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Accueil du site > Tribune Libre > Transition écologique : nucléaire énergie verte

Transition écologique : nucléaire énergie verte

Certains, parmi les observateurs pro-nucléaires des débats de la COP21, ont pu s'irriter de voir "clean energies" traduit systématiquement en français par "énergies vertes". Certes la France n'est pas réputée pour sa maîtrise de la langue de Shakespeare, mais si l'énergie nucléaire est une énergie "propre" pour les anglo-saxons, l'erreur de traduction est excusable si le nucléaire est bien une énergie "verte". L'article ci-dessous témoigne que ses nuances de « vert » sont nombreuses ... et que l'écologie n'a pas à en « rougir ».

 Déjà au matin de la philosophie, dans la Grèce antique, deux visions du monde s’affrontaient : pour Héraclite on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve et le monde est en perpétuelle évolution ; pour Parménide, auteur du poème « De la Nature », une seule vérité existe, immuable, celle de l’Être et de la Nature.

 L’écologie moderne n'échappe pas à cette opposition Héraclite-Parménide. L’opinion écologique s’est opposée longtemps à l’énergie nucléaire, lui préférant le soleil et le vent, « verts » parce que naturels. S'il est proposé ci-dessous de donner raison à Héraclite, c'est sans fuir le dialogue avec la part de Parménide qui est en chacun de nous et en chaque lecteur.

Dès la fin de la dernière guerre mondiale, face à la dérive anthropocentrique du libéralisme et à l'insatisfaction consumériste, l’écologie propose un autre idéal . Après le "retour à la nature" des "bobos" en mai 68 puis avec les combats du Larzac pour une agriculture durable, l’écologie est associée à la couleur verte de la végétation de notre planète. Plongeant ses racines dans la recherche du paradis perdu, cette vision rassure le Parménide qui est en nous. Elle contient aussi une certaine méfiance face au progrès technique : vis-à-vis du nucléaire, cette méfiance a été alimentée par la complexité et le manque de transparence (réel ou ressenti) de cette industrie, et parfois aussi par le soupçon que l’importance de ses enjeux stratégiques et nationaux ait pu la placer hier au-dessus des lois et des contrôles réglementaires et démocratiques qui lui imposent enfin son excellence environnementale aujourd'hui.

C’est sur ces bases que fut votée en France en 2015 la loi « de transition énergétique pour une croissance verte ». Quelles énergies cache le mot « vert » ? Les premières citées sont souvent le solaire et l’éolien, même si biomasse et hydraulique produisent bien plus d’énergie primaire verte, en France comme dans le monde.

S'il suffisait d'être naturelle, l'énergie nucléaire serait « verte » sans conteste. C'est l'énergie naturelle la plus répandue dans l’univers, celle qui fait briller les étoiles et notre soleil et permet la synthèse des éléments chimiques qui nous constituent et à qui nous devons la vie. Mais si l’énergie nucléaire est bien « verte » au sens de naturelle, nos très sophistiqués réacteurs nucléaires ne sont, certes, pas plus naturels que les capteurs photovoltaïques et les éoliennes qui « fleurissent » dans nos paysages.

Mais, de la même façon qu’on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve, l’écologie évolue. La vaguelette « verte » déclenchée par les lanceurs d’alerte d’hier s’est considérablement élargie, pour embarquer désormais sur sa gauche comme sur sa droite une majorité de citoyens qui ont choisi d’agir « vert » un peu plus chaque jour. Au point que beaucoup ne se reconnaissent plus dans les partis « verts », dépassés, et ne faisant plus recette auprès des électeurs. Heureusement cette désaffection des citoyens vis-à-vis des partis « verts » du passé n’est pas un signe de désaffection de l’écologie, mais au contraire un signe que l’écologie prend aujourd'hui une toute autre place. Non plus désormais ni politicienne, ni de droite, ni de gauche, elle est bel et bien un nouvel enjeu de l’humanité, à la fois culturel, politique, économique et sociétal.

Il convient donc de redéfinir l'écologie, ne serait-ce que parce que le monde doit faire face aujourd'hui à de nouveaux risques, ceux que rappellent l'encyclique Laudato Si' tout comme les experts de la COP21 : changement climatique, épuisement des ressources naturelles, expansion démographique, injustices sociales et tensions géopolitiques.

Désormais, nous proposons d'appeler « vertes » les actions permettant de créer le meilleur compromis écologique et énergétique en vue de prolonger la vie de l'humanité sur Terre dans les meilleures conditions.

Certes, ces compromis et conditions les « meilleurs » pour l'humanité ne doivent pas exclure la biodiversité, la beauté, la nature. En tout cas ils « subjectivent » cette définition de l'écologie. Ils invitent non seulement à remettre en cause nos convictions écologiques d'hier mais aussi à accepter que le « meilleur compromis » et les « meilleures conditions » d’aujourd’hui puissent être perçus différemment par les générations qui se baigneront dans le fleuve après nous.

De nombreux citoyens, certes discrets, partagent déjà l’idée que cette écologie moderne rime aussi avec nucléaire et que la peur du nucléaire est non seulement au-dessus de nos moyens mais aussi mauvaise conseillère pour créer le futur paysage énergétique durable, propre et équitable que nous laisserons à nos petits-enfants.

Et les raisons ne manquent pas pour que le nucléaire mérite l'appellation « verte ». Voici quelques unes de ses « nuances de vert » remarquables.

Le nucléaire est de loin l'énergie la plus compactecelle qui « pollue » le moins nos paysages. Des éoliennes, des cellules photovoltaïques ou des installations hydroélectriques occuperaient 50 à 100 fois plus de kilomètres carrés pour produire annuellement la même énergie que nos 19 centrales nucléaires.

Le nucléaire est sobre en ressources naturelles. Son « combustible », l’uranium naturel, est abondant partout dans la croûte terrestre , avec une répartition géopolitique équitable garante des indépendances énergétiques des pays riches ou pauvres. En France plusieurs dizaines de mines d’uranium ont été exploitées, avant qu'on ne préfère s’approvisionner sur le marché mondial, moins cher, ouvert, abondant et sûr. Les océans contiennent suffisamment d’uranium dissous pour des milliers d’années de besoin de nos réacteurs présents et futurs.

Le nucléaire génère une quantité de déchets plus faible que la plupart des autres technologies électrogènes, éolienne et photovoltaïque incluses. Un exemple : le nouveau réacteur EPR nécessite 10 fois moins de béton que les socles des 3000 éoliennes de 2MW qui produiraient annuellement la même énergie, et même 30 fois moins si on ramène ce béton à l’électricité produite sur la durée de vie (25 ans pour les éoliennes, 80 ans pour l’EPR).

Quant aux déchets radioactifs, l'excellence et la rigueur de leur gestion et de leurs contrôles démocratiques et réglementaires, leur absence d'impact sanitaire sur les populations depuis des décennies, tout cela fait que les déchets, cités un temps comme le « gros défaut », sont devenus de fait une qualité du nucléaire, comparé aux autres sources d’énergie. Ce sujet des déchets nucléaires a été certes très déformé par le prisme médiatique qui agite des « problèmes » sans montrer les solutions. Les déchets nucléaires de haute activité ne font pas exception, ceux qui concentrent 95% de la radioactivité dans 0,2% des volumes : pour eux non plus on n'a déploré aucun accident de transport ni de traitement avec le moindre impact sur le public de ce pays. Ils sont vitrifiés et encapsulés, et, afin que les générations futures n’aient pas la contrainte injuste (ce sont nos déchets, pas les leurs !) et inutile de continuer à les surveiller en surface à notre place, ils est prévu de laisser décroître naturellement leur radioactivité dans GIGEO, un des meilleurs projets de protection géologique au monde. Dans 300 ans la radioactivité des déchets les plus dangereux, les fameux produits de fission, aura décru au niveau de celle d’un simple minerai d’uranium naturel ; pour quelques autres destinés aussi à CIGEO ça prendra certes quelques 10000 ans, pour ainsi dire une infime fraction de temps pour ce coffre-fort d'argile du Callovo-Orfordien étanche et stable depuis … 160 millions d'années. Cette réussite exemplaire de la gestion des déchets nucléaires devra servir de modèle quand il s'agira demain de traiter les déchets et poisons chimiques issus du photovoltaïque, de l’éolien et de leurs millions de batteries de stockage d’électricité.

Nucléaire, hydraulique et éolien sont les meilleures énergies vertes dites « bas carbone », rejetant sur leur cycle de vie 30 à 50 fois moins de CO2 par kWh que le lignite ou le charbon, et 10 fois moins que le solaire photovoltaïque. L’importante quantité d’énergie nécessaire à la fabrication des cellules solaires PV explique en effet ce triste paradoxe qu'il faudra entre 20 et 30 ans de fonctionnement à une cellule fabriquée en Allemagne ou en Chine installée en France pour faire simplement économiser le CO2 qui a servi à sa fabrication. Pour notre empreinte CO2 le nucléaire est bien plus vertueux que le solaire photovoltaïque, sans même compter la compensation de l’intermittence de ce dernier par du gaz. Certes le nucléaire civil, compte tenu de ses nombreuses qualités intrinsèques, n’a pas eu besoin de cet avantage carbone ni du réchauffement climatique pour s’imposer et se développer au siècle dernier, mais cet atout CO2 très « vert » du nucléaire, reconnu internationalement, est affiché comme une des principales motivations par tous les pays qui ont, depuis et malgré Fukushima, porté à 66 le nombre de réacteurs en cours de construction sur la planète fin 2015, un record depuis 25 ans selon l’AIE.

L'inconvénient de la radioactivité compense-t-il l'avantage CO2 du nucléaire ? Non. A la différence des effets climatiques planétaires causés par le CO2, la radioactivité du nucléaire et de ses déchets nucléaires ne perturbe pas les équilibres géologiques planétaires naturels, la Terre étant par nature des millions de fois plus radioactive que toute la radioactivité artificielle que l’homme pourrait créer ; la radioactivité artificielle n’est d’ailleurs pas différente, par sa nature et ses effets, de la radioactivité naturelle (à laquelle nous sommes tous 58 fois plus exposés, selon l'IRSN) ou de la radioactivité médicale (à laquelle nous sommes en France 41 fois plus exposés).

L’énergie nucléaire est quasiment la seule à avoir fait la preuve industrielle de la recyclabilité de 25% (dès aujourd’hui) et de 96% (demain) de ses combustibles « brûlées », pour en refaire du combustible neuf, ne laissant que 4% de produits de fissions comme déchets ultimes non-recyclables ! 40% de la flotte de réacteurs EDF recycle déjà la quasi-totalité du plutonium issu du retraitement des combustibles usés du parc français, sous forme de combustible MOX (Mixed Oxide). Cette qualité du nucléaire en fait aujourd’hui un champion de la très « verte » économie circulaire moderne.

En revanche, le vent, l’énergie solaire, hydraulique, géothermique, la biomasse sont renouvelables (même si les éoliennes, les capteurs, les barrages et les centrales ne le sont pas). Mais qu'attend-on pour généraliser le nucléaire renouvelable, celui des réacteurs nucléaires de génération IV ? Appelés surgénérateurs, ils produisent autant voire plus de combustible fissile qu’ils n’en consomment (n’est-ce pas la définition de renouvelable ?). Ces réacteurs ne sont pas un rêve. Leurs prototypes industriels ont déjà produit, en France et dans le monde, plusieurs milliards de kilowattheures injectés sur les réseaux électriques. Le nucléaire de 2040 sera donc « vert » aussi parce qu’il sera quasi-renouvelable, en tout cas durable pour des millénaires. C’est bien plus qu’il n’en faut pour attendre, vers la fin du siècle, le nucléaire de fusion et ses ressources quasi infinies.

En conclusion, notre loi de « transition énergétique » de 2015 qui prévoit de réduire la part du nucléaire dans notre électricité, de plafonner sa puissance, ou encore de gaspiller une électricité parmi les moins chères, les plus sures et les moins carbonées du monde, par l’arrêt prématuré de Fessenheim, cette loi est considérée par un nombre croissant d'écologistes citoyens comme un épisode « Parménidien » de notre transition énergétique et un retour inutile vers le passé. Mais, si on en croit Héraclite, rien n’est immuable, pas même une loi, et l’accord historique de la COP 21 pourrait bien modifier le cours du « fleuve » de notre transition écologique.

JLS, 30/01/2016

 

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46 réactions à cet article    


  • sophie 2 février 2016 08:46

    Plus court : le nucléaire c’est bon pour vous !  smiley


    • sophie 2 février 2016 09:04

      @Kylo Ren bonjour,
      effectivement Victor ou Joe doivent être disponibles non ?  smiley


    • Shawford 2 février 2016 09:11

      @sophie

      Ce genre de petits noms ne se communiquent qu’au B42 (vous connaissez ?) smiley

      J’espère vous y retrouver un jour smiley


    • raymond 2 2 février 2016 09:30

      J’ai pas tous lu mais rapidement un gros mensonge :
      la fabrication des cellules solaires PV explique en effet ce triste paradoxe qu’il faudra entre 20 et 30 ans de fonctionnement à une cellule fabriquée en Allemagne ou en Chine installée en France pour faire simplement économiser le CO2 qui a servi à sa fabrication.
      rectification :
      La réponse est Oui… Et largement ! Selon une étude du département Américain de l’énergieThe National Renewable Energy Laboratory, les panneaux produisent autant d’énergie qu’il n’en a fallu pour les fabriquer en 4 années au maximum, soit un cinquième de la durée de leur vie minimale ! Avec une durée de vie attendue de 30 ans, et un remboursement énergétique de 1 à 4 ans, c’est 87 à 97% de la production photovoltaïque qui sera une production non polluante !
      Au final l’énergie produite par un panneau solaire photovoltaïque est largement supérieure à l’énergie nécessaire pour le fabriquer !
      Chiffres de 2012 le cout des panneau a fortement baissé depuis désolé de ne pas avoir de chiffres plus récent.


      • Alren Alren 2 février 2016 19:33

        @raymond 2
        Vous êtes en train de confondre l’énergie à dépenser pour la fabrication des panneaux solaires et le CO2 rejeté pour cette fabrication !


      • mmbbb 3 février 2016 20:51

        @raymond 2 Vous oubliez aussi ce paradoxe ce sont les consommateurs qui ont payes par un surcout cette electricte verte Par ailleurs les subventions publiques ont ete coupees Les ecolos ne sont jamais comptables La Cour des comptes est la afin de ramener les esprit a la raison


      • raymond 2 2 février 2016 09:43

        J’enfonce le clou : temps de retour 0,5 an en Europe du sud
        http://www.photovoltaique.info/Les-principaux-axes-de-la,155.html
        Faut-il tout vérifier dans votre article ?


        • JC_Lavau JC_Lavau 2 février 2016 09:53

          Franchement, on peut faire une rédaction plus claire.
          En quoi l’adjectif « vert » est-il inducteur de « bien » ?
          Ou « vert » est devenu synonyme de « bien » depuis qu’Alain Lipietz traite de « criminels » tous ceux qui sont moins ignorants et moins crédules que lui ?
          Ou « vert » est devenu synonyme de « bien » depuis que Raymond Pierrehumbert couvre d’insultes Vincent Courtillot ?
          Ou « vert » est devenu synonyme de « bien » depuis que Gilles Delaygue fraude les cours et TD qu’il donne à ses étudiants pour en faire à leur tour des militants climatocrédules ?
          http://deonto-ethics.org/impostures/index.php?board=30.0


          • pissefroid pissefroid 2 février 2016 09:58

            Dommage que vous utilisiez l’argument CO2.
            Il n’est pas avéré que la teneur CO2 de l’atmosphère intervienne significativement dans l’évolution du climat terrestre.
            Les autres arguments me semblent techniquement pertinents.


            • pemile pemile 2 février 2016 10:03

              @Jean-Luc Salanave « 30 fois moins si on ramène ce béton à l’électricité produite sur la durée de vie (25 ans pour les éoliennes, 80 ans pour l’EPR). »

              Quelle façon malhonnête de présenter les choses, les 25 ans de durée de vie d’une éolienne concerne surtout la turbine !

              Aucun changement de pièces sur l’EPR pendant 80 ans et destruction des éoliennes dès qu’un composant fatigue, quelle farce !


              • gaijin gaijin 2 février 2016 10:07

                @ l’auteur
                au vu de votre culture il ne vous a pas échappé que si le nucléaire est une énergie verte elle se trouve concentrée relativement loin de notre planète ......
                la grèce ancienne nous enseigne aussi a travers les mythes d’ icare et de prométhée qu’il ne fait pas bon se prendre pour des dieux et s’approcher trop près de certaines énergies .......dommage que votre objectivité ne vous ait pas poussé a faire part au lecteur de cet aspect de la question

                pour ceux qui sont réfractaires aux données mythologiques rappelons simplement que comme dans l’équation enfants+allumettes dans l’équation homme + nucléaire ce qui pose question c’est l’homme pas l’énergie ...................
                considérations financières+ dogmatisme politique+ déni de la réalité + mensonges éhontés = le fait que nous ne pouvons pas mettre laisser les hurluberlus qui nous gouvernent jouer avec les allumettes
                cqfd ?


                • Laulau Laulau 2 février 2016 10:24

                  Merci pour cet article qui remet pas mal de choses à leur place. Cependant je trouve que vous faites la part un peu trop belle à la filière Uranium. Je crois que d’autres possibilités sont ouvertes avec le Thorium. Après tout, au début, l’Uranium a été choisi pour des buts militaires.


                  • amiaplacidus amiaplacidus 2 février 2016 10:29

                    Votre article est un concentré d’approximation, de désinformation et de mensonges. Par exemple, en écrivant :
                    "S’il suffisait d’être naturelle, l’énergie nucléaire serait « verte » sans conteste. C’est l’énergie naturelle la plus répandue dans l’univers, celle qui fait briller les étoiles et notre soleil et permet la synthèse des éléments chimiques qui nous constituent et à qui nous devons la vie."
                    vous mélangez deux choses qui n’ont pratiquement rien à voir entre elles : la fission et la fusion.

                    La fission, pour faire simple, on casse des noyaux de masse importantes, n’existe pas, à ma connaissance (si vous en savez plus, donnez références et preuves) à l’état naturel. C’est ce qui est utilisé dans TOUTES les centrales nucléaires. Cette fusion génère des déchets radioactifs (les débris provenant du noyau initial), dont on ne sait strictement rien faire actuellement et don certains seront nocifs durant plusieurs dizaines (centaines) de milliers d’années. Au surplus, la réaction de fission est auto-entretenue, c’est à dire qu’en cas de problème, il faut faire une action pour l’arrêter, et si, par suite d’un accident quelconque, on se trouve dans l’impossibilité de faire cette action (voir Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima, ...).

                    La fusion, au contraire, consiste à fusionner des noyaux légers (hydrogène (tritium), hélium, etc) pour en former de plus gros. C’est effectivement le type de réaction qui fait que les étoiles (donc le soleil) fabriquent de l’énergie. C’est aussi la réaction qui est à la base de la nucléosynthèse.
                    À mon avis, la fusion est certainement la source d’énergie du futur. Elle ne produit pratiquement aucun déchet, ou alors avec des durées de vie très faible (de l’ordre de la minute, au maximum de 2-3- jours), la réaction n’est pas auto-entretenue, sans action positive, elle s’arrête, c’est d’ailleurs l’un des point achoppement de la recherche en matière de fusion : comment faire pour entretenir suffisamment de temps la réaction pour en retirer une énergie utilisable ?

                    La recherche sur la fusion se poursuit (ITER entre autres), mais avec de, relativement, faibles moyens, les industriels ayant misé sur la fission freinent des quatre fers, leurs gains financiers passant avant la survie même de l’humanité, il veulent exploiter jusqu’à la corde des concepts et des centrales totalement obsolètes.

                    Quant aux énergies alternatives, elles représentent une bonne solution. À titre d’exemple, j’ai installé, il y a quatre ans, environ 30 m2 de photovoltaïque sur ma toiture, dans un climat assez rude (Haute-Savoie). Je produit, en moyenne annuelle, un excédent de 3500 kWh par rapport à ma consommation. Ma consommation électrique est assez importante : totalité du chauffage (par pompe à chaleur), eau chaude, cuisson des aliments, lave-linge, lave-vaisselle, radio, télé, etc.
                    Les mois de mars à octobre sont toujours en excédent. De novembre à février, il faut un appoint, mais avec de simple accumulateurs de puissance de l’ordre de 10-20 kVA (tels qu’en développe actuellement l’entreprise Teala) j’arriverai à n’être dépendant que de début décembre à fin janvier (mais je ne sais pas si cela est financièrement rentable). Avec une station de méthanisation (comme Audi en développe en Allemagne) non seulement je pourrai être totalement autonome, mais, en plus, je pourrais générer moi-même une partie de l’énergie nécessaire à mes déplacements.

                    Mes panneaux photovoltaïque, ont maintenant largement produit plus d’énergie que celle nécessaire à leur fabrication et leur recyclage (environ 2 ans de production suffisent). Les panneaux photovoltaïques, contrairement à ce que vous prétendez, se recyclent parfaitement : ils sont essentiellement constitués d’alu (facilement recyclable) et de silicium dopé, le problème consiste à extraire le dopant, chose que l’on sait très bien faire. Des recherches sont actuellement poursuivie ( http://actu.epfl.ch/news/des-cellules-non-dopees-pour-un-assemblage-plus-fa/ ) et arrivent à bonne fin pour utiliser du silicium sans dopant, avec, au passage, un gain de rendement de 20 %. Voila, pendant que d’autres progressent, la France, sous la pression du lobby de la fission, s’arc-boute sur des technologies dépassées, il ne faudra pas venir se plaindre dans 10-20 ans.
                    .
                    Au surplus, les technologies vertes sont bien plus adaptées au solutions locales qu’au centralisation, à mon sens, une centrale photovoltaïque est une totale aberration alors que passablement de toits peuvent abriter de quoi fournir l’énergie nécessaire à ses habitants. Mais évidemment, pour les gens au pouvoir, décentraliser, c’est perdre de leur pouvoir, alors ...


                    • amiaplacidus amiaplacidus 2 février 2016 10:39

                      amiaplacidus
                      Dans le deuxième paragraphe, lire :
                      « ... Cette fission génère des déchets radioactifs (les débris provenant du noyau initial), dont ... »


                    • JC_Lavau JC_Lavau 2 février 2016 13:36

                      @amiaplacidus.
                      Et OKLO, ça n’est pas documenté ?


                    • amiaplacidus amiaplacidus 2 février 2016 14:10

                      @JC_Lavau

                      OKLO, c’est une hypothèse de réacteur à fission naturel.

                      Et si cette hypothèse est vraie, alors, cela justifie nos pires craintes, encore pire que ce que l’on dit, par rapport aux déchets nucléaires.
                      Parce que, selon la datation faite par le CEA (je pense que c’est une référence difficilement récusable par les nucléocrates), ces réacteurs auraient été actifs il y a environ 2 milliards d’années. Cela vaudrait dire, qu’après 2.000.000.000.000 années, un réacteur nucléaire laisse suffisamment de déchets pour que cela soit encore détectable.
                      .
                      Rappelons que l’homo sapiens ne date que de 200.000 ans, bien peu de temps par rapport aux possibles réacteurs à fission d’OKLO. Entre OKLO et maintenant, il aurait pu se passer 1000 aventures de type homo sapiens.
                      Il ne faut pas désespérer de la vie, les scorpions résistent assez bien à des niveaux de radioactivité rapidement létaux pour l’être humain. Il n’est pas exclu que, dans un ou deux millions d’années, il n’existe pas une vie intelligente sur terre, vie descendant des scorpions.


                    • Homme de Boutx Homme de Boutx 2 février 2016 13:57

                       
                      Nucléaire c’est super, personne n’en veut, la preuve est qu’il faut plus d’une centrale rien que pour compenser les seules « pertes en ligne » !

                      Le nucléaire a tué deux générations de créateurs car lorsqu’une simple résistance permet dévorer le nucléaire à profusion, il est impossible de développer autre chose de plus performant, est c’est surtout au détriment de la planète.

                      Avec le nucléaire, vous installez un radiateur dans votre salon et trois radiateurs dans le jardin (en général surtout pas dans le votre)

                      Le pire, avec le nucléaire, c’est qu’il participe largement au réchauffement de la planète lorsque la France championne toute catégorie en nucléaire se réchauffe deux fois plus que le reste de la planète.

                      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/conference-sur-le-climat-la-france-161586


                      • JC_Lavau JC_Lavau 2 février 2016 22:06

                        @Homme de Boutx. Il y a toutefois un renseignement que tu n’as pas fourni : ça fait combien de temps que tu raisonnes par accumulation d’absurdités ?


                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 8 février 2016 18:12

                        @JC_Lavau

                        Tous ces arguments de votre part m’honorent !

                        Cela vous dérange tant que l’on fasse de l’ombre à Areva ?

                         vous avez mis des résistances dans vos dalles en béton pour vous chauffer ne payant pas l’électricité ?

                        c’est sûr que ça va dévaluer votre maison si on interdit le chauffage résistif ! fallait réfléchir avant !


                      • JC_Lavau JC_Lavau 8 février 2016 19:05

                        @Homme de Boutx. Continue donc de prouver publiquement que tu es un délirant chronique !


                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 8 février 2016 22:32

                        @JC_Lavau
                        l’insulte toujours, les arguments... à court
                        Alzheimer ou les radiations ?


                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 8 février 2016 22:47

                        @sarcastelle
                        7 % ça doit être en bout de ligne... j’ai connu ça et edf m’a mis un transfo-régulateur un truc à 15000 €, pour éviter que je fasse trop de vagues.
                        ERDF annonce 2 %, je suppose sur les lignes à haute tension, celles qui ne supportent pas le vent ni le verglas ou la neige et probablement un jour les jihadistes, mais il y a certainement pire, tous ces gens qui s’accroche au nucléaire parce qu’ils ne payent que 10% dans le meilleur des cas et consomment 5 fois plus que vous sans investissement lourd (des résistances et la régulation de température qui se fait « naturellement » en ouvrant les fenêtres... , les même qui se permettent de vous insulter lorsque vous oser dire ou approcher de la vérité...
                         smiley
                         


                      • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 2 février 2016 14:39

                        Apocalypse écologique : Hypocrisie incolore et inodore !


                        • Pyrathome Pyrathome 2 février 2016 19:00

                          Article de propagande mensongère....
                          EDF est dans les choux et AREVA en totale faillite, l’auteur va devoir payer plus de 5 milliards (au bas mot..) pour renflouer la GABEGIE CRIMINELLE du nucléaire...
                          Allez vomir vos bobards ailleurs, marre de ses parasites empoisonneurs patentés... smiley


                          • Shawford 2 février 2016 19:03

                            @Pyrathome

                            Dès qu’on arrive au corium de la problématique, Pireatome débarque forcément smiley


                          • Pyrathome Pyrathome 2 février 2016 21:16

                            @Shawford
                             Tais-toi, espèce de corium avarié,
                            Fuck u shima !  smiley  smiley smiley


                          • Shawford 2 février 2016 21:20

                            @Pyrathome

                            Politiks kills me répond dans les cages à miel ton pote Manu de la railla smiley :->


                          • Shawford 2 février 2016 21:24

                            @Piretome Marsalienne

                            Au moins Vanessa a toujours le bon goût de jamais me servir de smiley

                            A croire qu’il faudra que tu retournes dans la fange, alors qu’elle, restera elle de facto logiquement dans ses palaces


                          • Pyrathome Pyrathome 2 février 2016 21:51

                            @Shoushou

                            Toi et l’auteur, je vous offre un week-end en amoureux :
                            Choisissez !  ou  ?
                            Chanceux va !! Ne me dit pas merci !! smiley smiley


                          • foufouille foufouille 2 février 2016 19:19

                            quand je regarde la série cosmos 1999, je me dis que c’est super dangereux mais pratique pour voyager.


                            • fatallah 2 février 2016 20:26

                              Avocat de la défense, levez-vous .... !
                              Cet article et un florilège d’argument éculées que l’actualité dément. Je souhaite que son auteur s’engage à aller nettoyer Fukushima et Tchernobyl, puisque les rayons sont si bons.
                              Impasse sur les démantèlement , erreur (ou mensonge) sur la disponibilité des minerais (voir le magnifique gisement acheté par Areva !), le cout du kWh de l’EPR qui explose rien que par l’amortissement du cout de construction ... j’arrete là, j’ai mieux à faire.


                              • clodius clodius 2 février 2016 21:25

                                énergie verte = nucléaire
                                c’est vraiment n’importe quoi
                                On s’en fou du CO2, c’est aussi une arnaque.
                                En plus la terre se refroidit...


                                • clodius clodius 2 février 2016 23:36

                                  VOUS OSEZ METTRE ÉCOLOGISTE A VOTRE DESCRIPTIF PERSO


                                  • rhea 1481971 3 février 2016 06:18

                                    Il suffit de regarder les comptes financiers d’AREVA et d’EDF pour se rendre compte que tout baigne dans l’huile. Des sacrés trous dans les caisses. EDF qui ne rentre pas dans ses frais avec les politiques qui l’empêchent d’augmenter le prix du kwh d’électricité, il est vrai ils ne peuvent pas faire payer à son coût le kwh d’électricité nucléaire il y a trop de radiateurs électriques en France, les gens aurait des difficultés pour se chauffer. Voyant dans quel sens le vent tourne un de mes amis a investi dans un poêle à bois, il en avez marre de sa facture d’électricité. Avec le nucléaire le bilan comptable est nul, EDF dans l’avenir va dépenser autant d’argent à s’occuper des déchets quelle en a gagné a vendre de l’électricité, ce sont les lois de la physique actuelle qui m’amène à penser ça. L’auteur n’a jamais du travailler concrètement pour l’industrie nucléaire.


                                    • Laulau Laulau 3 février 2016 09:21

                                      EDF dans l’avenir va dépenser autant d’argent à s’occuper des déchets quelle en a gagné a vendre de l’électricité

                                      Tandis que les déchets des centrales à charbon de la merveilleuse et  verte Allemagne ne ne coûtent rien. Tout part directement dans l’atmosphère. Leurs mines de lignite à ciel ouvert envoient de la poussière jusqu’à Paris, mais les écolos jurent que tout vient du diésel.


                                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 8 février 2016 23:08

                                        @Cassino
                                        les avions, en volume, c’est autant de CO2 et de H2O à 10 000 m-56°C, c’est des nuages d’eau (à 0,2 g H2O/m3 3l/100km/passager, ça en fait pas mal- mais faut pas faire la multiplication car il y a des vicieux qui vont vous demander vos sources) mais que devient tout ce CO2 qui doit se solidifier à - 80 .. des nuages de neige carboniques mais personne n’en parle jamais ..

                                         smiley


                                      • JC_Lavau JC_Lavau 10 février 2016 16:19

                                        @Homme de Boutx. Et c’est quoi l’effet de serre des nuages ?


                                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 11 février 2016 09:07

                                        @JC_Lavau Et c’est quoi un nuage ? des gouttelettes, 3000 par mole, 0,3 g/m3 d’air sur 2000 m de haut.
                                        osons le calcul sans être scientifique reconnu, 100 000 gouttelettes par m2 en projection....
                                        le traitement réservé au rayonnement : diffusion, diffraction ... imaginez


                                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 11 février 2016 11:02

                                        @Homme de Boutx
                                        nul n’est parfait...

                                        reprenons avec des gouttelettes de 200 µm (au lieu de gouttes de 2mm) c’est 250gouttes/mm3 d’eau
                                        on arrive pour 0,3 g/m3 d’air à 75 000 gouttelettes de brouillard/m3 d’air et sur 2000 m, 150 millions

                                        en gros, 600 g d’eau sur 1 m2 en projection c’est 6 écrans d’eau de 200 µm avec un indice de vide de 0,5 de quoi perturber fortement le passage d’un rayon !


                                      • JC_Lavau JC_Lavau 18 février 2016 23:43

                                        @Homme de Boutx. Tu n’es toujours pas en état de répondre à la question : Et c’est quoi l’effet de serre des nuages ?


                                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 19 février 2016 19:06

                                        @JC_Lavau

                                        c’est simple, un nuage rayonne 195 W/m2 (à 242,5K) vers l’espace et le sol 390 W/m2 à 288 K vers le bas des nuages (ou l’espace en leur absence) : Où passe la différence ?

                                        comment expliquer cette accumulation de chaleur ? comment baptiser le phénomène ? ...

                                        rappel : la planète est recouverte à 70 % de nuages en permanence

                                        n’oubliez pas que la planète tourne sur elle-même et que les nuages se déplacent en permanence


                                      • JC_Lavau JC_Lavau 19 février 2016 22:17

                                        @Homme de Boutx. Ah ouais tout de même, ça dépend de la température et de l’émissivité, au nuage. Comment prouves-tu cette différence de 46°C de température entre le haut et le bas du nuage ? De n’importe quel nuage ?
                                        Admettons que tu aies fait le calcul pour le ciel nocturne, et qu’il démontre que dans un ciel calme le nuage de grand développement condense davantage la nuit que le jour, encore que tu aies tout oublié de l’émission de la Terre vers le nuage.
                                        Il te reste à refaire ce calcul pour le ciel diurne, toute l’interruption de rayonnement solaire.

                                        Je ne sais pas si tu as bien la mémoire nécessaire pour l’avoir remarqué, c’est toujours durant les ères de gros ennuagement que se produisent les glaciations.


                                      • Homme de Boutx Homme de Boutx 20 février 2016 18:08

                                        @JC_Lavau

                                        D’accord ... vous admettez que ce n’est pas idiot de faire rayonner un liquide ou un solide (c’est plus réaliste que faire porter le chapeau de l’effet de serre aux molécules gazeuses d’H2O et CO2 ou O3) surtout avec 70 % de nuages sur la planète dont seule une faible partie apporte des précipitations.

                                        Quant à ma mémoire de l’époque des glaciations, je vous avoue qu’elle est un peu émoussée mais mes quelques neurones me disent que la logique voudrait que les glaciations soient associées justement à l’absence de nuages (qui prennent naissance grâce à l’eau liquide que vous avez justement solidifiée..)

                                        D’ailleurs si vous étiez à la montagne, vous n’auriez jamais écrit une telle bêtise car par vent de sud à 10° la neige durcit par ciel dégagé et reste souple sous les nuages.

                                        C’est simple à comprendre : lorsque, en l’absence de nuage, le sol rayonne 390 W/m2, vers l’espace, soit 3,9 kWh /10 heures, il y a de quoi congeler 4 cm d’eau et lorsqu’il reçoit 315 W/m2, en retour de nuages à 0°C le refroidissement est limité à un échange de 75 W/m2


                                      • Trelawney 10 février 2016 16:28

                                        (25 ans pour les éoliennes, 80 ans pour l’EPR).

                                        Si dans les 80 ans on retire les retard de chantier, ça ne fait plus que 40 et encore, à condition que ça marche, ce qui pour l’instant n’est pas prouvé smiley


                                        • Bertrand Cassoret Bertrand Cassoret 14 novembre 2017 21:30

                                          Bravo pour cet article courageux.


                                          • Bertrand Cassoret Bertrand Cassoret 30 août 2018 13:34
                                            Bravo pour cet article courageux et pertinent.
                                            Les énergies fossiles font, en nombre de morts, des centaines de Tchernobyl chaque année dans le monde, sans parler du réchauffement climatique.
                                            L’hydroélectricité a tué beaucoup plus que le nucléaire (ruptures de barrages) et il ne vient à l’idée de personne d’en sortir.
                                            Les renouvelables ne peuvent pas tout. Lutter contre le nucléaire, c’est encourager les fossiles donc les pollutions meurtrières et le réchauffement.
                                            Bien sur le nucléaire a des inconvénients et comporte des risques. Mais il est moins dangereux que les fossiles, que certaines renouvelables, et que le manque d’énergie dont les conséquences seront dramatiques.Le rapport bénéfice/risque lui est largement favorable.

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