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Accueil du site > Tribune Libre > Tantra, l’aventure de la conscience
#61 des Tendances

Tantra, l’aventure de la conscience

Le tantra, une voie spirituelle indienne plurimillénaire d’éveil de la conscience et de l’énergie, contribuera-t-il à l’avènement d’un nouvel art de vivre apaisé ? Sa pratique peut-elle constituer un accélérateur de conscience propice à l’émergence d’une « nouvelle société » pacifiée ? En une ère sombre de désacralisation et de destruction du vivant, où « tout se marchande, se consomme » et se fait anéantir alors que « plus rien ne nourrit l’être profond ni le collectif », une « civilisation tantrique » serait-elle en cours ?

 

Le tantra est vécu par ses pratiquants comme une voie royale de transformation intérieure et une voie d’accès à une humanité consciente voire accomplie. Souvent amalgamée à la sexualité, cette philosophie pratique intègre toutes les dimensions et toutes les énergies de l’humanité, y compris l’énergie sexuelle, parce qu’elle se fonde sur la « non-dualité » (Advaïta en sanskrit).

La vie en tantra est envisagée comme « un seul et même Tout, où rien n’est séparé, tout est relié, rien n’est opposé » rappellent Sophia et Nartan, les auteurs de ce nouvel ouvrage sur le sujet écrit et vécu à quatre mains. « Animateurs certifiés de tantra », ils précisent : «  La voie du tantra est un chemin expérientiel de conscience (Shiva) qui conduit à la perception de l’énergie (Shakti), donc à la perception de la non-dualité ».

Le duo se réfère à l’enseignement d’Osho, connu également comme Bhagwan Shree Rajnesesh (1931-1990), un gourou fort controversé en son temps, qui a remis en vogue des enseignements tantriques millénaires, vécus selon une « approche occidentalisée » par des milliers d’adeptes aimantés par la « liberté sexuelle »...

L’un des sens du mot « tantra » est tisser, c’est-à-dire « relier les fils en une grande trame »... Alors, retisser le lien à soi, aux autres et à la nature fait-il de chacun une « force vive de transformation » appelée à réparer le « grand tissu déchiré du monde humain » (Abdennour Bidar) ?

 

Célébration tantrique

 

Quand « ce qu’il y a de plus intime entre en fusion avec ce qu’il y a de plus universel » (F. Isambert), on mesure la portée transformatrice et émancipatrice de cette voie d’éveil tantrique qui engage notre dimension spirituelle. Pour autant, le bonheur de s’éclairer en s’éclatant peut-il être mis en « acte politique » ? Chacun sait bien que l’on « consomme » pas « l’acte sexuel » comme on satisferait une envie passagère pour la simple raison qu’il engage bien « autre chose », de l’ordre du « partage amoureux », d’un accord des sensibilités, de l'échange des fantaisies comme des fluides voire de la « communion des corps et des âmes » - enfin, pour peu que l’on s’unisse en conscience pour se fasse présent de l’accès à notre être essentiel, aux antipodes de toute domination ou prédation...

La présence à soi, à l’autre et à la vie nous est donnée dans le libre flux d’une énergie désirante, au fondement de toute vie humaine – si l’on sait vivre avec son désir et le transcender sans en précipiter la « consommation » dans une impatience à vivre et jouir aux dépens des autres...

La pratique tantrique est une posture intérieure, une « mise en état d’amour » permettant de relier le corps pensant à l’intelligence universelle et une célébration se nourrissant de la complémentarité des contraires : « Pour les maîtres tantriques, le désir est un mouvement de l’univers, un élan nous reliant à la force vitale du monde. Les tantrikas se servent du désir pour transformer leur corps et énergie, dans l’intention de les intégrer aux forces de l’univers. Ainsi, le désir tantrique n’est pas un désir qui part du manque, nous rendant dépendant de l’objet désiré et contraint à désirer toujours plus ; il est un état d’être en expansion. Ce n’est plus nous qui désirons un objet fixe, c’est la vie qui est désir, qui nous désire.  »

Selon Daniel Odier, le tantra est apparu voilà 7000 ans dans la vallée de l’Indus, sur le territoire de l’actuel Pakistan, chez les peuples dravidiens, comme en attesteraient des fouilles dans l’antique cité de Mohenjo-Daro laissant augurer d’une civilisation pacifique et « éveillée spirituellement » qui se serait étendue jusqu’à la mer Rouge et la Méditerranée, avant « l’invasion de tribus aryennes venues d’Ukraine »...

L’expérience tantrique est présumée mener à l’orgasme énergétique, sans érection ni éjaculation, par un travail combiné sur les chakras et sur le souffle : « Dans la vision du tantra, faire ou ne pas faire l’amour n’est ni bien ni mal, il s’agit plutôt d’être en conscience de ses désirs (et désirs refoulés) et d’oser les vivre dans cette conscience, pour qu’ils puissent réellement se transformer. Sans cela, ce qui reste dans l’ombre non seulement ne se transforme pas, mais nous encombre et nous dissocie. Alors sans la réprimer, nous pouvons transcender la sexualité, en l’intégrant à notre plus haut niveau de conscience. Une conscience qui n’est pas séparée du cosmos, et qui vit dans une forme de béatitude, d’orgasme continu.  »

Ainsi, cette pratique méditative suppose le lâcher prise, un abandon confiant dans ce mouvement d’expansion de l’être vers un grand « Oui » à la vie, dans un état d’ouverture réceptrice et accueillante. Elle se vit dans un esprit de « tissage et de totalité »... Si elle utilise le plaisir, elle est bien au-delà de la sexualité, dans le rapport aux autres, à soi-même et à la vie.

En nous libérant de nos conditionnements et encombrements, elle pourrait bien « offrir une transformation aussi bien de notre vie intime que de nos sociétés humaines  » par une réintégration de l’énergie sexuelle, une reconnexion de « notre dimension animale à notre dimension spirituelle »... L’approche tantrique, holistique et en conscience à partir du ressourcement par nos énergies vitales, retisse les liens entre des centres énergétiques souvent séparés, en une célébration de la « continuité entre énergie sexuelle, énergie d’amour et énergie de conscience ». Une spiritualité pleinement incarnée, prenant sa source dans une sexualité assumée et transcendée, peut désamorcer bien des bombes à retardement internes et mèner à une guérison intime comme à celle d’un corps social dysfonctionnel, contre-productif et atomisé, dévasté par nombre de souffrances indicibles et de perversions de plus en plus affichées...

 

Vers un vaste « réseau de conscience » ?

 

Chacun peut se créer ainsi un « espace tantrique » à chaque instant et en toute circonstance, à partir de son centre de gravité, et faire « l’expérience directe de la transcendance, d’une reliance profonde à plus grand que soi ». Il suffit de le désirer – et de renoncer à toute volonté de domination, de possession comme de puissance « en manque » perpétuel d’avoir. Toute situation peut, dans cet esprit, être « opportunité de communion ».

Le tantrisme n’est pas la maîtrise d’une technique de plus ou un mode d’emploi de « développement personnel » voire de « mieux-être », mais une qualité d’être, une acceptation de la puissance transformatrice de la vie au-delà de la vérité exprimée des corps accordés, entrés en résonance avec le monde – et avec ce qui le fait tourner...

Ses pratiquants rêvent de généraliser cet art de vivre en un vaste réseau de conscience : « Lorsqu’on rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Alors que lorsqu’on rêve à plusieurs, c’est le début de la réalité  » (Dom Helder Camara).

Pour l’heure, la pratique est marginale, alors que domine encore la vision mortifère d’un monde « composé uniquement de matière exploitable et consommable  », où chacun se perçoit séparé des autres – diverti et abstrait de lui-même, c’est-à-dire coupé de l’essentiel...

Fondamentalement, la quête de Soi ne se pratique « pas que pour soi »... Si le mythe du « progrès » (pas pour tous...) et de la « modernité industrielle » ne sont plus des forces d’avenir dans un monde dévasté, le tantra « là où il se fait sans y penser » pourrait bien ouvrir une voie initiatique d’émancipation, « entre transition individuelle et transition collective », en résonance avec la « pulsation créatrice à l’origine de l’univers tout entier  ».

En somme, une « force d’amour en mouvement » vécue dans une totale présence à soi et aux autres - comme un retour à la paix toujours invoquée et jamais advenue, toujours contrariée et combattue mais pourtant à portée de tous, dans le secret des consciences et la convergence des actes...

Sophia & Nartan, Et si le tantra changeait le monde ? – De l’intime au politique, éditions Yves Michel, « Enjeux de société », 290 pages, 19,90 euros


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28 réactions à cet article    


  • Epsilone 26 novembre 10:48

    Celui qui connaît le Tout,
    s’il est privé de lui-même,
    est privé du Tout.

    évangile de Thomas logion 67


    • karibo karibo 26 novembre 18:23

      @Epsilone
      Bonsoir Mr.
      C ’ est un peu + compliqué que cela, privé de lui-même dites vous mais c ’est le but, non pas de tuer l’ Ego mais de l’ asservir , ne plus en être esclave.
      Dans cette pratique celui qui arrive au sommet est appelé un :
      « Jiva mukti » dans notre jargon : un « libéré vivant » le soi n’ a plus lieu d’ être, il n’ est plus la béquille sensée nous aider sur le chemin.
      Dans cette définition privé de tout sonne comme une sentence pénalisante, stigmatisante, alors que le but est de se détacher de tout , on peut appeler cela « priver » mais quand vous en êtes détaché, vous n’ êtes privé de rien, vous êtes libéré et c’est le but des cycles de réincarnations : s’ en libérer, et pour cela il faut se libérer de tout et non ( avoir l’ impression de ) s’ en priver .
      Mais bon chacun son approche ...


    • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 09:08

      @Epsilone

      Celui qui connaît le tout mais qui est privé de lui-même est dans un tout à qui il manque un bout smiley


    • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 09:29

      @karibo

      << (...) mais c ’est le but, non pas de tuer l’ Ego mais de l’ asservir , ne plus en être esclave. >>

      Qui ou quoi décide d’asservir l’ego ? Sinon l’ego lui-même, c’est le jeu de la pensée qui est dans la réaction et la pensée c’est l’ego.

      Pour l’occidental, l’attrait pour les religions orientales et leurs dérives vient des aspects exotiques avec un vocabulaire spécieux faussement initiatique.


    • karibo karibo 27 novembre 10:57

      @Jean Keim
      Quand je parle « d’ asservir » l’ égo , la définition n’ est pas tout à fait parfaite .
      Il s’ agit de s’ en détacher, et ne plus en être l’ esclave, le mettre à notre service et non le contraire .
      L’ ego est là pour nous accompagner dans notre destinée, mais si nous ne le contrôlons pas c ’est le contraire qui se produit .
      L’ ego est comparé au volant du véhicule (des 5 sens)que nous devons contrôler .
      Le « je pense donc je suis » indiquerait que sans : nous n’ existerions pas ce qui n’ est pas exacte non plus.
      Je ne « pense » pas que la pensée soit l’ ego du moins dans son intégralité, mais que partiellement , une de ses facettes .
      Vaste sujet .
      Vous pouvez accéder à la conscience universelle sans présence de l’ ego, certes pas à la portée de tout le monde ou du moins réservé à ceux qui s’ en donnent la peine ?
      En occident la société de consommation fait tout pour vous en empêcher et vous maintenir en esclavage sous dépendance, et dans la majorité des cas ça marche !


    • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 17:39

      @karibo

      Mais quel est ce ‘’nous’’ différencié de l’ego, en fait il s’agit de la même chose, il n’y a pas d’ego sans savoirs, ce sont ces savoirs mémorisés que manifeste le processus de la pensée.


    • Eric F Eric F 26 novembre 19:08

      ’’en résonance avec la « pulsation créatrice à l’origine de l’univers tout entier »’’

      Le reste de l’univers, matériel soumis aux lois de la physique, se contrefiche de nos élucubrations. M’enfin, si ça peut conduire à être bienveillant avec autrui et soucieux de préserver l’environnement, l’intention est louable.


      • lephénix lephénix 26 novembre 22:05

        @Eric F
        précisément, « l’univers matériel soumis aux lois de la physique » ne se laisse soumettre à aucune « élucubration » ou modélisation, ni réduire à une dimension matérialiste de « ressource exploitable » ni légiférer ou régir par des « lois »... certes, si ça peut aider à une pratique de « bienveillance » sans se payer de mots ou ’éléments de langage" dévoyés, c’est le pari...


      • Eric F Eric F 27 novembre 09:18

        @lephénix
        L’univers matériel n’ayant ni conscience ni volonté, il sera de fait une ressource exploitable pour qui voudra et pourra l’exploiter, il est évidemment préférable que ce soit avec discernement, mais nous savons que ce n’est pas vraiment le cas.
        Nous avons des possibilités de choix, comme celui de ne pas proliférer exagérément sur la planète au détriment des autres vivants et de l’environnement de notre planète, mais c’est trop tard.
        Notre esprit démarre in utero avec le début de fonctionnement cérébral, et s’éteint définitivement à l’arrêt de celui-ci, subsiste le résultat des oeuvres de chacun.


      • lephénix lephénix 27 novembre 10:18

        @Eric F
        de fait, l’univers, matériel ou pas, n’a que faire de notre hubris et autres pulsions de domination, de surexploitation et d’anéantissement, et poursuivra son expansion bien après l’extinction d’une espèce dominante, parasitaire et suicidaire... notre esprit est-il localisable dans l’activité cérébrale, la matière grise cérébrale et l’espace-temps de nos perceptions ? certains travaux concluent qu’il existe sans support physique... ce qui fait avancer la « Science », c’est le doute, la recherche véritable et la remise en cause sur la base de nouveaux résultats - et la recherche en trouve assez pour remettre en cause certaines postures canoniques..


      • Eric F Eric F 27 novembre 11:47

        @lephénix
        ’’certains travaux’’ pseudo scientifiques new age, à la Bogdanov.


      • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 12:02

        @Eric F

        << L’univers matériel n’ayant ni conscience ni volonté, il sera de fait une ressource exploitable (...) >>

        Croire p.ex. en dieu ou ne pas pas y croire est toujours être dans la croyance, la conviction de l’athée n’est pas plus plausible ni meilleure que celle d’un religieux, la seule bonne réponse possible me semble être : je ne sais pas ; et il y a la foi dans le sens d’avoir confiance en ...


      • Eric F Eric F 27 novembre 14:00

        @Jean Keim
        Il y a de multiples religions contradictoires entre elles, strictement aucune n’est basée sur des preuves irréfutables. Donc en abandonner une pour rechercher une autre plus en vogue relève de la chiromancie.

        Si une hypothèse non solidement étayée n’est pas strictement indispensable pour expliquer des phénomènes, alors le plus rationnel est de ne pas la prendre en considération. Mais on est d’accord que nul ne prouvera jamais l’existence ni inexistence de ce qui est hors du domaine de l’expérience.
        On peut relever que depuis des millénaires, la sphère du magique se réduit par rapport à celui du rationnel. Initialement le ’’magique’’ visait à expliquer des phénomènes incompréhensibles, il a ensuite été une base de la morale, reste le romanesque.


      • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 17:24

        @Eric F

        Je suis pleinement en accord avec votre premier paragraphe, seulement croire que tout ce qui est arrivé dans l’Univers, y compris l’incroyable diversité de la vie, puisse être le fruit du hasard me semble irrationnel, même sur des temps très longs ; il y a plus vraisemblablement qq. chose comme une intelligence fondamentale, non pas celle acceptée communément, mais d’une nature inaccessible à l’intellect, comme est inaccessible à la pensée ce qui est du domaine de l’inconnu, de l’altérité.


      • Eric F Eric F 27 novembre 18:44

        @Jean Keim
        En observant chaque étape qui a amené à l’apparition de la vie, on s’aperçoit que les lois de la physique y amenaient de manière déterministe.
        Ainsi même dans le quasi-vide interstellaire ou dans les comètes, les conditions de pression et de température conduisent, à partir de molécules simples issues des étoiles, à la formation de molécules organiques briques de la vie (même des acides aminés).
        Step by step, le plus spectaculaire est peut être la structuration de l’ARN or elle est possible même dans des conditions autres que le bouillon terrestre.

        Tout dépend de ce que l’on désigne par ’’intelligence fondamentale’’, une chose est l’adéquation des lois de la physique de notre bulle d’univers, une autre serait que cela procède d’une volonté délibérée de concevoir ces lois afin qu’elles aboutissent à la vie capable d’intelligence. Mais en elles mêmes ces lois de la physique, pas plus que l’énergie, pas plus que les particules, n’ont de composante spirituelle.


      • lephénix lephénix 27 novembre 19:26

        @Eric F
        il y a les travaux de recherche menés avec humilité et détermination pour faire avancer la connaissance et il y a ce qui relève du spectacle cathodique pour accroître sa renommée personnelle et sa surface sociale...
        l’arbre de la science-spectacle ne doit pas cacher la forêt des connaissances qu’il nous reste à mettre à jour...


      • Jean Keim Jean Keim 27 novembre 20:59

        @Eric F

        << Mais en elles mêmes ces lois de la physique, pas plus que l’énergie, pas plus que les particules, n’ont de composante spirituelle. >>

        Il y a plusieurs explications possibles :

        > la science ne s’intéresse pas à la spiritualité, seul le côté matériel, mécanique, l’intéresse.

        > comme je l’écris souvent, avec peu de retour intéressant, la pensée n’est pas apte à concevoir l’inconnu, elle ne peut que le conceptualiser.

        > personne ne sait expliquer comment on passe de l’inerte au vivant.

        > localement ou globalement, l’Univers se conforme apparemment aux lois de la physique, c’est étonnant, d’où viennent-elles.

        > plus on sonde la matière et l’énergie et plus elles paraissent vides...

        > •••


      • Jean Keim Jean Keim 28 novembre 09:18

        Suite...

        > en fait il semble que plus on scrute la matière, plus on la pousse dans ses retranchements, et plus elle semble vide et pleine d’énergie.

        > exprimer une loi physique par une formule ne signifie pas pour autant que nous la comprenons sinon comme un concept, je crois que nous confondons la compréhension intellectuelle et l’aperception, pour un anglophone le vocable anglais insight semble bien convenir.

        > il semble également qu’en toute chose inerte ou vivante il y ait une unité que l’intellect ne peut percevoir, c’est toujours la même chose, la pensée est limitée à ce qu’elle connaît, de par sa nature elle a la particularité de diviser, fractionner les connaissances et de se complaire dans quelques-unes voire carrément dans une seule.

        > je crois qu’il y a une Intelligence qui influence le processus de la pensée quand celle-ci offre une ouverture d’où peut surgir l’ingéniosité ; mais en qq. sorte l’Intelligence n’assure pas le service après-vente, elle se retire quand la pensée reprend le dessus ; ainsi l’ingéniosité peut œuvrer pour le bien comme pour le mal.

        > •••


      • Eric F Eric F 28 novembre 09:44

        @Jean Keim
        il y a extrapolation de caractéristiques physiques (l’énergie, la décorrélation quantique...) en une interprétation spiritualiste, c’est un peu la même démarche de pensée que celle des premiers humains voyant une divinité derrière le tonnerre et les éclairs...

        Entre les éléments qui forment une chose minérale ou organique, il y a des forces de cohésion, des interactions, toute une dynamique, l’objet global est une résultante de ce processus, on peut appeler ’’âme’’ cette cohésion, sans que cela constitue une entité spécifique.


      • Jean Keim Jean Keim 28 novembre 10:39

        @Eric F

        << on peut appeler ’’âme’’ cette cohésion, sans que cela constitue une entité spécifique. >>

        Cohésion ou unité ?

        Opter pour une entité spécifique ne serait qu’une conceptualisation.

        Une question pertinente serait : quelle est la nature de la pensée, tout part de là.

        •••


      • Jean Keim Jean Keim 28 novembre 14:08

        @Jean Keim

        ••• Je vais me répéter encore une fois, mais dans les questions qui nous occupent, dans les questions dites abstraites pour ne pas dire inconnaissables voire carrément imaginaires, la seule réponse aux questions est : je ne sais pas ; c’est la seule bonne réponse possible, toute autre réponse sera dictée par une croyance personnelle, sauf sinon commencer la réponse par : (de par mon parcours personnel) je crois que •••


      • Seth 26 novembre 20:22

        Tantra ou tantra pas ? smiley


        • lephénix lephénix 26 novembre 22:01

          @Seth
          bien prévisible et néanmoins incontournable, celle-là...
          tantra pour le meilleur et le rire...


        • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 28 novembre 06:47

          Salut, à propos de science , enfin de scientisme, c’est et ca ça restera un moyen.

          Et le moyen fini par se prendre pour un sens x, faute de l’avoir jamais vécu..

          ce sens sera donc de voler, tuer, dépecer, torturer, détruire tout ce qui est possible pour MOI

          C’est censé remplacer, tuer le religieux, je ne parle pas de religion organisée mais de ce lien entre Tout.

          L’humain et son faux hubris , très surjoué et destructeur, qui est juste signe de souffrance constante, issue de la fuite impossible et véhémente d’un fait absolu de la vie : naître = mourir, a une non vie de souffrance permanente entièrement passée depuis des millénaires sur et dans les moyens, moyens de quoi ? d’organiser comme ceci ou cela la vie physique.

          Or demain je suis mort, fini, basta, nil, rien, plus rien..

          Nos non vies, par choix, sont basées sur demain...je serais ci ou ça ferais ci ou ça etc

          le présent ou tout se passe n’est plus sauf de manière mécanique basée sur la mémoire donc le passé..ce passé incluant le futur, mon futur glorieux...

          et la vie dit : mauvaise pioche, demain tu es mort..souffre donc et voit !

          Mais « je » est devenu si gros, ç ses yeux, que « je » va tout refuser sauf ce que « je » veux !

          « je » est devenu en rêve, omniscient, tout puissant, immortel, et se voit quasiment en Origine Ultime etc

          tout est faux, sauf les machines qui marchent , « je » croit en être responsable alors que c’est le programme derriere qui l’est..

          « je » ne sait pas qu’il est un programme limité., qui a un role vital dans ce qui est pratique et uniquement cela ! ..et donc ne se pose pas la question « quel est le programmateur ? » , car voulant être dans la position « je sais tout sur tout », « je » dis que à part lui il n’y a rien...

          dans ce monde glauque dans le meilleur des cas, la haine, la violence, etc dominent, mais « je » ne sais pas que c’est un effet de tentative de fur ma souffrance, ma croix, qui ne peut que être portée par moi même, ceci est une figure de style hermétique car je suis ma croix, je la créé, elle est ce que je suis , un effet de mes choix de fuite de la vie..car naître = mourir et « je » la pensée ne peut rien en faire, ne peut agir dessus..

          or nous en sommes rendus à JE>UNIVERS..

          On tourne dans ce bocal depuis des milliers d’années par refus de la vie et de ce qu’elle nous dit.....avec une haine étrange et destructrice, pour les autres..ce qui cache la haine de sa propre survie relative dans le temps..

          l’homme n’est rien alors il monte sur un tabouret..alors que si je reste avec ça, je ne suis rien de spécifique, que je le vois, la vie peut alors être..

          alors cette espèce ou massacrer est le jeu favoris, comme voler, détruire, torturer mentalement et-ou physiquement essaye de fuir l’inévitable, le cimetière.. etc se met à croire dans ses mensonges, au départ elle le savait que c’étaient des mensonges, là elle ne le sait plus..seule l’assertion inévitablement violente de moi compte, alors je combat tous et tout pour ça..

          suicide, ...

          Et cet hubris si dément , c’est une redondance en fait, est tout ce qui reste à contempler, or il n’y a rien de réel dans ce cas à contempler sauf ce MOA qui se contemple, qui contemple sa grandeur auto illusionnée , je sais tout sur tout..premiere marche avant de continuer avec : donc je te vole, te tue, te détruis, te torture si je veux au nom de ?

          Oui au fait au nom de quoi ? de ceci MOI>UNIVERS..car moi ne voit pas que ma référence c’est ....MOA..un moi qui souffre et essayant de fuir donc de se fuir en devient dément et mauvais..

          MOI ne sait pas que la souffrance est à la fois un symptôme d’erreur, ceci implique que quelque chose x sait en absolu et le communique ainsi ,indirectement dans ce cas, et est aussi un catalyseur pour comprendre et dépasser ce stade d’erreur, on en revient à la croix, porter sa croix...bien sur nous refusons par ignorance et bêtise..

          Mais tout ceci est vide, pas un vide créateur,q un vide créateur n’est donc pas vide, seule la pensée ignorante va dire que c’est vide.. un vide genre nous sommes au sommet du gouffre, genre profond dans le sens de creux, car il n’y a rien, la pensée humaine est telle un marteau, un moyen qui enfonce des clous ou tue, marteau qui ignore qu’ il est un marteau..et ce qu’il fait, pourquoi il le fait, qui a t’il derriere ?

          Comme le chantait Léo Ferré : il n’y a plus rien...


          • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 28 novembre 07:07

            @Julian Dalrimple-sikes

            Bien sur des gens depuis toujours ont vécu cette « religion » qui s’exprime d’elle même si et quand elle le veut, toute action désir etc de la pensée ne mène que à la pensée..en circuit fermé..donc ce lien avec disons x, dont la forme et le contenu ne peuvent être mises en mot, ne peuvent se communiquer, sauf une partie infime de la forme, et encore le contenu jamais..
            je en est exclu...en partie ou en totalité, si c’est en partie je va en mémoriser une partie en rapport avec ses aptitudes techniques, et pouvoir essayer de le communiquer pour témoigner
            des fois c’est en totalité...


          • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 28 novembre 07:21

            @Julian Dalrimple-sikes

            Bien sur tout ceci et plus influence la relation avec moi meme ; le phénomène de la vie, et les autres..
            comme notre chemin est depuis des millénaires d’errances, cf le juif errant= l’humain en errance.. en auto destruction nous détruisons aussi les autres avec de savantes explications pour m’ auto pardonner de le faire..
            car le programme de la pensée ou « je » ne peut que fonctionner sur ce qui est perçu relativement comme bien par et pour moi
            si je vois que ce n’est pas le cas, ce que nous faisons depuis des millénaires est juste de dire que c’est bien, le bien...
            nous ignorons désormais tout de ça..
            tout de l’origine de ce que nous sommes, sommes devenus, voulons et faisons..
            c’est un total désespoir en fait...


          • lephénix lephénix 28 novembre 11:12

            @Julian Dalrimple-sikes
            le simple fait d’accepter de se considérer « corps et âme » comme un « objet matériel » révèle pour le moins une soumission à une abstraction (décrétée d’où ?) et donc à une domination qui s’exerce contre nous et nos congénères avec la charge de mépris qui va avec...c’est juste dénier à « soi » et à l’« autre » toute présence d’esprit et laisser la porte ouverte au pire qui se précise une fois de plus...


          • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 28 novembre 12:10

            @lephénix

            Bonjours, oui je dirais et verrais cela aussi.

            merci... 

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