T’entrave l’argomuche ?
De nos jours, on jaspine plus bezef l'argot, le titi parisien, gaffe, pas le javanais, trop compliqué pour les ptites têtes, pas le louchebem des equarisseurs de La villette, surtout pas le wesh-wesh ou le boloss, idiome des cités, pauvre mélange de verlan, de tzigane "voyageur" et de mots ethniques (ta race) mal traduits. Le vrai "voyageur" des gavallé de la manoucherie a une autre saveur, avec ses finesses masculin-feminin, singulier pluriel, et les mots courants que les gadjés des cités ne connaissent pas. Non, là on cause voyou de la belle époque !
Autre temps, autres moeurs, dans les faubourgs parigots, dans les années soixante,on jactait l'argot, t'étais Mod's ou Rocker, mitan des bourges ou du populo, t'étais pas fringué kif-kif, soit t'allais au mastic, au turbin, soit ton daron avait l'artiche pour carmer les frusques et tout le toutim. Soit t'etais une lope, ou un locdu, mais fallait en jeter pour faire reluire les gonzesses ! Le merlan une fois par semaine pour se faire aligner les douilles à la Elvis, Banane et gomina, les roufles bien taillées, et la boutanche de Mennen "after shave". Le samedi soir, c'etait falzard à pinces et limace cintrée, ou "blue-jeans",Marcel et perfecto, mais toujours pattes d'ef et taille sous les brandillons, quand t'avais pas la chance d'avoir un bénard à pont des matafs de Brest !
Pour décarer, aller bosser ou à la guinche, fallait avoir le solbar (solex) ou la meule, la bleue (mobylette) pour les tondus, ou le spède (vespa) ou la Norton commando pour les fricés.
A 18 piges, si tu charbonnais, avec un peu de fraîche et un croumi, tu te carmais la Simca P60 rush bi color ! Alors là, mon poteau, le samedi soir, rancard avec les gaziers de la bande, au rade du coin, où on faisait la bamboche et on se rinçait la dalle au Picon-bière, en attendant les donzelles, les guêpes, qui se pointaient en futal à feu de plancher, moulant bien le valseur et caraco flattant les roberts, entamer un twist endiablé sur une reprise d'Eddie Cokran par les chaussettes noires. Les tournées tombaient, toutes casquées en fraîche, pas de CB, la feraille dans le morlingue, les biftons dans le larfeuille, avec les fafs. Avec dix sacs, tu tapais l'apéro-kemia, la bectance au resto, le paquet de tiges de 8, Goldo ou Gitanes, un paquet de Salem menthol bout filtre pour les gisquettes, et le dancing Macumba, où il fallait faire gaffe aux Apaches de l'autre quartier, souvent enfouraillés de surins à cran d'arrêt, chaînes de vélo ou poings américains, pour te secouer ta greluche ou ton blé. Ils nous foutaient les copeaux parfois avec leur quincaillerie, nous on préferait la bonne vieille baston à la loyale, mailloche et coups de satons dans les roustons, avant que la maison poulaga rapplique en estafette bleue.
Bon, vu qu'il est deux plombes du mat à ma dégoulinante Kelton, il est temps de mettre la viande dans le torchon. Si t'as pas tout entravé, c'est que t'es pas dans le coup papa, va faire une partie de brèmes avec les vieux mohicans, ouvre tes portugaises et esgourde les comack , ça t'auras rafraichi ta vieille citrouille.
A la revoyure dugland !
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