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Accueil du site > Tribune Libre > Sur trois idées insoutenables

Sur trois idées insoutenables

Depuis son émergence progressive, la conscience de l’homme n’eut de cesse que d’élargir son horizon d’appréhension de son statut et position relativement à l’ordre naturel. A partir de son environnement étroit, limité à sa survie, sa représentation de la platitude de la Terre, puis comme sphère, sa position relativement au Soleil, il découvrit que celle-ci n’était qu’un astre parmi une grande quantité d’autres, pour élargir enfin son horizon à ces 13.7 milliards d’AL censés constituées la limite de l’univers.

Cette idée d’un univers vaste mais fini comportant un très grand nombre d’astres mais tout aussi limité est assez rassurante pour l’esprit puisque qu’elle nous renvoie le sentiment d’un monde, certes en expansion, mais achevé, livré tel quel depuis sa genèse datée.

Beaucoup plus inquiétantes sont ces trois idées : 1) celle d’un univers infini, 2) comportant un nombre incalculable d’astres, 3) qui serait incréé et éternel.

 

1) Il est quasi impossible de penser à l’infinité de l’univers sans que la conscience vacille et atteigne ses limites devant l’illimité d’un mouvement, d’un espace, qui n’auraient jamais de fin et qui se poursuivraient indéfiniment sans jamais rencontrer de frontière. Cela supposerait que le temps de ce parcours soit lui-même infini, que ce mouvement dure toute une éternité. L’esprit humain ne peut l’admettre, il doit se tranquilliser en posant des bornes, ou un univers sphérique comme celui d’Einstein.

 

2) Tout aussi insoutenable est cette idée d’une quantité indénombrable d’astres emplissant par définition l’infinité de l’espace. Il doit exister en conséquence un nombre lui aussi très grand de planètes à l’égal de la Terre où la vie a pu se déployer à l’identique selon les lois d’un déterminisme évolutif qui dispose de tout son temps pour aboutir. Dès lors, l’homme n’est qu’une émergence parmi d’autres occurrences ayant eu lieu et qui auront existence : il n’est plus l’unique et l’élu chéri d’un Dieu particulier. La Terre n’est plus qu’une petite planète insignifiante dans un cosmos aux astres monstrueux déployant une énergie phénoménale parmi des milliards de milliards de galaxies comportant elles-mêmes des milliards d’étoiles.

 

3) Inimaginable également que le cosmos puisse être incréé, qu’il n’y ait pas eu de surgissement comme nous l’enseigne le cycle de la vie impliquant mort et renaissance et auquel notre esprit est habitué. Un univers incréé suppose un principe éternel à partir duquel le cycle apparition/disparition s’enclenche, mais celui-ci n’a jamais de fin, il se renouvelle éternellement. Ce qui nait et disparait, ce sont les astres et les galaxies, jamais leur totalité, si bien que nous sommes assurés de la permanence de la matière. Ainsi, le mouvement et le temps sont rendus possibles au sein d’une éternité qui les accueille et les déploie. Mais que valent la centaine d'années d'un vie humaine si brève face à cette éternité épouvantablement "longue" d'un passé et celle d'un futur à venir ? Notre rapport au temps est totalement modifié, nous ne nous situons plus relativement au temps historique daté mais nous face à l’incompréhensible éternité de l'Etre.

 

Comme on le constate, ces trois idées bouleversent complètement notre positionnement et statut dans l’univers. Notre horizon s’élargit mais vers les domaines de l’insoutenable que notre raison peine à intégrer. Aussi, comprenons bien l’origine des résistances à notre modèle d’univers éternel et infini qui relèvent d’une structuration ancestrale de la conscience. Il nous faudrait opérer une révolution intérieure à l’égale de celle que les hommes du passé durent successivement accomplir, notamment à l’époque de Copernic, quand la Terre fut destituée de sa position de centre de l’univers.


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22 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 16 octobre 2014 09:24

    Il faudra d’abord comprendre comment fonctionne notre cerveau, autrement qu’un ordinateur, et notre raison n’est qu’une production de notre activité cérébrale.

    Vous suggérez de changer de logiciel, mais la carte mère et le processeur sont peut-être obsolètes ?

    • Francis, agnotologue JL 16 octobre 2014 09:42

      Bonjour,

      ces trois idées insoutenables et inquiétantes sont en fait trois constatations (entre autres) certes dérangeantes mais constituantes, en ce sens qu’il nous faut faire avec.

      Salutations


      • Dwaabala Dwaabala 16 octobre 2014 10:32

        Une réflexion philosophique intéressante et pleine de bon sens.
        Cependant, quand vous dites dans votre conclusion : notre modèle d’univers éternel et infini qui relèvent d’une structuration ancestrale de la conscience, je ne suis pas sûr que ce soit exact.
        Les idées de création abondent dans la mythologie et les religions. Sans parler de la fin du monde.


        • Alexiskbacri Alexiskbacri 16 octobre 2014 12:07

          D’après mes connaissances, et mes connaissances seules, toutes les cosmogenèses envisagent un temps initiale de création, même la bouddhiste qui conçoit des cycles très longs. Mais vous aurez sans doute compris que je m’adresse à la structuration mentale des physiciens d’aujourd’hui bloquée sur le modèle de création du big bang


        • Francis, agnotologue JL 17 octobre 2014 08:20

          ’’structuration mentale des physiciens d’aujourd’hui bloquée sur le modèle de création du big bang’’

          L’expression ’’structuration mentale’’ stigmatise de toute évidence ici ceux qui ne mélangent pas physique et métaphysique.


        • Francis, agnotologue JL 18 octobre 2014 08:34

          Pour le dire plus directement : l’auteur considère que ceux qui ne croient pas en dieu ou un Dessein intelligent sont ’structurés mentalement’ d’une manière qui n’est pas la sienne.

          Pourrait-il nous dire s’il se sent structuré mentalement, et si oui, de quelle façon ?

          Dans le cas contraire, est-ce que de son point de vue, il y aurait ainsi deux races d’hommes ?


        • howahkan Hotah 16 octobre 2014 11:04

          Salut...

          je lis : Depuis son émergence progressive, la conscience de l’homme n’eut de cesse que d’élargir son horizon d’appréhension de son statut et position relativement à l’ordre naturel.

          derrière le mot conscience se cache pour moi la mémoire et le programme qui regarde la mémoire...tout ceci est appelé pensée..ça fait déjà moins.........smart !! mais factuel je trouve..ni bien ni mal, attention ..

          il y a le champs du connu mémorisable et il y a le champs de l’inconnu pas encore mémorisé...
          Pour moi il y a le champs de l’inconnu non mémorisable, je parle par expérience directe et non en théorie et c’est ce que nous aurions perdu (pour moi ce que nous avons perdu) ..si il y a vérité dans cela nous régressons..oh merde pas possible ??.....c’est ce que je ressens en profondeur, cela dépasse la réflexion donc la preuve....

          régresser dans le sens : oh merde on a perdu des morceaux de nous meme !! les morceaux en question étant des sortes de programme qui ne fonctionnent plus,mais ils sont là ..

          il y aurai eu un moment de création ,passage dont on ne sait rien par la science de l’état inconnu hors du temps à la matière qui elle est dans le temps qui passe,avec un début et on peut émettre l’hypothèse que si début il y a, fin il y aura ,en tant que matière.......

          L’Origine est elle présente dans la matière est alors une question intéressante je trouve,question à laquelle je ne cherche pas de réponse...j’ai appris pour moi meme a poser de plus en plus de question sans chercher de réponses..la question alors reste là,en suspend .

          il n’est pas du tout impossible qu’il n’y ai pas expansion mais simplement mouvement .....dans quel espace ? je ne sais pas ...là aussi la question reste en suspend, elle peut ne jamais montrer quoi que ce soit et je serais mort avec ma question en suspend..

          l’expansion et la pseudo évolution sont intellectuellement nécessaires à l’auto proclamé maître pour affirmer sa toute puissance sur les moutons....

          si le gland contient déjà le chêne..........le moment de la création contient il déjà ce qui est dans ce présent ? ne pas oublier que le mot évolution signifie changement , à l’origine il ne signifie pas changement pour le mieux disant..

          là aussi je laisse la question en suspend.........

          l’auteur dit

          Un univers incréé suppose un principe éternel à partir duquel le cycle apparition/disparition s’enclenche, mais celui-ci n’a jamais de fin, il se renouvelle éternellement. Ce qui naît et disparaît, ce sont les astres et les galaxies, jamais leur totalité, si bien que nous sommes assurés de la permanence de la matière.

          c’est drôle pour moi, que cette quête des humains de trouver a tout prix quelque chose de permanent...non ? et de s’assimiler avec...........

          ce qui nous reste de cerveau, pour moi , n’a aucune compétence avec l’inconnu, l’infini si cela est, avec la mort...on dit qu’il fuit la mort mais ça n’est pas exact je trouve,c’est juste une question d’ incompétence et d’insistance à essayer de gérer des questions là ou notre pensé ne peut aller..notre pensée essaye de transformer ce qu’elle ne connaît pas en quelque chose qu’elle connaît, l’inconnu devient connu,génial sauf que c’est forcement FAUX..
          pourquoi faire cela ? parce que la pensée ne peut analyser que ce qu’elle a auparavant mémorisé ,penser c’est regarder sa propre mémoire pour l’analyser binairement oui je garde, non je tue, c’est ce procédé qui fait des moyens de survivre, des outils,des techniques,au delà de cela il n’a aucune compétence...et pourtant.................elle s’ auto octroie cette qualité qu’elle n’a pas

          en anglais ça s’appelle un catch 22 ..
          tout ceci est encore très superficiel


          • asap 16 octobre 2014 11:28

            Et l’homme, ses sens, sa raison, ses pauvres antennes,

            dérivant depuis 13,7M AL sur le flanc
            emportés par un flux continu, permanent,
            de cette incommensurable citrouille Univers
            dont la perpétuelle émergence originelle
            surplombe le trou noir de notre future fin des temps
            Son coeur transmutateur, nous offrant de brèves limbes
            nous reforge et projette la matière dans le temps
            indéfiniment.

            • asap 16 octobre 2014 11:29
              Le précédent est parti sans autorisation, c’était pas corrigé.

              Et l’homme, ses sens, sa raison, ses pauvres antennes,
              dérivant depuis 13,7M AL sur le flanc
              emportés par un flux continu, permanent,
              de cette incommensurable citrouille Univers
              dont la perpétuelle émergence originelle
              surplombe le trou noir de notre futur anéantissement.
              Son coeur transmutateur, nous offrant de brèves limbes
              nous reforge et projette la matière dans le temps
              indéfiniment.

              • Rounga Rounga 16 octobre 2014 12:22

                Quelques remarques terre-à-terre pour éviter de se laisser entraîner par le vertige (plaisant à bien des égards) de l’infini :

                1) Un univers infini serait blanc, et non pas noir. Car si l’on suppose que le photon a une durée de vie infinie, alors toute la lumière produite par les étoiles en nombre infini nous parviendrait (elle aurait eu un temps infini pour faire ce trajet), et le fond spatial serait donc intégralement lumineux.
                2) Si le nombre d’étoiles et de planètes est infini, alors il doit exister quelque part dans l’univers une planète en tout point semblable à la terre, où nous avons un alter-égo qui est en train de faire exactement la même chose que nous en ce moment même. Ca fout le tournis.
                3) Un univers incréé est contradictoire avec notre conception actuelle de la thermodynamique, selon laquelle l’univers devrait se refroidir. Cela dit, si la thermodynamique parle volontiers des systèmes isolés, elle ne dit pas si un système infini est isolé ou pas. Isolé de quoi ? Voilà que le vertige glacé de l’Infini, qui avait saisi Pascal, me reprend.

                • Gollum Gollum 16 octobre 2014 13:39

                  Post intéressant Rounga (ça change… smiley)


                  Un univers infini est tout à fait compatible avec plusieurs Big Bang cycliques ce qui serait tout à fait compatible avec ce que l’on observe.. Du reste l’Hindouisme postule l’œuf de Brahma au début de l’Univers qui éclôt et poursuit son développement jusqu’à destruction finale. Un nouvel œuf de Brahma prend alors la relève..

                  Point 2 : Pas convaincu pour la bonne raison qu’un principe d’altérité doit être à l’œuvre dans l’Univers permettant une certaine hétérogénéité dans l’homogénéité. Autrement dit on pourrait avoir des jumeaux avec des vies assez parallèles sans toutefois être totalement identiques.

                  Point 3 : L’Univers s’il est infini n’est précisément pas un système clos mais bel et bien un système ouvert. Dans ce cas les morts éventuelles sont automatiquement suivies de résurgences.

                  Sur Pascal : je n’ai jamais pu comprendre sa terreur vis à vis de l’infini cosmique. Une attitude de contemplation et d’adoration amoureuse vis à vis de cette même infinité cosmique est tout à fait possible. Mais vous le savez.

                • Rounga Rounga 16 octobre 2014 14:00

                  J’ai surtout exposé des réflexions rigolotes pour faire joujou. 

                  Un auteur que j’aime bien et qui a été travaillé par cette question vertigineuse de l’infini est Jorge Luis Borges, plus particulièrement dans sa bibliothèque de Babel ou son livre de sable
                  Pour ma part, je ne pense pas que l’univers soit infini au sens d’étendu à l’infini, mais qu’il est plutôt fractal. Mais chut.

                • Rounga Rounga 16 octobre 2014 14:11

                  Sur Pascal : je n’ai jamais pu comprendre sa terreur vis à vis de l’infini cosmique.


                  Pascal vivait à une époque où l’Homme était encore considéré comme le centre de la création, ce qui était bien sûr interprété dans un sens plus topologique que spirituel. En gros, le seul endroit intéressant créé par Dieu serait le système solaire, créé uniquement pour que l’espèce humaine puisse y vivre. Il aurait fait tout le reste pour une raison inconnue, sans doute pour que l’Homme ait conscience de sa petitesse en regardant les étoiles la nuit, ou bien juste pour faire joli. Toujours est-il que selon cette conception, il y aurait une immensité stellaire créée pour quand même pas grand chose, ce qui est assez étrange. D’où, peut-être, l’angoisse de Pascal.

                • Gollum Gollum 16 octobre 2014 15:29

                  Jamais lu Borgès. Il fait pourtant partie de ma liste mais je suis débordé..


                  Sinon l’immense avantage de la fractalité (j’espère que c’est français) c’est que ça permet de caser l’infini dans la paume de la main… smiley

                • Alexiskbacri Alexiskbacri 16 octobre 2014 17:21

                  Le photon ne peut poursuivre indéfiniment sa course, il perd progressivement son énergie pour finir par s’étaler - Il faut alors interpréter autrement le red schift des galaxies - tout comme le rayonnement fossile qui témoigne qui l’univers est vraiment infini - Donc, le ciel peut être ce qu’il est cad en partie noir - J’’expose ces thèses sur mon bloc dont vous avez la référence ici -


                • Rounga Rounga 16 octobre 2014 17:58

                  Je ne vous ai pas lu en détail, et je veux bien considérer vos articles comme intéressants, mais lorsque vous ne présentez plus vos conclusions comme des hypothèses plausibles, mais comme des faits prouvés, je ne vous suis plus. Il y a encore trop de choses qu’on ignore pour affirmer comme vous le faites « le fond diffus cosmologique est la preuve que l’univers n’a pas de frontières ». D’ailleurs, lorsque vous dites que l’univers n’a pas de frontières, ça ne veut pas forcément dire qu’il est infini. C’est une question de topologie, une hypersphère ou une bouteille de Klein n’ont pas de frontières mais sont des espaces finis.

                  Mais j’avoue ne plus vraiment m’intéresser à tout ça depuis plusieurs années, je ne dois pas être très à jour sur le sujet, et si vous me contredites j’en serai content. Mais à condition de bien expliquer.

                • Doume65 16 octobre 2014 18:37

                  « pour élargir enfin son horizon à ces 13.7 milliards d’AL censés constituées la limite de l’univers. »

                  Pas du tout !
                  Seule ton interprétation des connaissances scientifiques voient une quelconque limite de l’univers dans ces 13.7 milliards d’années-lumière.

                  ces 13.7 milliards d’année ne constituent qu’une limite de l’univers observable, car en astronomie, voir loin dans l’espace, c’est voir loin dans le temps, et qu’on ne peut observer plus loin que quelques 300 000 ans après le Big Bang.
                  Notons que le Big Bang lui-même n’est pas considéré par la communauté scientifique comme le commencement de l’Univers, mais seulement celui de notre univers.


                  • COVADONGA722 COVADONGA722 16 octobre 2014 20:24

                     yep , bonsoir n’étant pas équipé intellectuellement pour d’aussi profondes interrogations.

                    J’aime croire que lui avait bien pensé l’équation : 

                    Le vaste monde : un grain de poussière dans l’espace.
                    Toute la science des hommes : des mots.
                    Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres.
                    Le résultat de ta méditation perpétuelle : le néant


                    Omar Khayyam ,

                    • Dubitatif 17 octobre 2014 03:39

                      1) celle d’un univers infini
                      Si on prend comme hypothèse qu’il n’y a qu’un seul univers qui est continu et observe les même propriétés physiques en tout point (comme ce que nous observons dans notre bulle locale de 13,7 Milliard d’années lumières), alors on en arrive à la conclusion implacable qu’une infinité de copies de chacun de nous (parfaites et avec des variations) sont réparties dans celui-ci, nous sommes un assemblage d’atomes et d’états quantiques dénombrables.
                      Par exemple, si dans un tas de graviers de pierres grises, et qui contient une proportion infime de pierres colorées, on choisit 3 pierre colorées dans un arrangement précis (gris marron, gris foncé, et gris vert), en parcourant le tas de gravier, vous aller retrouver cet arrangement. Plus vous augmentez le nombre de paramètres (mêmes s’ils sont « astronomiques » pour un être vivant), plus il faut aller chercher loin, mais dans un univers géométriquement infini, vous êtes certains de retrouver cet arrangement.
                      C’est donc peu plausible d’être dans un univers géométriquement infini.

                      Pour avoir un « univers infini », il faut donc que ça soit une superposition infinie d’univers ayant des lois physiques différentes (si ce sont les mêmes lois, on en revient au cas précédent) et notre « univers » reste fini.

                      Dans les 2 cas, notre « univers » matériel est fini (ou reboucle sur lui même pour ne pas tomber sur le « bord »).

                      2) comportant un nombre incalculable d’astres
                      Même raisonnement que 1), et si c’est une superposition infinie d’univers avec des lois physiques différentes, est-ce qu’il y aura des astres dans ces autres « univers », et s’il n’y a qu’un seul univers géométriquement infini, alors ils se répéteront (comme le reste) et resteront dénombrables.

                      3) qui serait incréé et éternel.
                      D’après les lois de la physique actuellement observées, et si elles ne changent pas avec le temps, dans 10^100 années, il n’y aura plus de matière dans l’univers car la totalité de celle-ci se désintégrera.
                      Par rapport à notre bulle spatio-temporelle, on peut observer qu’il y a un événement de début et une longue agonie dans la mort thermique.
                      Cette bulle peut très bien appartenir à une ligne de temps plus grande, mais pour nous, Elle a une durée de vie limité.

                      Alors cycle, bulle dans un multivers avec naissance et mort, je n’en sais rien, mais dans notre cas en tant que matière, ces questions n’ont pas de sens (après on peut toujours imaginer un plan « spirituel » ou un scénario de SF ou une race intelligente [je ne crois pas qu’on le soit assez] pourrait passer d’un multivers à l’autre pour ne pas subir cette mort thermique) parce qu’il semble peu évident qu’on trouvera les « frontières » de notre univers fini qui est déjà astronomiquement vaste pour nous, ni que nous puissions détecter les autres multivers.

                      Mais là où je rejoins un peu l’auteur, c’est encore plus bizarre de penser qu’on est dans quelque chose de fini, car après le « bord », qu’est ce qu’il y a ? Une infinité de néant ? Même l’univers fractal ne peut résoudre cette contradiction.

                      Néanmoins, même si le « tout » est « infini » (par rapport à quoi), dans le pragmatico-pragmatique, nous sommes dans un conteneur de taille fini dans le temps et l’espace (et ça évite de se « prendre la tête » inutilement sur des choses qu’on ne connaîtra sûrement pas), et avant de découvrir « le reste », il faudrait déjà qu’on puisse visiter d’autres planètes autour d’autres étoiles (les premiers déplacement maladroits sur le ventre d’un bébé avant même de penser de marcher ou faire de la gymnastique rythmique/parkour/...).

                      Et vu la direction actuelle de l’humanité, cela semble peu probable car notre fenêtre est limitée dans le temps avant qu’un astéroïde « tueur » nous tombes sur la tête et efface tout ou qu’on s’auto décerne collectivement un « darwin award » en nous faisant disparaître tous seuls comme des « grands ».


                      • Alexiskbacri Alexiskbacri 17 octobre 2014 06:07

                        On peut concilier le fini et l’infini si on considère de l’espace n’est pas vide, qu’il contient quelque chose relevant d’une substance continue. Alors, le contenu de cet espace est fini comme substance- il ne peut y avoir d’apport extérieur - mais infini comme distance. Le problème de la cosmologie d’aujourd’hui, c’est qu’elle traite l’espace comme une géométrie purement abstraite. J’ai envisagé de cette question sur mon blog et mes sites -
                        (La question d’une fin de l’espace, de sa frontière est une aporie absolue qui condamne toutes les cosmologies de la finitude)


                      • Dubitatif 17 octobre 2014 19:35

                        Il est clair que nous allons avoir une nouvelle « révolution » de notre façon de penser par rapport à l’univers, la physique ajoute de plus en plus de « patch » (matière noire, énergie noire) à la relativité pour coller aux observations (comme quand on est passé du modèle géocentrique au modèle héliocentrique).

                        Néanmoins, sans la validation par l’observation, tout cela ne sont que des hypothèses, et dire que l’espace est fini ou infini dans l’espace et/ou le temps relève de la croyance, a ce moment là, ce n’est pas plus idiot de considérer qu’il y a un créateur (personnellement, ça ne fait que repousser la question d’un cran, d’où vient le créateur ?).

                        Une personne honnête ne peut pas répondre autrement que par « je ne sais pas », et a cette question et à la question « est-ce qu’un jour on aura suffisamment accumulé d’observation pour pouvoir répondre à cette question ? ».

                        Mais même sans prendre en compte un espace élastique, avec un pur exercice de la pensée, s’il est infini, on se retrouve quand même avec le problème des répétitions infinies, et si on veut supprimer la question des répétitions infinies, ça veut dire qu’il y a une infinité de lois physiques réparties dans cet univers infini (qu’ils soient juxtaposés ou collés les unes aux autres de façon continue).

                        D’autant plus qu’on peut très bien avoir un espace infini borné par une figure finie (cf espace de Lobatchevski) magnifiquement représenté par cette illustration d’Escher
                        http://www.mcescher.com/wp-content/uploads/2013/10/LW436-MC-Escher-Circle-Limit-IV-19601.jpg, l’intérieur du cercle est un plan infini, on ne peut jamais atteindre le bord, et pourtant, pour un observateur au dessus, ce plan est contenu dans un cercle.

                        Si on est dans ce genre de situation, nous ne pourrons pas trancher la question tant que nous ne sortirons pas de notre « plan » (la bulle d’espace observable actuellement depuis la terre qui est bornée à 13,7 M AL) et nous ne savons pas si cela sera possible.

                        Et a vue de nez, ce n’est pas pour demain la veille. Donc en attendant, c’est de la philosophie de comptoir (j’adore ça avec un bon verre ^^).


                      • Hermes Hermes 17 octobre 2014 10:35

                        Bonjour, sympatiques interrogations iconoclastes ! Notre temps a ses croyances et la science fournit les nouveaux prêtres.

                        Vous asociez le développement de la conscience à l’étendue des investigations dans l’univers (macro, et micro aussi je suppose). Histoire d’ajouter encore une interrogation à votre liste, je me demande si ce n’est pas là l’axiome premier du credo scientifique, et que cela ne développe pas la conscience mais seulement la science. Il manque le « con » qui sgnifie avec, avec soi-même et avec les autres.

                        Car on constate qu’en même temps que le champ de la science grandit, la conscience de soi-même et la compréhension de notre condition humaine, si éphémère, ne grandit pas en fait.

                        La compréhension scientifique peut (il y a heureusement des exceptions) avoir pour effet de bloquer la démarche qui développe la CONscience, car le seul lieu et instant d’investigation dans cette dernière, c’est ici, maintenant, comment JE suis dans ma globalité, dans mon rapport avec moi-même, dans mon rapport avec les autres, quelles émotions je nourris, quelles tensions me rassurent. Cela ne demande pas un raisonnement ou une intellectualisation qui sont les caractéristiques de la démarche scientifique, mais une observation sans aucun jugement ou explication a priori.

                        L’observation de soi-même c’est l’attitude de rupture épistémologique totale et permanente : décapitaliser la compréhension et laisser le champ libre à la conscience.

                        Le scientifique qui veut se lancer dans cette démarche aura un effort énorme à faire pour sortir de ses habitudes mentales, bien plus que tout un chacun. Un ancien avait dit « bienheureux les simples d’esprit car le royaume des cieux leur est ouvert », une parole dont le sens profond est bien peu souvent envisagé.

                        Cdt.

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Alexiskbacri

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