Tour de France ou triche immense !
Après les scandales à répétition qui émaillent l’édition 2007 du Tour de France, la question d’une pause dans son organisation se pose.

Au-delà de la rime facile et de cette avalanche de cas de dopage sur la grande boucle se pose une question basique : « Le sport cycliste peut-il tout se permettre ? »
Exemple parmi tant d’autres : quel autre sport perclus de scandales, comme l’est le vélo, oserait autoriser ses athlètes à utiliser encore aujourd’hui des corticoïdes dans la compétition annuelle majeure ?
Les fans rétorqueront que cette prise de corticoïdes ne peut se faire que sur prescription médicale ; piètre garde-fou si l’on pense au cas du médecin italien Michele Ferrari, ex-préparateur de Lance Armstrong ou actuel mentor du coureur kazakh Alexandre Vinokourov, qui vient d’ailleurs d’être exclu pour suspicion de transfusion sanguine homologue.
Dopage, dopage, dopage...
L’étonnement vient de l’engouement populaire, qui ne semble pas s’estomper, et de la fidélité des sponsors, qui continuent à injecter des dizaines de millions d’euros dans un sport où la transparence n’est pour le moins pas la vertu première.
Comment, pourquoi ?
Il est entendu que le Tour de France représente des dizaines d’heures de retransmission à la télévision et à la radio, des milliers de photos dans la presse et sur Internet, ainsi que des millions de badauds aux bords des routes ; est-ce cependant suffisant pour qu’une entreprise puisse prendre le risque de voir son nom associé à un scandale ?
À première vue, oui !
L’argument « qu’importe que l’on en parle en bien ou en mal, l’important est que l’on en parle ! » explique-t-il tout ou faut-il s’interroger sur une naïveté confondante de l’intégralité des acteurs du cyclisme ?
Plus les questions sont posées, plus les réponses s’éloignent...
Il y a bien ici et là des velléités de résistance, par exemple à la télévision allemande et plus précisément du côté des chaînes ARD et ZDF, qui ont cessé la diffusion du Tour depuis le 18 juillet.
Pour nos amis teutons, la révélation du contrôle positif à la testostérone du coureur de l’équipe T-Mobile, Patrick Sinkewitz, fut la goutte qui fit déborder le vase antidopage, après le scandale de la mise à pied l’an dernier du héros national, Jan Ullrich.
Réaction des dirigeants du Tour devant la décision des chaînes de télévision allemandes ? Incompréhension...
Qu’inventeront-ils après le tremblement de terre majeur survenu hier soir avec le « retrait » du maillot jaune, le danois Michael Rasmussen, à la demande de son équipe, la Rabobank, pour cause de « mensonges » sur son emploi du temps du mois de juin ?
Car, il paraît que « Chicken », surnom officiel de Rasmussen pour cause de jambes bien maigres, ne se trouvait pas au Mexique comme annoncé mais en Italie... En Italie, suivez mon regard et reportez-vous quelques paragraphes plus haut.
L’histoire mérite d’être examinée avec, notamment, cette page provenant directement du site de la Rabobank qui expliquait encore hier soir que Rasmussen n’avait rien commis d’illégal l’obligeant à quitter le Tour. (Je la reproduis ci-contre, pour le cas où elle disparaîtrait inopportunément dans les heures à venir.)
Quid de l’avenir ?
Au risque de décevoir mes amis fans de vélo, je crains qu’une pause ne soit indispensable et qu’il faille renoncer pour un an ou deux à ces foires commerciales que sont devenues les grandes épreuves professionnelles le temps de faire VRAIMENT le ménage et de mettre au point un suivi médical concret des coureurs qui aspirent à y participer.
Le temps aussi d’éduquer le public et d’emmener les passionnés, même à travers la télévision, sur quelques étapes mythiques afin qu’ils réalisent ce que représente, par exemple, l’ascension du mont Ventoux (que le rédacteur de cette tribune a eu la chance de gravir) en comparant la performance d’un cycliste lambda (Idem !), d’un amateur éclairé, à celle de Lance Armstrong (au hasard...), il y a des différences - que dis-je, des abîmes -, qu’aucun entraînement ou don ne peuvent expliquer...
Cette prise de conscience effectuée, il sera alors possible de relancer ces grandes machines médiatico-financières, l’objectif étant redevenu de simplement gagner - c’est-à-dire arriver avant les autres - et non de pédaler pendant plus de
Soit, en passant, ce qu’a réalisé hier Michael Rasmussen pour sa victoire en solitaire de la 16e étape du Tour de France, sa dernière...
Espérons que cette mascarade sportive de 2007 soit également la dernière !
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