi, du même âge que Mohamed Merah quand il sera arrêté, qui, raconte l'express, "fut en l'espèce un novice très prometteur. Il a été interpellé le 1er juin 2003, Dès 1992, il effectue, à 23 ans, son premier "stage" dans un camp afghan où il séjourne trois mois - son compagnon de voyage se trouve aujourd'hui détenu à Guantanamo. Il part ensuite se "perfectionner" en Bosnie, avant de retourner au Pakistan. Il passe de nouveau par la Bosnie et, après un détour par la Mauritanie, s'installe en Allemagne, où les Français le repèrent avant de le cueillir lors de son escale". Mehdi ayant été en contact avec la fameuse "cellule de Hambourg", celle de Mohamed Attah ! Il possédait sur lui les numéros de téléphone de Ramzi Binalshibh et de Ziad Jarrah. Ramzi Bin al-Shibh étant présenté comme un des trésoriers d'Al-Qaïda : arrêté au Pakistan en 2002, on ne sait pas ce qu'il devenu : c'est des "prisonniers fantômes" de Guantanamo (de vrais zombies dont on ne sait rien depuis plusieurs années maintenant). Le second, Ziad Jarrah, membre de la cellule de Hambourg, aurait dirigé le commando du vol 93 d'United Airlines et serait mort dans son crash, produit au nord-est de Camp David, en Pennsylvanie avec 44 autres passagers et membres d'équipages ... De 1999 à 2003, il avait beaucoup voyagé (comme Merah : en
(ce qui fait qu'il devrait être libre, aujourd'hui !). Mehdi était lié à Christian Ganczarski, un polonais d'origine versé wahhabite, lui aussi, arrêté avec lui à Roissy, et également grand voyageur en Afghanistan et au Pakistan. Lui était en relation avec Nizar Nasr Nawar l'auteur de l'attaque suicide de Jerba (le 11 avril 2002, devant la synagogue de la Ghriba) : il sera condamné pour cela à 18 ans de prison. Son frère, Walid Nawar, aurait été en contact via un téléphone satellitaire Thuraya (décidément, c'est l'engin rêvé du terrorisme !) juste avant l'attentat avec Khaled Sheik Mohammed, principal accusé du 11 Septembre. Des accusations fournies par la CIA, bien sûr.
L'islamo délinquance existait déjà en 2002
Avec cet essaimage dangereux, dès 2002, à peine le séisme du WTC passé, la police française commence à faire des descentes dans les mosquées au imams virulents, et les journaux télévisés du soir relatent les descentes de police. On en profite alors, par exemple, pour regarder de plus près les prêches de Thami Raiji, l'imam de Puteaux :« Cette mosquée fait en effet partie de la quinzaine de sites que nous surveillons en région parisienne, sur les quelque trois cents lieux de culte que nous connaissons, commente un responsable de la direction centrale des renseignements généraux, la DCRG. C'est en Ile-de-France qu'ont été isolés les noyaux les plus durs de la mouvance salafiste, qui prône un intégrisme fondamentaliste et appelle à la guerre sainte. Outre Paris et sa région, on observe une poussée de ce courant dans le Nord-Pas-de-Calais." (le gang de Roubaix a marqué les policiers et aujourd'hui encore un noyau dur y réside toujours ****). Parmi les invité de la mosquée, l’imam Safwat Hijazi, venu de l’université égyptienne Al-Azhaar, visible également sur la chaîne de télévision égyptienne Al-Nas TV, qui était aussi interdit de séjour en Angleterre en raison de ses propos violents et très nettement... antisémites. Parmi les autres "invités" de l'imam Raiji, la chaîne de télévision saoudienne IQRA qui est la vitrine de la pensée wahhabite, encore une fois. En somme, la mosquée de Puteaux faisait dans la secte reigieuse dissidente de l'Islam !!! Mais n'effrayait pas pour autant le pouvoir : le 23 juin 2009, Mohamed El Madani, l'administrateur de la mosquée, sera présent à l'Assemblée Nationale pour la présentation du livre de Nicolas Sarkozy "La Republique, les religions, l’espérance", on le verra aux côtés de Laurent Wauqiez. A l'arrière de la jaquette du livre, on peut lire "sur toutes ces questions, Nicolas Sarkozy s'engage. Il souhaite inventer une laïcité ouverte et apaisée, où chacun, quels que soient sa foi ou ses doutes, puisse vivre son espérance et participer à la construction de la société démocratique. Dans la liberté de la conversation, le lecteur découvre un homme qui parle de la République, de la foi, de ses rencontres avec des figures spirituelles qui l'ont marqué, des convictions qu'il veut transmettre à ses enfants. L'autorité de l'auteur et l'urgence des thèmes abordés font de cet ouvrage une contribution majeure à la réflexion sur les valeurs fondatrices de la République et l'avenir de la laïcité française". Sarkozy, candidat à la sortie du livre, se présentait comme rassembleur : cinq ans plus tard il sera le grand diviseur de la nation. En faisant la promotion des thèsess islamophobes, notamment de son conseiller Buisson, doublement rétribué (par un salaire de conseiller et comme responsable d'une agence de sondages à laquelle faisait appel en priorité l'Elysée).
Pourtant, en 2002, et c'est notable, le lien entre délinquance et extrémisme religieux existait donc déjà : "il faut noter également que certains imams sont mis « sous pression » par des « jeunes intégristes ». « Ce sont pour l'essentiel d'anciens petits caïds qui ont trouvé une raison d'exister dans une pratique extrémiste de leur religion et qui poussent certains responsables de mosquée à radicaliser leur discours », reprend un enquêteur des RG. « Les plus virulents » Parmi cette « génération émergente », une attention particulière est portée « aux Français de souche, récemment convertis à l'islam ». « Ce sont souvent les plus virulents », insiste un policier. Leurs voyages à l'étranger font l'objet de vérifications permanentes (...) Etrange comment ces propos peuvent revenir d'actualité !!! "A titre d'exemple, Khaled Ouldali, 34 ans, originaire de la banlieue bordelaise, est détenu depuis le mois d'août dernier en Géorgie. Les autorités de ce pays accusent le Français d'avoir été en contact « avec une organisation terroriste » et notamment avec un chef de guerre tchétchène". Des "vérifications" qui se faisaient en 2002 et qui ne se se seraient pas faites en 2005 à Toulouse ? Qui a perdu la main sur le sujet ?
Les faux humanitaires
Le procédé utilisé à l'époque était parfois aussi celui des associations humanitaires musulmanes, phénomène noté alors comme "rare", heureusement. "Bien entendu, le milieu humanitaire français n’attire pas que les exclus de la croissance. Les dérives individuelles et criminelles, encore une fois, s’avèrent extrêmement rares. En revanche, il arrive que des ONG soient établies afin de masquer des activités politiques ou scélérates derrière de douteuses prétentions caritatives. Immigré musulman de la deuxième génération, Khaled Ouldali, l’initiateur d’une obscure Association de bienfaisance et de culture créée en 1993, a ainsi été arrête en Géorgie en septembre 2002, accusé de soutenir la rébellion tchétchène. Après tout, n’importe quelle association lucrative ou prosélyte peut s’autoproclamer humanitaire. Soupçonnée d’être financée par la Syrie, l’APBIF (Association des Projets de Bienfaisance Islamiques en France) a par exemple pour principale fonction de propager la pensée des Ahbaches". On retrouve ainsi la Syrie, celle qui en même temps torture les candidats kamikazes français qu'elle intercepte, et aide financièrement des associations islamistes en France. L'association étant accusée de faire du prosélytisme pour les habaches, les concurrents directs des wahhabites. Les habaches étant résoluments... pro-syriens !
Surveillé, filmé, suivi... mais laissé en liberté
Toutes ces personnes ont été, un jour ou un autre... surveillés, pour être au final arrêtées. Or, chez Mohamed Merah, il n'en sera rien : Mohamed Merah va en effet bénéficier d'un très étrange statut à son retour d'Afghanistan : le 7 janvier 2011, un mois après son retour il se retrouve en effet sous étroite surveillance, pourtant : son "officier traitant" local, Hassan Loubane, le place sous écoutes et le filme chez lui et lorsqu'il sort de chez lui... rue du Sergent Vigné. Ses fadettes de téléphone portable sont épluchées. Or la procédure de surveillance étroite, dite de "surveillance administrative" est rare et doit faire l'objet d'une signature... du premier ministre, comme je l'avais déjà indiqué ici : "en France en 2011, il y aura 6000 demandes dont un tiers consacrées au terrorisme, le reste étant lié au grand banditisme ! Merah est l'un des 2000 criminels terroristes potentiels ! Impossible d'imaginer que durant cette période, durant laquelle il loue régulièrement de très grosses cylindrées pour se rendre en Espagne, à Malaga, les policiers ne se soient pas rendus compte qu'il alliait les deux : terrorisme ET grand banditisme ! Entre janvier et août 2011, on le filmera et l'observera même pendant 1200 heures. Or une des photos du dossier du Monde (ci-contre), consacré à sa jeunesse, est extraite de cette surveillance : manifestement, bien avant l'épisode TF1, la presse a déjà eu accès à son dossier... secret".
Dans ce dossier, que l'on commence seulement à découvrir, tant le gouvernement précédent a cherché à l'enterrer, on découvre des choses sidérantes comme cette filature arrêtée sans raison, et qui a pourtant dû logiquement donner tous ceux qui viennent le voir, ou même partager son loyer, tels que son épouse d'un court moment, sa sœur ou son colocataire (car il en avait un !)... "Le Parisien s'est procuré les 23 pages de rapports rédigées sur le Toulousain. "Islamo-délinquant", "délinquant en phase de radicalisation", "une menace"... le tueur au scooter, connu des services de renseignements intérieur depuis 2009, était une "cible privilégiée" de l'agence" peut on y lire, dans le journal qui ajoute "qu'il est identifié par la DCRI comme appartenant à la " nouvelle génération " d'islamistes de la région. La famille Merah est quant à elle décrite comme "une fratrie d'islamo-délinquants". Cela faisait donc deux ans déjà que toute la famille Merah avait été fichée comme dangreuse... et personne n'aurait songé à elle après un meurtre pouvant être lié à un terrorisme islamique, puisque visant des soldats intervenants en Afghanistan ? Et ce, dès les premiers meurtres ?
(**) lire la remarquable description ici :
http://socio-anthropologie.revues.org/index155.html
(***) sur l'affaire Thévenot l'indispensable document est ici :
http://www.dailymotion.com/video/x2dlxj_faux-coupables-et-vrais-terroristes_creation
pour compléter :
http://www.dailymotion.com/video/xeh3y7_les-exiles-du-mandat-charles-pasqua_news
http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/DELTOMBE/11466
(****) récemment, une drôle d'histoire s'est produite à Loos, près de Lille. Là où une tour monumentale, la Tour Kennedy (que je connais bien pour m'en être servi pour émettre en radio-libre en 80 !) a été l'objet il y a quelques jours d'un phénomène sans précédent : une évacuation totale, en pleine nuit, provoquée par une alerte à la bombe. Du jamais vu depuis des années à cet endroit. La raison : un coup de fil anonyme donné par un individu désirant ainsi montrer son désaccord avec les arrestations récentes de terroristes islamistes à Strasbourg. Et la preuve que dans la région, des sympathisants existent. "Selon Nord-Eclair, "l'auteur de ce courrier manuscrit et anonyme dit avoir posé une bombe dans la Tour Kennedy pour se venger d'un membre de sa famille qui aurait été arrêté dans le coup de filet anti islamiste mené le week-end dernier en France par les forces antiterroristes." Anonyme... mais lié à un "membre de sa famille ?"... les policiers n'ont eu aucun mal à le retrouver, celui-là !
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