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Accueil du site > Tribune Libre > Subway : mythes et agressions sexuelles

Subway : mythes et agressions sexuelles

Tout le monde connaît le métro parisien. Et chacun, fort de son expérience, est à même de juger ce prestigieux outil sans lequel notre capitale perdrait une partie de son identité. Mais qu’en pensent les provinciaux ? Et comment le perçoivent les visiteurs étrangers ? Je n’en avais pas la moindre idée, aussi m’a-t-il paru intéressant de glaner ici et là quelques impressions de voyage. C’est ainsi qu’un matin de mars, dédaignant l’appel du soleil qui vient d’émerger derrière le grand mécano de Beaubourg, je plonge dans le tunnel, à la recherche de mon interlocuteur privilégié : le touriste…

 

9 h 30. Châtelet. Deux ravissantes blondinettes dont les sacs s’ornent d’une feuille d’érable, cherchent à s’orienter dans la vaste salle des échanges où se croisent les flux de travailleurs. Je mets le cap sur elles. Moyennant un slalom pour éviter les embardées d’un amateur matinal de jaja, puis un groupe de rastas tout émoustillés par le Simmer down des Skatalites déversé par leur ghetto-blaster, je parviens à la hauteur de mes deux Canadiennes. « Le métro ? C’est sale » affirme Jennifer. « Et ça pue ! » ajoute Sharon d’un air pincé. Une opinion hélas partagée par nombre de nos visiteurs, il faut bien en convenir. Ainsi le grisonnant Kjetil : « Dommage qu’une si belle ville présente des aspects aussi négligés », regrette-t-il. « D’autant plus que c’est très malsain, j’ai l’impression d’être plongé dans un bouillon de culture », souligne Hervé, un Palois dont c’est la première visite dans la capitale. Je le rassure aussitôt : s’il survit à une immersion d’une heure, il sera définitivement immunisé.

Hannelore et Hans-Peter s’offusquent, pour leur part, de la présence de trop nombreux clochards. Cela nuit à l’image du réseau, pensent-ils. Un avis que ne partage pas Alex le Genevois : « Ils font partie intégrante du décor. Paris sans eux, ce serait de l’emmenthal sans trous ! » affirme-t-il en souriant avant d’ajouter sur un ton goguenard : « Je les soupçonne même d’être subventionnés par la Mairie de Paris. » De l’humour helvète, sans doute !

Jeux de mains, jeux de vilains

Autre grief, et non des moindres : les agressions sexuelles dont sont trop souvent victimes nos visiteuses, et particulièrement les étrangères que l’isolement linguistique et culturel rend plus vulnérables. À commencer bien entendu par les plus jolies d’entre elles. Ainsi Petra, la jeune Néerlandaise, dont le physique avantageux suscite les appétits des obsédés de tout poil. Il est vrai que son mini short et son T-shirt ajouré, malgré la fraîcheur extérieure, frisent la provocation et expliquent, à défaut d’excuser, les menus attentats dont elle reconnaît être l’objet. Mais qu’elle subit, semble-t-il, avec philosophie.

Si l’on pétrit Petra sans la traumatiser, d’autres en revanche supportent mal la promiscuité sournoise et agissante des heures de pointe. Donatella, la quarantaine attrayante, s’est même rebiffée, n’obtenant en retour de son agresseur qu’une bordée d’injures proférées dans l’indifférence générale. Vigdis, quant à elle, subit en silence mais au prix d’un violent effort sur elle-même. « Il est vrai, observe-t-elle, qu’il n’y a pas de métro à Reykjavik ! »

Qui dit agressions dit coups et blessures, et force est de reconnaître que sur ce plan-là, je fais chou blanc : pas le moindre coquard, pas le plus petit horion à me mettre sous la plume. Et de fait, cela m’est confirmé par un cadre de la RATP : « En moyenne, il est déposé une plainte par… million de voyages. » Impressionnant ! Et bien loin du sentiment d’insécurité entretenu par une presse qui met dans le même sac le métro parisien et quelques lignes chaudes du réseau SNCF de banlieue.

Les loubards absents, restent les tire-laine, les coupe-bourses et autres vide-goussets. Bref, les pickpockets. Pratiquant avec civisme l’étalement des vacances, ils ne partiront qu’à l’automne, lorsque les touristes se feront plus rares. En attendant, ils marquent une nette prédilection pour nos visiteurs japonais, pourtant mis en garde par leurs guides mais peu habitués à ce type de délinquance, rarissime il est vrai dans les transports nippons. Et comment soupçonner la petite brunette de 12 ans avec sa veste de laine posée sur l’avant-bras dans une attitude d’absolu détachement ou son petit frère de 10 ans au regard candide ?

Autre présence jugée importune, celle des solliciteurs de toutes sortes, en quête d’une pièce ou d’un ticket-restaurant. « J’ai horreur que l’on cherche à me culpabiliser, je me sens prise en otage dans la rame », me confie Annie, la mère de famille d’Arras en transit pour Disneyland avec ses deux gamins. Adrien, l’Aveyronnais de Bozouls, se plaint, quant à lui, de l’agressivité de certains quémandeurs, heureusement peu nombreux. Les chanteurs embarqués (devenus rares depuis que la RATP leur a interdit l’accès des rames) ne suscitent eux-mêmes qu’un intérêt des plus mitigés, à l’exception des Roumains de la ligne 10 dont Eileen, la brune Américaine, apprécie les airs tziganes.

Un musée de la matraque

Cela dit, les touristes satisfaits existent, je les ai rencontrés. Satisfaits du réseau, tel ce couple de Danois stupéfaits de sa densité. Ou bien encore ce quinquagénaire londonien, ravi de pouvoir accéder sans difficulté et pour un coût dérisoire à tous les quartiers de la capitale. Satisfaits de l’accueil, tels Rinus le Flamand et Karen, la blonde Suédoise, seule Ida, la jolie Nancéenne, se montrant quelque peu critique envers le personnel. Satisfaits enfin de la décoration des stations comme cette vieille dame grenobloise émerveillée par la station Louvre : « Ce serait formidable si elles étaient toutes aussi belles, chacune symbolisant le quartier qu’elle dessert ! » Et comment ! Métro-musée, métro-vitrine, voilà une idée choc à laquelle la Régie a déjà pensé, chère madame : voyez Arts-et-Métiers, Bastille ou Cluny, pour ne citer que celles-là. Cela étant, il faut bien avouer qu’un musée de la matraque et du pavé habillerait joliment la station Censier-Daubenton. Quant à Pigalle, un ou deux sex-shops y offriraient sur les quais un spectacle assez croquignolet et de nature à accroître la clientèle.

17 heures. Concorde. J’en ai plein les bottes. Un dernier touriste et je remonte à l’air libre. À quelques pas de moi, un Japonais photographie le tunnel, les bras tendus et l’œil rivé sur l’écran LCD de son Pentax. Je m’approche de lui et tente d’engager le dialogue. Peine perdue, le fils du Soleil levant ne parle pas français et baragouine avec difficulté quelques mots qui peuvent passer pour de l’anglais. Je préfère abandonner. Sayonara, Sir ! 

« J’peux répondre à sa place », dit une voix dans mon dos. Je me retourne. Assis sur une banquette de faïence, l’homme qui m’interpelle est un SDF. Sympathique, mais je ne m’intéresse qu’aux touristes, de préférence étrangers. Il balaie l’objection : « Justement, je suis un touriste de la vie. Quant à être étranger, je suis breton et fier de l’être. Je m’appelle Fanch, François si tu préfères. Si tu veux, je te chante Me zo ganet e kreiz ar Mor*. » Inutile, je rends les armes : « Que pensez-vous du métro ? » Fanch s’humecte la gargamelle d’une gorgée de Kro avant de répondre : « C’est une invention géniale, question chaleur. Y’a qu’un défaut, le raffut des rames m’empêche de pioncer. Si tu vois les gros bonnets, demande-leur d’en faire des moins bruyantes. » Je promets. « Alors, tout va bien. Kenavo, mon gars ! »

*Je suis né au milieu de la mer

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54 réactions à cet article    


  • Allain Jules Allain Jules 30 mars 2009 11:21

    @Fergus,

    Bien décrite, la diversité du métro. Bien décrit, le sentiment des uns et des autres. Excellente connaissance du Paris gruyère.

    Génial et à bientôt !


    • Fergus fergus 30 mars 2009 12:03

      Salutation à vous et merci pour votre commentaire.


    • Traroth Traroth 30 mars 2009 11:33

      "Il est vrai que son mini short et son T-shirt ajouré, malgré la fraîcheur extérieure, frisent la provocation" : Pas d’accord avec ce type de déclaration. Ce sont les agresseurs, les coupables.


      • Fergus fergus 30 mars 2009 11:43

        Rassurez-vous, Traroth, je suis entièrement d’accord avec vous sur ce point. En l’occurence, je n’ai fait que transcrire l’opinion la plus couramment répandue (y compris hélas chez de nombreuses femmes) sans toutefois la partager.


      • Zalka Zalka 30 mars 2009 11:35

        Article très symphatique et vivant. Merci.


        • Fergus fergus 30 mars 2009 12:02

          Merci pour ce commentaire, Zalka.


        • LE CHAT LE CHAT 30 mars 2009 11:36

          Moi ce que j’aime dans le métro, c’est les musicos à chaque station et parfois dans les rames , le métro , c’est la plus grande salle de concert parisienne , le métro sans musicos serait comme un demi sans la mousse ! smiley


          • Fergus fergus 30 mars 2009 12:01

            Vous avez raison, Le Chat, la présence des musiciens dans les couloirs est un "plus" qui humanise un univers souterrain par nature froid, impersonnel et, pour certains usagers, anxiogène. même si ce sentiment n’a pas de fondement raisonnable.

            Cela dit, comme je l’ai écrit dans l’article, les musiciens "embarqués" sont interdits dans les rames depuis des années par souci de tranquillité des voyageurs. Cela n’empêche pas quelques entorses, notamment de la part de violonistes et accordéonistes roms sans-papiers, parfois talentueux et qui, le plus souvent, bénéficient de la tolérance des agents d’exploitation malgré l’interdiction.

            Quant aux autres musiciens, ceux des couloirs, ils bénéficient d ’un agrément qui leur est délivré par la RATP à l’issue de deux séances d’audition annuelles. Comme cette dame qui a longtemps interprété sur sa harpe à Jussieu le superbe Erev shel shochanim’.


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 30 mars 2009 12:46

            Bonjour, c’est curieux, en lisant votre article, m’est revenue immédiatement l’odeur du métro.

            Quand j’étudiais, rue de la fontaine aux rois, je préférais faire les deux stations qui relient la gare de l’est à République à pied par le canal saint Martin. Par contre, puis-je émettre un doute à propos des viols dans les transports en commun japonais, s’il est vrai qu’aucun passager ne s’en mèle et détourne les yeux du spectacle, certaines vidéos d’origine nippone en témoigne de filles agressées par toute la classe dans un bus scolaire ou dans la rue même...Ce n’est pas parce que l’on ne trouve pas le moindre témoignage à ce sujet que le fait n’existe pas. La fille du RER, sortie prochaine, lève le voile sur le mythe dont vous parlez.


            • Fergus fergus 30 mars 2009 13:14

              Bonjour.

              Je n’ai pas parlé de
              viols dans cet article mais d’agressions sexuelles. Et concernant les Japonais, il s’agissait de vols commis par des pickpockets. Et de fait, les pickpockets sont rarissimes dans les transports japonais où la délinquance est l’une des plus faibles du monde.

              Autre sujet, je connais très bien (et j’apprécie énormément) le quartier que vous décrivez : ma belle-fille a habité rue de Tourtilles et demeure maintenant avec mon fils rue de Malte. Quant à moi, je suis naguère allé plusieurs fois en formation chez Bull rue des Vinaigriers et j’étais encore en balade il y a quelques jours dans des rues en plaine mutation : Sainte-Marthe et Dénoyez...


            • Internaute Internaute 30 mars 2009 14:11

              (commentaire effacé)


              • Gül 30 mars 2009 14:22

                Tiens ! Une vilaine tâche dans un fil plutôt cordial jusque là....

                Bonjour Fergus,

                Une évocation qui me rappelle mes années parisiennes. Ca fait des années maintenant que je n’y ai pas mis les pieds, et même à l’époque j’avais tendance à préférer le bus quand j’avais le temps, on s’y sent plus touriste que jamais !

                En tous cas, bel article qui retrace de manière très réaliste l’ambiance souterraine du métropolitain.


              • Fergus fergus 30 mars 2009 15:52

                Bonjour et merci pour ce commentaire, Gül.
                J’avoue que si je suis plutôt bus à Londres, je suis résolument métro à Paris pour la rapidité du transport, l’ambiance parfois insolite et l’observation des voyageurs.
                Le bus, je l’ai en revanche énormément apprécié dans ma jeunesse, au temps où l’on pouvait sauter en marche sur la plateforme des Renault TN4H qui équipaient (entre autres) la ligne 21 avant de faire oblitérer son ticket par le receveur équipé d’un valideur ventral.
                Autre époque ! 


              • Surya Surya 30 mars 2009 15:02

                Très sympa votre article, ainsi que votre initiative d’aller à la rencontre des touristes à Paris. C’était une très bonne idée. C’est vrai que le métro parisien gagnerait à être plus propre, mais qu’est ce qu’elles sont belles en effet, certaines stations ! La plus belle, c’est sûrement celle du Louvre, et Arts et Métiers
                Et pas seulement l’intérieur des stations, mais souvent les sorties elles mêmes : par exemple, ou encore celle du Palais Royal.
                En plus, grâce au métro, on voyage : Porte d’Ivry ou de Choisy, et nous voilà en Asie, Chateau Rouge, et on arrive en Afrique. C’est le dépaysement assuré en quelques stations, quand on vit à Paris, on vit au carrefour du monde et on a beaucoup de chance pour ça. Une ville cosmopolite, c’est une ville qui vit et qui respire à pleins poumons.


                • Fergus fergus 30 mars 2009 16:27

                  Merci, Surya.

                  Vous avez raison, grâce au métro, on passe à Paris très vite d’une Asie qui m’est familière (j’ai habité longtemps le 13e arrondissement) à une étonnante Afrique, omniprésente sur le marché de la rue Dejean.

                  Mais il y a plein d’autres choses à voir, des étonnantes maisons à jardinet du quartier de Mouzaïa (métro Place des Fêtes) à celles de la cité des Fleurs (métro Tolbiac), en passant, si on en connaît le code d’accès, par la Villa Poissonnière (métro Barbès) dont l’une des superbes maisons Louis-Philippe ornées de frises champêtres était habitée par... Bashung.

                  Ne pas oublier non plus de descendre au métro Saint-Paul pour aller déguster, au coeur du quartier juif, une pâtisserie à la boulangerie Finkelstajn ou un falafel chez Panzer.


                • Surya Surya 30 mars 2009 20:37

                  Oui, je connais bien tout ça, sauf le code de la villa poissonnière, dommage. J’aime aussi beaucoup du côté de la place de l’abbé Hénocque dans le 13e, avec la rue Dieulafoy qui me fait penser à l’Angleterre.
                  Les falafels de la rue des Rosiers, c’est vraiment délicieux en effet.
                  Je recommande aussi pour les personnes qui ne connaissent pas, de gouter les durians chez les supermarchés asiatiques, je sais pas pourquoi on dit que ça sent mauvais, je trouve que ça sent tellement bon ces piles de durian devant l’entrée des Frères Tang... Et quand on connait, descendre visiter le temple bouddhiste planqué au sous sol d’une boutique aux Olympiades...
                  Et pour finir, une belle soirée d’été à déguster un thé à la menthe dans la cour de la Mosquée de Paris dans le 5ème, en admirant l’architecture des lieux, c’est génial.
                  Voilà un vrai un tour du monde pour le prix d’un ticket de métro. Elle est pas belle, la vie ? smiley



                • Fergus fergus 30 mars 2009 22:40

                  Il m’est arrivé d’aller faire quelques courses chez les frères Tang, ne serait-ce que pour la mangue séchée. Quant à la mosquée, c’est un endroit où mon épouse et moi allons de temps en temps (lors de nos séjours à Paris) pour boire un thé à la menthe. Et j’y ai pris, dans les jardins intérieurs, des photos étonnantes de sortie de prière qui paraissent tout droit venir de Marrakech ou Tunis.


                • Gül 31 mars 2009 01:36

                  @ Surya,

                  Waoooh ! Vous m’impressionnez !!! Vous arrivez à vous approcher du durian sans avoir envie de courir à reculons au rythme de Fernando Alonzo, lors de son dernier grand prix !?

                  Parce que, oui, le durian, c’est absolument délicieux mais uniquement avec une pince à linge sur le nez !!! smiley


                • Yohan Yohan 30 mars 2009 15:06

                  Bravo Fergus
                  Moi, c’est le genre d’article que je prise. L’interview en bandoulière, à l’écorché sur le vif.
                  Le Métro est une vieillerie qui pue, comme les vieux musées décatis smiley


                  • Marsupilami Marsupilami 30 mars 2009 15:19

                     @ Fergus

                    Très bonne tranche de vie underground. N’étant pas parisien, ne ne suis pas un familier du métro et je m’en félicite quand je suis de passage dans la capitale. Et puisque tu parles des trucs pas agréables qu’on peut vivre dans ces sous-sols, je me fends d’une petite anecdote personnelle : un jour que je revenais d’un concert très tard dans la soirée, je me suis fait courser par une bande de cailleras qui en voulaient à ma peau. Sprint fou dans les couloirs lugubres, ils me talonnaient, j’étais à bout de souffle, ils étaient sur le point de me rejoindre pour me faire un très mauvais sort quand, O miracle, a soudain surgi en face de moi une patrouille de CRS. Les cailleras ont aussi sec fait demi-tour, coursés par les valeureux défenseurs de l’ordre public en général et de mézigue en particulier. Ouf ! Je l’avais échappé belle ! J’avais un peu plus de vingt ans et j’étais anti-flics comme un jeune con. Cette mésaventure m’a suffit pour me faire changer complètement d’opinion en quelques minutes ! Merci le métro !


                    • Fergus fergus 30 mars 2009 16:54

                      Salut, Marsu.

                      Etonnante cette poursuite car ce genre d’évènement est fort heureusement très rare. Encore que je me sois personnellement fait agresser un jour sans gravité et tout à fait gratuitement (du côte de Daumesnil) par trois mecs qui ne m’ont rien fauché. Renseignements pris, il s’agissait de jeunes sous l’emprise d’un crack frelaté qui circulait dans une cité voisine. 

                      Pour ce qui est des CRS, il est rarissime d’en rencontrer dans le métro et s’ils s’y trouvaient, c’est probablement qu’il y avait eu de la
                      baston en surface dans le quartier. Sinon, on a affaire au GPSR, les gros bras de la Régie en uniforme bleu et armés de nuncha-ku, ainsi qu’à des patrouilles militaires (les mecs en treillis armés de Famas) dans les gares du RER depuis la création de Vigipirate, mais ceux-là ne sont en principe présents que pour la prévention (d’ailleurs illusoire) contre d’éventuels attentats terroristes. 


                    • Marsupilami Marsupilami 30 mars 2009 17:11

                       @ Fergus

                      Je ne suis pas un perdreau de l’année. Quand ça m’est arrivé c’était il y a une bonne trentaine d’années. A cette époque tu pouvais trouver des patrouilles de CRS dans le métro les soirs de méga-concerts. Mais au fond peu importe : j’étais très content cette nuit-là de trouver de l’uniforme bleu casqué et prêt à matraquer...


                    • Canine Canine 31 mars 2009 06:09

                      "Sinon, on a affaire au GPSR, les gros bras de la Régie en uniforme bleu et armés de nuncha-ku, ainsi qu’à des patrouilles militaires (les mecs en treillis armés de Famas) dans les gares du RER depuis la création de Vigipirate, mais ceux-là ne sont en principe présents que pour la prévention (d’ailleurs illusoire) contre d’éventuels attentats terroristes."

                      Pour l’anecdote sécuritaire, le GPSR est aussi équipé en arme à feu. C’est, à ce jour, le seul corps de sécurité privée autorisé par le prefet de Paris à porter des armes chargées. Ses membres sont recrutés en fonction de leur physique et leurs aptitudes en sport de combat et arts martiaux (ils comptent d’ailleurs dans les rangs les frères champion olympique de lutte libre et gréco romaine des derniers J.O.). 


                    • Fergus fergus 31 mars 2009 09:05

                      Je n’ai jamais vu de membres du GPSR porteur d’arme à feu.

                      Quant au recrutement, il a donné lieu à quelques bavures dans les années 90, précisément parce qu’il se faisait avant tout sur des critères physiques. Depuis, les aptitudes psychologiques des postulants sont devenues prioritaires dans les critères d’embauche.


                    • vendetta sabrina 30 mars 2009 16:17

                      Je suis justement une "provinciale" qui se rend de temps à autre à Paris et en ce qui me concerne je vis vraiment le métro comme un calvaire, chaud, sale et malodorant c’est sûr,pour ce qui est de l’insécurité , ravie de voir qu’en réalité elle est plus mythe que réalité mais sur mes deux derniers séjours dans la capitale,je compte une mini agression au compteur (touché de nature sexuelle qui m’a fortement stressée)et une ambiance générale angoissante.
                      Bref, je ne prend jamais le métro à Toulouse donc c’est vrai que du coup à Paris cela me semble une contrainte à laquelle je ne suis pas habituée mais ceci dit cela reste un moyen très pratique de se déplacer (si toutefois je dispose à l’arrivée d’un robinet et de savon pour pouvoir me laver les mains en urgence !!!).


                      • Fergus fergus 30 mars 2009 16:42

                        La promiscuité dans les rames aux heures de pointe facilite en effet les désagréments du type de celui que vous avez subi. C’est l’une des plaies du métro parisien, particulièrement pour les visiteuses étrangères et provinciales, moins habituées et par conséquent moins armées pour se défendre.

                        Cela dit, il est également vrai que le métro parisien est beaucoup plus sûr que l’image qu’il véhicule, notamment chez ceux qui n’en sont pas usagers. La faute au souterrain qui suscite de nombreux fantasmes mais aussi... au cinéma, particulièrement américain, qui a souvent montré des agressions de nature criminelle qui n’ont quasiment jamais existé dans la réalité parisienne.

                        A l’inverse, les transports étasuniens sont restés très dangereux malgré la répression accrue de ces dernières années, y compris à New York où, en, dépit de la politique de "tolérance zéro" mise en place par l’ancien maire de New-York Giuliani, on continue de déplorer chaque année de nombreux meurtres et viols.

                        Enfin, pour ce qui est de se laver les mains en urgence, entièrement d’accord avec vous, mais je le fais également avant de manger au restaurant dès lors que j’ai rendu la carte au serveur !!!


                      • norbert gabriel norbert gabriel 30 mars 2009 16:29

                        ,,, et parfois on y entend des accordeonnistes roumains qui reinventent le folkore parigot avec beaucoup de talent
                        merci pour ce voyage sympa


                        • La Taverne des Poètes 30 mars 2009 16:33

                          A propos de métro, savez-vous que le poète et fabuliste Pierre Béarn est l’auteur de la formule de 1968 "Métro-boulot-dodo" ? Pierre Béarn est mort à 102 ans en 2004. J’étais allé à la Sorbonne en 2002 pour l’écouter parler à l’occasion de son centenaire.


                          • Fergus fergus 30 mars 2009 17:01

                            Merci à vous, Norbert et La Taverne.

                            J’avoue que j’ignorais totalement qui était l’auteur de ce slogan qu’il m’est arrivé pourtant de décliner sous différentes formes, et notamment metro-boulot-dodo-libido !

                            Et si je connaissais le nom de Pierre Béarn, je reconnais n’avoir jamais rien lu de son oeuvre. Mais promis, je vais me soigner !


                          • claude66 claude66 30 mars 2009 16:45

                            et si on prenait le Bus pour une fois,on verrait le ciel de Paris
                            claude66


                            • Georges Yang 30 mars 2009 16:58

                              Le métro est ce que j’apprécie le plus à Paris, malgré tout ses inconvénients. Mais il faut être parisien de souche pour en aimer le charme.
                              Certes, pour provinciaux et étrangers, cela peut etre un lieu infernal, mais pour un habitué, il révèle à chaque voyage quelquechose de nouveau, d’étonnant vooitre de baroque en dépit de l’entassement.
                              Et puis, le métro est loin d’être le coupe-gorge que décrivent avec complaisance la presse et la télé.
                              Par contre, je déteste le RER, même en intra muros.


                              • Fergus fergus 30 mars 2009 17:05

                                Je constate, Georges, que nous avons comme point commun l’observation dans ce milieu étonnant et sans cesse renouvelé que constitue le métro.

                                Et comme vous je déteste le RER que je n’emprunte que lorsque c’est nécessaire. 


                              • Jojo 30 mars 2009 17:39

                                Merci Fergus,

                                Vous apportez un peu de la vraie vie à AV.

                                J’ai séjourné à plusieurs reprises et parfois relativement longtemps à Paris.

                                C’est vrai que le métro pue, je me souviens encore de l’odeur de graisse si caractéristique, sans oublier d’autres relents tout aussi désagréables. C’est vrai aussi que l’heure de pointe est pénible pour la dignité, mais l’un dans l’autre et pour se déplacer dans Paris, l’efficacité du réseau Métro- RER est remarquable.

                                J’en ai gardé deux souvenirs forts aux antipodes l’un de l’autre (j’avais 22 ans au moment des faits en question), personne n’en a rien à cirer mais je vais quand même les donner histoire de faire bosser certains :

                                · Une fois j’étais complètement seul dans une station et j’ai commencé à siffler le Boléro de Ravel. Dans le silence et avec l’écho c’était pas mal, puis deux personnes qui n’étaient pas ensemble sont apparues sur le quai en face et se sont assises. J’ai hésité, puis j’ai continué me disant que si ça devenait gênant, elles ne manqueraient pas de me le faire savoir d’une manière ou d’une autre. Ayant fini, je me suis tu. Et ces deux personnes se sont mises à applaudir en me souriant. Elles avaient simplement aimé et ma tête de Suédois ne comptait plus … Je n’oublierai pas ce que j’ai ressenti à ce moment là.  

                                · J’ai honte d’avouer le deuxième souvenir, mais je vais quand même y aller, oui je dois être un peu Maso oui : Une autre fois, j’avais croisé le regard d’une jeune fille de mon age ou un peu plus jeune et qui était dans la rame opposée. Aucun de nous n’étant de toute évidence du genre à détourner le regard, je lui ai fait un petit sourire et un geste amical de la main en guise de proposition de sortie de cet affrontement silencieux. J’avais déjà largement eu ma part de xénophobie mais jamais par des jeunes, alors voyant qu’elle me regardait toujours aussi froidement, j’en ai conclu (un peu trop vite), qu’elle était comme d’autres (malgré son age), à me haïr sans rien savoir de moi, j’ai alors détourné le regard une fraction de seconde parce que je m’en voulais surtout de lui avoir souri, puis je suis revenu immédiatement à la charge pour répondre à son mépris avec le geste peu glorieux que vous pouvez voir dans l’avatar d’Emile Red (un doigt d’honneur quoi).

                                Je voulais lui faire mal comme j’avais mal. Le problème c’est que la fraction de seconde durant laquelle j’avais détourné le regard, elle s’était mise à me sourire. Je me suis détesté ce jour là. Ça fait 20 ans et c’est comme si c’était hier… Comme je regrette.

                                Les athées vont se payer mon portrait (enfin pas plus que d’habitude), mais je me souviens avoir pendant des jours entiers, prié Dieu de lui faire savoir par le moyen qu’il aurait jugé bon, que je regrettais et que je lui demandais pardon…

                                 

                                Depuis, je n’y arrive pas toujours mais j’essaie d’éviter de faire des choses que je peux être amené à regretter.

                                Pour la séance Psy, vous acceptez les chèques n’est-ce pas ?


                                • Sandro Ferretti SANDRO 30 mars 2009 17:58

                                  Le métro n’est ni poli ni rupin, mais je suis d’accord avec ceux qui estiment que sans lui, Paris ne serait pas Paris. L’avoir pris longtemps permet aussi de jouir de ne plus le prendre.
                                  Et puis son odeur est un guide pour les non-voyants, qui peuvent se dirriger entre mille dans ses couloirs, aller vers les rames et les portes.. sans se faire pincer très fort, dit le lapin.
                                  Il y a aussi les bruits, mais votre article est centré sur l’aspect olfactif et visule de schoses (les jolies touristes).
                                  Quand j’étais gamin, il y avait encore des banquettes en bois et des wagons de 1ere de couleur rouge qui faisient révaient et amenaient un parfum de luxe dans un endroit qui ne s’y préte pourtant pas.
                                  Et me reviennent aussi les sprints avant que le portillon métallique ne se referme, avec sa sonnerie, quand la rame arrivait sur le quai.
                                  Et le poinconneur des Lilas.
                                  Personnellement, je me souviens de celui d’Argentine ( Av. de la grande Armée).
                                  Ca me donnait un avant gout de la Pampa. Mais c’était avant Florent Pagny....
                                  Merci pour la madeleine.


                                  • Fergus fergus 30 mars 2009 19:01

                                    Merci pour votre commentaire, Sandro, et pour cette évocation des portillons, des poinçonneurs et surtout des vieilles rames Sprague. Indiscutablement, ce matériel avait de la gueule, même s’il était bruyant et brinquebalant.

                                    Et pour mémoire, souvenons-nous des rames de la ligne 12 "Issy- La Chapelle" (maintenant prolongée à St Denis-Université) dont les sièges étaient marqués "Nord-Sud". Et du sigle CMP (Compagnie du Métropolitain Parisien) qui a très longtemps perduré sur l’émail des sièges, bien après la création de la RATP en 1948.


                                  • Guy Liguili Guy Liguili 25 février 2010 18:54

                                    Issy-La Chapelle est sur la ligne 12 et St Denis Université sur la ligne 13. Celà dit, bel article. A quand un article sur les bus parisiens ?


                                  • Fergus Fergus 25 février 2010 19:53

                                    Bonsoir, Guy, et merci pour votre commentaire.

                                    Moi qui ai si souvent emprunté le métro, c’est en effet une impardonnable erreur de ma part.

                                    Pour ce qui est des bus, pourquoi pas ? il y a en effet beaucoup à en dire. Je vais creuser l’idée.


                                  • Fergus fergus 30 mars 2009 17:59

                                    Merci à vous, Jojo, pour ces deux anecdotes racontées avec talent et chaleur. Le deuxième est particulièrement intéressante par ce qu’elle révèle de la difficulté des rapports humains et de la manière dont les choses peuvent basculer d’une seconde à l’autre. Je crois, moi aussi, que j’aurais été longtemps perturbé (et peut-être encore aujourd’hui) par mon erreur d’appréciation, mais sans pouvoir recourir à la religion.

                                    En ce qui concerne la promiscuité, je me suis trouvé, un soir de printemps, dans une rame bondée, le nez coincé entre les seins opulents d’une dame largement décolletée. J’avais 14 ans et j’ai encore l’impression que la terre entière se moque de mes joues en feu !

                                    En ce qui concerne les odeurs désagréables du métro, et plus encore du RER, elles seraient pour l’essentiel dues aux injections de résine ou de ciments spéciaux partiquées pour assurer l’étanchéité des stations. Les odeurs corporelles n’y joueraient qu’un rôle secondaire. Ouf !


                                    • Radix Radix 30 mars 2009 19:17

                                      Bonjour Fergus

                                      Très joli papier, écrit avec humour !

                                      Je dois remercier le métro qui m’a permis de quitter Paris plus tôt que je ne l’avais pensé !

                                      J’avais trouvé un boulôt, très bien payé, à Paris et le provincial que je suis est donc "monté à la capitale".

                                      Je prenais le métro tous les jours et j’étais toujours étonné de voir des gens courrir sur les tapis roulant, je les regardaient avec un peu de pitié et beaucoup de mépris.
                                      Un jour je me suis rendu compte que j’avais finis par courrir moi aussi !

                                      A la fin du mois j’étais de retour dans ma province et le dernier qui m’a vu courrir il a une grande barbe !

                                      Radix


                                      • Fergus fergus 30 mars 2009 19:40

                                        Bonsoir, Radix.
                                        Il est vrai que le "parisien toujours pressé" n’est pas une légende. Mais ce phénomène, qui a débuté dans les années 60 et n’a cessé de s’amplifier depuis, s’explique sans doute par le fait que les gens habitent de plus en plus loin en banlieue et subissent des temps de transports de plus en plus longs (jusqu’à 2 h ou 2 h 30 par jour). D’où la nécessité de courir pour ne pas rater une correspondance qui leur poserait des problèmes de courses ou d’école.
                                        Mais peut-être y a-t-il d’autres explications...


                                      • Radix Radix 30 mars 2009 19:55

                                        Bonsoir Fergus

                                        Je pense que tu as raison, à l’époque mes revenus qui me semblaient mirobolants ne me permettaient pas de me loger à proximité de mon boulôt.
                                        Heureusement j’étais célibataire, mon déménagement express en a été facilité et le plein emploi de l’époque m’a permis de retrouver un autre travail sans problème sur un simple coup de téléphone.
                                        Certe j’accuse le métro mais celà a été le déclencheur qui m’a permis de me rendre compte que je perdais ma vie a essayer de la gagner !

                                        Depuis mes rares expériences parisiennes ont été catastophiques !

                                        Convoqué à une réunion à la Défense, 2h de TGV, 1h30 de métro (RER en panne), 1/4 d’heure de réunion (vu le retard), retour 1h30 de métro (RER toujours pas redémarré), 2h de TGV !

                                        Total 7h de transports et ceci deux fois en un an, j’ai la poisse !

                                        J’ai décidé que les réunions suivantes se feraient à Nantes, la gare est à vingt minutes... à pied !

                                        Radix


                                      • Fergus fergus 30 mars 2009 22:46

                                        Il est vrai que la qualité de vie à Rennes ou Nantes est, à mon avis, supérieure à celle qu’offre Paris en cela notamment que ces villes (par ailleurs superbes et dynamiques toutes les deux) sont en quelque sorte implantées... à la campagne, bien loin des délais de route rhédibitoires de la région parisienne, particulièrement le dimanche soir.


                                      • moebius 30 mars 2009 21:27

                                        .. Ha ! bon et donc à Nante on est moins pressé ?


                                        • Radix Radix 30 mars 2009 21:53

                                          Bonsoir Moebius

                                          En fait oui, on est moins pressé, car nos conditions de vie ne nous y obliges pas (du moins pas encore) !

                                          J’ai un beau-frère, ingénieur béton à Paris pendant vingt ans, qui répondait à la personne qui l’avait attendu à un rendez-vous pendant une demie heure : " Considérez que si le rendez-vous avait été fixé demain, j’ai 23,5 heure d’avance ! " Bon, lui il était Vannetais !

                                          Radix


                                        • Gül 31 mars 2009 01:51

                                          @ Radix,

                                          Comme je comprends ce que tu dis et comme j’envie cette possibilité que tu as eu de t’en retourner vers la province !

                                          Moi aussi en arrivant à Paris, je me sui demandée pourquoi tous ces gens courraient, tout le temps, et puis j’ai voulu faire comme eux, je ne sais pas, un sens de l’intégration, peut-être... smiley

                                          Résultat au bout de deux ans, dépression et onze mois de glande absolue pour récupérer !!!

                                          J’ai banni les montres et juré que plus jamais je ne courrais après un métro ou un RER. J’arrive en retard, et bien...j’arrive en retard, et merde ! smiley


                                        • moebius 30 mars 2009 21:33

                                           et pourquoi ne faites vous pas vos réunions a Mornois- les-Chatilleux. La gare n’est qu’à deux minutes à pied de la salle des fêtes. A Chatilleux- les- Mormols ont a une qualité de vie absolument sans égal, nous autres, loin de vie trépidante de la capitale


                                          • pigripi pigripi 30 mars 2009 22:51

                                            Fergus,

                                            Votre article décrivant le tourisme métropolitain est en effet drôle, agréable et bien documenté. Mais selon qu’on est touriste ou travailleur, homme ou femme, petit ou grand, fatigué ou pétant la forme, l’expérience du métro peut varier.

                                            Si vous êtes femme, salariée, petite, fatiguée, je peux vous dire que l’enfer n’est pas loin du métro. Suffit de creuser.

                                            Femme, vous êtes non seulement à la merci des mains baladeuses, des regards obscènes, des éjaculations précoces, des filages indésirables ou des cuisses écartées qui occupent tout le siège mais vous risquez un coup de poing dans la gueule si vous mouftez (ça m’est arrivé !)

                                            Petite, vous n’accédez pas aux poignées qui permettent de vous accrocher pour résister aux chutes et aux secousses, vous croyez mourir étouffée contre la poitrine des plus grands aux heures d’affluence ou vous suffoquez le nez directement à hauteur des effluves corporelles.

                                            Salariée, vous êtes forcément en retard -marmots et triple journée de travail obligent- , vous n’avez pas une minute à perdre et ce pxxx de métro tombe en panne pour incident voyageur ou incident technique, un arrêt intempestif de la rame au milieu d’un tunnel vous fait encore perdre 5 mn et il n’y a pas de correspondance quand vous devez changer de ligne, obligée de continuer à pied et il pleut à verse ce jour là ...

                                            Fatiguée ou convalescente, il n’y a pas de siège pour s’asseoir, vous êtes pressée, bousculée, heurtée par un sac à dos, les pieds écrasés, empêchée de sortir du wagon parce que tout le monde veut rentrer avant que tout le monde soit sorti, il fait une chaleur d’enfer et pas de climatisation ...

                                            J’ai vécu toutes ces situations -sauf que je suis pas petiote-ensemble ou séparément et je peux vous dire que, quand je peux, je préfère prendre le bus, plus civil, plus aéré, plus facile à quitter en cas de besoin, plus plaisant avec sa vue panoramique sur les beautés de notre capitale.

                                            Le summum étant bien sûr d’être complètement oisive et de pouvoir "dériver" sans limites de temps ....


                                            • Fergus fergus 30 mars 2009 23:02

                                              Je ne peux, hélas, que confirmer la plupart des désagréments que vous citez, Pigripi, et qui peuvent en effet pourrir la vie des femmes, et notamment des petites (telle mon épouse, 1 m 51).

                                              Cela dit, en dehors des heures de pointe, il faut bien reconnaître que le métro parisien est un formidable outil de déplacement comparé aux bus trop souvent englués dans les embouteillages. De plus, la RATP a fait de réels efforts depuis des années pour améliorer l’aspect et l’éclairage des stations.

                                              Dommage que, dans le même temps, les incivilités n’aient cessé d’augmenter, au point d’engendrer des incidents de plus en plus nombreux pour cause d’individus sur les voies ou d’usage intempestif des signaux d’alarme.


                                            • Parpaillot Parpaillot 31 mars 2009 00:25

                                              Bonsoir Fergus,

                                              Vous êtes un très bon conteur et votre article est excellent !

                                              Mais que serait Paris sans son métro et toute la faune qu’on y rencontre ? Même des cigales ... des vraies ... qu’on entend même parfois chanter dans les couloirs ... Les fourmis, bipèdes celles-là, y sont toutefois les plus nombreuses ...

                                              Prendre le métro à Paris, c’est le dépaysement garanti, un tour du monde pour le prix d’un ticket ...

                                              En lisant votre article, je me suis remémoré le poème de Jacques Prévert : " Etranges étrangers ". ...

                                              Pour ma part, le métro est le moyen idéal pour se déplacer dans Paris, et ses adversaires les plus acharnés sont probablement les Parisiens, particulièrement les Parisiennes elles-mêmes qui craignent de l’emprunter pour toutes les raisons évoquées dans votre article.

                                              Bien à vous !


                                              • Fergus fergus 31 mars 2009 09:23

                                                Merci pour votre commentaire, Parpaillot, et pour ce lien avec un superbe poème de Prévert que je ne connaissais pas.

                                                En ce qui concerne les animaux du métro, ce sont moins des cigales que des grillons que l’on y rencontre, ou plutôt que l’on y rencontrait naguère car il semble qu’ils aient très largement disparu, peut-être victime de l’agressivité de certains produits de nettoiement.

                                                Beaucoup moins nombreuses également, les souris que l’on voyait courir entre les traverses et parfois sur les quais en quête de restes alimentaires.

                                                Cela dit, les animaux les plus étranges sont en effet des bipèdes aux comportements étranges, incongrus ou désopilants. A cet égard, un mec a pris un jour une rame totalement à poil sans susciter la moindre réaction, chacun faisant semblant de ne pas s’apercevoir que le mec était nu.


                                              • Le vénérable du sommet Le vénérable du sommet 31 mars 2009 01:05

                                                Comme j’ai passé une partie de mon enfance à Paris (et plus tard aussi), je me permet une remarque pratique pour les parents d’enfants en bas age :
                                                Quand vous prenez une rame bondée à 6-7h du soir, par pitié, prenez vos enfants dans les bras. A cette heure là, les gens marchent beaucoup, les godasses sont fatiguées et les personnes de petites tailles ont un désavantages certains en rapport à un certain fumet et même un fumet certain au risque même de défaillir. smiley
                                                Par contre si vous rencontrer un nain dans le métro à cette heure là, ne le prenez pas dans vos bras. Ceci serait considéré comme un excès de compassion caractérisé. smiley

                                                En tout cas, bravo et merci à l’auteur qui me rappelle que malgré tout le métro parisien me manque. J’ai un peu voyager et je pense sincérement que ce dernier est le plus humain des métros qui existe dans le monde.


                                                • Fergus fergus 31 mars 2009 10:01

                                                  Vous avez entièrement raison pour les enfants. Pire encore que les adultes de petite taille, il sont souvent oppressés dans la cohue des rames. De plus les poussettes pliantes sont censées être repliées aux heures de pointe.

                                                  La comparaison avec les autres métros est difficile à faire dans la mesure où la plupart sont récents et construits sur un modèle automatique comparable à la ligne 14 (Météor), tels ceux de Bangkok, de Singapour ou de... Rennes, plus petite ville du monde équipée d’un métro !

                                                  Personnellement, j’aime bien ceux de Lisbonne et de Prague* ainsi que le vétéran, celui de Londres, malgré son notoire inconfort. Et je regrette que celui de Rome soit aussi sale !

                                                  Mais c’est quand même celui de Paris que je préfère.

                                                  *ne serait-ce que pour les annonces en tchéque, du genre « Příští Stanice : Jiřího z Poděbrad » (Phonétiquement, cela donne à peu près Prichti chtanitsé : Yirjiho spodébra, en français : prochaine station : Georges de Podebrady)


                                                • dridri 31 mars 2009 17:04

                                                  Article très sympathique, je me demandais souvent ce que pensent les touristes dans le métro parisien...
                                                  Hélas un métro cependant un peu trop sujet aux comportements agressifs, la plupart du temps heureusement uniquement de façon verbale.
                                                  1 chance sur 1 million ! j’aurais du jouer au loto le soir où je me suis fait frappé purement gratuitement dans la ligne 1. Heureusement plus de peur que de mal : un bon coquard et un amère ressentiment envers toutes ces personnes qui se sentent insultées lorsqu’elles pensent se sentir observer... en vérité, mon seul tort a dû être d’avoir le regard dans le vide en souriant de la bonne soirée que je venais de passer.


                                                  • Fergus fergus 31 mars 2009 18:45

                                                    Merci de votre commentaire, Dridri. Le chiffre auquel vous faites allusion est celui des agressions ayant donné lieu à un dépôt de plainte. Celle que vous avez subie fait partie des nombreuses petites agressions qui n’entrent pas dans les statistiques. Elle n’en reflète pas moins une réalité inconstestable.

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