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Tranche de vie de travailleur de Seine-et-Marne

La Seine-et-Marne est l’un des plus grands départements de France avec un vivier de travailleurs à qui on oublie de rendre hommage.

Alors que dire du sud de ce département ? Au nord, Paris est tout proche donc peu ou presque pas de problèmes, mais au sud, venez prendre le train de 7 h 02 pour Paris/gare de Lyon à St-Pierre les Nemours. A l’annonce de l’entrée en gare, une bonne centaine d’usagers, donc de travailleurs, se précipitent sur le bord du quai pour avoir une place assise dans un vieux train de banlieue déjà bondé puisqu’il provient de Nevers en passant par Montargis. Si par malheur vous êtes limite en arrivant, c’est un voyage debout de plus d’une heure qui vous attend puisqu’après un arrêt à Moret sur Loing il dessert Fontainebleau où là encore dans ces deux gares les gens savent qu’ils voyageront debout...

Alors le petit travailleur déchire sa carte orange et se met, suite à une démission, à rechercher un emploi dans une région désertée par les entreprises : c’est le cas de ce livreur que j’ai rencontré le 28 mars 2007.

Dans une grande enseigne de vente de matériaux et autres outillages, Brico quelque chose, mes parents, pour refaire une terrasse, choisissent de se faire livrer (car trop usés par des problèmes de santé) des dalles de pierre de 14 kg chacune et pour la superficie voulue le chiffre de ces dalles montent à 250 pièces. Faites le calcul, cela représente 3500 kg ! Et à la surprise de mes parents, le jeune livreur (22 ans) est seul ! la livraison se fait en deux fois : 150 dalles que le jeune déchargera d’une camionnette en moins de deux heures ; ce qui vu le poids me paraît un petit exploit puisqu’il n’avait que ses deux mains pour ce labeur. Ma mère me demande si vers 14 heures je peux passer aider ce brave type pour les 100 dalles restantes et là, surprise : en discutant, il me dit qu’il s’est fait "détruire" et menacer (alors que son contrat de travail stipule qu’il est cariste et non livreur !) par son employeur car il aurait mis trop de temps sur la première livraison !

La moutarde monte vite au nez de mes parents qui, de rage, appellent ledit employeur qui, après une conversation plus que mouvementée, estime qu’il est dans son droit et que son employé a volontairement "traîné" et sera donc sanctionné...

Alors que faire ? Se lever à 5 h tous les matins pour 1 200 € net sur Paris, être debout dans les transports et lâcher plus de 130 € par mois de carte orange, subir les grèves et donc se faire sucrer des jours de salaires ; ou rester dans sa région pour toucher alors 1 000 € net et se faire enguirlander parce qu’on traîne en essayant en fait de faire son travail (puisque malgré ses problèmes de santé, mon père a tant bien que mal tenté de l’aider et atteste de la présence de ce jeune homme).

Amis employeurs, il faut vraiment ouvrir les yeux et arrêter de prendre son personnel pour des pions !

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Tranche de vie de travailleur de Seine-et-Marne

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3 réactions à cet article    


  • oxymore (---.---.4.102) 2 avril 2007 13:37

    Bravo pour les parents, qui ne se sont pas comportés en simples « clients », indifférents au sort de l’employé qui les livait. sont-ils nombreux ceux qui réfléchissent qu tous les jours, ils cotoient des gens qui bossent pour leur service et n’ont rien à dire, tout accepter, puisque « ça fait partie du boulot » . Sans trouver des cas extrèmes comme celui qui est décrit, songeons simplement à ces situations toutes bêtes et quotidiennnes :
    - déranger totalement un espace de vêtement dans un grand magasin et tout remettre « en vrac », c’est une heure de boulot supplémentaire pour une vendeuse. Idem pour les livres classés dans une bibliothèque (et ne croyez pas que celà créée de l’emploi !!!)
    - Jeter un papier ou un mégot devant un gars qui balaie est humiliant pour lui (vécu), même si comme on dit, il est payé pour celà. Observez et vous pourrez allonger la liste à l’infini... En règle général, le « client-roi » a un comportement au moins aussi tyranique que le patron sinon pire... ayon au moins une pensée compréhensive et bienveillante pour celui qui est en situation professionnelle face à nous et nous aurons peut-être un jour un retour dans notre propre vie professionnelle... Quand au bricomachin, j’espère que quelques clients liront l’article et en tireront les conclusions qui s’imposent à propos de la marque. Finalement, le commerce équitable, ça commence ches nous...


    • Calmos (---.---.113.134) 2 avril 2007 13:40

      Les 35 h sont une bénéfictions pour les patrons ; bien vite adoptées par la majorité d’entres eux

      Ils n’y on vus là qu’un bon pretexte pour faire travailler plus , plus vite et à moindre cout leurs employé(e)s

      L’idée de créer plus d’emplois n’a jamais étée leur motivation.

      Cet abus que vous nous signalez se voient dans toutes les boites ; cela améne à cette vague de dépressions que l’on voit maintenant avec parfois des issues fatales.

      Merci a cette incapable Madame Aubry : de n’avoir pas vu plus loin que le bout son nez .


      • ZeusIrae (---.---.209.130) 2 avril 2007 15:45

        « Amis employeurs, il faut vraiment ouvrir les yeux et arrêter de prendre son personnel pour des pions ! »

        Il y a des ordures et des saints partout.Cette façon de generaliser est assez desagréable.Il ne viendrait à l’idée de personne de dire que les ouvriers sont paresseux.Pourquoi les employeurs doivent ils systematiquement etre cruel et brutal ?

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