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Accueil du site > Tribune Libre > Tout est-il bon dans le cochon ?

Tout est-il bon dans le cochon ?

Le Nouvel Observateur a fait l’objet d’une condamnation en référé, pour atteinte à la vie privée de Dominique Strauss-Kahn, à la suite de la publication du numéro consacré à « Belle et Bête », le livre de Marcela Iacub. Que ce soit le dossier lui-même ou la formulation de la Une plus qu’ambigüe qui l’accompagnait, ce numéro ne pouvait que susciter la réprobation générale du public comme de la profession, et le Nouvel Observateur ne pouvait qu’être condamné.

Cette affaire regrettable entachera durablement l’image et la réputation du Nouvel Observateur, et pourtant, de manière incompréhensible, il semble que la leçon ne soit pas tirée de ces évènements ni que les questions fondamentales sur l’avenir du journalisme ne soient pas posées.

Pour le Nouvel Observateur, tout est bon dans le cochon

« Tout est bon dans le cochon », c’est, en substance, la ligne de protestation contre cette condamnation du Nouvel Observateur, que propose Laurent Joffrin, dans le numéro contraint à publier cette condamnation en première de couverture. Le Nouvel Observateur ne ferait pas appel de la condamnation pour « apaiser la polémique » alors qu’il disposerait de « forts arguments juridiques ». Qui peut le croire ? La réalité est bien plus prosaïque et gênante : La faute du Nouvel Observateur est caractérisée sur le plan juridique mais elle relève aussi sans aucun doute, du domaine de l’éthique journalistique, et des valeurs de la République.

Qui se souvient de cette phrase magnifique et prophétique de l’allocution prononcée par François Mitterand lors des obsèques de Pierre Bérégovoy, il y a juste 20 ans :

« Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous. »

A moins qu’on ne considère que Dominique Strauss-Kahn n’ait plus aucun honneur, et qu’au titre de « roi des cochons », on puisse le livrer « aux chiens », cette phrase devrait être inscrite au fer rouge dans l’esprit de chaque jouurnaliste ; les pires crimes ont commencé par le déni de la dignité humaine, et François Mitterand avait pointé avec lucidité et gravité, le danger immense qu’il représente pour la République et pour la liberté et la dignité de chacun de ses citoyens. Vingt ans après, à l’heure du numérique, la menace est encore plus grande, et il est du devoir et de la responsabilité de la Presse et des journalistes de protéger ces valeurs et ces « lois fondamentales de la République ». C’est l’honneur de la Presse, et « l’Obs » n’a pas été condamné injustement ou avec excès, comme le soutient Laurent Joffrin, par des arguments spécieux : arguties d’avocats, inimitié historique entre le Nouvel Obs et DSK, ou pire, légitimité pour les journalistes du Nouvel Observateur de s’intéresser aux pratiques sexuelles d’un homme politique au prétexte que tout a déjà été commenté par l’ensemble de la presse mondiale dans les détails les plus intimes et graveleux.

On comprend l’ire de Jean Daniel et de la Société des Rédacteurs qui sont les victimes collatérales des manquements de la direction de la rédaction, à la charte que tout journaliste du Nouvel Observateur doit signer et s’engager à respecter.

Elle témoigne surtout d’une dérive dangereuse d’une certaine presse « d’information générale » sur la pente glissante et nauséabonde du sensationnalisme et de la manipulation intéressée. Certes, il s’agit d’un travers ancien et funeste de la presse française depuis Emile de Girardin, mais il s’est accentué dans la modernité et a franchi les limites de l’acceptable en un temps de crise où la manipulation de la part des élites et le spectacle de leurs dissensions mesquines et cruelles n’est plus supportable. Ces fameuses élites médiatiques ont transgressé les règles non écrites non pas de la morale ou de la décence, comme elles se plaisent à le faire accroire, mais du système de valeurs de la République qui cimente la nation. C’est le sens profond et majeur de la réprobation populaire qu’a suscité cette affaire qui semblait pourtant seulement relever du règlement de compte habituel dans le microcosme parisien mêlant politiques, journalistes et auteur littéraires. Ceci est sans aucun doute l’indicateur sérieux d’une exaspération grandissante vis-à-vis de l’attitude des élites et des medias, de la part de citoyens qui les rappellent à l’ordre : les valeurs fondamentales de la République et de la dignité humaine ne sont pas négociables !

A l’heure où la presse écrite traverse une crise à laquelle il n’est pas sûr qu’elle survive, il s’agit de poser clairement la question de la contribution de certaines politiques éditoriales à ce divorce entre la presse et les lecteurs. La révision des politiques éditoriales est nécessaire pour arrêter l’hémorragie du lectorat, quitte à ce que les promoteurs de cette folle course en avant au scoop et au scandale soient remerciés.

 

Cochon qui s’en dédit

Dès lors, on comprend mal la stratégie de dénie développée par le Nouvel Observateur, en lieu et place d’une reconnaissance pleine et entière d’une faute grave, dont l’acceptation aurait été tout à son honneur ; au lieu de ce sursaut salutaire qui aurait permis de renouer avec la confiance, on assiste à un exercice de justification qui dit assez qu’il ne s’agissait pas d’une erreur de parcours, ni d’une faute de goût, mais du sentiment de détenir un pouvoir absolu : celui d’être les seuls détenteurs du savoir, de faire l’opinion, de transgresser toutes les lois et valeurs, y compris les plus essentielles. Cette liberté revendiquée est si absolue qu’elle se teinte paradoxalement d’un totalitarisme vaguement inquiétant.

On demeure perplexe et profondément inquiet face à un dossier de défense dont la forme et le fond sont truffés de références littéraires, historiques et pseudo philosophiques qui fleurent bon l’exercice de sauvetage laborieux : Belle et Bête est comparé aux Fleurs du mal et à Madame Bovary, Marcela Iacub côtoie Baudelaire, Jules Verne, Anatole France et Georges Simenon ; l’affaire prend des accents de combat épiques entre la liberté de création et le droit à la protection de la vie privée…

Manifestement, le Nouvel Observateur campe sur ses positions, et revendique sa politique éditoriale.

 

La fable du bouc et du cochon

Laurent Joffrin s’attache à camper le Nouvel Observateur en victime expiatoire de l’ignorance des foules, de l’inconstance des juges et la cruauté de ses confrères ! Face au cochon, le Nouvel Observateur revendique sa qualité de bouc émissaire ! C’est une fable mais, hélas, elle n’est pas de La Fontaine et l’on en tire une leçon singulière : le bouc, figure de l’innocence et de la vertu, serait victime du cochon figure de la perversité.

Les mails envoyés par Marcela Iacub à Dominique Strauss-Kahn et qu’il a produit à l’audience laissent pourtant soupçonner sans ambiguïté, une manipulation, un véritable complot contre DSK :

« Cher Dominique. Après tant de mensonges et d’esclandres, je me sens obligée maintenant de te dire la vérité. Je sais que tout cela n’est pas très beau à entendre, mais ma conscience me tourmente depuis presque un an. Je me suis laissé entraîner d’une manière un peu légère dans un projet te concernant, auquel je n’aurais pas dû participer. Les gens avec lesquels j’ai travaillé m’ont un peu dégoûté après coup parce qu’ils se sont servis de moi comme d’un instrument pour te nuire… »

Sophie Des Déserts, dans son article « Marcela ou les infortunes de la liberté (manipulatrice ou manipulée) » s’emploie à nier la réalité du complot, avec un incomparable aplomb, et la virtuosité que confère l’habitude de cet exercice périlleux de déminage. Les contenus des mails sont pourtant suffisamment explicites et clairs sur la réalité d’une entreprise de destruction, et la tentative de transformation de la Marcela manipulée en Marcela manipulatrice, pour aussi brillante qu’elle soit, ne risque pas de convaincre son monde. Elle ne repose que sur une interprétation psychologisante personnelle et un questionnement sur la plausibilité du complot : le moins que l’on puisse dire, c’est que la démonstration est un peu courte. Elle n’hésite pas d’ailleurs, à dresser un portrait à charge de Iacub, réduite à « une midinette humiliée ».

Quant à Jacques Drillon, dans le même dossier, il commet un article « Le monde à l’envers » en s’évertuant à crédibiliser et à condamner un hypothétique retournement de situation au profit de DSK et au détriment du malheureux Nouvel Observateur, qui de coupable reconnu par la justice devient une victime du cochon.

 

Cette affaire devrait laisser des traces au Nouvel Observateur et dans l’ensemble de la presse, invitée à réfléchir à ses missions et son éthique professionnelle, mais surtout, elle incite d’ors et déjà les citoyens à demander des comptes à ses medias ; ils y sont d’autant plus fondés, qu’ils la subventionnent largement, en particulier, les plus grands titres.


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20 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 23 mars 2013 10:06

    « François Mitterand avait pointé avec lucidité et gravité, le danger immense qu’il représente pour la République et pour la liberté et la dignité de chacun de ses citoyens. »

    Se réclamer de l’homme à la francisque, copain jusque dans les années 80 du chef de la police de Vichy, pour parler de morale publique et de dignité, je trouve ça pour le moins rigolo. Surréalisme ? Humour involontaire ?


    • philouie 23 mars 2013 10:38

      DSK le violeur.

       DSK le pervers.

       DSK le jouisseur.

       DSK le libertin.

      Libertin victime d’un complot.

      mais finalement que reproche-t-on à DSK ?

      Iacob en service commandé d’une fausse agression mais vrai réhabilitation.


      • Rensk Rensk 23 mars 2013 11:04

        Moi j’ai été choqué de la condamnation du journal, fait sur une base totalement loufoque... Et que le journal ne fasse pas recours me montre le peu de sérieux de la « défense du droit a l’information » en France.

        Je m’explique ; le journal a écris quelque chose sur un livre « sans aucun antécédent judiciaire », le livre ayant été condamné après l’article du journal...

        Le tribunal demande donc aux journalistes de faire « un tribunal » (fictif) pour oser écrire quelque chose, sur des choses non passé en justice. Ce n’est pas la faute aux journalistes si la justice prend son temps avec ses dossiers, rendre « justice » rétroactivement est une chose impossible dans une démocratie et pourtant c’est ce que la France viens de faire...

        Suis donc choqué doublement : par votre « justice » et par le manque d’empressement du journal pour défendre la liberté de presse (ils ont, de par-là, crée une jurisprudence qui ferme le clapet a tous les journaleux du pays !)


        • pierrot pierrot 23 mars 2013 19:00

          Le droit à l’information est limité par la défence de la vie privée et c’est bien ainsi.

          Le nouvel obs par la recherche de l’appat du gain (vendre plus) s’est déshonoré dans cette affaire.


        • MaltiS 23 mars 2013 22:47

          Je ne peux pas être d’accord avec vous ; la question n’est pas que le Nouvel Observateur ait fait un dossier sur un livre qui n’était pas condamné à ce moment là, mais bien sur la Une tendancieuse qu’il a publié et sur le dossier qu’il a monté à cette occasion, pour faire du tirage, pour lancer le scandale. Ce livre n’est pas le prochain Goncourt, vous en conviendrez, et ce n’est pas son immense qualité littéraire qui a motivé cette Une et ce dossier, mais l’appât du gain, et sans doute la volonté de nuire à DSK, au mépris de tout respect de la dignité humaine et de tout respect de la vie privée de DSK, de sa famille, d’Anne Sinclair. « La liberté de la Presse » n’est pas la liberté donnée aux journalistes de bafouer la loi, de nuire à tous et n’importe qui : en vertu de quel droit aristocratique ? En vertu de quelles prérogatives supérieures ? La presse n’est pas la voix de la nation, du peuple, loin s’en faut ; elle est souvent la voix de de son maître ..... La condamnation du Nouvel Observateur est justifiée, et on se demande d’ailleurs si ce n’est pas lui qui avec les Editions Stock, a piloté Marcela Iacub pour piéger DSK, parce qu’il y a bien un complot derrière cette affaire, et qu’il y ait participé ou pas, ça rend la démarche du Nouvel Observateur encore plus ignoble.


        • pierrot pierrot 24 mars 2013 10:14

          à @ MaltiS,
          je suis entièrement d’accord avec votre message.
          Il serait dommage que la presse française s’inspire de la presse de caniveau anglaise.


        • VIENSKY 23 mars 2013 14:42

          Je l’ai lu aussi le numéro du NouvelObs du 7 au 13 mars ; la ligne de défense de Joffrin a la subtilité de celle d’un boucher-charcutier. C’est du reste la triste vision du métier de journaliste qui s’en dégage : il ne nettoie plus les écuries d’augias de la république, il s’installe et vie dans ses porcheries, au plus près des puissants. Quant aux grands journaux, on ne fait plus dans le raffinement des enquêtes et des critiques ciselées, mais dans la charcuterie grossière. Les directions de la rédaction sentent le graillon, la bidoche de mauvaise qualité, et le pâté industriel. C’est la fin d’une époque. Le Nouvel Observateur a trop besoin d’argent pour maintenir une ligne de conduite irréprochable et recherche systématiquement le scoop, le scandale (en trafiquant la réalité), on l’a vu avec les OGM, le Cholestérol, Servier, etc … Il n’est pas le seul : Libération n’est pas en reste pour essayer de faire du lecteur, et tous les 2 sont pourtant largement subventionnés par l’état, donc par nous !!!!


          • MaltiS 23 mars 2013 22:31

            La presse a un grand pouvoir et cela suppose un grand sens de l’éthique. Ce qui est en question dans cette affaire, c’est le caractère profondément déloyal de cette attaque sur une personne, même s’il s’agit d’une personnalité publique, et même s’il s’agit de DSK. En tant que lecteur du Nouvel Observateur depuis des années, j’avoue que cela m’a choqué et m’a donné la nausée. Je ne me reconnais plus dans cet hebdomadaire qui renie ses fondamentaux et les valeurs que je partageais avec lui ; je les garderai donc par devers moi et continuerai à les partager avec mes amis qui, comme moi, ont décidé à leur cœur défendant, de divorcer avec le Nouvel Observateur. Il y avait des signes que notre hebdomadaire perdait son âme, son humanisme et sa rigueur, dans les dossiers de plus en plus racoleurs qu’il proposait et dont la crédibilité devenait sans cesse plus suspecte ; nous n’avons pas voulu les voir ; mais là, c’est plus grave, et nous lui disons adieu.


            • V. Martin 23 mars 2013 23:34

               

              Voici le fameux mail de Marcela Iacub à DSK, publié par METRO :

              Cher Dominique,

              Après tant de mensonges et d’esclandres je me sens obligée maintenant à te dire la vérité. Je sais que tout ceci n’est pas très beau à entendre mais ma conscience me tourmente depuis presque un an. Je suis une personne honnête et je me suis laissé (sic) entraîner d’une manière un peu légère dans un projet te concernant auquel je n’aurais pas dû participer. Les gens avec lesquels j’ai travaillé m’ont un peu dégoûté après coup parce qu’ils se sont servis de moi comme d’un instrument pour te nuire. Et ce n’est pas cela que je cherchais. Je te le jure. Je ne voulais pas te nuire mais essayer de comprendre ce phénomène étrange que tu es es.

              Mon livre sur ton affaire américaine je l’ai écrit parce que ce sont eux qui me l’ont demandé. Le fait de chercher à te rencontrer était (sic) partie du même projet. Sans te dire tout le reste. Il m’a fallu te faire croire que j’étais éprise de toi, que j’étais folle de toi. Et puis que j’avais mon coeur meurtri, que j’étais jalouse et tout ce que tu sais. Je suis désolée. Je te demande pardon mais je sais que tu ne pardonneras jamais. Je ne le ferais pas non plus à ta place. Mais sache en tout cas que je le regrette profondément. J’ai essayé de te le dire il y a quelques mois mais tu ne voulais plus me parler. Mais c’est vrai que c’est en partie un peu de ta faute aussi. Tu aurais pu te rendre compte tout seul si tu avais fait un peu attention.

              Je te demande d’effacer ce mail. Je ne veux pas ajouter cet aveu aux problèmes terribles que j’ai en ce moment à cause d’eux. Ce ne sont pas des gens méchants mais un peu inconscients et fous.

              M.

              C’est clair, net et précis, n’en déplaise à Sophie De Déserts, qui ne sait plus quoi inventer pour essayer de dédouaner Joffrin et l’OBS de la saloperie qu’ils ont commis ; parce qu’il y a bien un complot derrière toute cette affaire, une manipulation par un éditeur et un média. Elle s’évertue à faire porter la faute sur Iacub, c’est pathétique et assez fidèle à cette pseudo journaliste de salon, qui passe son temps à lancer des rumeurs, à ourdir des complots médiatico politique ; on est très loin du journalisme et bien trop près du boulot des lobbies et autres agences d’influence. Le Nouvel Observateur serait-il devenu l’officine d’EURORSCG, d’IMAGE 7 et autres cabinets occultes de manipulation de l’opinion publique ? C’est une évidence !


              • YKermignac 23 mars 2013 23:54

                Sophie De Déserts est assez coutumière du fait ; vous avez raison, c’est une virtuose dans l’art de nous faire prendre des vessies de porcs, pour des lanternes ! C’est incroyable, jubilatoire et inquiétant en même temps : il n’y a pas de complot contre DSK (malgré les preuves du mail), il y a une théorie du cochon mais pas de théorie du complot, et au final, c’est l’auteur elle-même qui est coupable d’avoir transformé DSK en victime !! OUAOUH : il faut absolument qu’Ayrault la nomme ministre de la propagande, euh … de l’information : les déficits publics disparaissent, la pression fiscale ne cesse de baisser, la courbe du chômage s’inverse !


              • Palmyre 24 mars 2013 01:28

                Suis d’accord avec ça ; avec ce livre, le nouvel obs donnerait de la confiture aux cochons : on se pince le nez devant le mépris affiché par la rédaction pour l’intelligence des lecteurs. Ils nous avaient déjà tous pris pour des « chons » avec leur affaire Séralini montée de toutes pièces dans la plus pure tradition de la manipulation et du complot entre élites décadentes. Ils se sont fait prendre la main dans le sac et c’est tant mieux ; j’espère que cela leur servira de leçon, mais je n’y compte pas trop, quand on voit l’arrogance avec laquelle ils réagissent : ça ne ressemble pas à un mea culpa. Ils ont tort, les temps viennent où cette clique de bourgeois monopolisant le pouvoir et la parole, plus préoccupée par ses histoires de fesses consanguines que par les difficultés des gens au chômage, sera balayée par leur colère et leur indignation. Ils ne sont pas dignes de la République : ce n’est pas une catin impudique : qu’ils s’en aillent ou on les mettra dehors. Alors Joffrin devrait avoir la décence de démissionner, et de retourner par exemple à Libération, qui ne vaut pas mieux que le nouvel observateur dans le genre faux culs bobos parisiens.


              • YKermignac 23 mars 2013 23:51

                Le Nouvel Obs n’est plus ce qu’il était depuis que Joffrin est arrivé comme patron de la rédaction. C’est de la presse à sensation et mon libraire le range directement près de Closer, c’est sa place désormais. Dommage, nous perdons un grand magazine d’information, de débats de société qui avait le mérite et l’intérêt pour moi, d’être positionné dans la mouvance des idées chrétiennes de gauche qui sont les miennes, avec le respect des valeurs républicaines et une certaine idée de l’humanité. Je ne vois pas qui pourra prendre le relais, mais ça manque dans les kiosques.

                Perdriel avait presque fait oublier les sanibroyeurs, Joffrin lui en ramène l’odeur.


                • Palmyre 24 mars 2013 01:11

                  Oui, on ne sait plus si le nouvel obs c’est du lard ou du cochon, en tout cas c’est un journal qui essaie de faire passer du cochon pour de l’art, parce que proclamer la stupéfiante puissance littéraire de Belle et Bête et l’immense talent de Marcela Iacub, c’est effectivement stupéfiant de mauvaise foi. Tout le monde a compris quel était l’intérêt du nouvel obs derrière cette opération : du fric et le petit plaisir honteux de fouler aux pieds un homme déjà à terre pour régler de vieux comptes. Ce n’est pas le même Joffrin qui nous expliquait en 2011 « Pourquoi les complotistes sont des ennemis de la démocratie » : eh bien on dirait qu’effectivement, il ne faisait pas à l’époque de l’autofiction mais de l’autobiographie anticipée !


                  • Richard33 24 mars 2013 23:24

                    Joffrin, c’est le Garçon Boucher de la presse ! Trêve de plaisanteries, il a fait son temps, et le Nouvel Observateur aussi, maintenant qu’il est reconverti en gazette des bobos parisiens légèrement décadents qui s’extasient sur Angot, Millet, et 50 nuances de groin. La presse française est mal partie et ne vit plus que sous perfusion de l’argent public, mais je suis d’accord, ce n’est pas que l’effet de la crise, de la chute des revenus publicitaires ou la raréfaction du lectorat qui est en cause, c’est aussi des années de compromission avec les pouvoirs politiques et économiques, bien qu’elle s’en défende avec véhémence, et aussi et surtout le sentiment souvent avéré, qu’elle sort de son rôle d’information, en travestissant ou simplifiant la vérité au profit d’intérêts nébuleux ; elle est bien souvent de parti-pris et partie prenante dans les affaires : le scoop et le scandale prime sur la recherche de la vérité, sous prétexte que ça augmente les tirages : ça eut payé, mais ça ne paye plus et pour longtemps, s’il n’y a pas un sursaut chez les journalistes, comme ceux qui signent le Manifeste XXI. Reste plus qu’à virer Joffrin du Nouvel Obs et à le renvoyer à Libé.


                    • Richard33 24 mars 2013 23:35

                      Pour Sophie des Déserts, Si DSK est un cochon, Iacub manipulatrice est un truisme. Son intervention n’a qu’un but : dédouaner Joffrin et le Nouvelobs, et les éditions Stock de ce qu’ils ont fait. Je propose au Nouvelobs de renommer son article « les infortunes de la vertu …. Journalistique », il rendrait mieux compte du caractère sadien du contenu. Vraiment, on les plaint, ces pauvres petits journaleux du Nouvel Obs victimes d’un homme définitivement à terre qu’ils décrivent comme un pervers polymorphe tout puissant : une vraie histoire à dormir debout.


                      • Babette2Z2 25 mars 2013 00:20

                        Je signale que le Nouvel Observateur n’est pas totalement coupable, et qu’à mon sens, ce sont Laurent Joffrin et certains de ses affidés au sein de la rédaction qui ont plongé le magazine dans ce scandale. La plupart des journalistes du nouvel Observateur sont dégoûtés par ces pratiques et n’adhèrent absolument pas à cette conception d’un journalisme de caniveau, ni à la justification qu’en a donné Laurent Joffrin dans le monde du 23 février « D’un côté on se plaint que la presse va mal, de l’autre, on crie au scandale quand un hebdomadaire veut augmenter ses ventes ». C’est un désaccord sur le fond et les lignes de fracture sont profondes : cela aura des conséquences à court terme au sein du Nouvel Observateur. D’autre part, Le Nouvel Observateur n’est pas le seul à devoir être mis en cause, et à Libération, les journalistes sont confrontés aux mêmes dérives de la part de Nicolas Demorand et de ses lieutenants. Si ces personnages quittaient Le Nouvel Observateur et Libération, on pourrait commencer à reconstruire un peu de crédibilitéà la presse dans notre pays, mais comme une dizaine de personnes tiennent l’ensemble des journaux, ça va être dur !!!!!


                        • Noel2412 25 mars 2013 11:14

                          On verra Laurent Joffrin poser des questions d’un ton accusatoire à un invité aux prochaines élections, sur le plateau de Des Paroles et des Actes. Il sera à nouveau le chevalier de la gauche, le juge inquisiteur. Après tout, la bienpensance a tous les droits, et encore plus celui de s’ériger comme représentant de la moralité, après avoir publié des pages de cul sur le cochon comme l’aurait fait un vulgaire Entrevue.


                          • VIENSKY 25 mars 2013 12:04

                            Ben mon cochon ! C’est ce qu’inspirent Laurent Joffrin et ses pigistes aux ordres : le porc n’est pas celui qu’on croit. Ce n’est pas la première fois que le Nouvel Observateur se vautre dans le lisier, au prétexte du goût immodéré de la nouvelle intelligentsia de gauche pour le « genre » littéraire de « l’autofiction », un genre plus pornographo-porcin que littéraire, qui justifie toutes les libertés, sans égard pour le respect de la vie privée et de la dignité des personnes. On comprend enfin que ce que recouvre le nom de cet hebdomadaire « Le Nouvel Observateur » : c’est un euphémisme de bienséance, qui désigne manifestement la posture de l’onaniste l’œil rivé au trou de la serrure ; effectivement, cela offre une nouvelle perspective à l’observation des questions économiques, politiques et sociales particulièrement aiguës ces derniers temps ; en limiter le traitement au seul voyeurisme de chambres à coucher est original mais assez limité : il n’est pas sûr que le procédé soit apprécié des lecteurs et qu’ils ne considèrent pas que cet hebdomadaire se moque ouvertement de son lectorat : ça se voit quand même comme le groin au milieu de la figure et l’hebdo serait bien avisé de redressé la posture et sa hauteur de vue, parce que courbé ainsi derrière les portes, il est assez pathétique.


                            • Condé Condé 25 mars 2013 12:22

                              La semaine dernière, la gauche au pouvoir s’est une fois de plus montrée très arrogante quand Sarkozy a été mis en examen. La mémire est courte sans parler de Cahuzac et ses comptes en Suisse. Il convient de relire l’article de Brunor Roger-Petit : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/802720-demission-de-cahuzac-mediapart-et-plenel-ont-ils-invente-le-journalisme-de-bucher.html. Par ailleurs, pour les pourfendeurs de justice et d’éthique, pour ceux qui veulent comprendre les médias, il faut aussi lire ce blog : http://politikementinkorrekt.blogspot.fr/2013/02/les-journalistes-utiles-ou-non-la.html. Et la question est légitime aujourd’hui : les journalistes sont-ils utiles à la démocratie ? Délit d’initié, diffusion d’actes de procédures, non vérification de l’information, régime fiscal à part entière, les journalistes sont devenus une caste nauséabonde. Normal pour le caniveau...


                              • Epinat 25 mars 2013 12:33

                                Plutôt bien vu ce papier, dommage que cela ne sorte pas dans les grands médias. A force d’entendre dire que les journalistes font n’importe quoi, pas un seul n’a le courage de remettre en question leur profession. Quant à l’affaire DSK, il n’a que ce qu’il mérite. Ses frasques et ses addictions sexuelles étaient connues partout dans le sérail politique. Personne n’a alerté qui que ce soit. C’est comme Mazarine, la fille de Mitterrand et Jean-Edern Hallier, condamné à se taire. Cela pose aussi la question de vie privée vie publique. Si ce n’est que quand on est patron du FMI, on doit se douter qu’on est observé !

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IsildaB


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