Théorème du Singe
Ne sois pas le clou qui dépasse car il est le premier à recevoir un coup de marteau. proverbe japonais
Le conditionnement mental est le processus menant le cerveau à adopter certains modèles de pensée, tendances ou état mental. Le conditionnement mental peut être d'origines diverses : les mass-média, la société, les pairs, la famille, la religion ou le système éducatif. Le conditionnement mental peut être illustré par le fameux « Théorème du singe » qui se rapporte à une expérience faite à l’Université de San Diego (USA).
- Une vingtaine de chimpanzés sont isolés dans une pièce où est posée, en haut d'une échelle, une banane, et seule l'échelle permet d’y accéder. La pièce est également dotée d’un système qui permet de faire couler de l’eau très glacée sur les singes dès que l’un d’eux tente d’escalader l’échelle. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle.
- Le système d’aspersion d’eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent plus de s’approcher de l’échelle.
- Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d’attraper la banane en gravissant l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
- L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit ni jamais eu avoir à subir de douche glacée.
Ce Théorème du singe tente d’expliquer par la parabole comment des situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre établi. C’est le cas des sociétés islamiques depuis plus de 1000 ans. Quelques révolutionnaires ont essayé de s’attaquer à ce blocage, à cette inertie, avec quelque succès, comme Kemal Ataturk ou Habib Bourguiba, mais leur œuvre est en train d’être démantelée par les islamistes au pouvoir en Turquie et en Tunisie.
Mais le summum du conditionnement a été atteint aujourd’hui dans les sociétés gouvernées par les islamistes : on n’y craint plus la hiérarchie, mais on y craint le groupe. L’autorité s’est effacée subrepticement derrière le « sens commun » du plus grand nombre. Le « formatage » devient la « norme », puis la norme devient la « normalité », puis la censure devient de l’autocensure.
Ainsi, en Tunisie, depuis la prise de pouvoir par les islamistes, la pollution sonore est devenue la norme partout et en tout lieu. Elle consiste à diffuser, non pas une musique douce et agréable, mais des prêches politico-religieux dont le contenu appelle souvent plus à la haine qu’à la fraternité. Cette pollution sonore envahit tous les lieux publics, du super marché à la moindre échoppe de souk, sans parler des hauts parleurs des mosquées, qui braillent à toute heure de la journée et de la nuit (surtout le vendredi).
Personne n’ose protester, sous peine de se faire insulter et agresser par la société, c'est-à-dire par tout le monde.
Le théorème ci-dessus s'applique parfaitement.
Ainsi, se croyant dans un pays où la liberté de penser et de parler avait cours après la pseudo-révolution du « printemps arabe », la parlementaire tunisienne Radhia Zghal a déclenché l’indignation de ses collègues de l'Assemblée Constituante (parlement provisoire) en déclarant que l’appel à la prière était devenu trop bruyant et discordant (*). Se comportant comme des singes, les députés, toutes tendances confondues, lui ont tout de suite adressé des remontrances, voire des menaces, comme si elle avait prononcé une grosse insanité ou proféré des injures. Depuis cette date, et jusqu’à nos jours, la pauvre députée est rentrée dans le rang, et les hauts parleurs continuent de brailler encore plus forts et plus nombreux. Naturellement, ces députés ne tiennent aucun compte des nuisances causées par ce tintamarre : si vous êtes réveillés dès 4 heures du matin, comment pouvez-vous être en forme pour aller bosser à 8H ? Mais l’islamiste n’en a cure : pour lui les notions de rendement ou de respect d’autrui n’ont aucun sens. En conséquence, le chômage explose, le touriste se fait rare, et la Tunisie est en faillite.
Cet exemple montre l'étendue des dégâts que peut induire le conditionnement mental de toute une population, y compris des intellectuels, des journalistes, et des "élus du peuple", supposés être plus intelligents que des chimpanzés. Les gens agissent de la sorte les uns envers les autres en exigeant de tous qu’ils se conforment aux normes auxquelles chacun obéit aveuglément. Chacun des moutons devient à son tour le chien berger du troupeau.
Comment peut-on en arriver là ?
Facile. Les islamistes ont créé le concept d’Oumma arabo-musulmane. L’individu n'appartient plus à lui-même, mais il appartient à la tribu, à la communauté, à l’Oumma. L’Oumma est un ensemble flou et informe de sujets soumis à la loi d’Allah (qui est, pour eux la charia) et non pas de citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs. La crainte du glaive de l’Oumma forge une situation idéale pour que les masses se disciplinent d’elles-mêmes et marchent droit.
Le conditionnement ne nécessite alors plus aucune force autoritaire pour être appliqué. Le système se maintient de lui-même, employant l’énergie de chaque individu pour pérenniser le processus.
D'où l'importance des croyances.
Puisque la définition de la situation qu'un individu produit constitue un préalable à son action, alors pour saisir les comportements individuels il ne faut pas se référer à la réalité mais à la façon dont les individus la perçoivent. Cette proposition, parfois perçue comme une tautologie, aura une grande postérité en sociologie. Elle exprime l'importance qui doit être accordée dans l'explication sociologique des représentations islamistes, souvent fausses, qui prennent, dans le monde musulman, une plus grande importance que la réalité objective.
Ici, nous retrouvons un exemple d’application du théorème de Thomas.
Le théorème de William Isaac Thomas, sociologue américain 1863- 1947, s’énonce comme suit :
« Si les hommes définissent des situations comme réelles,
alors elles sont réelles dans leurs conséquences ».
Sur un plan collectif, le discours politique islamiste est souvent manipulatoire et mensonger, et a pour objectif d'ancrer des croyances voulues dans l'esprit des gens. Ainsi, Rached Ghannouchi, président et gourou du parti islamiste Ennahdha, déclare-t-il, à tout propos, que son parti politique est le dépositaire de l’islam, et donc l’attaquer ou le critiquer, revient à attaquer ou critiquer l’islam, et dans ce cas, c’est l’apostasie, punie, selon la charia, par la mort.
C’est cette approche qui a été utilisée lors des élections tunisiennes d’octobre 2011 : si vous votez Ennahdha, vous votez "pour Allah et son Prophète", et vous irez automatiquement au paradis. Bien que ces affirmations soient manifestement fausses et manipulatoires, beaucoup de Tunisiens, surtout les analphabètes et les plus démunis, y ont cru. Ils ont donc voté en masse pour le « parti de Dieu », surtout que ces promesses de paradis ont été accompagnées de quelques encouragements sonnants et trébuchants, grâce à l’amicale cagnotte qatarie pour les uns et saoudienne pour les autres, qui arrosent les banlieues en mal de djihad et de terrorisme halal, qu’elles soient en France ou en Tunisie.
Le résultat des élections tunisiennes a confirmé la justesse du théorème de Thomas. La Tunisie se retrouve donc avec « une majorité relative » : Pour les représentants des 20% pro-islamistes, c’est la razzia (**). Ils trustent tous les leviers du pouvoir et de l’argent, au détriment de l’écrasante majorité non islamiste, 80%, de la population. Cette loi des 20/80 est très répandue en statistiques et s’appelle la loi de Pareto (***).
Et plus les citoyens y croiront, plus il sera aisé de manipuler la situation, en faisant en sorte, par exemple, de générer de l'insécurité dans tel ou tel secteur du pays, ce qui est facile à faire, grâce à un procédé fort ancien et spécifique aux mouvements fascistes : le terrorisme. Ainsi, une fois cette croyance du danger terroriste bien acquise, il devient plus facile de mentir aux citoyens, et de limiter leurs droits fondamentaux. Consécutivement à des attaques téléguidés et récurrentes, le Gouvernement amène « les honnêtes gens » à réclamer plus de sécurité, plus de contrôles, fussent-ils dangereux pour les droits et libertés, afin de les « protéger » des terroristes. Aussi, l’état d’urgence est-il prorogé en Tunisie tous les trois mois, et ce régime provisoire tunisien, qui devait durer au maximum une année, argue-t-il de ce climat d’insécurité et d’instabilité chroniques pour s’incruster, noyauter tous les organes du pouvoir (dont la police et l’armée) et piller le pays. Il en est à sa troisième année, aidé en cela par les gouvernements occidentaux, dont la France, qui y voient un islamisme à « visage humain », alors que son visage est plutôt simiesque.
Hannibal Genséric
Notes
(*) Elle a pourtant mille fois raison : dans mon bled de 50.000 habitants, il y a une dizaine de mosquées, toutes équipées de hauts parleurs brailleurs. Certaines de ces mosquées sont séparées de moins de 50 mètres. Naturellement, il n’y a aucune coordination entre les muezzins, car l’horaire de l’appel à la prière est approximatif, d’où une abominable cacophonie.
(**) Le mot razzia provient de l'arabe ġazwa (غزو : raid ; invasion ; conquête). Les biens étaient pillés, les hommes étaient massacrés, et les femmes étaient enlevées, certaines devenant des esclaves sexuelles dans un harem, les autres devenant des servantes. Le mot razzia est utilisé pour signifier le fait de tout rafler, de tout emporter, comme dans le titre du film français Razzia sur la chnouf.
(***) Vilfredo Pareto, né le 15 juillet 1848 à Paris et mort le 19 août 1923 à Céligny, est un sociologue et économiste italien. La loi de Pareto nous dit que 80% des effets sont le produit de 20% des causes. Cette loi est née, au départ, de ses observations sur la répartition des richesses des principaux pays européens : 80% des richesses, étaient à son époque, aux mains de 20% de la population. Ceci a probablement changé en pire de nos jours.
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