Tordre le cou au mythe de l’appart en centre-ville
L'appartement, petit logement collectif avec son ascenceur au coeur d'immeubles au centre de nos villes apparaît pour certains comme le rêve. Or, en réalité, ce type d'habitat présenté comme pratique, accessible aux personnes modestes, et plus convivial qu'une maison à la campagne est en réalité un gouffre financier, une plaie écologique, mais également un lieu d'isolement.
Contrairement à Merle Teigneux et son article "Tordre le cou au mythe du pavillon de banlieue" je n'ai pas travaillé dans un service d'urbanisme en banlieue, mais je connais un peu la problématique de l'appartement.

L'appartement en centre-ville : un mode d’habitat prôné par les politiques du logement
L'appartement en centre-ville est présenté par nos élites politiques et par la pub comme un idéal. Ainsi, Sarko, alors qu’il n'était plus rien en 1996 s'est acheté (on ignore enocre comment) un magnifique appartement sur l'île de la Jatte. Pour permettre aux péquenauds d'en faire autant, outre la mise en place de systèmes de crédit à la consommation pour ceux qui se croient riches, une politique sociale d’accès aux appartements a été mise en place notamment avec la création des Habitations à Loyer Modéré pour ceux qui ne le sont vraiment pas (ou bien qui ont des relations).
L'appartement est également prôné par de nombreuses collectivités territoriales et plus particulièrement les communes, notament en Ile de France. En effet, les lotissements d'immeubles y poussent comme des champignons, grâce à des Plans Locaux d’Urbanisme faisant la part belle aux immeubles design vendus sur plans en bordure des quartiers d'affaires.
L'appartement en centre-ville : un modèle comme dans la pub ou à la télé
La plupart des pub télévisées nous montrent des familles nucléaires avec un couple souvent jeune, des enfants, un chien et l’inévitable appartement en centre-ville avec son cinéma à côté, son épicerie bio, dans une copropriété, qui apparaît comme un modèle de réussite sociale, surtout pour les moins modestes (ou pas). Ce modèle de la vie en appartement en centre-ville, apparaît aussi comme un élément de réussite dans les séries américaines, ou dans les films américains.
Même si l'appartement peut apparaître comme un rêve pour certain, voir un signe extérieur de richesse, la réalité est tout autre. En effet, l'appartement est un type d’habitat anti écologique et anti social.
L'appartement : un gouffre financier
L'appartement est un gouffre financier. En effet, même si ce dernier paraît moins cher à la longue qu’une maison à la campagne, il est un investissement peu rentable, surtout pour les personnes modestes (en dessous de 1500 € mois). Les personnes désireuses d’acheter un appartement en centre-ville doivent en effet prendre un crédit sur plusieurs années (qui pour certains cas peut aller jusqu’à 30 ans), de plus, contrairement aux locataires, celles-ci doivent payer la taxe foncière, ainsi que des charges importantes (charges communes de copropriété, entretien des parties communes, concierge, ordures, isolement, raccords, toitures, ravalement). Par ailleurs, les appartement étant situé dans des zones proches des transports, leurs propriétaires possèdent plusieurs voitures souvent immobilisées, et paient à la fois les transports en commun, l'essence et l'assurance des voitures, et les prunes de stationnement augmentant ainsi les frais fixes. Avec l’enchérissement du prix de l’essence (due nottament au fameux pic oil), les familles modestes seront ruinées, et le rêve de co-propriété se transformera en cauchemar.
L'appartement : un mode d’habitat peu écologique
L'appartement en co-propriété est un habitat peu écologique, qui encourage le surchauffage et décourage les économies d'énergie. Ce phénomène entraine une réduction des espaces naturels dans les villes, et donc de la biodiversité, et l'absence d'espaces agricoles.
Ce mode d’habitat peu écologique est de plus en plus contesté. Ainsi les parisiens ont été nombreux à protester contre la possibilité de changer la réglementation pour construire des tours dans Paris. De même de nombreux habitants d'immeubles des grandes villes ou leur banlieue ne peuvent guère profiter que de quelques mètres carrés d'espace vert avec le square du quartier et les marroniers en bordure de trottoir. Impossible de montrer une poule ou de cueillir des mûres ou ramasser des champignons avec les enfants, Par ailleurs, le gouvernement a décidé de plusieurs orientations environnementales pour favoriser l'isolation des logements individuels et leur approvisionnement énergétique par des énergies renouvelables (chaudières solaires, panneaux photovoltaïques...), l'extension des transports en commun en zones peu denses, protéger la biodiversité et entretenir les Parc Nationaux et Régionaux.
L'immeuble de co-propriétaires : un habitat d’isolement
L'appartement en co-propriété est également un habitat favorisant l’isolement. Ainsi même si les relations de voisinages paraissent plus aisées en immeuble, la vie grégaire en zone urbaine est pourtant synonyme d’isolement. En effet, les appartements se sont construits tous rapprochés les uns des autres (sans parler des "barres" des années 60' synonymes de modernité et d'intégration sociale, on voit où ça a mené...), souvent sans choix dans les transports en commun (bondés au heures de bureau), souvent sans commerces de proximité qui ont disparus au profit des hypermarchés, et loins des espaces verts. Les habitants des zones urbaines se croisent dans le hall d'immeuble et au supermarché mais sans se connaître, impossible de faire un barbecue, ils n’ont pas accès facilement aux forêts, à la mer, à la montagne, et restent donc cloîtrés chez eux. Ce type d’habitat ne convient d’ailleurs pas à toute une tranche de la population, plus particulièrement les jeunes bohèmes de moins de 35 ans qui aiment la nature et qui ne sont que très rarement chez eux. Cet isolement n’est pas palpable dans les villages de la campagne où beaucoup se connaissent et s'entraident, en ramassant les fruits, en réparant la toiture ou en faisant une fête de village.
Soit disant qu'en ville nous vieillirons plus facilement : il y a les transports, le cinéma, et nos enfants qui viendront plus facilement nous voir... Ou pas.
Allez, sans-rancune.
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